Alésia...

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Rémus Faber
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Re: Alésia...

Message par Rémus Faber »

obelix a écrit :
Rémus Faber a écrit : Mais il me semble qu'il doit s'agir non d'un peuple, mais d'une petite population d'éleveurs centrée sur Alesia. Pourquoi? Parce qu'ils ont amené à Alesia une grande quantité de bétail.
Même un peuple de forgeron possède une grande quantité de nourriture, on ne peut pas vivre sans! Et un peuple qui amène une grande quantité de nourriture, ça me fait plus penser que ce peuple est un peuple assez nombreux que l'inverse. Il y a des moments où je ne comprend pas bien ton raisonnement!

Rémus Faber a écrit :Ce qui m'amène à penser que les Mandubiens devaient se trouver presque tous dans la citadelle lors du siège, vu que l'habitude était de se réfugier dans l'oppidum en cas de danger.
Là encore, rien n'est dit dans le texte et une partie des mandubiens qui ne dépendait pas d'Alésia a très bien pu se réfugier dans des forêts ou chez des peuples voisins, chez les Séquanes par exemple.

Rémus Faber a écrit :Quand les femmes, les enfants et les vieillards mandubiens ont été virés de la citadelle, César a refusé de les faire sortir, les laissant sans nourriture entre les lignes romaine et gauloise.
N'est-ce pas le début d'une extermination ?
Entre refuser de la nourriture et exterminer un peuple, la différence me paraît énorme! D'autant plus que si on lit bien le texte, l'armée de secours arrive juste après que les mandubiens aient été expulsé de l'oppidum. Absolument rien n'indique que ces mandubiens sont morts de faim ou de quoi que ce soit d'autre.
Rémus Faber a écrit :NB: toute la population d'Avaricum, (et non le peuple entier), a été exterminée par les soldats romains quelques mois avant Alesia
Tu ne vas pas faire d'un unique exemple une règle générale ? Relis l'exemple des helvètes qui, après avoir été vaincus ont été réinstallés dans leur pays d'origine afin que les germains n'envahissent pas leur territoire. De même, la règle générale appliquée par César est de laisser vivre les habitants des villes soumises après avoir pris des otages. Les exemples sont nombreux ...
Les mandubiens n'étaient pas un peuple; ils ne sont jamais cités comme tel par César, ni par un autre auteur
Seuls des éleveurs pouvaient amener du bétail en masse; les provisions de tous étaient constituées de blé
Tu méconnais gravement les violences à l'encontre des civils dans l'antiquité, mais aussi au moyen-âge, surtout quand des villes assiégées refusaient de se rendre.
Outre Avaricum, 2 exemples tristement célèbres d'extermination: Jéricho (cf la Bible) et Béziers lors de la croisade des Albigeois.
368 000 Helvètes et consorts ont quitté leur pays; 110 000 y sont revenus. 32 000 Boïens sont restés chez les Eduens, où sont passés les autres?
municio
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obelix a écrit :Je pense aussi que la plaine de trois mille pas fait partie de l'espace médiocre, ce qui permet à César de dire plus loin "la plaine qui, comme nous l’avons expliqué tout à l’heure, s’étendait entre les collines sur une longueur de trois mille pas". Quant à "reliquis ex omnibus partibus", je pense que "omnibus partibus" = les parties où se situe l'espace médiocre + la partie de la colline qui regarde le levant, car ce sont bien là toutes les parties qui entourent l'oppidum. Nous aurions donc un espace médiocre de même hauteur tout autour de l'oppidum, sauf à l'est où c'est une partie de la colline qui touche l'oppidum.
En fait,je ne comprends pas pourquoi tu tiens absolument à associer la plaine au fastigium de l'epace médiocre que tu prones.
Il est à mon avis beaucoup plus un handicap qu'un atout.
Ta seule carte à jouer est que "fastigio" qui est au singulier et non au pluriel puisse venir qualifier un autre mot au singulier qui serait dans ce cas "mediocri spatio" et lui seul.L'ablatif absolu formerait alors un agglomérat de 6 mots comprenant "mediocri interjecto spatio" et le complément de manière "pari altitudinis fastigio".
C'est assez rare mais pas impossible.
Dans ce cas ce serait l'espace médiocre qui aurait sa partie supérieure de même niveau et lui seul.
Pourquoi pas ?
Après,plusieurs choses restent à vérifier: si l'adjectif "par" pourrait venir qualifier un mot au singulier,si le participe passé parfait de l'ablatif absolu pourrait se placer au milieu de cet ablatif absolu et non à la fin...
jost
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obelix a écrit :
jost a écrit :Itinera Electronica
Du texte à l'hypertexte
Quinte-Curce, Histoire d'Alexandre le Grand, Livre IV.4.9

