La légende de Berthe de Joux
La légende de Berthe de Joux
Niché aux fins fonds de la Comté, il est un joyau que nul ne peut contester. Fièrement érigé sur son éperon rocheux, le château de Joux dresse majestueusement ses tours vers le ciel, protégeant de son ombre la vallée, qui, à ses pieds, ouvre un passage vers la Suisse voisine.
Ces murs ancestraux, au combien chargés d’histoire, furent témoins de nombreux drames, et virent naître une légende. Pour la connaître, je vous invite à plonger dans le temps, et à vous retrouver avec moi, en pays séquane, au haut moyen-âge.
A cette époque, la région était administrée par Amaury de Joux, troisième du nom. Ce jeune sire avait pris pour épouse, quelques temps auparavant, une ravissante jeune femme, répondant au prénom de Berthe. Dans toute la fraîcheur de ses dix-sept ans, elle resplendissait de beauté, et avait conquis sans peine le cœur du preux Chevalier.
Mais en ces temps reculés, les choses du cœur pesaient bien peu face au devoir ! En l’an de grâce 1170, croisade fut lancée par l’empereur Barberousse, pour libérer la Terre Sainte. Amaury dû partir, pour peut-être ne jamais revenir, laissant en sa forteresse sa jeune épouse éplorée. Maints serments furent échangés, par le jeune couple amoureux.
« Messire, mon corps et mon âme vous appartiennent à jamais ! » Dit Berthe, en larmes aux pieds de son époux. « Dussé-je attendre toute ma vie, nul autre ne viendra jamais prendre en mon cœur, la place que vous y occupez. »
« Ma mie, ne pleurez pas. Le devoir m’appelle, mais je reviendrai. Ne vous tourmentez point, gente dame, dans deux ans tout au plus, je vous serrerai dans mes bras. Mon corps guerroiera à l’autre bout de la terre, mais mon cœur restera ici, auprès de vous. Séchez donc ces jolis yeux, j’aime trop en mirer l’éclat, pour les voir ainsi désolés. » Répondit son époux, en lui caressant les cheveux.
Le lendemain, Amaury à sa tête, une colonne d’hommes en armures descendit le mauvais chemin de pierres pour rejoindre la vallée. L’histoire était en marche, personne ne pouvait plus l’arrêter.
Dès lors, la jolie châtelaine compta les jours et les saisons, soupirant d’amour pour son époux lointain. Souvent, il la visitait, la nuit, dans ses rêves, la laissant au matin, épuisée et torturée par le désir qu’elle avait de lui. Ainsi passa le premier Noël, puis le second. Les printemps revenaient inexorablement, sans que son beau chevalier ne revînt. La jeune femme doucement, s’étiolait, comme une fleur privée d’eau trop longtemps.
Ainsi passèrent quatre longues années. Dame Berthe, qui venait de fêter ses vingt et un printemps, était toujours dans l’attente, de plus en plus désespérée, du retour de son époux. Un beau jour, se présenta à la herse du château, un chevalier blessé. Il s’agissait d’un frère d’armes de Messire Amaury, Amey de Montfaucon. Il lui fut offert le gîte et le couvert, ainsi que les soins que son état nécessitait.
La belle châtelaine le pressa de question. Qu’était-il advenu de son époux tant aimé ? Quand reviendrait-il ? C’est alors qu’Amey lui annonça la bien triste nouvelle. Au cours de leur périple, Amaury avait été blessé, et il ne faisait aucun doute qu’il n’avait pu survivre.
Cette annonce anéantit la jeune femme. Des semaines durant, elle vécut recluse en sa chambre, hurlant sa douleur, pleurant son bel amour à jamais perdu. Puis le temps fît son œuvre, les larmes se firent plus rares. La raison l’avait emportée sur la peine, il lui fallait continuer à vivre, ne pas s’enterrer avec les morts. Doucement, elle reprit goût à la vie, passant beaucoup de temps avec Amey.
Il faut dire que le jeune Montfaucon était de plaisante compagnie, et plutôt bien fait de sa personne. Loin d’être indifférent à la beauté de Berthe, il ne voulut la brusquer, et attendit en silence, qu’elle fasse place en son cœur, pour lui.
Lorsqu’il la sentit prête, il lui déclara sa flamme.
