La truite n'arrête pas de surprendre
- Thierry39
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La truite n'arrête pas de surprendre
LES DEPECHES LE PROGRES
http://www.leprogres.fr
Article du mardi 1 avril 2008
La truite n'arrête pas de surprendre
La truite sans arête n'est plus une utopie. Le mérite en revient à un pisciculteur jurassien
Chaque profession a sa recherche de la pierre philosophale. Pour les pisciculteurs, la quête concerne la truite sans arête. Beaucoup s'y sont essayés, aucun n'a réussi. Du moins jusque là.
Utopique il y a seulement quelques années, la chose pourrait bien devenir banale prochainement et le mérite en reviendrait à un jurassien. Le paradoxe de l'histoire est que ce pisciculteur de génie est retiré depuis trois ans du monde du travail.
C'est en effet en 2005 que Jacky Dalloz a cédé sa pisciculture du Moulin de Pierre, près de Champagnole, après une carrière de 35 années. Ancien vice-président du syndicat régional Bourgogne/Franche-Comté, il a aussi présidé la commission nationale « Promo Truite » qui gérait la communication de ce secteur d'activité.
Durant toute ces années, il a bataillé pour la promotion de la truite face au saumon mais aussi face à la viande. « La truite est moins chère que la viande et elle offre l'avantage d'avoir de bonnes graisses, qui ne font pas de cholestérol. »
Seul hic, mais de taille, la viande est partout dans nos habitudes alimentaires alors que le poisson peine à s'imposer. Particulièrement chez les jeunes consommateurs pour qui la perspective d'avaler une arête constitue une véritable hantise. « Au restaurant, vous verrez rarement des jeunes commander des truites. Il faut tirer les filets et cela demande une certaine dextérité. Ils préfèrent faire simple. »
Retiré des affaires depuis trois ans, Jacky Dalloz n'a donc pas renoncé à sa quête de la truite sans arrête. « J'y pensais depuis longtemps mais ce n'est pas facile de faire de la recherche quand on est pris par la production. Et il fallait consacrer plusieurs bassins à cela, je n'avais pas les moyens. Depuis que je suis en retraite, j'ai tout mon temps et j'ai surtout un étang que j'utilise uniquement pour cela. »
Pour mener à bien sa tâche, il n'est évidemment pas seul. « C'est un travail collectif. Il y a d'abord l'Institut de la Recherche Agronomique, le syndicat des pisciculteurs et surtout Nutreco-Skretting. » C'est d'ailleurs le numéro un mondial d'aliments aquacoles qui s'est le plus impliqué dans l'opération. « Il y a un intérêt évident pour eux car tout le procédé réside dans l'alimentation de la truite. »
Le steak des rivières
On en vient au secret de fabrication : c'est la nourriture absorbée par la truite qui modifie le métabolisme du poisson. À première vue, la truite « mutante » est identique à ses congénères mais tout se passe au moment de sa cuisson. « C'est le choc thermique qui détruit les arêtes. On a alors un poisson uniquement constitué de muscles, à part l'arête dorsale. Manger les filets est alors totalement sans danger. C'est le steak des rivières. »
Inutile de dire que cette invention suscite de l'intérêt chez beaucoup de monde. « La grande distribution est très attentive car elle sait que le moindre coût de la truite la rendrait très compétitive par rapport aux autres produits alimentaires. Les restaurateurs sont aussi très intéressés (lire par ailleurs). Quant aux pêcheurs, les avis sont partagés. L'alevinage est possible mais on ne sait pas bien comment la truite réagira avec une nourriture sauvage. Il faudra certainement plusieurs générations. »
Avant de la voir trôner dans nos assiettes, la truite sans arête doit toutefois passer un certain nombre d'obstacles. Et le plus grand consiste à obtenir l'agrément de la Direction des Services Vétérinaires. « Les tests seront longs mais j'ai bon espoir que d'ici quelques mois on puisse aboutir. »
Dernier handicap : la truite fumée. Celle-ci se travaille à froid en tirant les filets. Sans choc thermique, les arêtes ne se désagrègent donc pas. Un défi de plus pour Jacky Dalloz
Rémy Bouquet
> Pour ceux qui le désirent, Jacky Dalloz mettra son étang à disposition aujourd'hui de 11 heures à midi. Les pêcheurs devront simplement apporter leur matériel de pêche et les prises seront limitées à deux truites par personne (truites offertes par le syndicat des aquaculteurs Bourgogne/Franche-Comté). Rendez-vous à partir de 11 heures au 41, rue Gédéon David à Champagnole (derrière l'ancien hôtel La Vouivre).
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La truite n'arrête pas de surprendre
La truite sans arête n'est plus une utopie. Le mérite en revient à un pisciculteur jurassien
Chaque profession a sa recherche de la pierre philosophale. Pour les pisciculteurs, la quête concerne la truite sans arête. Beaucoup s'y sont essayés, aucun n'a réussi. Du moins jusque là.