Itinera livre surface et plaine, C'est bon pour toi Obé :;)

Boumelo nomen est, - castra posuit. Opportuna explicandis copiis regio erat, equitabilis et uasta planities; ne stirpes quidem et breuia uirgulta operiunt solum, liberque prospectus oculorum etiam ad ea, quae procul recessere, permittitur. Itaque, si qua campi eminebant, iussit aequari totumque fastigium extendi.

il campa sur les bords d'une autre rivière appelée Boumélus. Le pays était fait pour qu'une armée pût s'y déployer: c'était une plaine vaste et bonne à la cavalerie; pas un arbrisseau, pas un buisson n'y embarrassent le sol; l'horizon y est vaste et peut atteindre aux objets les plus éloignés. Darius voulut encore que l'on rasât les moindres hauteurs qui pourraient s'y rencontrer, et que la surface en fût nivelée dans toute son étendue.
Ce texte montre bien que "fastigium" peut désigner la surface d'un terrain ou de l'eau, etc ... La surface dans ce cas est la partie supérieure, celle que l'on voit. Ça ouvre la possibilité qu'en BG VII;69, César ait voulu indiquer que le sol de l'espace médiocre se situe au même niveau que la plaine de 3000 pas, sans interdire d'autres possibilités.
Ce passage de Quinte-Curce, Histoire d'Alexandre le Grand, Livre IV.4.9 est intéressant,
parce que Darius voulait araser tout (totum) fastigium (surface ou dénivelé), mais il souhaitait surtout une rase campagne (campi) pour que le combat de cavalerie se déroule parfaitement, en effet des petites collines dans une plaine cela gêne les manœuvres de la cavalerie.
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Message par obelix »

jost a écrit :
obelix a écrit :
Jost a écrit :De plus faudrait penser à considérer finitimam Galliam que tu éludes complètement dans ta réponse.
jost a écrit :tu ne réponds pas.
"Respicite finitimam Galliam" --> voyez cette partie de la Gaule qui vous touche ou voyez la gaule voisine (limitrophe).

Cette gaule voisine a été réduite en province, c'est indiqué à la suite. Alors César désigne-t-il la Province entière ou seulement le territoire des Allobroges ?
Tu ne réponds toujours pas à la question
Donc voisin de la Province ou du Pays des Allobroges. Limitrophe, voisin c'est précis, aucun autre pays entre Alésia et l'un des deux nommés plus avant.
La Gaule voisine pourrait désigner la Province gauloise en la distinguant de la Gaule citérieure qui n'est pas voisine. Donc soit on considère la Séquanie par rapport aux Allobroges, soit on considère la gaule indépendante par rapport à la Province. Difficile dans ce cas de savoir si on parle d'Alésia qui est limitrophe de La Province (ou des Allobroges) ou bien si c'est la Séquanie ou la Gaule indépendante. Il faut en plus savoir que l'on s'adresse ici à une coalition de gaulois provenant de toute la gaule indépendante. Je ne vois pas comment on pourrait trancher sur la question ...
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obelix a écrit :La Gaule voisine pourrait désigner la Province gauloise en la distinguant de la Gaule citérieure qui n'est pas voisine. Donc soit on considère la Séquanie par rapport aux Allobroges, soit on considère la gaule indépendante par rapport à la Province. Difficile dans ce cas de savoir si on parle d'Alésia qui est limitrophe de La Province (ou des Allobroges) ou bien si c'est la Séquanie ou la Gaule indépendante. Il faut en plus savoir que l'on s'adresse ici à une coalition de gaulois provenant de toute la gaule indépendante. Je ne vois pas comment on pourrait trancher sur la question ...
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Critognatos en fin de discours parle de la Gaule voisine soumise.
Je pourrais en déduire que les Mandoubiens étaient voisins de celle-ci.
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municio a écrit : Eh bien moi je suis d'accord avec chacun de vous sur un point et donc aussi en désaccord avec chacun d'entre vous sur un autre point:

