Les viticulteurs jurassiens sont d'accord pour affirmer que 2004 sera l'année du crémant. Et en grande quantité.
La Compagnie des grands vins du Jura, installée au centre du vignoble jurassien, à Crançot, à une quinzaine de kilomètres de Lons-Le-Saunier est spécialisée dans la vinification des vins « méthode traditionnelle » plus connus sous l'appellation Crémant depuis une dizaine d'années. « Cette société, explique Paul Espitalié, directeur d'exploitation, fonctionne en quelque sorte comme une coopérative, mais avec la différence que les producteurs de raisins ne sont pas actionnaires de la coopérative. Notre société passe des contrats avec les vignerons, pour 3 ou 6 ans. Nous avons ainsi des contrats avec 140 viticulteurs, ce qui représente 200 hectares. Ainsi le fonctionnement est beaucoup plus souple. Nous payons ainsi le raisin aux vignerons plus rapidement qu'une coopérative. Car nous n'attendons pas d'avoir vendu la production. » La société a été créée en 1983 et s'est rapidement spécialisée dans les bulles. Sa production en volume est de 12 000 hectolitres par an, dont 9 000 de crémant. La production phare est le crémant baptisé Marcel Cabelier. La compagnie des Grands vins du Jura est une filiale des Grands chais de France, basée en Alsace. Ainsi, cette société est la première exportatrice de vins en France. 80 % de la production des crémants partent à l'exportation, vers les USA, la Grande Bretagne, le Benelux et la Suède. « C'est plus facile de vendre à l'exportation des bulles que des vins typés du Jura » précise Paul Espitalié.
Le directeur explique que « la météo particulière du mois d'août avec un déficit d'ensoleillement a été bénéfique pour les crémants. Cela a permis de garder la fraîcheur des raisins avec une bonne acidité. Et, il y a eu assez d'eau pour une bonne maturation assez lente. En 2003, la maturation a été trop rapide avec des degrés d'alcool trop élèves. En 2003, les vins étaient très ronds et assez gras et ce sont des vins qui se conserveront moins bien. En, 2004, les vins se garderont mieux, et ce sera l'année des crémants Dans 18 mois, nous dégusterons cette récolte. »
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