Utopique il y a seulement quelques années, la chose pourrait bien devenir banale prochainement et le mérite en reviendrait à un jurassien. Le paradoxe de l'histoire est que ce pisciculteur de génie est retiré depuis trois ans du monde du travail.
C'est en effet en 2005 que Jacky Dalloz a cédé sa pisciculture du Moulin de Pierre, près de Champagnole, après une carrière de 35 années. Ancien vice-président du syndicat régional Bourgogne/Franche-Comté, il a aussi présidé la commission nationale « Promo Truite » qui gérait la communication de ce secteur d'activité.
Durant toute ces années, il a bataillé pour la promotion de la truite face au saumon mais aussi face à la viande. « La truite est moins chère que la viande et elle offre l'avantage d'avoir de bonnes graisses, qui ne font pas de cholestérol. »
Seul hic, mais de taille, la viande est partout dans nos habitudes alimentaires alors que le poisson peine à s'imposer. Particulièrement chez les jeunes consommateurs pour qui la perspective d'avaler une arête constitue une véritable hantise. « Au restaurant, vous verrez rarement des jeunes commander des truites. Il faut tirer les filets et cela demande une certaine dextérité. Ils préfèrent faire simple. »
Retiré des affaires depuis trois ans, Jacky Dalloz n'a donc pas renoncé à sa quête de la truite sans arrête. « J'y pensais depuis longtemps mais ce n'est pas facile de faire de la recherche quand on est pris par la production. Et il fallait consacrer plusieurs bassins à cela, je n'avais pas les moyens. Depuis que je suis en retraite, j'ai tout mon temps et j'ai surtout un étang que j'utilise uniquement pour cela. »
Pour mener à bien sa tâche, il n'est évidemment pas seul. « C'est un travail collectif. Il y a d'abord l'Institut de la Recherche Agronomique, le syndicat des pisciculteurs et surtout Nutreco-Skretting. » C'est d'ailleurs le numéro un mondial d'aliments aquacoles qui s'est le plus impliqué dans l'opération. « Il y a un intérêt évident pour eux car tout le procédé réside dans l'alimentation de la truite. »
Le steak des rivières
On en vient au secret de fabrication : c'est la nourriture absorbée par la truite qui modifie le métabolisme du poisson. À première vue, la truite « mutante » est identique à ses congénères mais tout se passe au moment de sa cuisson. « C'est le choc thermique qui détruit les arêtes. On a alors un poisson uniquement constitué de muscles, à part l'arête dorsale. Manger les filets est alors totalement sans danger. C'est le steak des rivières. »
Inutile de dire que cette invention suscite de l'intérêt chez beaucoup de monde. « La grande distribution est très attentive car elle sait que le moindre coût de la truite la rendrait très compétitive par rapport aux autres produits alimentaires. Les restaurateurs sont aussi très intéressés (lire par ailleurs). Quant aux pêcheurs, les avis sont partagés. L'alevinage est possible mais on ne sait pas bien comment la truite réagira avec une nourriture sauvage. Il faudra certainement plusieurs générations. »
Avant de la voir trôner dans nos assiettes, la truite sans arête doit toutefois passer un certain nombre d'obstacles. Et le plus grand consiste à obtenir l'agrément de la Direction des Services Vétérinaires. « Les tests seront longs mais j'ai bon espoir que d'ici quelques mois on puisse aboutir. »
Dernier handicap : la truite fumée. Celle-ci se travaille à froid en tirant les filets. Sans choc thermique, les arêtes ne se désagrègent donc pas. Un défi de plus pour Jacky Dalloz
Rémy Bouquet
> Pour ceux qui le désirent, Jacky Dalloz mettra son étang à disposition aujourd'hui de 11 heures à midi. Les pêcheurs devront simplement apporter leur matériel de pêche et les prises seront limitées à deux truites par personne (truites offertes par le syndicat des aquaculteurs Bourgogne/Franche-Comté). Rendez-vous à partir de 11 heures au 41, rue Gédéon David à Champagnole (derrière l'ancien hôtel La Vouivre).
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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Re: La truite n'arrête pas de surprendre
LES DEPECHES (à la ligne) n'ont pas failli à la tradition
Quand j'entends parler de culture, je sors mon dictionnaire
Re: La truite n'arrête pas de surprendre
ça doit être plus sympa à grignotter que cette chose appelée Ponga (surtout quand on a regardé les conditions d'élevage dimanche soir à Capital)
Une bonne truite aux amandes avec un bon coup de riesling
Une bonne truite aux amandes avec un bon coup de riesling
Computers are like air conditioners, they are useless when you open Windows.