1) D'accord avec Obelix pour dire que le "fastigium" d'un élément fait bien référence à la partie supérieure de cet élément et que si et seulement si cet élément présente une grande surface plane comme de l'eau,ou un vaste terrain ou terre,le fastigium de cet élément sera bien sa surface.

2) Mais absolument pas d'accord avec Obélix et surement d'accord avec jost donc pour dire que ce fastigium en 7,69 exprimé par le membre de phrase "pari altitudinis fastigio" puisse s'appliquer à la plaine et la surface inférieure de l'espace intercalé :non: .
"pari altitudinis fastigio" qui est un complément de manière ne peut s'appliquer qu'au coeur de cible de cette phrase qui est bien évidemment lié au sujet-verbe-COD placé dans cette phrase qui est ici 'colles oppidum cingebant":"des collines ceinturaient l'oppidum".
C'est donc bien ici les parties supérieures que constituent l'oppidum et le sommet des collines qui sont donc concernées et pas la plaine et la partie inférieure de l'espace intercallé.
La grammaire latine est précise et sans concessions:"mediocri interjecto spatio" constitue un ablatif absolu de trois mots et tous les grammairiens de la langue latine sont d'accord sur un point:un ablatif absolu constitue une structure à part et est indépendant du reste de la phrase.
Le "mediocri interjecto spatio" ne peut donc pas venir se mêler au reste de la phrase.
Et par conséquent le fastigium exprimé par "fastigio" ne peut absolument pas concerner l'espace médiocre intercalé.
Etant donné que "mediocri interiecto spatio" et "pari altitudinis fastigio" sont à l'ablatif, comment peux-tu être sûr qu'ils ne peuvent pas faire partie tous les deux de l'ablatif absolu ? Connais-tu une règle de grammaire à ce sujet ?
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Message par obelix »

jost a écrit :
obelix a écrit :La Gaule voisine pourrait désigner la Province gauloise en la distinguant de la Gaule citérieure qui n'est pas voisine. Donc soit on considère la Séquanie par rapport aux Allobroges, soit on considère la gaule indépendante par rapport à la Province. Difficile dans ce cas de savoir si on parle d'Alésia qui est limitrophe de La Province (ou des Allobroges) ou bien si c'est la Séquanie ou la Gaule indépendante. Il faut en plus savoir que l'on s'adresse ici à une coalition de gaulois provenant de toute la gaule indépendante. Je ne vois pas comment on pourrait trancher sur la question ...
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Critognatos en fin de discours parle de la Gaule voisine soumise.
Je pourrais en déduire que les Mandoubiens étaient voisins de celle-ci.
Si à Dole on parle de l'Espagne, on peut dire qu'elle est limitrophe ou voisine de nous, si on se considère comme français. Le fait que ce discours s'adresse à des gaulois venant de toute la Gaule indépendante permet cette tournure.
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jost a écrit :Parmi mes recherches, je vous livre ce joli site... :;)