« Ma Dame, vous êtes trop jeune pour porter le deuil indéfiniment. En souvenir de votre époux, vous devez vivre ! Croyez-moi, il n’aimerait pas vous voir vous torturer ainsi. »
Puis, se jetant à ses pieds, il ajouta
« Il m’a demandé de veiller sur vous, pour le cas où il périrait. Je vous offre aujourd’hui, mon cœur, ma vie et mon âme. Je brûle pour vous, d’un amour trop longtemps contenu, et périrai à coup sûr si vous me repoussez. Laissez-moi vous aimer comme vous le mériter ! Laissez-moi vous chérir, ma douce amie… »
La jeune femme succomba au charme délicieux d’Amey, et redécouvrit en ses bras les plaisirs charnels trop longtemps oubliés. Il l’emmena loin dans le plaisir, plus loin que ce qu’elle avait jamais connu en tout cas. Durant une longue semaine, ils s’aimèrent à s’en épuiser. Elle se sentait plus vivante qu’elle ne l’avait jamais été auparavant. Le château reprit vie, sortant de la torpeur dans laquelle le malheur l’avait plongé.
C’est alors, qu’un beau jour d’été, arriva à la porte un gentilhomme en guenilles. Revenu d’entre les Maures, Messire Amaury était de retour. Le cœur et l’esprit enflammé à l’idée de retrouver sa jeune épouse, il se précipita en sa chambre, et découvrit son infortune.
« Ha, perfide épouse ! Tu n’as pas su m’attendre ! Tu n’auras pas trop d'une vie pour payer l’injure que tu m’as faite. »
Tirant son épée, par trois fois il pourfendit celui qu’il avait cru son ami, et qui lui avait volé son bien le plus précieux. Puis, appelant ses gens, il exigea que le cadavre fusse pendu à un arbre, au plus haut des rochers de la Fauconnière.
« Messire, je vous supplie de me pardonner. » Implora Berthe, en larmes aux pieds de son époux. « On vous avait dit mort, que pouvais-je faire ? »
Mais l’époux outragé ne voulut rien entendre. La pénitence devait être à la hauteur de l’affront. Il fit aménager une cellule, creusée dans la muraille de la Tour Grammont.
« C’est ici que tu méditeras sur ta perfidie, femme sans vertu. Chaque jour que tu y passeras, je m’éjouirai de ton tourment. » Lui dit-il avant de refermer sur Berthe, l’huis de chêne.
L’endroit était minuscule et borgne. La malheureuse ne pouvait point s’y lever, seulement s’y mettre à genoux, pour prier. Si on la sortait de son cachot, c’était à la demande de son époux, qui prenait un malin plaisir à l’emmener contempler, du haut d’une fenêtre, le cadavre exposé de son défunt amant, livré aux corbeaux et autres rapaces.
« Regarde donc, perfide femme, ce qu’il reste de ton maraud ! N’en détourne pas les yeux, je veux que cette image hante tes pensées jusqu’à la fin de tes jours ! »
Ainsi, tous les deux jours, elle dû assister à ce triste spectacle, jusqu’à ce que les malheureux restes du supplicié ne soient plus. Dès lors, elle ne sortit plus de sa cellule durant dix longues années. Ca n’est qu’à la mort de son époux que son fils décida de mettre un terme à son enfermement.
Détruite et repentante, elle quitta le château pour trouver refuge en l’abbaye de Montbenoît, où reposait le défunt. Elle y passa le reste de sa vie, à prier Dieu pour le salut de son âme, et le repos de celles des deux hommes qu’elle avait aimés.
Aujourd’hui encore, son âme errante hante les lieux. Et certains jours, les oreilles averties peuvent entendre, lorsque souffle la bise près du retranchement du Chauffaud, la complainte suivante :
« Priez vassaux, priez à deux genoux, Priez Dieux pour Berthe de Joux. »
Ces murs ancestraux, au combien chargés d’histoire, furent témoins de nombreux drames, et virent naître une légende. Pour la connaître, je vous invite à plonger dans le temps, et à vous retrouver avec moi, en pays séquane, au haut moyen-âge.
A cette époque, la région était administrée par Amaury de Joux, troisième du nom. Ce jeune sire avait pris pour épouse, quelques temps auparavant, une ravissante jeune femme, répondant au prénom de Berthe. Dans toute la fraîcheur de ses dix-sept ans, elle resplendissait de beauté, et avait conquis sans peine le cœur du preux Chevalier.
