Professeur de lettres honoraire au lycée Condorcet, François Busser, maire de Banvillars, est aussi le président de l'Union des patoisants.
L'Union des patoisants de langue romane du Territoire de Belfort et des régions limitrophes organisait dimanche sa fête de printemps. L'occasion de rencontrer son président, François Busser et de lui poser quelques questions sur l'intérêt à cultiver la langue traditionnelle du terroir.
“ Pourquoi parler le patois à l'aube du XXIe siècle ? ”
François Busser : Le patois n'est pas une langue de nostalgie. C'est plutôt une langue de culture qui apporte une certaine vision du monde faite de gaieté, de sagesse et de courage et qui permet ainsi de mieux vivre dans le monde d'aujourd'hui. Beaucoup de personnes comprennent le patois dans nos villages. Pour ma part, je l'ai entendu parler par mes grands-parents et par les habitants de mon village natal. J'ai voulu alors le parler et les associations comme la nôtre regroupent les personnes qui justement veulent parler le patois.
“ Faut-il parler anglais ou parler patois ? ”
Le patois n'a pas d'utilité économique mais il ne faut pas dénigrer sa culture qui se transmet dès la plus tendre enfance en étant bercé dans des racines qui ne sont pas obsolètes du tout. Le patois n'a jamais cessé d'exister depuis l'époque romaine. Ce n'est pas une déformation d'une langue comme les dialectes. Le mot patois vient d'ailleurs du latin lingua paternalis (la langue du père, la langue du pays).
“ Quel est le rôle de l'association ? ”
L'association regroupe les personnes qui veulent parler en patois. Par les documents écrits et par les discussions, chacun acquiert le vocabulaire et les expressions. Dans notre région, plus de cent survivances du patois sont restées en usage dans le français actuel. Nous avons édité un lexique français – patois de 9000 mots avec une dernière édition en avril dernier. Nous publions un bulletin annuel d'une quarantaine de pages, en décembre, vendu à 200 exemplaires ainsi que des recueils de textes. Le dernier est sorti précisément pour notre fête de printemps sous le titre « Sôris di paitchifeûs : sourires du printemps ».
“ Perpétuez-vous les traditions populaires ? ”
Notre rôle n'est pas de perpétuer les traditions populaires mais de sauvegarder et de transmettre le patois. Nous avons d'excellentes relations avec le Musée des traditions de Botans et avec la chorale le Diairi du Pays de Montbéliard avec qui nous organiserons une veillée en commun en octobre prochain. Par contre, nous sommes en contacts permanents avec les associations de patoisants de toute la Franche-Comté mais aussi de Suisse et d'Alsace.
“ Votre audience est-elle en progression ? ”
La messe de dimanche dernier à Trévenans a rassemblé 300 personnes, le repas à la maison du temps libre de Dorans 180 convives. Les veillées que nous organisons l'hiver dans les villages se déroulaient dans des maisons de particuliers. Maintenant, chaque veillée rassemble entre 50 et 80 personnes et nous sommes obligés d'aller dans les salles municipales. Le public vient pour étudier, parler et chanter sans oublier une partie avec des histoires en patois et le partage du toutché (gâteau à la crème) ou de noix, toujours dans une ambiance faite de chaleur et de gaieté.
Source : http://www.lepays.net
Association....
L'occasion est trop belle ! Il faut que j'entende parler et que je prenne des notes !!!! 
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Thier
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Notre partenariat avec l'Union des Patoisants de la Trouée de Belfort se concrétise puisque notre liste de références sur les parlers comtois présentée sur le site, a été complétée par un topo sur les ouvrages majeurs de cette association, ainsi qu'une présentation de ses actions.
*** Message édité par Thier le 14/09/2004 19:48 ***
*** Message édité par Thier le 14/09/2004 19:48 ***
