Un jour, Le petit Lucas, vint faire un tour de son tout nouveau vélo rouge que la tante Arie lui avait amené pour la Noel. Il était fortiche sur une bicyclette, mais n’avait jamais encore essayé un engin aussi grand. En longeant une ornière, le guidon lui échappa, la roue avant prit un virage dangereux et ce qui devait arriver ne manqua pas. La chute fut impressionnante et Lucas atterrit au beau milieu d’un roncier épais. Moulu, il avait tout de même la force de crier ‘’ Au secours’’. Barbapoux l’entendit du fond de son jardin et arriva armé d’un terrible croc qui venait de lui servir à ameublir le sol.
En apercevant ce terrible géant à la mine revèche, le garçonnet se mit à hurler et à pleurer. Une grosse voix tomba du ciel : ‘’Couste donc ! (Tais-toi )’’ L’intensité de cette réplique lui fit agrandir les yeux où coulaient les larmes, et ouvrir grande la bouche d’où ne sortait aucun son. Sa terreur grandit encore quand il vit l’énorme croc s’avancer vers lui, mais au lieu dese planter dans sa chair martyrisée, L’outil attrapa délicatement les ronces pour les écarter. ‘’Accroche-toi ! ‘’ Médusé, Lucas obéit et empoigna la fourche. Doucement Barbapoux extraya le garçon de son piège. Il le pansa sans qu’un mot fut prononcé, puis le renvoya chez lui, les poches pleines de douceurs qu’il fabriquait lui-même avec le produit de son jardin.
Depuis n’essayez plus de l’appeler Barbapoux ; les enfants du village vous voleront dans les plumes. ‘’Il s’appelle Barnabé ! ‘’ Diront-ils tous en chœur. Les enfants se sont aperçus que sous cette apparence rude de solitaire, se cachait un cœur d’or qu’une simple péripétie de la vie avait suffi à faire éclore.
On m’a dit que dans le village les vielles savent faire des pates de fruit avec les coings, des caramels avec du sucre des confitures avec tous les fruits de l’automne, des tarte avec les rhubarbe du printemps en souvenir de celui que tout le monde a en mémoire sous le nom de Le Barboux .
Un jour je passerai par là pour vérifier si c’est vrai.
Le riolu.