Bureaux de Poste : le grand chambardement

[Thierry39]

LES DEPECHES LE PROGRES
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Article du mardi 22 juillet 2008


Bureaux de Poste : le grand chambardement


Après Parcey qui vient de perdre son bureau de Poste, ce sont 13 communes jurassiennes qui vont devoir, dans les semaines ou les mois qui viennent, faire ce même sacrifice. La démarche est engagée pour Chaux-des-Crotenay, Chaux-du-Dombief, Neublans-Abergement, Saint-Julien et Messia. Huit autres suivront Pré-retraite ou reclassement pour les salariés de la Poste


Chaux-du-Dombief le 1er août, Parcey le 1er septembre, Chaux-des-Crotenay, Neublans-Abergement et Saint-Julien-sur-Suran au 1er octobre : ces cinq communes perdront bientôt leur bureau de Poste au profit d'une agence postale communale. Voilà pour la première série. A leur instar, Messia, Conliège, Cramans, Domblans, Perrigny, Thervay, Thoirette, Vaux-lès-Saint-Claude et Montmirey-le-Chateau devront à leur tour, d'ici la fin de l'année, envisager la perspective de ce même destin.
La restructuration de ces bureaux, La Poste la justifie par une chute de fréquentation. Selon Florence Puig, déléguée aux relations territoriales du Jura, « l'activité dans les bureaux de Poste réduit.
C'est un constat général : on accueille moins de monde ».
D'où l'interrogation qui naît au sein du groupe : « il s'agit de savoir comment être présent et sous quelle forme » explique-t-elle.
Cette réflexion n'est pas nouvelle : « elle fait partie d'un dialogue continu entre les directeurs d'agences et les maires des communes. Régulièrement, ils se rencontrent pour les rapports d'activité et parler de l'évolution éventuelle du point Poste ». C'est ainsi que 13 communes sur les 132 points postes du département sont actuellement concernées par d'éventuelles « évolutions ». Mais Florence Puig insiste : « il n'y a pas de logique de fermeture : on maintient notre présence, on ne fait que changer de forme ». Quant aux employés de ces points Poste, ils seront rapatriés dans leur bureau de rattachement administratif. Des solutions au cas par cas seront adoptées : « on leur proposera de partir en pré-retraite ou d'être reclassé dans un rayon de moins de 30 km. Pas de licenciement » affirme la déléguée aux relations territoriales de la Poste.

Messia fait de la résistance
Trois alternatives s'offrent aux communes concernées : un partenariat avec la mairie, un relais poste commerçant, ou alors une réduction des horaires du bureau.
La population se montre quant à elle souvent réticente. Voir hostile. À Messia, elle s'y oppose clairement. Une pétition, soutenue par la municipalité circule.
Elle témoigne d'une « volonté de conserver un service public de proximité de haut niveau ». François Guidon, maire, déclare qu'une agence postale communale aurait des répercussions importantes sur le budget de la commune.
Pour lui, la compensation financière proposée par La Poste est largement en deçà des frais engagés pour les locaux et les charges.
« La population a-t-elle joué le jeu auparavant ? » interroge le maire de Conliège où une vague de mécontentement s'exprime aussi. Finalement, la municipalité pense opter pour un relais poste commerçant. « Il faut bien garder un service, poursuit Gérard Guyot, nous avons opté pour la solution la moins mauvaise » confie-t-il.

Aurélie Bidaut et Karine Jourdant



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Agence ou relais : quelles différences ?
Dans le cas de l'agence postale communale ou intercommunale, La Poste signe une convention de partenariat avec une commune (ou une communauté). Celle-ci s'engage à assurer la gestion de l'agence et à délivrer les services postaux au nom et pour le compte de La Poste. Cette convention est signée pour une durée librement fixée entre 1 et 9 ans et elle est renouvelable par tacite reconduction pour la même durée.
La commune ou la communauté s'engage à accueillir l'agence dans ses locaux et à garantir son ouverture au public 60 heures par mois (40 heures au minimum).
En contrepartie, La Poste verse une indemnité compensatrice forfaitaire de 833 euros par mois à la commune (937 euros dans les zones de revitalisation rurale, dans les zones urbaines sensibles et pour les communautés).
Autre alternative, La Poste choisit de donner mandat à un commerçant ou un artisan pour effectuer, en son nom et pour son compte, des prestations postales. En échange, il perçoit une rémunération.
Il est sélectionné en fonction de critères pratiques qui faciliteront la mise en oeuvre du projet : horaires, image, situation, agencement, discrétion
Le partenariat est régi par une convention signée, après concertation avec les élus, entre La Poste et le commerçant ou l'artisan retenu, qui fixe les engagements réciproques pour une durée de trois ans renouvelable.
C'est le commerçant ou l'artisan qui détermine les jours et horaires d'ouverture à la clientèle pour les activités postales, en fonction de son activité principale. La Poste rémunère le commerçant ou l'artisan en lui versant : d'une part un forfait fixe de 250 euros par mois (qui passe à 300 euros pour un Relais Poste situé en zone de revitalisation rurale, en ZUS ou inscrit dans une convention territoriale) et d'autre part une commission sur les ventes et sur les retraits financiers.




