Orages et Grêle

[Thierry39]

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Article du vendredi 30 mai 2008


La grêle provoque d'importants dégâts sur le haut Jura

Une violente averse de grêlons s'est abattue dans la nuit de mercredi à jeudi sur 23 communes. Les dommages sont innombrables


Patrick Pringault, prévisionniste à Météo-France à Lons-le-Saunier l'avait prédit, mercredi : « nous ne sommes pas à l'abri d'un nouvel événement météorologique violent ».
Après le vent, en début de semaine, c'est la grêle qui a causé d'importants dégâts dans le haut Jura dans la nuit de mercredi à jeudi.
Vers minuit et demi, avec un bruit impressionnant, des grêlons « gros comme des oeufs » sont tombés en masse. L'averse, accompagnée de vents très violents et d'éclairs a duré près de vingt minutes. Suffisant pour causer des dommages conséquents.
En tout, 23 communes ont été touchées, d'Oyonnax à Champagnole. Étival, Chassal, Molinges, Vaux-Lès-Saint-Claude, Pratz, Ravilloles, Viry, les Crozets, Lavans-lès-Saint-Claude, Lizon et Saint-Lupicin figurent parmi les villages les plus sinsitrés. À 18 h 30, les pompiers avaient effectué une soixantaine d'interventions. Des opérations de bâchage, pour la plupart. Certaines étaient d'ailleurs toujours en cours en soirée. Les standards des centres de secours ont croulé sous les appels.
Au petit matin, à la faveur d'une éclaircie, partout la même scène. Les habitations, les voitures, les jardins portaient les stigmates de la chute de grêle. L'heure était aux réparations et mesures d'urgence, à l'inventaire des dégâts.
Un nombre incalculable de Vélux, de toits ou de cheminées ont éclaté sous la violence des impact. Les carrosseries des voitures sont complètement bosselées. Les pare-brises, eux, ont éclaté ou sont fissurés.

« La fin du monde »
À Molinges, les verrières de l'entreprise MBP ont volé en éclat, obligeant les employés qui travaillaient de nuit à stopper leur activité pour protéger les machines. Les pompiers ont passé la matinée à poser des bâches sur le toit. Les entreprises Marius-Millet à Pratz et Bonneville aux Crozets ont également été durement touchées. Les salariés ont, durant toute la matinée, nettoyé les bris de verre.
À Viry, les pompiers sont intervenus dans les locaux de la société DGI. Ils ont du immobiliser plusieurs machines et arrêter son dispositif informatique en raison des fuites d'eau sur les 3 000 m2 de toiture. L'un d'entre eux a fait une chute du toit en fin de soirée et s'est grièvement blessé.
À Lavans-lès-Saint-Claude, Zejnelj Ajdinovic a eu très peur. Ses deux voitures n'ont pas tenu le coup. Les pare brises sont totalement détruits. Une des fenêtre de sa maison a été cassée. L'abri de jardin n'a pas non plus été épargné par la tempête.
« Cela a commencé après minuit et duré environ vingt minutes. J'ai eu si peur. Et j'étais toute seule à la maison. Quand je suis sortie voir les dégâts, on aurait dit comme de la neige sur le sol. Les grêlons avaient la taille d'un oeuf. Je n'ai jamais vu ça ».
Une habitante des Crozets, où les vitraux de l'église sont cassés, raconte : « J'ai cru que c'était la fin du monde. Quel bruit ! C'était impressionnant. Les grêlons arrivaient presque horizontalement. J'ai cru que je perdais ma maison. »
À Étival, les vérandas, les panneaux solaires, les vitres, rien n'a résisté. Toute la journée, depuis une heure du matin, les pompiers s'y sont relayés. Les tuiles de remplacement sont arrivées par camions entiers.
Par bonheur, personne n'a été touché par un morceau de glace.

Renaud Lambolez
(avec les correspondants)


Sur la Nationale 5, en arrivant sur la commune du Vaudioux, la vision est apocalyptique. Des branchages jonchent le sol, les accotements sont dévastés et des gravats gisent au milieu de la route. Le genre de scène qu'on ne verrait qu'au cinéma. Quelques heures après le passage de l'orage de grêle, la commune porte encore les stigmates de la tempête. « Il était environ une heure du matin quand le vent, d'abord, m'a réveillé », témoigne Mme Cuby, une habitante encore sous le choc. « Ensuite, des grêlons gros comme des oeufs de poule ont tout ravagé. Et ça en quelques minutes à peine » continue la résidente. Celle-ci a d'ailleurs conservé quelques spécimens dans son congélateur, histoire de prouver à ces enfants que « c'était pas de la rigolade ». Ses fleurs toutes fraîches, son abris de jardin, son potager et son toit n'auront pas résisté aux impacts des balles de grésil. Sa maison gardera pendant quelques temps les cicatrices de cette nuit de malheur. Chez M. Lamoisson, le voisin, le scénario est identique. « Nous on a deux cents mètres carrés de toiture à refaire » déplore-t-il. Aucune des vieilles tuiles de sa maison n'aura tenu le coup. A terre, il s'affaire à les débarrasser, alors que d'autres menaces encore de tomber. Et l'histoire se répète à Syam, Mont-sur-Monnet, Loulle, ou encore Bourg-de-Sirod. Velux éclatés, voitures cabossées, arbres effeuillés De mémoire de Jurassiens, on n'avait jamais vu ça. Heureusement sur le canton de Champagnole, le maudit orage n'aura fait que d'énormes dégâts matériels et aucun blessé.
M.Mo

