Billet d'humeur vert

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Perle39
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Re: Billet d'humeur vert

Message par Perle39 »

De la lavande, j'en ai dans mon jardin. Oups, sur mon terrain :oui: . Certainement moins belle et moins prospère que dans d'autres contrés.
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lionel
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Re: Billet d'humeur vert

Message par lionel »

Sobitopro a écrit :Pour info : la lavande pousse très bien en Beurtagne... où le soleil n'est pas omniprésent...
Oui, comme les bananiers en Dordogne (Je ne plaisante pas.), et les palmiers au Havre, mais crois-tu que ce sont les mêmes variétés ? :euh:
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Sobi
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Re: Billet d'humeur vert

Message par Sobi »

lionel a écrit :
Sobitopro a écrit :Pour info : la lavande pousse très bien en Beurtagne... où le soleil n'est pas omniprésent...
Oui, comme les bananiers en Dordogne (Je ne plaisante pas.), et les palmiers au Havre, mais crois-tu que ce sont les mêmes variétés ? :euh:
C'est pour ça que je propose des pieds de lavande des Alpes susceptibles de supporter le climat SPM...
Carpe diem
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lionel
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Re: Billet d'humeur vert

Message par lionel »

Sobitopro a écrit :C'est pour ça que je propose des pieds de lavande des Alpes susceptibles de supporter le climat SPM...
J'entends bien, mais il me semble qu'à SPM, le souci, ce n'est pas le froid, ce serait plutôt le manque de lumière en hiver. Tu te rends compte de cette lumière qu'on a ici (Provence et Languedoc, je précise pour ceux qui ne nous connaissent pas), en plein hiver ?
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Domi
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Re: Billet d'humeur vert

Message par Domi »

Merci Sobi pour t'a proposition généreuse nos en reparlerons aux printemps car pour l'instant l'hiver s'installe bien !

j'ai une amie qui à un pied de Lavande depuis quelques années at qui le protège de l'hiver vigoureux!

ça me fait toujours mal au coeur de voir mes fleurs et autres disparaitre sous les boursasques de l'automne!

pour linstant je réinstalle mes groseillers et mes pieds de rubarbes queje divise pour en avoir d'autres !

bien occuper dans le jardin mais la :neige: n'est pas loin , beaucoup d'oiseaux au nourrisage ce qui annonce ne génréral du mauvais temps

merci à tous de vous soucier de mes plantes
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peqa
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Re: Billet d'humeur vert

Message par peqa »

Bonsoir Domi
Tu vas pouvoir t'installer comme marchand de lavandes à SPM. Excellent business!
A bientôt
Peqa

Note: Il y a une petite forêt de palmiers (avec beaucoup d'espèces différentes) à Jersey avec, quelques yards plus loin, une vigne qui fait du vin blanc (que je n'ai pas goûté...)
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Beuillot
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Re: Billet d'humeur vert

Message par Beuillot »

peqa a écrit : Mes lavandes viennent de Hollande
Tout pousse, en Hollande. :invis:
lionel a écrit :le bordereau pour la douane. :corne:
Euh... c'est en France, SPM. :euh:
lionel a écrit : Oui, comme les bananiers en Dordogne (Je ne plaisante pas.)
Y en a tout plein dans les jardins du Finistère, des bananiers. :oui:
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
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lionel
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Re: Billet d'humeur vert

Message par lionel »

Beuillot a écrit :Euh... c'est en France, SPM. :euh:
Ben, va donc à la poste essayer d'y envoyer un colis. (C'est un TOM, pas un DOM) De plus, apparemment, les marchandises transitent souvent par le Canada.
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
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Re: Billet d'humeur vert

Message par Domi »

Adieu les fraises pour Noël£


Hubert Reeves
16/11/2008 08h36

locavore. Ne cherchez pas dans un vieux dictionnaire. C'est un mot nouveau trouvé sur Internet puisqu'un site lui est consacré, www.locavore.com, ou plutôt destiné aux adeptes locavores. Qui sont-ils ?

À l'origine, en 2005, ils habitaient tous à San Francisco. Depuis trois ans environ, ils ont essaimé ou suscité l'imitation : on en trouve partout dans le monde. Il y avait à coup sûr au Canada comme en France des locavores avant que le mot soit forgé. Leur trait d'union ou leur credo, une idée simple : Consommer et manger local ! Locavore est Word 2007 de l'Année de l'Oxford American Dictionary ! C'est dire combien ce mot est usité outre-Atlantique !

Qu'ils soient omnivores ou végétariens, les locavores se proclament des «aventuriers culinaires» avec des interdits vécus positivement : ne rien manger qui soit récolté à plus de «100 miles de San Francisco» pour les premiers, à plus de 160 kilomètres pour les Européens.