Mais en ces temps reculés, les choses du cœur pesaient bien peu face au devoir ! En l’an de grâce 1170, croisade fut lancée par l’empereur Barberousse, pour libérer la Terre Sainte. Amaury dû partir, pour peut-être ne jamais revenir, laissant en sa forteresse sa jeune épouse éplorée. Maints serments furent échangés, par le jeune couple amoureux.
« Messire, mon corps et mon âme vous appartiennent à jamais ! » Dit Berthe, en larmes aux pieds de son époux. « Dussé-je attendre toute ma vie, nul autre ne viendra jamais prendre en mon cœur, la place que vous y occupez. »
« Ma mie, ne pleurez pas. Le devoir m’appelle, mais je reviendrai. Ne vous tourmentez point, gente dame, dans deux ans tout au plus, je vous serrerai dans mes bras. Mon corps guerroiera à l’autre bout de la terre, mais mon cœur restera ici, auprès de vous. Séchez donc ces jolis yeux, j’aime trop en mirer l’éclat, pour les voir ainsi désolés. » Répondit son époux, en lui caressant les cheveux.
Le lendemain, Amaury à sa tête, une colonne d’hommes en armures descendit le mauvais chemin de pierres pour rejoindre la vallée. L’histoire était en marche, personne ne pouvait plus l’arrêter.
Dès lors, la jolie châtelaine compta les jours et les saisons, soupirant d’amour pour son époux lointain. Souvent, il la visitait, la nuit, dans ses rêves, la laissant au matin, épuisée et torturée par le désir qu’elle avait de lui. Ainsi passa le premier Noël, puis le second. Les printemps revenaient inexorablement, sans que son beau chevalier ne revînt. La jeune femme doucement, s’étiolait, comme une fleur privée d’eau trop longtemps.
Ainsi passèrent quatre longues années. Dame Berthe, qui venait de fêter ses vingt et un printemps, était toujours dans l’attente, de plus en plus désespérée, du retour de son époux. Un beau jour, se présenta à la herse du château, un chevalier blessé. Il s’agissait d’un frère d’armes de Messire Amaury, Amey de Montfaucon. Il lui fut offert le gîte et le couvert, ainsi que les soins que son état nécessitait.
La belle châtelaine le pressa de question. Qu’était-il advenu de son époux tant aimé ? Quand reviendrait-il ? C’est alors qu’Amey lui annonça la bien triste nouvelle. Au cours de leur périple, Amaury avait été blessé, et il ne faisait aucun doute qu’il n’avait pu survivre.
Cette annonce anéantit la jeune femme. Des semaines durant, elle vécut recluse en sa chambre, hurlant sa douleur, pleurant son bel amour à jamais perdu. Puis le temps fît son œuvre, les larmes se firent plus rares. La raison l’avait emportée sur la peine, il lui fallait continuer à vivre, ne pas s’enterrer avec les morts. Doucement, elle reprit goût à la vie, passant beaucoup de temps avec Amey.
Il faut dire que le jeune Montfaucon était de plaisante compagnie, et plutôt bien fait de sa personne. Loin d’être indifférent à la beauté de Berthe, il ne voulut la brusquer, et attendit en silence, qu’elle fasse place en son cœur, pour lui.
Lorsqu’il la sentit prête, il lui déclara sa flamme.
« Ma Dame, vous êtes trop jeune pour porter le deuil indéfiniment. En souvenir de votre époux, vous devez vivre ! Croyez-moi, il n’aimerait pas vous voir vous torturer ainsi. »
Puis, se jetant à ses pieds, il ajouta
« Il m’a demandé de veiller sur vous, pour le cas où il périrait. Je vous offre aujourd’hui, mon cœur, ma vie et mon âme. Je brûle pour vous, d’un amour trop longtemps contenu, et périrai à coup sûr si vous me repoussez. Laissez-moi vous aimer comme vous le mériter ! Laissez-moi vous chérir, ma douce amie… »
La jeune femme succomba au charme délicieux d’Amey, et redécouvrit en ses bras les plaisirs charnels trop longtemps oubliés. Il l’emmena loin dans le plaisir, plus loin que ce qu’elle avait jamais connu en tout cas. Durant une longue semaine, ils s’aimèrent à s’en épuiser. Elle se sentait plus vivante qu’elle ne l’avait jamais été auparavant. Le château reprit vie, sortant de la torpeur dans laquelle le malheur l’avait plongé.