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Alièze ? :;)
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obelix a écrit :Alièze ?
Pas d'indication nominative et une recherche aveugle sur la carte Géoportail, la dernière fois Aluze, maintenant Alièze.
Etonnant !!!
Les cours d'eau semble être des "pertes". Laver par en-dessous les racines, pourquoi pas ?
Enfin le problème est clos Alésia étant du côté de MANDEURE, pays des forgerons, marchands de chevaux. :;)
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municio a écrit :
obelix a écrit :Je pense aussi que la plaine de trois mille pas fait partie de l'espace médiocre, ce qui permet à César de dire plus loin "la plaine qui, comme nous l’avons expliqué tout à l’heure, s’étendait entre les collines sur une longueur de trois mille pas". Quant à "reliquis ex omnibus partibus", je pense que "omnibus partibus" = les parties où se situe l'espace médiocre + la partie de la colline qui regarde le levant, car ce sont bien là toutes les parties qui entourent l'oppidum. Nous aurions donc un espace médiocre de même hauteur tout autour de l'oppidum, sauf à l'est où c'est une partie de la colline qui touche l'oppidum.
En fait,je ne comprends pas pourquoi tu tiens absolument à associer la plaine au fastigium de l'espace médiocre que tu prones.
Il est à mon avis beaucoup plus un handicap qu'un atout.
Ta seule carte à jouer est que "fastigio" qui est au singulier et non au pluriel puisse venir qualifier un autre mot au singulier qui serait dans ce cas "mediocri spatio" et lui seul.L'ablatif absolu formerait alors un agglomérat de 6 mots comprenant "mediocri interjecto spatio" et le complément de manière "pari altitudinis fastigio".
C'est assez rare mais pas impossible.
Dans ce cas ce serait l'espace médiocre qui aurait sa partie supérieure de même niveau et lui seul.
Pourquoi pas ?
Après,plusieurs choses restent à vérifier: si l'adjectif "par" pourrait venir qualifier un mot au singulier,si le participe passé parfait de l'ablatif absolu pourrait se placer au milieu de cet ablatif absolu et non à la fin...
En fait, je pense que effectivement on a affaire à un ablatif absolu de six mots. Dans le cas contraire, il suffit d'adopter les traductions connues, soit les collines sont de même hauteur entre elles, soit elles sont de même hauteur que l'oppidum. Pour comprendre ce qui m'amène à penser que la plaine fait partie de l'espace médiocre de même hauteur, il faut considérer les deux phrases consécutives suivantes:

Reliquis ex omnibus partibus colles mediocri interiecto spatio pari altitudinis fastigio oppidum cingebant. Sub muro, quae pars collis ad orientem solem spectabat, hunc omnem locum copiae Gallorum compleverant fossamque et maceriam sex in altitudinem pedum praeduxerant.

Il me semble évident que le découpage proposé par les traducteurs n'est pas logique. A mon avis on peut faire une phrase à part entière de "hunc omnem locum ... ... praeduxerant". Cette phrase exprime une idée homogène, elle décrit le lieu cité précédemment, (quae pars collis ad orientem solem spectabat) la partie de la colline qui regarde le soleil levant. Si ce n'était pas le cas, je ne vois pas comment expliquer dans la même phrase la lourde répétition "hunc omnem locum" .