LE REFLET DE LA SAISON

Pour se lancer dans l'aventure, ils ont choisi de faire un premier test au mois d'août. Ce fut facile, donc le test s'est prolongé en septembre en se compliquant. Comme toute personne sage des temps passés, chacun devait prévoir des provisions pour l'hiver et toutes devaient avoir été produites dans le rayon de 100 miles de son domicile. Adieu les fraises pour Noël. Chez un «locavore», le contenu de l'assiette est donc le reflet de la saison.

En France, la Fondation Nicolas Hulot a pris ce thème et lance le défi: «Des fraises au printemps» et explique : «Nos habitudes de consommation ne sont pas sans conséquences sur l'environnement et sur notre propre santé.» Il nous appartient de choisir.

Même citadins, nous savons encore que l'année est divisée en quatre saisons. Les arbres du square ou de l'avenue nous le rappellent. Nos grands-parents variaient les menus à chacune des saisons. Avec les bateaux, les avions, et les camions, on trouve maintenant à contre-saison ce qui n'est pas disponible dans les champs autour de notre ville.

Pour disposer de pareil choix, il y a aussi les cultures sous serre qui fournissent, par exemple, des tomates à longueur d'année. Ce n'est pas mieux! Donc pour corser l'aventure, les locavores ont décidé de maintenir le rayon de production, mais d'y adjoindre une complication: la production doit être issue d'une agriculture de plein air.
CRÉER DES LIENS
Alors rien de mieux que la mise en commun des bonnes adresses, des recettes originales. Et s'associer en coopérative d'achat est à la fois une bonne chose pour le porte-monnaie du consommateur et des clients assurés pour le producteur.
En France, l'AMAP (Association pour le maintien de l'agriculture paysanne) correspond à ce souci de proximité et d'établissement de liens entre celui qui produit et celui qui achète. Ce mouvement connaît un certain succès populaire et s'étend peu à peu à l'Europe.

Bien sûr, si c'est vécu comme une contrainte, ce n'est pas drôle. C'est pourquoi il faut se lancer dans l'aventure comme on se lance un joyeux défi. Et s'octroyer des exceptions, car peu de personnes renonceraient avec joie à leur café, leur thé ou leur chocolat !

Nous n'avons pas vérifié l'info, mais le restaurant du siège social de Google aux États-Unis a été baptisé Café 150, car tout ce qui est servi est produit dans un rayon de moins de 150 miles ! «Eating green is a lifestyle.»
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Domi
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Re: Billet d'humeur vert

Message par Domi »

Eloge de la dénatalité



« En permettant l’homme, la nature a commis beaucoup plus qu’une erreur de calcul ; un attentat contre elle-même. »

Emil Cioran.


Un précepte en guise de préliminaire et d’avertissement

Les civilisations qui ont sombré d’elles-mêmes furent pour le moins victimes de deux errances majeures : une gestion abusive de leurs ressources et une totale absence de régulation démographique. Ce phénomène paradoxal peut se nommer auto génocide. Ces deux comportements erronés sont si absurdes qu’on ne les appliquerait même pas à la maison ! Ce sont pourtant ces modes qui régissent et définissent l’actuelle période « pétrolivore » que nous nommerons oléocène de notre anthropocène, nouvelle ère géologique succédant à l’holocène.

La Terre n’est pas extensible, c’est un truisme.
L’avenir ne nous commande plus l’expansion, mais la récession sous forme de décroissance natale (et économique !). Moins nous serons nombreux, plus nous serons prospères, voire heureux.


La bombe P

On aura tout essayé : vaines religions, morales oiseuses, altruisme pieu, humanisme à sens unique, mises en garde objectives, modélisées et « statistiques »...
Georges Bush père l’avait bel et bien avoué : « Notre mode de vie n’est pas négociable ! ». Et quel mode, les Nord-Américains (pas tous !) ne veulent pas partager leur big burger...

En dépit de ses capacités cognitives, notre drôle d’espèce semble dans la plus indigente incapacité de se contrôler, de ne plus tout détruire, tout envahir, tout décimer, de ne plus faire la guerre aux autres hommes, de ne plus faire la guerre à la nature.
C’est presque trop tard, c’est même trop tard.
La planète est en déliquescence, de plus en plus de contrées sont touchées, de plus en plus de gens ont une vie pourrie, on le constate, on en témoigne dans de savants symposiums et au café du commerce, on le dit, on le répète, ce n’est plus niable et ce n’est donc plus évitable.
Du silex à Hiroshima, notre progrès n’aura été que technologique, si peu humain. Nous utilisons Internet mais nous avons conservé des reflexes médiévaux, si tant est que le Moyen-âge fut la période sombrement rustique à laquelle on nous fait accroire. Notre fameuse intelligence : pure idiotie !?
Ou bien serions-nous simplement des milliards d’imbéciles obéissant toujours à de sinistres pouvoirs, des hordes de gueux gavés ou faméliques mais éblouis par une ploutocratie tyrannique ?
Qui sont ces gens de pouvoir, quelles sont leurs malsaines inspirations ? La folie ? Tous Napoléon-Hitler-Pot-Bush ? Sauf Saint-Louis (...)
et Obama ?! Probablement et c’est en tout cas la seule et unique réponse disponible.