- dondon
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Re: La truite n'arrête pas de surprendre
salut
Il me semble, qu'une exposition sera dédié à Jacky Dalloz (et cette fabuleues trouvaille), au niveau des trois gigantesques aquarium d'eau douce du pole multi-culturel de Jussey.
à+
Il me semble, qu'une exposition sera dédié à Jacky Dalloz (et cette fabuleues trouvaille), au niveau des trois gigantesques aquarium d'eau douce du pole multi-culturel de Jussey.
à+
- Thierry39
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Re: La truite n'arrête pas de surprendre
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Article du mercredi 2 avril 2008
Truite sans arête: pas encore demain
Comme la plupart de nos confrères, notre journal a maintenu la tradition du canular du 1er-Avril. Nos lecteurs les plus perspicaces ont vite identifié la supercherie en page 8 de notre édition d'hier. Il s'agissait de la fameuse truite sans arête qui reste évidemment à inventer.
Toutefois, certains ont mordu à hameçon, à tel point que plusieurs pêcheurs se sont rendus au rendez-vous fixé à Champagnole pour y découvrir une équipe de joyeux lurons tout heureux de leur blague.
La confusion passée, ces victimes se sont vite transformées en lauréates récompensées de leur naïveté par un apéritif organisé par notre journal, accompagné de truites fumées offertes par le syndicat régional des aquaculteurs. Et tout s'est terminé dans la bonne humeur en attendant l'année prochaine.
R.B.
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Truite sans arête: pas encore demain
Comme la plupart de nos confrères, notre journal a maintenu la tradition du canular du 1er-Avril. Nos lecteurs les plus perspicaces ont vite identifié la supercherie en page 8 de notre édition d'hier. Il s'agissait de la fameuse truite sans arête qui reste évidemment à inventer.
Toutefois, certains ont mordu à hameçon, à tel point que plusieurs pêcheurs se sont rendus au rendez-vous fixé à Champagnole pour y découvrir une équipe de joyeux lurons tout heureux de leur blague.
La confusion passée, ces victimes se sont vite transformées en lauréates récompensées de leur naïveté par un apéritif organisé par notre journal, accompagné de truites fumées offertes par le syndicat régional des aquaculteurs. Et tout s'est terminé dans la bonne humeur en attendant l'année prochaine.
R.B.
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Re: La truite n'arrête pas de surprendre
Voilà qui pourrait quand même donner des idées aux Docteurs Folamour de chez Monsanto
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- Beuillot
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- Localisation : Pars collis ad orientem solem :invis: .
Re: La truite n'arrête pas de surprendre
Je crois que pingux était au rendez-vous.Thierry39 a écrit :LES DEPECHES LE PROGRES
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Article du mercredi 2 avril 2008
Truite sans arête: pas encore demain
Comme la plupart de nos confrères, notre journal a maintenu la tradition du canular du 1er-Avril. Nos lecteurs les plus perspicaces ont vite identifié la supercherie en page 8 de notre édition d'hier. Il s'agissait de la fameuse truite sans arête qui reste évidemment à inventer.
Toutefois, certains ont mordu à hameçon, à tel point que plusieurs pêcheurs se sont rendus au rendez-vous fixé à Champagnole pour y découvrir une équipe de joyeux lurons tout heureux de leur blague.
La confusion passée, ces victimes se sont vite transformées en lauréates récompensées de leur naïveté par un apéritif organisé par notre journal, accompagné de truites fumées offertes par le syndicat régional des aquaculteurs. Et tout s'est terminé dans la bonne humeur en attendant l'année prochaine.
R.B.
pingux a écrit :ça doit être plus sympa à grignotter que cette chose appelée Ponga (surtout quand on a regardé les conditions d'élevage dimanche soir à Capital)
Une bonne truite aux amandes avec un bon coup de riesling
En fait, c'est panga, et j'ai aussi déjà vu un reportage (incomplètement) sur leur élevage. Beurk.pingux a écrit :ça doit être plus sympa à grignotter que cette chose appelée Ponga (surtout quand on a regardé les conditions d'élevage dimanche soir à Capital)
Une bonne truite aux amandes avec un bon coup de riesling
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.
Comme ça. Pour rien.
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Re: La truite n'arrête pas de surprendre
Vous voulez parler des pangasius, je suppose ? Actuellement, c'est toujours vendu comme poisson d'aquarium, sous forme de tout petits poissons chats. (Et ce depuis des décennies.)Beuillot a écrit :En fait, c'est panga, et j'ai aussi déjà vu un reportage (incomplètement) sur leur élevage. Beurk.
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
- Beuillot
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Re: La truite n'arrête pas de surprendre
Qui peuvent devenir gros quand ils ont de la place.
C'est devenu le nouveau symbole de l'élevage intensif.
C'est devenu le nouveau symbole de l'élevage intensif.
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Re: La truite n'arrête pas de surprendre
Tutafait, comme les tilapias, autre espèce très exploitée.
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.