La colère des maraîchers contre les grandes sur

[Thierry39]

LES DEPECHES LE PROGRES
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Article du jeudi 30 août 2007


La colère des maraîchers contre les grandes surfaces


Paris a vu jeudi une quarantaine de maraîchers manifester leur colère contre les tarifs des grandes surfaces. En Bresse maraîchère, on se dit également accablé par ce « diktat »


Michel, maraîcher à Sornay (Bresse louhannaise), produit chaque année près de 300 000 salades pour la grande distribution. « C'est ça ou les marchés, alors comme on ne peut pas tous être sur le marché, on n'a pas le choix : on revend à Transprimeurs », explique-t-il sur le parterre de son exploitation, avant de livrer : « On a que nos deux yeux pour pleurer », en référence aux difficultés que connaît sa profession en cette année pluvieuse. Ses pertes se situent à « environ 25 % », alors que « les charges continuent d'augmenter ».
Pour lui, comme pour nombre de ses confrères français, les marges des grandes surfaces sont assassines. « Chaque année en Bresse, un jeune maraîcher raccroche. Je vends mes salades 0,20 ¤ aux grossistes et je les retrouve à 0,75 ¤ dans les rayons. » Soit une différence de près de 400 %. « La semaine prochaine, un hard discounter va faire une promo à 0,35 ¤ la salade.
J'ai déjà dit que je refusais, mais je n'aurai pas le choix. S'ils imposent 0,15 ¤, je devrai m'aligner », livre-t-il, résigné.
« Ce sont les grandes surfaces qui dictent les tarifs », confirme Jean-Luc Gros, directeur de l'entreprise Transprimeurs, dix employés, à Sornay. Pour cet homme, qui explique « devoir faire du transport frigorifique pour s'en sortir financièrement », les différences de marges entre producteurs et distributeurs s'expliquent essentiellement par les frais intermédiaires. « Sur une salade que l'on achète nue à 0,20 ¤, il faut rajouter en moyenne 0,10 ¤ pour le transport, 0,07 ¤ pour l'emballage et environ 0,03 ¤ pour les frais de personnel et de fonctionnement de l'entreprise. Du coup, on facture 0,40 ¤ la salade aux grandes surfaces et on gagne au maximum 0,03 ¤ par salade », concède-t-il. Devant une palette de quatre cents salades, prêtes à embarquer dans un des camions d'un groupe de hard discount, direction Beaune, où se trouve la centrale d'achat.
Deux kilomètres plus loin, dans un des magasins du groupe, route de Branges, à Louhans. Les salades, « origine France », livrées par le même Transprimeurs, partagent leur rayon avec les tomates espagnoles. La Batavia est affichée à 0,49 ¤, soit 0,09 ¤ de plus que le prix de vente du grossiste. Comprendre : la marge est trois fois supérieure à celle de Transprimeurs. La directrice du magasin depuis 2004 explique : « Nous les discounters ne faisons pas d'énormes marges sur les fruits et légumes. On est globalement les moins chers. Par contre, les grandes surfaces vendent les mêmes produits que nous et ne se gênent pas pour doubler les marges. Ce sont eux les coupables. »
Qu'un discounter tape sur la concurrence, c'est de bonne guerre. Pourtant, question déséquilibre des prix, cette chaîne de magasins n'est pas en reste : le prix de la salade peut descendre en dessous de 0,25 ¤, assure la gérante, indiquant que « la promotion à 0,35 ¤ la salade, la semaine prochaine, aura probablement lieu ».
Selon Raymond Girardi, secrétaire général du syndicat agricole Modef, ce type de semaine promotionnelle est une « technique commerciale pour faire venir les ménagères dans les discounts et leur faire consommer autre chose. Soit les grandes surfaces explosent les marges, soit elles vendent, à prix coûtant, pour faire tourner leur commerce », expliquait-il depuis Paris, où, selon lui, la journée « Marchés sauvages », soldée par la vente de 60 tonnes de fruits et légumes « au prix que devrait pratiquer la grande distribution » (1,50 ¤ le kilo de tomates et 0,50 ¤ la salade), a été un « vrai succès ».

[Beuillot]

Rien de nouveau, hélas.

[Angusdels]

Rien de bien nouveau effectivement !