Après « Panique à la fromagerie », voici « Panique dans les vignes du Jura », où le journaliste Jean-Claude Barbeaux, grand défenseur de l’authentique en matière de gastronomie (de préférence comtoise) a concocté un roman plus vrai que nature où toute ressemblance avec des personnages relève bien sur de la simple coïncidence. Le flamboyant vigneron Henri Morel n’a peur de rien ni de personne et fonce dans la salle du Conseil municipal à cheval ; Jean-François Passe-montagne est ministre des Arts et de la Plaisanterie, et M. Perrichon, le commissaire européen chargé des accords mets et vins.
Voilà ce petit monde réjouissant, réuni à la fameuse fête de la Percée du vin jaune, moment d’émotion où l’on met en perce les tonneaux de vin jaune, « rencontre d’un vin et de son peuple », cérémonie en l’honneur d’un nectar d’exception. Mais cette qualité va mettre en danger le petit vignoble jurassien, trop pur, trop naturel… La guerre économique fait rage sur toute la planète et de troubles personnages, faiseurs d’alcool plus ou moins frelatés, ont pris ombrage de son excellence.
Et voilà que le vin jaune coule rouge sous l’œil éberlué des spectateurs !… Canular ? Sabotage ? Peu de temps après cet incident, une conspiration se met en place sur internet contre le vin du Jura. À la même période, un groupe de sommelières chinoises visite le pays. Mais Liu et ses collègues sont-elles seulement là pour faire du tourisme? Tous les complots sont imaginables… Heureusement le docteur Pochouse, maître du savoir-manger (et du savoir-boire), veille. Son auberge, « la belle Jurassienne » est devenue un lieu d’agitation viticole permanent, hantée par les Houspilleuses, une escouade de leveuses de coude particulièrement délurées.
Et comme le dit Olif sur son blog, http://www.leblogdolif.com/ : « Bon public rigolard et paillard, tremble de trouille ! Le verbe truculent de Jean-Claude Barbeaux fiche la panique dans le vignoble jurassien. Du Jaune à la couleur rouge, une attaque cybernétique et déstabilisante du patrimoine jurassien, visant, entre autres, à rebaptiser le savagnin du nom de « tartarin », d'énigmatiques sommelières chinoises s'initiant au Jaune, une bande de Houspilleuses redresseuses de torts, une Auberge de la Belle Jurassienne où il s'en passe des jaunes et des pas mûres, et ce bon Dr Pochouse, médecin philosophe épicurien reconverti en aubergiste, qui n'a pas son pareil pour commenter la dégustation d'un vin jaune de 1909. Une histoire purement fictive, avec plein de bons morceaux réels et vécus dedans, truffée de références et de clins d'œil divers et variés, voilà une belle et bonne gourmandise qui fait saliver rien qu'à son intitulé. Après « Panique à la fromagerie », Jean-Claude Barbeaux n'a pas son pareil pour semer la zizanie dans le landerneau comtois. »
A déguster sans modération, un verre de jaune à la main.
« Panique dans les Vignes du Jura, Quand le vin jaune voit rouge », Jean-Claude Barbeaux, Éditions Cabédita, 136 pages, 19 €
P-S : Dans le dernier « Pays Comtois », J-C Barbeaux a commis, entres autres, un article sur la mort de Bernard Clavel, et un sur le drapeau comtois, intitulé « Le Lion et la vessie », une charge contre le logo de la région au détriment de notre bon vieux lion...