Suicide et stress au travail

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Karine
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Suicide et stress au travail

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Suicide d'un salarié près de Belfort: un drame professionnel (syndicats)
Le 08/12/2009 à 14:33

Un homme de 45 ans, salarié d'un équipementier automobile près de Belfort, s'est suicidé dimanche soir, a-t-on appris mardi auprès des syndicats CFDT et CGT qui imputent son geste à des motifs professionnels.

Pascal Gousselot, chef de projet qualité au sein du groupe américain Visteon à Rougegoutte (Territoire de Belfort), a mis fin à ses jours à son domicile sans laisser d'explication. Selon les syndicats, il aurait à plusieurs reprises exprimé son "ras-le-bol" à propos de ses conditions de travail.

La direction de l'usine n'a pas souhaité faire de commentaires sur les raisons du suicide, en l'absence de lettre d'explication. Sa priorité consiste à mettre en place un dispositif d'écoute des collègues de travail affectés par ce "drame bouleversant", selon Olivier Darcel, directeur du site, qui a exprimé son "profond chagrin".

Le salarié, père d'un enfant, qui travaillait depuis 20 ans dans l'usine, faisait part depuis plusieurs mois à son épouse de son envie de "tout arrêter" et de démissionner, ont dit à l'AFP Yannick Hoël et Manuel Brocard, respectivement délégués CGT et CFDT.

M. Brocard a dénoncé la "pression au quotidien" que le salarié aurait subie de la part de la direction de son groupe et du client unique, PSA Peugeot Citroën, dans son travail qui consistait à préparer les projets de pièces pour les nouveaux modèles.

Selon Yannick Hoël de la CGT, le suicide est à rapprocher du climat social de l'usine, caractérisé selon lui par la "dureté des rapports", la "seule focalisation sur les résultats, sans considération pour les conditions de travail".

Yannick Hoël en a attribué la responsabilité à l'attitude de la direction américaine du groupe et de ses représentants directs en France, dédouanant l'essentiel de la direction locale et une partie de la direction France. "On a plein de boulot, tant mieux, mais cela déborde de partout. J'ai alerté depuis plusieurs semaines sur ces points et la semaine dernière, j'ai vu trois salariés angoissés qui pleuraient", a-t-il ajouté.

La fédération nationale plasturgie de la CFDT a également "condamné ce type de management par le stress", mardi dans un communiqué de réaction au suicide.

95% des salariés ont organisé lundi un débrayage d'une heure environ par équipe en réaction à l'annonce de la mort de leur collègue, a dit M. Hoël.

Dès l'annonce du décès lundi matin, la direction du site a rencontré les collaborateurs les plus proches avant d'installer dans l'après-midi une cellule d'écoute collective autour d'un psychologue, a indiqué Olivier Darcel. La cellule se réunira à nouveau jeudi puis un soutien psychologique individuel sera proposé à partir de la semaine prochaine, sur demande et "le temps qu'il faudra", a-t-il complété.

L'usine, qui fabrique des planches de bord, emploie 300 intérimaires pour un effectif permanent de 400 salariés.

Info Orange.
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