C’est alors, qu’un beau jour d’été, arriva à la porte un gentilhomme en guenilles. Revenu d’entre les Maures, Messire Amaury était de retour. Le cœur et l’esprit enflammé à l’idée de retrouver sa jeune épouse, il se précipita en sa chambre, et découvrit son infortune.
« Ha, perfide épouse ! Tu n’as pas su m’attendre ! Tu n’auras pas trop d'une vie pour payer l’injure que tu m’as faite. »
Tirant son épée, par trois fois il pourfendit celui qu’il avait cru son ami, et qui lui avait volé son bien le plus précieux. Puis, appelant ses gens, il exigea que le cadavre fusse pendu à un arbre, au plus haut des rochers de la Fauconnière.
« Messire, je vous supplie de me pardonner. » Implora Berthe, en larmes aux pieds de son époux. « On vous avait dit mort, que pouvais-je faire ? »
Mais l’époux outragé ne voulut rien entendre. La pénitence devait être à la hauteur de l’affront. Il fit aménager une cellule, creusée dans la muraille de la Tour Grammont.
« C’est ici que tu méditeras sur ta perfidie, femme sans vertu. Chaque jour que tu y passeras, je m’éjouirai de ton tourment. » Lui dit-il avant de refermer sur Berthe, l’huis de chêne.
L’endroit était minuscule et borgne. La malheureuse ne pouvait point s’y lever, seulement s’y mettre à genoux, pour prier. Si on la sortait de son cachot, c’était à la demande de son époux, qui prenait un malin plaisir à l’emmener contempler, du haut d’une fenêtre, le cadavre exposé de son défunt amant, livré aux corbeaux et autres rapaces.
« Regarde donc, perfide femme, ce qu’il reste de ton maraud ! N’en détourne pas les yeux, je veux que cette image hante tes pensées jusqu’à la fin de tes jours ! »
Ainsi, tous les deux jours, elle dû assister à ce triste spectacle, jusqu’à ce que les malheureux restes du supplicié ne soient plus. Dès lors, elle ne sortit plus de sa cellule durant dix longues années. Ca n’est qu’à la mort de son époux que son fils décida de mettre un terme à son enfermement.
Détruite et repentante, elle quitta le château pour trouver refuge en l’abbaye de Montbenoît, où reposait le défunt. Elle y passa le reste de sa vie, à prier Dieu pour le salut de son âme, et le repos de celles des deux hommes qu’elle avait aimés.
Aujourd’hui encore, son âme errante hante les lieux. Et certains jours, les oreilles averties peuvent entendre, lorsque souffle la bise près du retranchement du Chauffaud, la complainte suivante :
« Priez vassaux, priez à deux genoux, Priez Dieux pour Berthe de Joux. »
- héraklès
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Re: La légende de Berthe de Joux
On ne peut échapper à cette légende lorsque l'on visite le château. Les Joux n'ont pas survécus à cette période moyen-âgeuse. Leur lignée s'est éteinte. Leur réputation de rançonneurs de voyageurs (Joux était aussi un péage) est parvenue jusqu'à nous. Ils furent raisonnés par Jean de Chalon l'Antique, le grand seigneur comtois, qui fit main basse sur les territoires qui longeaient la fameuse route commerciale (route du sel et route de la laine) qui passait au pied du château.
Merci de nous rappeler cette belle histoire mais aussi cruels destins réservés aux pécheurs en religion à cette période.
Merci de nous rappeler cette belle histoire mais aussi cruels destins réservés aux pécheurs en religion à cette période.
Re: La légende de Berthe de Joux
Je me permets d'intervenir, car la lignée des Sires de Joux ne s'est pas éteinte.
J'en veux pour preuve que lorsque j'ai été guide du château en question, j'ai eu l'honneur de guider un groupe de pèlerins américains dont leur nom de famille était... Joux. Ils m'ont montré des arbres généalogiques, etc... et il s'avère que les descendants des sires de Joux, dont le dernier sire régnant au château était Amaury IV de Joux, ont émigré aux USA suite à la révocation de l'édit de Nantes, puisqu'ils étaient protestants.
Sinon, grand bravo pour la racontotte de Berthe, bien formulée et juste en tous points.
