Oualà que se sont faictes des votations pour sahouare qui-ce que ce seroit qui feroit goubernance de la province de Beaufort et qui-ce que ce seroit qui feroit goubernance de la grande province dont à laquelle sont sites les dépendances et maisons de palais en la cité de Besaque. Poinct ne suys-je en bonne congnoissance des choses de la grande province, en la raison qu'est la cité de Besaque en telle esloignance de Beaufort que se fault deux journées de chouale pour s'y en aller, et mesme trois si qu'on a un chouale qu'est de vieille carne, mais bien saye-je les choses en la province d'icy, ousque bien auroit voulu le sieur d'Amiot-Meslin, un huhaimepé bontin, que deviende adroite le conseil de province, ce qu'a Dieu poinct n'a plu pissequ'en est ledict conseil resté en l'agauche en laquelle se trouvent des Sossos (dont auxquels est chèvedéguibe la dame de Fort-Nissalle), et des Mouvants de la Riboublique (dont auxquels est le cautche M. de Mèchevent).
Or, sont lesdicts Sossos et Mouvants en une guerre qui poinct ne se voict mais qu'est plus pirte encore que celle que hiavoit en l'antan entre les Franfoys et les Fridolins. Et, me dirâtes-vous, en la raison pourquoy, ceste guerre ? En la raison que pendant qu'estoit la bataille de Ronce-et-Veaux, ousque Chardemagne roustoit les Zarazins, auroit sifflé en son cor M. de Mèchevent : « Chaussepain et Richaque, c'est kifekife bourricot ! »… Holalabondadieudevinrat lasscousse que ç'avoict été chez les Sossos ! Et mesme qu'en furent d'aucuns, à ce qu'il paraît, qui desfunctèrent en l'instant du haut-mal, et disirent alors leurs chefs : « Ce blaireau de de Mèchevent, on l'aura, capoute ou vif ! ». Et oualà que juste à ces votations dont auxquelles aye-je parlé plus haut en ceste Chronique, se sonct fait tanner le cuir les Mouvants par les Sossos qui sonct cesdicts Sossos deviendus plusse mahousscostots, ce dont à quoy disict la dame de Fort-Nissalle : « Ceste foys, à nous la brizidance, et mort aux cons ! » (« Vaste programme… », ronchonnit kettecun qui congnoissoit bien toulmonde), et en furent tous les Sossos qu'estoient là tout requinqués, mais disict quand mesme l'un des iceux : -Voui, mais cébienbau, toussa. Si qu'on veult que ce soye nous les brizidants du conseil de province, primo se fauldra le dire à M. de Brouzde, et alors çui qui ira luy disire aura grand intérest à manger du chouale et à boire de luile de foi de morute, et, secounndo, céquikon mettra brizidant ?
S'abimèrent alors les Sossos en grandes resflesquions qui durarent trois jours, et soudinctoutacou, s'escriha l'un des iceux : -L'Hamercanne ! -Quoy, l'Hamercanne ? demandict un besnest qui rien ne congnoissoit en la gent sosso. - « Quoy l'Hamercanne ? Quoy l'Hammercanne ? », reprena le premier, le nôtre, nédebeu ! Live Hammercanne du Val d'Oye ! Alorlà, s'escroulit la salle en applaudissances, et après qu'aye dict ledict Live Hammercanne : « Allez, céhoquet, acul les Mouvants ! », descidirent les Sossos d'aller hilico disire à M. de Brouzde de faire ses valdoches. Et la dernière foys que vis-je les iceux, moy qui escris ceste Chronique, cheminoient les iceux en les rues de la cité en la direction du logis de M. de Brouzde.
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