Partant de là, nous aurions la phrase "reliquis ex omnibus partibus colles mediocri interiecto spatio pari altitudinis fastigio oppidum cingebant, sub muro, quae pars collis ad orientem solem spectabat" avec un verbe (cingebant) et les deux sujets (colles et pars collis). Concrètement, nous avons bien sur le terrain sur toutes les parties qui entourent l'oppidum une partie de la colline et sur tout le reste des collines qui l'entourent. En complément, César indique qu'un espace médiocre de même hauteur est placé entre l'oppidum et les collines qui l'entourent et que la partie de la colline se situe à l'est de celui-ci. Avant et après la phrase se placent deux autres phrases qui complètent celle-ci. Avant, César décrit une partie de l'espace médiocre constitué par une plaine dont il donne la longueur et après il précise que la partie de la colline est fortifié et rempli de troupes. C'est à mon avis ce qui explique la raison de la formation un peu inhabituelle de cette phrase. Ce qui concerne l'espace, la plaine et les collines se situe avant le verbe "cingebant" et ce qui concerne la partie de la colline et sa défense se situe après le verbe. Ce qui induit donc que la plaine de 3000 pas est de la même hauteur que l'espace médiocre, c'est tout simplement que cette plaine en fait partie. Dès cette phrase, on doit comprendre que la plaine de 3000 pas appartient à l'espace situé entre les collines, ce qui permet à César de dire au paragraphe suivant (BG VII;70) "in ea planitie, quam intermissam collibus tria milia passuum in longitudinem patere supra demonstravimus", "dans cette plaine que nous avons dit plus haut s'étendre sur 3000 pas entre les collines".
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jost a écrit :
obelix a écrit :Alièze ?
Pas d'indication nominative et une recherche aveugle sur la carte Géoportail, la dernière fois Aluze, maintenant Alièze.
Etonnant !!!
Les cours d'eau semble être des "pertes". Laver par en-dessous les racines, pourquoi pas ?
Enfin le problème est clos Alésia étant du côté de MANDEURE, pays des forgerons, marchands de chevaux. :;)
Ça montre qu'avoir pensé qu'Alièze aurait pu être le site d'Alésia n'est pas si bête que ça ! :;)
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jost a écrit : Enfin le problème est clos Alésia étant du côté de MANDEURE, pays des forgerons, marchands de chevaux. :;)
Tu en est convaincu ? C'est sérieux ?
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obelix a écrit :Tu en est convaincu ? C'est sérieux ?
Comment ne pas l'être avec des explications si concises et si limpides.
obelix a écrit :En fait, je pense que effectivement on a affaire à un ablatif absolu de six mots. Dans le cas contraire, il suffit d'adopter les traductions connues, soit les collines sont de même hauteur entre elles, soit elles sont de même hauteur que l'oppidum. Pour comprendre ce qui m'amène à penser que la plaine fait partie de l'espace médiocre de même hauteur, il faut considérer les deux phrases consécutives suivantes:Reliquis ex omnibus partibus colles mediocri interiecto spatio pari altitudinis fastigio oppidum cingebant. Sub muro, quae pars collis ad orientem solem spectabat, hunc omnem locum copiae Gallorum compleverant fossamque et maceriam sex in altitudinem pedum praeduxerant.Il me semble évident que le découpage proposé par les traducteurs n'est pas logique. A mon avis on peut faire une phrase à part entière de "hunc omnem locum ... ... praeduxerant". Cette phrase exprime une idée homogène, elle décrit le lieu cité précédemment, (quae pars collis ad orientem solem spectabat) la partie de la colline qui regarde le soleil levant. Si ce n'était pas le cas, je ne vois pas comment expliquer dans la même phrase la lourde répétition "hunc omnem locum" .Partant de là, nous aurions la phrase "reliquis ex omnibus partibus colles mediocri interiecto spatio pari altitudinis fastigio oppidum cingebant, sub muro, quae pars collis ad orientem solem spectabat" avec un verbe (cingebant) et les deux sujets (colles et pars collis). Concrètement, nous avons bien sur le terrain sur toutes les parties qui entourent l'oppidum une partie de la colline et sur tout le reste des collines qui l'entourent. En complément, César indique qu'un espace médiocre de même hauteur est placé entre l'oppidum et les collines qui l'entourent et que la partie de la colline se situe à l'est de celui-ci. Avant et après la phrase se placent deux autres phrases qui complètent celle-ci. Avant, César décrit une partie de l'espace médiocre constitué par une plaine dont il donne la longueur et après il précise que la partie de la colline est fortifié et rempli de troupes. C'est à mon avis ce qui explique la raison de la formation un peu inhabituelle de cette phrase. Ce qui concerne l'espace, la plaine et les collines se situe avant le verbe "cingebant" et ce qui concerne la partie de la colline et sa défense se situe après le verbe. Ce qui induit donc que la plaine de 3000 pas est de la même hauteur que l'espace médiocre, c'est tout simplement que cette plaine en fait partie. Dès cette phrase, on doit comprendre que la plaine de 3000 pas appartient à l'espace situé entre les collines, ce qui permet à César de dire au paragraphe suivant (BG VII;70) "in ea planitie, quam intermissam collibus tria milia passuum in longitudinem patere supra demonstravimus", "dans cette plaine que nous avons dit plus haut s'étendre sur 3000 pas entre les collines".
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jost a écrit :
obelix a écrit :Tu en est convaincu ? C'est sérieux ?
Comment ne pas l'être avec des explications si concises et si limpides.
Avec le temps les idées deviennent plus claires ... :;)
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obelix a écrit : Pour comprendre ce qui m'amène à penser que la plaine fait partie de l'espace médiocre de même hauteur, il faut considérer les deux phrases consécutives suivantes:Reliquis ex omnibus partibus colles mediocri interiecto spatio pari altitudinis fastigio oppidum cingebant. Sub muro, quae pars collis ad orientem solem spectabat, hunc omnem locum copiae Gallorum compleverant fossamque et maceriam sex in altitudinem pedum praeduxerant.Il me semble évident que le découpage proposé par les traducteurs n'est pas logique. A mon avis on peut faire une phrase à part entière de "hunc omnem locum ... ... praeduxerant". Cette phrase exprime une idée homogène, elle décrit le lieu cité précédemment, (quae pars collis ad orientem solem spectabat) la partie de la colline qui regarde le soleil levant. Si ce n'était pas le cas, je ne vois pas comment expliquer dans la même phrase la lourde répétition "hunc omnem locum" .Partant de là, nous aurions la phrase "reliquis ex omnibus partibus colles mediocri interiecto spatio pari altitudinis fastigio oppidum cingebant, sub muro, quae pars collis ad orientem solem spectabat" avec un verbe (cingebant) et les deux sujets (colles et pars collis). Concrètement, nous avons bien sur le terrain sur toutes les parties qui entourent l'oppidum une partie de la colline et sur tout le reste des collines qui l'entourent.
Ton idée de nouveau découpage du texte latin décrivant Alesia n'est pas inintéressante mais "ad orientem solem spectabat" va toujours poser problême!
En effet,comment comprendre qu'une partie de la colline oppidale entoure l'oppidum situé à son sommet sur un seul point cardinal,à l'est,et pas sur les autres points ?
Il faudrait que la partie de la colline oppidale constituée en fait de ses versants ("sub muro") ceinture l'oppidum sur tous ses côtés.
Mais on ne parvient malheureusement pas à obtenir ce cas de figure avec les phrases du BG 7,69 dont on dispose.
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Message par obelix »

