Allez pour te faire plaisir :
La ligue protectrice des oiseaux s'est réunie pour parler de la pie bavarde, de la bécasse er aussi de la chouette chevêche. Celle que personne ne connaît. Celle-là ne hulule pas comme dans les contes, celle-là ne niche pas dans les églises, non, elle est discrète et en déclin dans toute l'Europe. Renaud Scheifler a rapporté les travaux effectués en Haute-Saône entre 1995 et 2006. Une enquête qui renseigne non seulement sur l'espèce mais aussi sur l'état de santé des campagnes saônoises, puisque la chouette chevêche aime les paysages diversifiés où maisons, bois, champs alternent. Trop de lotissements, trop de terrains agricoles, elle disparaît.
63 mâles chanteurs ont été répertoriés en 1995 et 50 en 2006. "La baisse rejoint le déclin observé dans toute l'Europe. Mais il reste plus de chouettes chevêches sur un cinquième du territoire saônois que dans toute la Suisse. Pourtant en 1995 on la trouvait dans la moitié des villages de Haute-Saône, alors qu'aujourd'hui elle n'apparaît plus que dans 35%".
Même la Haute-Saône s'est urbanisée, l'intensification de l'agriculture joue un peu aussi, "mais surtout les remembrements qui augmentent les zones agricoles", explique Renaud Scheifler.
"Nous verrons s'il faut engager des actions ponctelles, poser des nichoirs. Nous réfléchirons en fonction de ce que les bénévoles auront envie de faire. Certes au niveau de l'intensification de l'agriculture la prise de conscience existe et on va dans le bon sens, celui d'une intensification mesurée. Mais peut-être faudrait-il attirer l'attention sur les constructions de lotissements, préserver les arbres fruitiers, faire 15 parcelles au lieu de 20 pour conserver du vert et des haies", note le jeune naturaliste au nom des chouettes chevêches. Pas celles qui ont des oreilles, non, celles que personnes ne connaît : 20 cm et 150 gr de plumes, de grands yeux jaunes, elles sont minuscules et nocturnes. Forcément, ça aide pas pour faire connaissance.
Article paru dans l'Est Républicain le 13 novembre 2006.
