Franck Ferrand (L'Histoire interdite, p. 25-26) a écrit :
Qu'il ait choisi la deuxième voie ou la troisième, il semble en tout cas que César soit passé par le pays des Séquanes. C'est ce qu'indiquent ses Commentaires au moment où il relate l'approche du convoi par les Gaulois. Ici, les mots de César prennent toute leur importance ; je préfère donc les livrer d'abord, pour ceux qui s'adonneraient aux joies du latin, dans leur langue originale.
Cum Caesar in Sequanos per extremos Lingonum fines iter faceret quo facilius subsidium Provinciae ferri posset circiter milia passum X ab Romanis trinis castris Vercingétorix consedit.
(Livre VII, début du paragraphe 66.)
Ce qui donne dans la traduction de référence, signée Léopold-Albert Constans : "Comme César faisait route vers le pays des Séquanes en traversant l'extrémité du territoire des Lingons, afin de pouvoir plus aisément secourir la Province, [Vercingétorix] s'établit, dans trois camps, à environ dix mille pas des Romains."
Si l'on s'en tient à cette version consacrée, César n'était donc pas, au moment de l'épisode qui se prépare, arrivé chez les Séquanes ; bien qu'approchant de leur pays, il se trouvait encore en Lingonie ... Soit. Seulement la préposition in, suivie de l'accusatif désigne d'abord "le mouvement qui aboutit à l'intérieur d'un lieu" ; et donc cette phrase : Cum Caesar in Sequanos per extremos Lingonum fines iter faceret admet la traduction suivante : "Comme César entrait chez les Séquanes par les confins du pays des Lingons ..."
Dommage que Franck Ferrand se contente de trois petits points. La phrase (que l'on ne trouve rarement traduite entièrement chez les partisans de Chaux, et pour cause) donne donc :
"Comme César entrait chez les Séquanes par les confins du pays des Lingons, afin de pouvoir plus aisément secourir la Province, [Vercingétorix] s'établit, dans trois camps, à environ dix mille pas des Romains." (traduction Ferrand+Constans, qui me convient globalement).
Comment des lors Ferrand, qui situe la frontière Lingons-Séquanes sur la Saône (carte p.24) peut-il justifier que le lendemain de la bataille préliminaire César arriverait devant Chaux-des-Crotenay ? D'ailleurs il ne le justifie pas ...
Bon, c'était une première remarque sur ce livre. D'autres, plus détaillées, suivront.