Sochaux : PSA étudie le stress

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Karine
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Sochaux : PSA étudie le stress

Message par Karine »

Les ouvriers et les femmes sont les populations les plus touchées par le stress chez PSA Peugeot-Citroën, théâtre l'an passé d'une série de six suicides, selon les résultats d'une étude sur le stress professionnel au sein du constructeur publiés lundi.

Quelque 22,6% des ouvriers sont en état d'"hyper-stress", c'est-à-dire un "état de stress qui, par son intensité, représente un risque pour la santé de l'individu", contre 15,4% pour les cadres, indique l'enquête réalisée par le cabinet Stimulus, spécialisé sur cette question.

Chez les femmes, toutes catégories confondues, 27,80% sont "hyper-stressées", contre 18,30% chez les hommes, selon l'étude menée sur trois sites (Mulhouse, Sochaux et Vélizy) auprès d'un panel représentatif de 3.161 salariés tirés au sort et qui ne sont pas en arrêt maladie.

Le cabinet Stimulus avait été sollicité en septembre par la direction de PSA, quelques semaines après l'annonce du suicide sur son lieu de travail d'un ouvrier de Mulhouse (Haut-Rhin), portant à cinq le nombre de suicides d'ouvriers de ce site depuis le début de 2007.

Un sixième salarié du constructeur automobile s'était donné la mort à Charleville-Mézières (Ardennes) plus tôt dans l'année.

Par site, celui de Mulhouse arrive en tête, tous salariés confondus pour l'"hyper-stress" (21,1%). Le niveau de stress, moins inquiétant selon Stimulus qui le définit comme une "réaction de l'organisme face aux modifications, exigences, contraintes ou menaces de son environnement, en vue de s'y adapter", atteint 19,6% sur le site alsacien.

A Sochaux (Doubs), l'"hyper-stress" touche 20,6% des salariés et le stress 24,7% tandis qu'à Vélizy (Yvelines), ils s'élèvent respectivement à 16,3% et 25,6%.

"On a levé un tabou en interne", a commenté lors d'une conférence de presse Jean-Luc Vergne, directeur des ressources humaines de PSA, assurant vouloir agir avec "transparence" et "pragmatisme". "On ne pourra résoudre ce problème" du stress professionnel "que par une mobilisation de tous les acteurs" de l'entreprise, a-t-il poursuivi évoquant les "syndicats", l'"encadrement" et le "corps médical".

M. Vergne a souligné vouloir "renforcer le dispositif actuel" comprenant notamment des "cellules de veille" destinées à repérer les "situations à risque" ou le maintien encore quelques mois d'un numéro vert et anonyme créé après la série de suicides.

Il a suggéré des "pistes d'action" comme la limitation des "équipes de fabrication à 30 personnes" par unité de production, le "maintien des pauses repas dans les séances de travail" ou le développement de la "reconnaissance directe et indirecte" du travail accompli "pour faire face à la démotivation".

Toutefois, "il est hors de question de mettre en oeuvre des solutions qui remettraient en cause la compétitivité de PSA", a-t-il averti.

Pour la CGT, l'enquête de Stimulus, malgré son "caractère très général", "montre la necessité de réduire les horaires contraignants, les charges de travail, la répétitivité et la pression sur les salariés". Dans un communiqué, le syndicat dit "attendre de la direction des mesures concrètes dans ce sens".

FO a estimé pour sa part que la "méthode choisie par la DRH" du constructeur était la "bonne" alors que la CFTC a salué le fait que le "stress" soit "enfin reconnu comme un facteur de risque important pour les salariés".

spi/im/jpr

AFP

Un article paru sur : http://bourgogne-franche-comte.france3. ... 785-fr.php
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Thierry39
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Re: Sochaux : PSA étudie le stress

Message par Thierry39 »

LE PAYS
http://www.lalsace.fr

Article du mardi 25 mars 2008


Franche-Comté
Stress : Une opportunité pour repenser les conditions de travail

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Les ouvriers de production et les femmes souffrent le plus du stress au travail chez PSA. Photos JBD

Que ce soit chez PSA Peugeot-Citroën, très en avance, chez GE Energy et Alstom, « lever les tabous » sur le stress ouvre de nouveaux horizons.

Après avoir rendues publiques le 17 mars dernier les conclusions d’une étude réalisée sur le stress au travail, Jean-Luc Vergne, directeur des relations et ressources humaines de PSA, s’est engagé à mettre en œuvre « des plans d’action… basés sur une approche collective… portant sur l’organisation du travail ».
« Traiter la question du stress au travail, a conclu Jean-Luc Vergne, implique de briser les tabous sur ce sujet et nécessite également la mobilisation de tous, encadrement, médecins du travail, professionnels de la prévention, partenaires sociaux. C’est tout le sens de notre démarche ».
Il serait notamment envisagé chez PSA de redimensionner les unités de fabrication (UEP), repenser certaines organisations du travail.

« Soigner d’abord le travail »

Responsable de FO, Alain Seften considère que « cette réflexion doit impliquer le plus grand nombre. C’est le début de quelque chose d’intéressant. Nous sommes parmi les tous premiers à nous engager sur ce terrain-là ».
Alors que cette réflexion fait son chemin chez PSA Peugeot-Citroën, elle avance aussi dans des groupes comme GE Energy et Alstom.
Au-delà des différences d’approche, en particulier chez Turbomachines où la CGT a décidé de lancer une étude avec un cabinet indépendant d’ergonomes, force est de constater que les conclusions sont assez proches.
Les débats au sein du comité d’établissement de Turbines à Vapeur à Belfort sont à bien des égards révélateurs.
Responsable de la CGT, Jacques Rambur dit et répète qu’« avant les personnes, c’est bien le travail qu’il faut soigner dans tous les sens du terme ».
Le cabinet Ergolia, qui a réalisé cette étude sur le stress, souligne qu’« il faut accepter d’attaquer le problème à bras-le-corps et d’aller requestionner l’organisation du travail. Cela doit être vraiment une démarche à l’initiative de l’entreprise : il faut une réelle volonté de s’engager ».
Si une des difficultés évoquées du reste par la direction d’Alstom réside dans ce que l’on met derrière des mots comme charge mentale, stress, effets sur la santé physique et mentale des salariés ou encore souffrance au travail, il n’en demeure pas moins que la mobilisation du plus grand nombre est requise pour aboutir à « des plans d’action ».
Comme ce fut déjà le cas lors de la mise en place des 35 heures, « lever le tabou » du stress au travail pourrait amener à penser dans l’industrie en particulier à penser de nouvelles organisations plus en phase avec celles et ceux qui travaillent au quotidien.


Jacques Balthazard
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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