Une AOC en projet pour le bois du Jura

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Perle39
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Une AOC en projet pour le bois du Jura

Message par Perle39 »

Une demande pour obtenir une appellation d'origine contrôlée a été officiellement déposée des deux côtés de la frontière franco-suisse.

Le bois du Jura pourrait bénéficier d'une appellation d'origine contrôlée (AOC) d'ici quelques années.
Le dossier de demande a été officiellement déposé il y a quelques semaines auprès de l'Institut National des Appellations d'Orrigine (INAO) par l'Association de Développement des Industries du Bois (ADIB, ndlp)basée à Besançon.

En fait, deux demandes ont été faites en parallèle : côté France et côté Suisse.

L'AOC revendiquée concerne en effet le bois du massif jurassien en général et rien ne ressemble plus à un épicéa du haut Doubs qu'un épicéa helvète. « Français et Suisses travaillent depuis longtemps ensemble. Les Français vendent du bois suisse et réciproquement », précise, à l'ADIB, Agnès Becker, pour expliquer cette démarche conjointe, réalisée dans le cadre d'un programme européen Interreg.

Pionniers

On a l'habitude des AOC dans l'agro-alimentaire.
Cette demande concernant un produit tout à fait différent est une première en France. « La loi forestière de 2001 a ouvert une possibilité d'AOC pour les produits forestiers. Nous sommes pionniers en la matière. L'idée est venue de quelques scieurs de la région et l'initiative revient à la Direction régionale de la forêt (DRAF). Nous, nous avons réuni les divers partenaires franco-suisses et avons monté le dossier. Nous sommes les porteurs du projet », poursuit Agnès Becker.


Des qualités reconnues

L'AOC, si elle est accordée par l'INAO, sera une marque de reconnaissance officielle des qualités mécaniques du bois du Jura, sapin et épicéa. « C'est un bois dense pouvant supporter des poids importants. Il est idéal pour la construction, la rénovation, les charpentes, les structures », énumère Agnès Becker. « Il a une notoriété très importante en France. Le problème, c'est qu'actuellement on peut se prévaloir de vendre du bois du Jura n'importe où. Une fois l'AOC reconnue, il n'y aura que les scieurs du massif jurassien à pouvoir le faire. Ce sera une protection pour le producteur et une garantie d'origine pour le client ».

Pour l'heure, on ne crie pas encore victoire à l'ADIB.
Le chemin vers l'AOC sera long.
« Dans un premier temps, il va se créer un syndicat de produit regroupant des associations de toute la filière, pour faire vivre l'AOC : propriétaires forestiers, entrepreneurs de travaux forestiers, scieurs... L'étape suivante sera l'examen de notre demande par la commission nationale de l'INAO avant la fin de l'année. Nous saurons si elle est recevable ou non. Si oui, une commission d'enquête refera notre étude, modifiera éventuellement le périmètre proposé, etc. La même démarche aura lieu parallèlement en Suisse où l'Office fédéral de l'agriculture gère le dossier. C'est un travail de longue haleine, une histoire de quatre ou cinq ans », détaille Agnès Becker.
« Mais c'est un outil de différenciation commerciale qu'on aimerait avoir à disposition. Après, les entreprises (NDLR : une soixantaine de scieries sont concernées dans l'arc jurassien français) seront libres d'adhérer ou non. »

Ce périmètre recouvre le nord de l'Ain, le Haut-Jura, le Haut-Doubs et une partie des cantons suisses du Jura, de Neuchâtel, Berne, Genève, Lausanne.

Source : http://www.estrepublicain.fr
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Perle39
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Message par Perle39 »

Le bois du massif jurassien premier candidat à l'AOC forestière

En déposant leur demande d'appellation d'origine contrôlée, professionnels du bois francs-comtois et suisses espèrent décrocher un avantage décisif pour leurs résineux dans un secteur de plus en plus concurrentiel notamment avec l'Allemagne et l'Autriche.

La création d'une AOC « bois du Jura », reconnaissant la qualité des sapins et épicéas du massif, serait une première « depuis qu'une loi de 2001 rend les produits forestiers éligibles à ce label habituellement réservé aux produits agroalimentaires », explique Benoît Ruch, responsable de l'Institut National des Appellations d'Origine (INAO) de Poligny (Jura).

« Deux demandes parallèles ont été déposées en France et en Suisse, il s'agirait également de la première AOC transfrontalière », précise-t-il.
Côté suisse, une demande de modification de la loi, qui ne permet pas actuellement d'attribuer une AOC à un produit forestier, a été émise.

Comme pour un produit alimentaire, le cahier des charges du projet d'AOC bois s'appuie sur la notion de « terroir » en définissant une aire géographique de provenance qui recouvre ici le Haut Doubs, le Haut Jura, le nord de l'Ain, une partie des cantons suisses du Jura, de Neuchâtel, Berne, Vaud et Genève.

En matière de savoir-faire, il fixe des méthodes précises d'élevage, d'exploitation, de débit, de transformation du bois et définit une liste de douze produits qui en sont issus.

« Nous avons aussi insisté sur la notoriété du bois du Jura qui est un gage de qualité pour les professionnels depuis le 19e siècle », expose Muriel Janex, chef du service régional de la forêt et du bois à la Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt (DRAF) de Franche-Comté.

Concentration :

Le verdict de l'INAO n'est pas attendu « avant cinq ou six ans », estime Benoît Ruch. « Nous devons également nous adapter pour instruire ce nouveau type de dossier que nous maîtrisons assez peu », reconnaît-il.

Pour la filière bois franco-suisse, l'obtention du label représente un enjeu important . « Il y a quelques années encore, le bois du Jura tenait la dragée haute au bois du nord de l'Europe mais la concurrence nouvelle de l'Autriche et de l'Allemagne est montée en puissance et ils commencent même à nous menacer sur le secteur des charpentes, qui étaient jusqu'ici l'apanage des bois jurassiens et vosgiens », explique Xavier Lacroix, en charge du dossier AOC au sein de l'Union régionale des communes forestières.

« Notre particularité, poursuit-il, c'est que le mouvement d'extrême concentration auquel on a assisté dans les autres régions forestières n'a pas eu lieu dans le massif du Jura où on compte encore un très grand nombre de scieries, trop petites pour être aussi modernes et pratiquer des prix aussi bas que les grosses entreprises.
C'est l'avenir de ce tissu qui est en jeu
».

Les forestiers espèrent aussi que l'AOC permettra au bois, dont les prix ont chuté après la tempête de 1999, de reprendre de la valeur.

Source : http://www.leprogres.fr

- La filière bois en Franche-Comté emploie 16 000 personnes.
- La production annuelle de grumes s'élève à 1,5 million de m3, fournissant 900 000 m3 de sciages travaillés dans 140 scieries côté Jura français, contre 400 000 m3 de grumes et 200 000 m3 de sciages travaillés dans 69 scieries côté suisse.
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