J'en veux pour preuve que lorsque j'ai été guide du château en question, j'ai eu l'honneur de guider un groupe de pèlerins américains dont leur nom de famille était... Joux. Ils m'ont montré des arbres généalogiques, etc... et il s'avère que les descendants des sires de Joux, dont le dernier sire régnant au château était Amaury IV de Joux, ont émigré aux USA suite à la révocation de l'édit de Nantes, puisqu'ils étaient protestants.
Sinon, grand bravo pour la racontotte de Berthe, bien formulée et juste en tous points.
Modifié en dernier par Demyn le mar. 14 avr. 2009, 13:27, modifié 1 fois.
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- lionel
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Re: La légende de Berthe de Joux
Heu, je sais que t'es pas prof d'histoire... Mais quand même... Les USA sont nés pas mal de temps après la révocation de Lady de Nantes... M'enfin, moi j'dis ça, j'dis rien...Demyn a écrit :il s'avère que les descendants des sires de Joux, dont le dernier sire régnant au château était Amaury IV de Joux, ont émigré aux USA suite à la révocation de l'édit de Nantes, puisqu'ils étaient protestants.
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
- Beuillot
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Re: La légende de Berthe de Joux
Si, si. Demyn a raison. Ils s'étaient réfugiés dans les Twin Towers.lionel a écrit :Heu, je sais que t'es pas prof d'histoire... Mais quand même... Les USA sont nés pas mal de temps après la révocation de Lady de Nantes... M'enfin, moi j'dis ça, j'dis rien...Demyn a écrit :il s'avère que les descendants des sires de Joux, dont le dernier sire régnant au château était Amaury IV de Joux, ont émigré aux USA suite à la révocation de l'édit de Nantes, puisqu'ils étaient protestants.
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.
Comme ça. Pour rien.
Comme ça. Pour rien.
Re: La légende de Berthe de Joux
Oui, bon d'accord, disons qu'ils s'étaient réfugiés en Nouvelle-Angleterre, cela te convient-il mieux, Mr Pinaille Boy?lionel a écrit :Heu, je sais que t'es pas prof d'histoire... Mais quand même... Les USA sont nés pas mal de temps après la révocation de Lady de Nantes... M'enfin, moi j'dis ça, j'dis rien...Demyn a écrit :il s'avère que les descendants des sires de Joux, dont le dernier sire régnant au château était Amaury IV de Joux, ont émigré aux USA suite à la révocation de l'édit de Nantes, puisqu'ils étaient protestants.
Rarement dans le coin, mais jamais bien loin.
- pieradam
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Re: La légende de Berthe de Joux
Juste une question :
N'est-ce pas le sire de Montfaucon qui est représenté à cheval sur le fronton de l'abbaye de Montbenoit ?
N'est-ce pas le sire de Montfaucon qui est représenté à cheval sur le fronton de l'abbaye de Montbenoit ?
J'te veux faire voir,si l'coucou c'est une mère
Re: La légende de Berthe de Joux
Cela serait très surprenant, car l'abbaye est née d'une dotation faite par les sires de Joux aux moines, et sa construction commença en 1141.
La suite de la légende raconte également que Henri Ier de Joux, fils légitime (et unique, pour cause!) d'Amaury et Berthe, né avant le départ en croisade du Sire, fit libérer sa mère de son cachot à la mort de son père.
Mais ayant honte de sa mère, il la fit entrer à l'abbaye de Montbenoit en tant que religieuse, afin qu'elle y reste jusqu'à sa mort.
La suite de la légende raconte également que Henri Ier de Joux, fils légitime (et unique, pour cause!) d'Amaury et Berthe, né avant le départ en croisade du Sire, fit libérer sa mère de son cachot à la mort de son père.
Mais ayant honte de sa mère, il la fit entrer à l'abbaye de Montbenoit en tant que religieuse, afin qu'elle y reste jusqu'à sa mort.
Rarement dans le coin, mais jamais bien loin.
Re: La légende de Berthe de Joux
C'est tout à fait cela en effet, donc cela paraît peu probable qu'il y ait une représentation de Montfaucon au fronton de l'abbaye. Par contre, pour la petite histoire, le rocher sur lequel fut exposé le cadavre, porte de nom de la fauconnière en allusion directe avec le sieur de Montfaucon. Je n'aurais donc pas du le nommer ainsi dans mon texte, puisqu'il fut baptisé après les évènements racontés... Mais bon, il fallait bien situer l'action !