[chauvin]

Bon courage à tous ceux qui ont eu ces problèmes, je sais ça ne répare pas les dégats.
Ce qui est rassurant dans tout ça c'est que personne n'ai été blessé

[Thierry39]

on voyait très bien les orages venir de Saint Claude et remonter vers le nord (Arbois)

Tant que la grêle ne tombe pas sur Arbois ...

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Article du samedi 31 mai 2008


Grêle : gros dégâts sur le vignoble arboisien

Les vignes du secteur de Montigny-lès-Arsures ont particulièrement souffert de l'orage de grêle qui s'est abattu sur le secteur dans la nuit de mercredi à jeudi


L'orage qui a éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi vers 1 h 30 du matin, qui s'est traduit par une violente chûte de grêle, a fortement endommagé le vignoble arboisien. C'est le secteur de Montigny les Arsures qui a été particulièrement touché par ces chutes de grêlons, qui ont été très localisées. Venu de l'est, l'orage s'est abattu sur un secteur habituellement épargné par les intempéries. Le côté sud d'Arbois, par contre, n'a quasiment pas été touché.

Les rouges très touchés
Le clos de Rosières, plus connu sous le nom de « vigne Pasteur », situé sur la commune de Montigny-lès-Arsures est sinistré. « On compte entre 60 à 70 % de pieds abîmés à 80 %, voire totalement détruits.
Les jeunes bois qui ne sont pas tombés sont très fragiles et cassent au moindre toucher. Les raisins en formations sont talés et vont sécher sans mûrir » constate Claude Maigrot, responsable de la récolte chez Henri-Maire qui a la charge cette parcelle, propriété de l'Académie des Sciences. « Même les piquets ont été attaqués. Il n'y a pas grande chose d'épargné, et guère plus à faire. Il aurait fallu intervenir dans les douze à dix-huit heures suivant le sinistre, mais c'est matériellement impossible. Il n'y a réellement aucun traitement efficace, la sève est bloquée et il faut laisser cicatriser » commente le vigneron en passant en revue les rangs dévastés.
Le domaine Jean-Louis Tissot fait partie des propriétés touchées. « Six hectares sur 15 hectares. Heureusement, nos vignes sont éparpillées » explique Valérie Tissot. « Au total, sur Arbois, environ 150 hectares ont été touchés, sur les 900 ha de l'appellation. Les pertes vont de 50 % à 100 %. Nous avions eu de la grêle en 1998, mais c'était plus localisé. Mon père est dans la vigne depuis cinquante ans, c'est la première fois qu'il constate une telle perte. Les terres à trousseau ont été les plus touchées. Les poulsards qui sont les plus fragiles n'ont pas résistés, et il n'y aura pour ainsi dire pas de trousseau 2008. Il va nous falloir travailler plus avec les stocks des années antérieures qu'avec les vendanges 2008 fortement compromises pour nous ». La floraison sera retardée. « La vigne est stressée et elle mettra au moins quinze jours à s'en remettre. Tout sera décalé. Et il n'y aura pas de dépassement de rendement cette année...»
S.D. et Dominique Simon

Après la grêle, le haut Jura panse ses plaies

Après la grêle, dans la nuit de mercredi à jeudi, le haut Jura, sonné, tente de retrouver ses esprits. Sur deux jours, les pompiers ont effectué une centaine de sorties.
À Étival, commune la plus touchée par les grêlons, ces derniers sont intervenus durant toute la journée d'hier pour parer au plus pressé, le bâchage des toits et le nettoyage du village. Le ballet des camions de tuiles a été incessant.
Plus de 90 % des toitures des habitations ont été touchées. Les vélux, les tuiles, les fenêtres ont explosé sous les impacts de morceaux de glace gros comme des oeufs. L'église a été endommagée, tout comme l'école et la scierie Faivre.
Le jeune pompier sanclaudien d'une vingtaine d'année, Julien Tissot, tombé du toit de l'entreprise DGI pendant une opération de bâchage, à Viry jeudi après midi, est toujours à l'hôpital de Besançon. Il y avait été transporté dans un état grave en hélicoptère. Son état serait stable, mais les médecins devraient affiner leur diagnostic durant les deux prochains jours.
R. L.