Lélex : pour que vive le métier de lapidaire

Métiers et traditions
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Thierry39
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Lélex : pour que vive le métier de lapidaire

Message par Thierry39 »

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Article du mardi 28 août 2007


Lélex : pour que vive le métier de lapidaire


Dans le but de transmettre cette tradition, un atelier école vient d'être mis en place


Parler de lapidaire suscite toujours curiosité et fascination. Comment imaginer, et ne pas trouver curieux, que la montagne jurassienne ait pu connaître des artisans sachant tailler les pierres brutes et polir les pierres de couleurs, dans une contrée aussi reculée, par le passé. À Lélex, un atelier restauré vient d'être mis en place par Daniel Piat dans une maison ancienne.
Sur le pas de la porte de l'atelier lors de son inauguration, Daniel Piat, en présence du professeur Jean Vergnaud, a expliqué le métier de lapidaire.
Un savoir-faire, confie-t-il qui demande « trois à quinze ans pour avoir la main et l'oreille ! Car on ne voit pas ce que l'on fait et on est obligé d'utiliser son sens auditif durant le travail ».
Ce dernier rappelait que « le travail était manuel dans le passé, ne faisant pas appel à des appareils électriques. Les ateliers étaient installés dans toutes les fermes. On y travaillait le rubis pour les montres suisses et françaises, du temps de Voltaire ».
La pierre précieuse ou fine nécessite un savoir-faire particulier car ni la couleur, ni la pureté du minéral ne sont uniformes.

Un savoir réputé
Tout l'art consiste à maximiser le poids tout en localisant judicieusement la couleur, qui par réfraction sur les facettes, puis du polissage, donnera tout son éclat. Aussi dans le but de préserver et surtout transmettre cette tradition, un atelier école vient d'être mis en place, animé notamment par un professeur de choix : le lapidaire Jean Vergnaud. « Un atelier où l'on accueillera les enfants en particulier et les personnes handicapées en fauteuil ». Jean Vergnaud donna toutes les explications concernant les différentes sortes de pierres et la manière dont on essaie de donner le plus bel éclat et la couleur.
Il fit de nombreuses démonstrations en présence des invités, du président de l'Association des lapidaires de la Valserine, Claude Grosgurin.
L'école offrira des stages à la carte : des stages de découverte allant d'une heure à une semaine ou dix demi-journées non consécutives, selon ce que l'élève désire apprendre ou simplement offrir une pierre à sa maman. « Plus la pierre est grosse et plus le travail est difficile », concluait Daniel Piat.

Suzanne Bel



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Repères
>1685
Révocation de l'Edit de Nantes sous Louis XIV. Les lapidaires s'exilent en Hollande et à Paris.
Voltaire met en place une industrie horlogère à Ferney. Les rubis sont taillés dans le Jura
> 1806
A Septmoncel, une lapidairerie occupait avant la Révolution 600 ouvriers. Seulement 60 ouvriers à cette date
> 1885
Évolutions techniques : introduction du bâton mécanique. L'introduction de machines et porte pierres feront franchir un niveau de productivité considérable
> 1900-1928
Premiers ateliers et création d'une coopérative lapidaire à Septmoncel
> 1929
Année de crise
> Après 1945
Construction d'imposantes usines
> 1970
Deuxième crise




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Une ceinture de pierres précieuses
Une atmosphère de grande passion régnait lors de cette inauguration, auréolée d'un grand respect pour les lapidaires et leur savoir-faire. Si la crise de 1970 a porté un coup sévère et fatal à bon nombre de lapidaires, aujourd'hui encore, certains artisans fabriquent parfois des pièces rares. « Nous avons réalisé une ceinture en or sertie de pierres précieuses, à la demande du roi du Maroc, pour le mariage de son fils », confie, en aparté, l'un d'eux.
La fabrication de cet ornement fait certes rêver mais il met en exergue la réputation et l'adresse des lapidaires du haut Jura, bien au deçà de l'Europe. « Nous sommes connus pour tailler les pierres brutes, les rubis, les saphirs et l'émeraude ».
Une histoire, vieille de plus de 400 ans, remontant à la révocation de l'Édit de Nantes en 1685 par Louis XIV. Elle entraîna l'exil, principalement en Hollande, mais aussi à Genève, de toute la corporation de diamantaires et lapidaires installés à Paris, composée principalement de juifs et de protestants. Le contexte difficile agricole, les événements politiques et religieux, une capacité à acquérir des compétences nouvelles ont été à l'origine de cet artisanat dans le haut Jura.
« Les Jurassiens se rendaient à Paris régulièrement chaque année. Ils portaient leur travail, voyageant à pied discrètement », racontait Daniel Piat, intarissable sur l'histoire jurassienne des lapidaires.

> EN SAVOIR PLUS
Jean Vergnaud : 06 15 31 36 68
Renseignements association école :
Claude Grosgurin : 06 80 58 57 77.
Daniel Piat :
06 08 97 36 11.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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mandarine-25
Quasi incurable…
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Message par mandarine-25 »

Quelques images en plus du texte ?
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