peqa a écrit :Beaucoup d'érudition dans vos échanges...
Merci, mais bientôt tu en sauras autant que nous.
peqa a écrit :Mais que pensez-vous de mon idée selon laquelle "Alésia" serait un peu comme la bataille de la Marne? Cette bataille ne s'est pas déroulée sur un point (mon jardin) mais sur un front de 100 ou 150 km, avec, en réalité, de multiples combats que l'on résume par "bataille de la Marne". A Alésia Il y avait une place forte à prendre, certes! Mais, vu l'importance des armées en présence, il me semble évident que beaucoup de combats ont eu lieu dans la zone, aucun - sauf le dernier - n'étant décisif. Rappelons que tout ceci se déroule sur 2 ou 3 mois avec de fortes forces de cavalerie qui, par définition, sont très mobiles.
César nous donne un axe de déplacement sur lequel se déroulent ces évènements, avec pour final le siège d’ Alésia.
peqa a écrit :Il est nécessaire en outre d'occuper une très large zone pour nourrir les hommes et les bêtes. Par rapport à ces contraintes les trois sites - pris individuellement - sont exigus.
Pour les assiéges : c’est tout vu.
Pour les romains César explique :
César V 73/1
« …Erat eodem tempore et materiari et frumentari et tantas munitiones fieri necesse deminutis nostris copiis quae longius ab castris progrediebantur… »
Constans
« …Il fallait en même temps aller chercher des matériaux, se procurer du blé, et faire des fortifications aussi considérables, alors que nos effectifs étaient réduits par l’absence des troupes qui poussaient leur recherche assez loin du camp… »
peqa a écrit :Par rapport à ces contraintes les trois sites - pris individuellement - sont exigus. Ils peuvent convenir pour une bataille mais non pour l'ensemble des mouvements, moins encore pour le séjour sur place durant 3 mois.
Le site d'Etermoz est certainement celui qui permet le plus de ressources sur place et aux alentours. C'est peut être aussi celui qui renferme la place forte. Est-ce à dire que toutes les batailles se sont déroulées là?... je n'en sais rien!
Peut être ….
peqa a écrit :Je crois aussi que César était sous une forte pression et que l'une de ses hypothèses était de fuir pour sauver ce qui pouvait l'être. Il devait donc garder une position "fluide", prêt à partir si les choses tournaient mal pour lui. Je le vois mal s'installer "en dur" pour attendre que le fruit tombe tout seul. Il devait être sur le qui vive!
César nous donne peut-être la réponse : avait-il envisagé d’aller chercher des renforts ?
César V 74
His rebus perfectis regiones secutus quam potuit aequissimas pro loci natura quattuordecim milia passuum complexus pares eiusdem generis munitiones, diversas ab his, contra exteriorem hostem perfecit, ut ne magna quidem multitudine, si ita accidat, munitionum praesidia circumfundi possent; 2 ac ne cum periculo ex castris egredi cogatur, dierum triginta pabulum frumentumque habere omnes convectum iubet.
Constans
Ces travaux achevés, César, en suivant autant que le lui permit le terrain la ligne la plus favorable, fit, sur quatorze milles de tour, une fortification pareille à celle-là, mais inversement orientée, contre les attaques du dehors, afin que même des forces très supérieures ne pussent,
s’il lui arrivait d’avoir à s’éloigner, envelopper les postes de défense ou ne le contraignissent à s’exposer dangereusement hors de son camp ; il ordonna que chacun se procure du fourrage et du blé pour trente jours.
Université de Louvain
Ce travail fini, César fit tirer dans le terrain le plus uni que pût offrir la nature des lieux, et dans un circuit de quatorze mille pas, une contrevallation du même genre, mais du côté opposé, contre l'ennemi du dehors. Il voulait qu'en cas d'attaque,
pendant son absence, les retranchements ne pussent être investis par une multitude nombreuse. Enfin, pour prévenir les dangers auxquels les troupes pourraient être exposées en sortant du camp, il ordonna que chacun se pourvût de fourrage et de vivres pour trente jours.