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« Nous serions vigilants si les choses devaient se précipiter »
>> N'avez-vous pas le sentiment que les choses se trament dans votre dos ?
« Non. Si les élus ne saisissent pas la commission, elle n'a aucun pouvoir et rien à dire. Je prends l'exemple de Parcey. Les opposants à la fermeture du bureau de Poste m'ont contacté. Je leur ai expliqué le rôle de la commission qui peut engager des négociations avec la Poste à la demande de la commune. Elle bénéficie pour cela d'un délai de 6 mois. Or le conseil municipal de Parcey n'a pas souhaité la saisir. Ils ont décidé de confier le service de la poste à un point commerçant ; point final. Il m'aurait personnellement semblé plus judicieux pour une commune comme celle-ci, importante tout de même, de passer au moins en agence postale communale. Ils ont préféré faire autrement »
>> Concernant les autres communes pour lesquelles des négociations sont entamées, avez-vous été sollicité ?
Non. Pour l'instant, on ne m'a pas contacté. Je sais qu'à Messia il y a des oppositions. Mais la municipalité ne m'a pas contacté. S'ils le font, le dossier passera évidemment en commission. En dehors des sollicitations, nous passons juste les dossiers sous forme d'une information du choix qui a été fait. Nous veillons au maintien des 131 points de contacts pour lesquels un engagement a été signé. Il y en a 132 aujourd'hui.
Nous serions vigilants si les choses devaient se précipiter.
>> La Poste a-t-elle des obligations d'informations à votre égard ?
Elle l'a toujours fait. Depuis 1999, j'ai connu 5 directeurs. Si on ne travaille pas dans la concertation comme on peut l'observer pour les fermetures de perceptions ou encore avec la gendarmerie qui fait semblant de communiquer en faisant comme elle veut, j'espère que çà va continuer. C'est vrai que là, c'est la période des congés, il y a eu les élections et puis il y a eu le transfert de la compétence départementale avec un directeur au niveau régional. Çà repart. Mais c'est vrai qu'à la rentrée, je pense que nous aurons pas mal de travail

Propos recueillis par Karine Jourdant

[Domi]

C''est la mort des petites communes !! Après l’école, la poste après le bistro, le boulanger, le charcutier tout ces petits commerces de Proximité qui disparaissent !!
Ne pas oublier aussi que ce sont les personnes âgées et a mobilité réduite qui vont encore en pâtir

Je me rappelle encore de la ‘mercerie de mon enfance (ou petit magasin ou ont trouvais de tout, même des BD emballer dans un sac plastique transparent pour quelques centimes ) !

Je trouve qu’ont devient moins ‘humain’ et plus gestionnaire, et ont pense plus à la rentabilisée, ont oublie un peu trop vite l’humanisme, et l’altruisme , et que chaque personne à le droit de vivre là ou il l’entend avec les services qui va avec !!

Je trouve vraiment cela navrant !!

[Moulin à rata]

Chez mes parents, les bistrots y a longtemps qu'il n'y en a plus, il reste l'agence postale et un "bout" d'école (2 classes).
Cela dit, pour nuancer tes propos Domi, chez moi il y a beaucoup de petits commerces, le marché 3 fois par semaine et même un Monoprix mais la semaine je n'en profite pas car quand je rentre tout est fermé et en plus, ce sont des boutiques plus chères qu'ailleurs...
Alors c'est peut-être moins humain mais c'est surtout dû au mode de vie qui a changé. Je ne connais même pas mes voisins...

[Texas Dog]

L'avenir étant aux regroupements de communes, il est indéniable que l'on s'achemine peu à peu vers la fermeture de certains bureaux de poste.

Et puis, aujourd'hui, les gens ne vivent plus dans leurs villages comme autrefois.

La notion du "pays" change.

[Mitch]

Pendant ce temps, un nouveau centre de tri ultra-moderne va voir le jour à Audincourt l'année prochaine.
Il va gérer tous les courriers et les colis du Pays de Montbéliard et d'Héricourt.
L'objectif de ce nouveau type de centres est que 90% du courrier soit distribué dès le lendemain de son dépôt.

Tous les détails sont dans le numéro de Juin du magazine Audinfo.