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Re: La légende de Berthe de Joux
Il y a bien longtemps de cela, en Franche Comté, province de France, un seigneur, Amauri III de Joux, partit pour la Croisade en l'an de grâce 1170. Il laissa en son château son épouse, Berthe, jeune femme encore nubile. Elle attendit cependant son mari plusieurs années lorsqu'un soir, un chevalier blessé se présenta au château, se présentant comme étant Amey de Montfaucon. C'était vraiment un très beau garçon et Berthe tomba sous le charme de ce jeune homme, qui était aussi un de ses lointains amis d'enfance et se donna à lui.
Amauri III, avait aussi choisi ce jour pour rentrer de Croisade, et lorsqu'il entra dans la chambre conjuguale il trouva les deux amants au lit ; ivre de rage, Amauri III dégaina son épée et malgré les supplications de son épouse qu'il écarta sans ménagements, il transperça le jeune Amey de Montfaucon de trois coups d'épée et après avoir rengainé son arme, il ordonna que l'on suspende la dépouille du jeune chevalier à un gibet planté sur des rochers au lieu-dit de la " Fauconnière".
Puis, Berthe fut condamnée à être enfermée sa vie durant dans un minuscule cachot où elle pouvait à peinese tenir à genoux, face à une meurtrière étroite où elle pouvait voir en permanence le corps nu de son amant, mangé et disloqué par les corbeaux.
A la mort d'Amauri III, son fils, le jeune Henri de Joux, plus bon et plus magnanime, eût pitié de sa pauvre mère et la libéra de sa prison et lui permit qu'elle aille finir ses jours, amendée, à l'abbaye de Montbenoit.
Cette histoire s'est passée il y a longtemps, mais encore aujourd'hui, quand souffle la bise les nuits d'orage et de tempête, on peut entendre cette plainte : " Priez, vassaux, priez à genoux, Priez Dieu pour Berthe de Joux."
Les livres sont la lumière qui guide la civilisation. - Franklin D. Roosevelt
Re: La légende de Berthe de Joux
Pardon, texasdog, mais je ne vois pas la pertinence de ton post...
Rarement dans le coin, mais jamais bien loin.
- lionel
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Re: La légende de Berthe de Joux
M. Pinaille Boy, s'il te plait. I'm not british.Demyn a écrit :cela te convient-il mieux, Mr Pinaille Boy?
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
- Eustache
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Re: La légende de Berthe de Joux
Isafc70 a écrit :La jeune femme succomba au charme délicieux d’Amey, et redécouvrit en ses bras les plaisirs charnels trop longtemps oubliés. Il l’emmena loin dans le plaisir, plus loin que ce qu’elle avait jamais connu en tout cas. Durant une longue semaine, ils s’aimèrent à s’en épuiser.
Ben dis donc !!!Demyn a écrit :Sinon, grand bravo pour la racontotte de Berthe, bien formulée et juste en tous points.
marcheuse naturellement sauvage
Re: La légende de Berthe de Joux
Eustache a écrit :Isafc70 a écrit :La jeune femme succomba au charme délicieux d’Amey, et redécouvrit en ses bras les plaisirs charnels trop longtemps oubliés. Il l’emmena loin dans le plaisir, plus loin que ce qu’elle avait jamais connu en tout cas. Durant une longue semaine, ils s’aimèrent à s’en épuiser.Ben dis donc !!!Demyn a écrit :Sinon, grand bravo pour la racontotte de Berthe, bien formulée et juste en tous points.
Effectivement, vu sous cet angle...
Rarement dans le coin, mais jamais bien loin.
Re: La légende de Berthe de Joux
Arfffff, certains détails peuvent être oubliés, pour les oreilles chastes des n'enfants... Mais bon, imaginez un peu la dame, en pleine jeunesse, et délaissée depuis 4 ans... Elle a pas du se faire prier très longtemps
Re: La légende de Berthe de Joux
Surtout en pensant que son mari était décédé...Isafc70 a écrit :Arfffff, certains détails peuvent être oubliés, pour les oreilles chastes des n'enfants... Mais bon, imaginez un peu la dame, en pleine jeunesse, et délaissée depuis 4 ans... Elle a pas du se faire prier très longtemps
Rarement dans le coin, mais jamais bien loin.