Mercredi 30 juin, les élus de la CAGB se sont prononcés pour le projet de tramway fer. Un mode de transport retenu pour plusieurs raisons longuement expliquées en conférence de presse le 25 juin par le président Jean-Louis Fousseret. "Aujourd'hui le transport en commun est performant mais la vitesse moyenne diminue. Elle est passée de 20km/h à 17km/h." D'où l'intérêt de développer un transport "en site propre". De plus, le coût de l'énergie va augmenter, et il est prévu que les usagers des transports en commun se multiplie par 2 d'ici 2020. "Aujourd'hui, le réseau Ginko ne progresse plus". Avec le tramway, la capacité sera plus importante.
Plusieurs systèmes ont été étudiés (bus, trolleybus, bus à haut niveau de service, tramway pneu) et c'est finalement le tramway fer (donc sur rail) qui a été retenu. Ce système offre la possibilité d'évoluer ensuite vers un tram-train, c'est-à-dire qui peut être connecté au réseau ferroviaire à Franois, Marnières et même Mouillère.
Suite à l'appel d'offres lancé en avril 2009 pour la conception, la fabrication et la maintenance pendant 15 ans de rames de tramway, le Grand Besançon a reçu les offres de 5 constructeurs, dont 2 français : Alstom transports et Lohr industrie. La commission d'appel d'offres réunie le 1er juin dernier a retenu l'espagnol CAF, choix validé par le bureau de l'agglomération qui a été entériné par le conseil communautaire le 30 juin.
L'heure étant aux économies d'énergie et aux économies tout court, il s'agire "d'un 'tram' standard, pas d'un 'tram' design, mais avec des aménagements confortables, solides..." Et sans climatisation, trop énergivore. Pas de bling bling, idem pour les stations et les aménagements urbains qui resteront sobres.
Coût total de 228 millions d'euros
D'une longueur de 23m, d'une largeur de 2m40 et avec 3 modules articulés, chaque rame de tramway aura une capacité de 132 places. Ce qui permettra de faire face à une fréquentation attendue dès la mise en service (prévue en 2015) d'environ 30%.
La capacité est de 1600 places par heure avec une vitesse commerciale moyenne de 20km/h. Le matériel est par ailleurs extensible à 230 places. L'aspect pécunier a également pesé dans la balance, le matériel retenu offre un prix unitaire compétitif et le Grand Besançon passera commande de 19 rames pour un coût total de 34,8 millions d'euros.
Quant au tracé, de ce côté-là rien de bien nouveau. Le tramway reliera l'est à l'ouest bisontin, des Hauts de Chazal aux Marnières. Il comportera 30 stations réparties sur 14,5km. L'option traversée du centre-ville est abandonnée, à la faveur du passage par les quais Veil Picard, puis par la place de la Révolution. Jean-Louis Fousseret a promis qu'il serait replanté des arbres sur le quai et qu'un encorbellement au-dessus de la rivière permettra le passage piétons-vélos.
Quant au pont Battant, il nécessitera d'être reconstruit. Le coût de 9 millions d'euros est compris dans l'estimation globale de 228 millions d'euros.
"Ca va ête compliqué pendant 2 ans, mais après ça va être le bonheur", promet Jean-Louis Fousseret.
Florence Mougey, le 03/07/2010
