Percée du vin jaune 2011 à Arbois

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Mitch
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Re: Percée du vin jaune 2011 à Arbois

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Du vin… et Pasteur

Louis Pasteur, père de l’œnologie moderne et la microbiologie, était à l’honneur à l’occasion de la 15e percée du vin jaune, le week-end dernier à Arbois.

« Si vous êtes ici si nombreux et en bonne santé, c’est grâce à Pasteur ! », lançait Christian Vuillaume à la foule nombreuse massée sur le champ de mars, en cette fin de matinée ensoleillée du 6 février.
Pasteur, célèbre pour avoir mis au point la vaccination contre le virus de la rage et sauvé des milliers de vie, est en effet l’enfant du pays. S’il n’est pas né à Arbois, il y a passé son enfance, au bord de la Cuisance, dans la maison acquise par son père pour y exercer son métier de tanneur. Cette même bâtisse qu’il devait par la suite transformer en maison d’habitation, avec laboratoire de recherche attenant. L’intelligence de ses descendants leur a fait conserver intact ce sanctuaire, que l’on peut visiter aujourd’hui.
Mais le lien entre le bienfaiteur de l’humanité et la capitale des vins du jura est bien plus qu’un titre de séjour. "C’est à partir de ses travaux sur la vigne que Pasteur a eu l’intuition que les micro-organismes pouvaient être à l’origine des maladies infectieuses", explique Sylvie Morel, de la maison Pasteur. Après avoir démontré l’invalidité de la théorie de la génération spontanée en isolant des grappes de raisin cultivées dans des serres, Pasteur a pu s’attaquer aux maladies du bétail, puis à celles de l’humanité. « En cultivant le virus de la rage sur cerveaux de lapins, il a réussi à obtenir une souche six fois plus rapide que la forme sauvage. C’est pourquoi la vaccination contre la rage est une des rares à pouvoir être pratiquée après qu’on ait été contaminée. »

Une météo idéale
Le dimanche matin, un cortège de vignerons, confréries et sociétés de vins a porté en procession dans les rues d'Arbois la “pièce” de 220 litres du millésime 2004. Après sa bénédiction à l’église, il a été percé par la marraine de la percée et offert à la dégustation au public. Comme un écho à cette synergie entre le monde scientifique et celui du vin, la marraine Alice Dautry, est la directrice générale de l’Institut Pasteur. C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle a, avec l’aide du président Jean-Michel Petit, mis en perce le tonneau lors de la cérémonie. Après avoir levé leur verre au soleil de l’hiver, les milliers de visiteurs ont pu goûter au breuvage doré.
Sous les auspices du bon génie Pasteur, et avec une météo printanière, l'édition 2011 de la Percée a été un grand cru. Record d'abord avec la vente aux enchères des vieux millésimes, où la pièce maîtresse, une bouteille de vin jaune de 1774, a été disputée jusqu'à 57 000 euros. Sur le plan de l'affluence aussi, avec une fréquentation qui a battu les prévisions les plus optimistes : les 50 000 verres sérigraphiés commandés pour l'occasion y sont passés jusqu'au dernier. Mais cette affluence n'a pas dégradé, comme on aurait pu le craindre, l'ambiance festive et conviviale qui fait la marque de cette grande fête du vin. "Il y a beaucoup de chaleur humaine, les gens sont très sympathiques, ils chantent, encouragent les musiciens... De notre côté, on se donne aussi à fond, sans compter : c'est une semaine de préparation avant, et pendant la Percée on n'a pas une minute de repos. Hier soir, j'ai encore embouteillé jusqu'à une heure très tardive", témoigne Dominique Poitou, du Domaine du Tourillon. Il faut dire aussi que la petite ville d'Arbois, avec son important réseau de rues et ruelles, a permis de conserver une certaine fluidité dans les déplacements de caveau en caveau. Enfin, cette édition a pu bénéficier d'un effet dilution, avec 85 vignerons participant à l'opération, soit 12 de plus que l'an passé.

Faire des vins plaisants
Même son de cloche chez Vincent Aviet, du caveau de Bacchus, à court de vin jaune le dimanche après-midi (160 bouteilles y sont passées). "La Percée permet de nous faire connaître. La politique de la maison, c'est la qualité. Mon but, c'est de rechercher des vins plaisants... comme ce Trousseau 2009, issu d'une vigne de 90 ans". Et le cru 2004 ? S'il n'est pas des plus faciles, il a su séduire nombre de visiteurs. "Nous sommes arrivés en train depuis Besançon", expose Nicolas, venu avec un groupe d'amis de Glamondans, "pour faire défaillir nos papilles gustatives. Je dirais que ce vin jaune mérite une note de 7 sur l'échelle de Richter. On a adoré l'ambiance et les caves très profondes d'Arbois". Côté transport, 35 navettes par jour ont relié Arbois à Poligny pour y acheminer les automobilistes garés à Poligny, tandis que des TER spéciaux (aller-retour) circulaient au départ d'Auxonne, Baume-les-Dames, Belfort, Besançon, Dijon, Dole, Frasne, Genlis, Montbéliard, Pontarlier et Vesoul. Le rendez-vous est d'ores et déjà donné en 2012 dans le sud du vignoble, à Ruffey-sur-Seilles.


Alexandre Coronel, le 12/02/2011
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