Etude INSEE : Faiblesses et forces de la Franche Comté

[Thierry39]

LES DEPECHES LE PROGRES

Article du mercredi 11 juillet 2007



Faiblesses et forces de la Franche-Comté


Selon une étude très détaillée et nuancée de l'INSEE de Franche-Comté sur l'état économique et social de la région en 2006, le BTP et les biens équipements ont été de belles locomotives


Des dizaines de milliers de chiffres passés à la moulinette, et cela donne « L'année économique et sociale 2006 en Franche-Comté », une étude produite par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) qui ne laisse à peu près rien de côté. Elle brosse un tableau nuancé d'une région où quelques (gros) arbres malades ne cachent pas la forêt qui elle ne se porte pas trop mal.
1 Commerce extérieur : la Franche-Comté est-elle bonne vendeuse ?
Hors automobile, les exportations régionales ont progressé de 9,6 % et les importations de 6,4 %. « Ce qui est intéressant, c'est le positionnement de plus en plus important vers les pays émergents » note Patrice Perron, de l'INSEE de Franche-Comté. Ont ainsi fortement progressé les ventes vers la Russie, l'Inde, les Émirats Arabes Unis et l'Iran. Mieux, 334 entreprises franc-comtoises ont exporté pour plus d'un million d'euros, elles n'étaient que 241 en 2005.

2 Quelles ont été les locomotives industrielles de la région ?
« Alors que l'industrie automobile était en panne, les biens d'équipement ont été les locomotives du secteur industriel » indique Patrice Perron. Ainsi, les carnets de commande d'Alstom sont bien remplis. La lunetterie et le jouet ont souffert, alors que l'industrie agroalimentaire enregistrait une progression de 5,6 %.

3 Comment s'est portée l'agriculture ?
Les céréales et les oléagineux ont enregistré une baisse de rendement. À 93 000 hl, la production viticole marque aussi un léger repli. Une petite baisse de la production de comté a permis de préserver les cours. Les abattoirs ont été en difficulté, avec une grosse baisse du nombre de bovins abattus. Néanmoins, le cours satisfaisant des céréales et le niveau des subventions européennes ont permis une hausse de 15 % du revenu agricole au niveau national.

4 Le bâtiment va ?
Si le nombre de mise en chantier de logements neufs a baissé de 14 % en un an, après une progression de 22 % en 2005, les autorisations de construire ont progressé de 1,4 %, le plus haut niveau enregistré depuis 1980. Donc, le bâtiment devrait bien aller en 2007, même s'il y a un repli des locaux industriels. Quant aux travaux publics, ils sont boostés par les chantiers de route et du TGV Rhin-Rhône. La production de béton franc-comtois est en hausse de 14,7 % en 2006, et même de 30 % pour le dernier trimestre.

5 Commerce : le poids de la grande distribution a-t-il augmenté ?
La Franche-Comté n'est que la 19e région de métropole au classement de la création d'entreprises commerciales. La grande distribution n'a guère progressé en nombre de magasins, mais s'est étalée en surface. La région compte 371 m2 de grande surface par habitant. Le Jura, avec 402 m2, est largement au-dessus de la moyenne nationale. En 2005 et 2006, c'est le département de la région qui a enregistré la plus forte augmentation de surfaces commerciales.

6 Tourisme : 2006 est-elle une année à oublier ?
Conséquence d'un mois d'août pluvieux, la fréquentation des campings a baissé de 3,8 %, le plus mauvais résultat depuis dix ans.
Dans les hôtels, le repli est de 6 %, le plus marqué des régions métropolitaines.
Le massif du Jura a le plus souffert, avec une baisse totale de 9 % des nuitées.
La clientèle étrangère a baissé de 12 %, mais Hollandais et Américains ont progressé respectivement de 4,2 % et 10 %.

7 Les Francs-Comtois ont-ils été entreprenants ?
Après plusieurs années de dynamisme, les créations d'entreprises ont reculé de 2,3 % en 2006, alors qu'elles ont progressé de 1,7 % en France.
Un quart des créations a concerné la zone d'emploi de Besançon, et la progression a été de plus de 10 % dans le secteur de Dole.
Quant aux défaillances, elles ont augmenté de 2,8 % en Franche-Comté alors qu'elles reculaient de 7,8 % en métropole.
« Mais attention, le taux de survie des entreprises est plutôt élevé en Franche-Comté, le 3e de France » précise François-Xavier Dussud, de l'INSEE.

Jean-Claude Bonnot
jcbonnot@leprogres.fr

> NOTE
L'étude complète
est disponible uniquement
sur le site internet
de l'INSEE de Franche-Comté : http://www.insee.fr/fc



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Sochaux attend la 308

Quand ça roule pour Sochaux, ça roule pour toute l'industrie régionale, tant le poids de l'automobile est important en Franche-Comté. Justement, en 2006, le lion a calé. La concurrence étrangère a marqué des points sur le marché national, alors que l'usine de Sochaux ne produit que deux modèles en fin de carrière, la 307 et la 607. Conséquence de cette conjoncture, 330 000 voitures en sont sorties l'an dernier, soit 20 % de moins qu'en 2005. La part de Sochaux au sein de Peugeot-Citroën est ainsi passée en 12 mois de 18 % à 14 %. Du coup, l'effectif de l'usine a reculé de 5,2 %, et en amont, plusieurs équipementiers ont eu recours à des plans sociaux. Début 2007, une partie de la production de 307 de Mulhouse a été rapatriée dans le Doubs. Néanmoins, l'espoir repose pour l'essentiel sur un bon démarrage de la 308, dont la commercialisation devrait commencer en octobre.




LES DEPECHES LE PROGRES

Article du mercredi 11 juillet 2007


L'emploi industriel a reculé


Conséquence des difficultés de l'industrie, le chômage a baissé moins vite en Franche-Comté que dans tout le pays


Les effectifs salariés du secteur marchand ont baissé de 0,2 % en Franche-Comté en 2006, et c'est le Jura qui a le plus été touché, avec un recul de 1,4 %. L'emploi industriel dans la région a reculé de 2,7 % et même 5 % dans l'automobile.
En tout, ce sont 2 000 emplois de ce secteur qui ont disparu l'an dernier. Dans la construction, les effectifs régionaux ont augmenté de 3,4 % en un an, avec même une progression de 7,3 % dans les travaux publics. Si l'emploi a reculé dans le commerce (-0,2 %), il s'est développé particulièrement dans les services aux entreprises ( 2,1 %) et le secteur de l'éducation-santé-action sociale ( 2,8 %).
Dans le Jura, la baisse globale des effectifs salariés a particulièrement touché la chimie-plasturgie et la production des équipements du foyer, alors que des créations étaient enregistrées dans la métallurgie-transformation des métaux.
Le taux de chômage était de 8,1 % en Franche-Comté fin 2006, contre 8,6 % en France. Mais sur 12 mois, la baisse a été deux fois moins rapide dans la région que dans le reste du pays. Le Jura avait pour sa part un taux de chômage de 6,4 %, le plus faible des départements comtois, le plus élevé étant dans le Territoire-de-Belfort (10,2 %). Si le nombre de RMistes a augmenté de 1,3 % l'an dernier en Franche-Comté, la proportion d'allocataires des divers minima sociaux est plus basse dans les quatre départements comtois que dans l'ensemble du pays.
Leur pourcentage est de 15,2 % dans le Jura, ce qui place le département en 12e position parmi les 95 départements métropolitains, où la moyenne est de 19,7 %.

J.Cl.B.