municio a écrit : Ton idée de nouveau découpage du texte latin décrivant Alesia n'est pas inintéressante mais "ad orientem solem spectabat" va toujours poser problême!
En effet,comment comprendre qu'une partie de la colline oppidale entoure l'oppidum situé à son sommet sur un seul point cardinal,à l'est,et pas sur les autres points ?
Il faudrait que la partie de la colline oppidale constituée en fait de ses versants ("sub muro") ceinture l'oppidum sur tous ses côtés.
Mais on ne parvient malheureusement pas à obtenir ce cas de figure avec les phrases du BG 7,69 dont on dispose.
Pour commencer, il faudrait que tu acceptes que "sub muro" ce n'est pas "sous le mur" car si tu le prend au mot ça voudrait dire que les gaulois sont dans une grotte en dessous du mur. Par exemple la tour de Marseille est construite au pied de la muraille (sub muro). Personne n'irait construire une tour qui ne serait pas contre le mur et en plus en contre-bas.

Ensuite, l'oppidum est "in colle summo". Ça ne signifie pas forcément qu'il occupe toute la partie haute de la colline. Si je te dis que deux choses occupent le sommet de la colline, ça veut bien dire que chaque chose en occupe une partie seulement. Dans le cas qui nous intéresse, l'oppidum a pu occuper une partie du sommet de l'oppidum et le camp gaulois une autre.

