Peqa a écrit :Jost enfin fait des analyses de la plus pure finesse, mais pour être franc, elles me semblent un peu inappropriées en l'espèce. Analyser très finement le texte d'un auteur que l'on sait être perfectionniste dans son expression (je pense ici à des gens comme le Général de Gaulle, André Gide...)est parfaitement justifié et riche d'enseignement. Analyser de la même façon un texte dicté rapidement, de mémoire, peut être non relu, puis copié et recopié par des gens myopes et étourdis, me semble hors de propos et une voie bien inutile pour établir une démonstration fiable. Donc Jost (je veux dire sa méthode) ne m'a pas convaincu.
Bonjour Peqa
Je te remercie pour la synthèse.
Puisque ce forum, du moins pour l’exégèse, semble, s’acheminer vers sa conclusion permets-moi d’y apporter les miennes.
Je ne pense pas que le BG soit le fruit de souvenirs, ni que leurs erreurs des copistes en aient dénaturé le sens. En effets les nombreux exemplaires, retrouvés de part le monde, concordent en général.
Par ailleurs, l’ouvrage est rédigé à partir de notes faites par César au moment des faits.
Quant aux « mots » ils sont ceux de la langue latine, et César connaissait bien le latin. Cela nous permet une analyse fine du texte. Les latinistes, hommes de lettres, auraient été bien inspirés de consulter architectes, mathématiciens et géographes. La quintessence du « mot » aurait éclaté au grand jour. Comment affirmer qu’en parlant des mêmes termes « montagne très élevée » (nom + adjectif), pour Jura et Alpes, que César soit à court de vocabulaire !
L’on aurait compris que « Jugum », à l’instar des Fourches Caudines, était dans la lecture du paysage : un passage obligé (Voir dans le forum, Concoillotte rock café/Héritage).
Et que dire de « pateo, patere » qui, ajouté d’une dimension donne une ouverture.
Ceci étant, la localisation d’Alésia peut se résumer comme suit :
• Un axe de déplacement Paris-Rome sur lequel Labiénus rejoint César.
Sur cet axe :
• Un premier passage dans un paysage en forme de « joug de bœuf » où se déroule un premier combat de cavalerie.
• Un deuxième Joug à moins d’une journée de marche.
• Un oppidum « proprement dit » (ipsum) lieu parfaitement saillant.
• Avec « devant » une plaine ouverte en ½ cercle.
• Sur les autres parties, un autre ½ cercle représenté par une ceinture de colline.
C’est ce que Palladio, qui maîtrisait très bien le latin, avait compris. Claude Nicolas Ledoux le reprendra, quelques siècles plus tard, en construisant la Saline Royale. Tous deux, en architectes, font abstraction du sens de l’ouverture du « devant », et réduisent leur plan en un cercle.
Je suis surpris qu’apparemment personne n’ait pris le temps de consulter Ledoux, ses écrits à ce sujet sont pourtant rédigés en Français.
Peqa, à l’occasion d’une de tes visites à d’Eternoz, entre deux coups de pioches, n’hésites pas accompagné du Vieux Sage à venir me rendre visite en Arbois. Je vous inviterai, avec très grand plaisir, autour d’une bonne table.