Concernant la partie de la colline qui regarde l'est, je ne vois pas quoi dire, chez moi ça signifie que cette partie de la colline se situe à l'est de l'oppidum. Je ne vois rien d'autre ... :euh:
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obelix a écrit :Ce texte montre bien que "fastigium" peut désigner la surface d'un terrain ou de l'eau, etc ... La surface dans ce cas est la partie supérieure, celle que l'on voit. Ça ouvre la possibilité qu'en BG VII;69, César ait voulu indiquer que le sol de l'espace médiocre se situe au même niveau que la plaine de 3000 pas, sans interdire d'autres possibilités.
En parlant de surface pour BG 7,69 tu fais complétement fausse route car là César n'y parle pas d'un sol mais d'un espace ("spatio").
La différence est importante car la surface d'un sol n'a que 2 dimensions alors qu'un espace en comporte 3!
Et comme on est tous les deux d'accord pour dire qu'un fastigium est la partie supérieure d'un élément,il s'agirait ainsi en 7,69 de la partie supérieure constituant l'espace séparant la colline de l'oppidum des collines de la ceinture correspondant en fait aux sommets respectifs de ces entités.
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Message par obelix »

On ne parle pas du même espace. Celui dont je parle est en caractère gras. Quel est celui auquel tu penses ?

Définition du mot : espace

étendue indéfinie qui contient et entoure toute chose
(psychologie) représentation de cette étendue
volume occupé par quelque chose
distance entre deux points, deux objets
(philosophie) une des deux formes pures de l'intuition sensible, la deuxième étant le temps
intervalle de temps
étendue des airs, le milieu extraterrestre
(mathématiques) ensemble muni d'une structure (espace vectoriel, espace affine)
surface, endroits affectés à une activité particulière ou à un usage (les espaces verts, l'espace publicitaire)
au sens figuré ensemble des relations déterminant un domaine donné en matière sociale, économique (l'espace littéraire, l'espace politique)
Solem lucerna non ostenderent
municio
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Re: Alésia...

Message par municio »

obelix a écrit :
municio a écrit : Ton idée de nouveau découpage du texte latin décrivant Alesia n'est pas inintéressante mais "ad orientem solem spectabat" va toujours poser problême!
En effet,comment comprendre qu'une partie de la colline oppidale entoure l'oppidum situé à son sommet sur un seul point cardinal,à l'est,et pas sur les autres points ?
Il faudrait que la partie de la colline oppidale constituée en fait de ses versants ("sub muro") ceinture l'oppidum sur tous ses côtés.
Mais on ne parvient malheureusement pas à obtenir ce cas de figure avec les phrases du BG 7,69 dont on dispose.
Pour commencer, il faudrait que tu acceptes que "sub muro" ce n'est pas "sous le mur" car si tu le prend au mot ça voudrait dire que les gaulois sont dans une grotte en dessous du mur. Par exemple la tour de Marseille est construite au pied de la muraille (sub muro). Personne n'irait construire une tour qui ne serait pas contre le mur et en plus en contre-bas.

Ensuite, l'oppidum est "in colle summo". Ça ne signifie pas forcément qu'il occupe toute la partie haute de la colline. Si je te dis que deux choses occupent le sommet de la colline, ça veut bien dire que chaque chose en occupe une partie seulement. Dans le cas qui nous intéresse, l'oppidum a pu occuper une partie du sommet de l'oppidum et le camp gaulois une autre.

Concernant la partie de la colline qui regarde l'est, je ne vois pas quoi dire, chez moi ça signifie que cette partie de la colline se situe à l'est de l'oppidum. Je ne vois rien d'autre ... :euh:
Totalement en désaccord avec ce que tu énonces là.
Je ne vais pas refaire encore une fois ici l'argumentaire sur "sub muro" que j'ai déja fait à maintes reprises.
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