Des chiffres tourmentés et commentés

Homo sapiens est la pire espèce invasive.

5,2 milliards d’hectares sur 13 milliards (40 %) de terres émergées sont menacées d’une irréversible désertification.

Notre monde est passé de 250 millions à quasiment 6,7 milliards d’habitants depuis l’an 1 de l’ère chrétienne.

Pour détailler un peu et prendre le pouls démographique de chaque grande contrée, donnons quelques chiffres comparatifs depuis l’incontournable Jésus-Christ jusqu’à l’an 2000 (date du bug avorté !) : Chine (et Corée) de 70 millions à 1,280 milliard ; Inde (Pakistan et Bangladesh compris) de 45 millions à 1,320 milliards ; Japon de 300 000 à 126 millions ; Europe (et Russie) de 40 à 782 millions ; Afrique (sans l’Afrique du Nord) de 12 à 660 millions ! ; Océanie de 1 à 30 millions ; Amérique du Nord de 2 à 307 millions ! ; Amérique latine de 1 à 600 millions.

Derrière ces chiffres se cache un grave problème : celui de la fracture sociale entre pays riches et pays pauvres.

En augmentant de 4 milliards, la population planétaire a triplé depuis 1950.

Chaque jour, il y a environ 400 000 personnes en plus sur la Terre et la population actuelle de 6,7 milliards d’êtres humains s’accroît chaque année de plus de 80 millions de personnes.

Nous ne totalisions que 3 milliards de terriens en 1960 pour presque 7 milliards aujourd’hui.

Les cinq ou six dernières décennies ont vu le triplement de la population humaine : de 220 millions en 1950 à 800 millions en 2000 pour le continent Africain, de 330 à 800 pour l’Américain, de 1 400 à 4 000 pour l’Asiatique et de 400 à 600 millions enfin pour l’Europe.
Les chiffres sont exponentiels partout, sauf pour l’Europe qui n’a enflé que de 50 %.

Quoi qu’on en dise, nous avons toutes les preuves que la planète ne pourra pas nourrir 9 milliards de terriens en 2050 ou 17 milliards en 2100, à moins que, miracle, le monde occidental n’adopte la philosophie vitale de la simplicité volontaire, cesse de manger de la viande, de recourir aux transports coûteux et parvienne à une incontournable iniquité, celle qui consisterait à juguler le développement de la Chine, de l’Inde et du Brésil !


En 2050, il n’y aura plus ni pétrole, ni gaz, donc plus de transports viables (marchandises, produits alimentaires...), ni d’agriculture productiviste. Sans la révolution verte conférée par les engrais azotés provenant de la pétrochimie, nous n’aurions pu alimenter et donc générer une telle surpopulation.

Il a été dit et redit qu’une agriculture naturelle, strictement induite par le soleil et l’eau ne pouvait nourrir davantage que 2 ou 3 milliards de terriens.
Mais après nous avoir empoisonnés avec une alimentation bourrée de résidus chimiques et médicamenteux, après avoir conféré la mort biologique du sol par une agrochimie démentielle, on nous assure maintenant qu’une agriculture biologique serait susceptible de nourrir 12 milliards de personnes. Soit !
Mais au-delà de ces 12 milliards qui interviendront bien avant la fin du siècle, que fera-t-on ?



Au fur et à mesure que ces carences vont survenir, dans la totale incapacité que nous sommes de les compenser à hauteur de l’incommensurable besoin, la vie deviendra progressivement invivable, les pénuries engendreront les pires conflits, notamment une guerre mondiale pour l’appropriation des ultimes sources alimentaires et énergétiques.

.

D’ici 2050, deux milliards de personnes, c’est-à-dire 20 % des terriens, souffriront d’une carence d’eau. 3,2 milliards d’humains en manqueront totalement en 2080.
On dénombre déjà plus de trois cents zones de conflits potentiels pour la maîtrise des fleuves internationaux, comme le Nil ou l’Euphrate, ou celle des nappes phréatiques. 1,1 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à une eau de boisson provenant d’une source améliorée et seulement 10 milliards de dollars permettraient chaque année l’accès à l’eau à ce 1,1 milliard de personnes. 2,6 milliards de gens ne sont pas raccordés à un service d’assainissement de base.

Certains rapports avancent que 15 000 personnes meurent quotidiennement de maladies transmises par l’eau, soit 10 fois plus que de tués par la guerre.


À qui profite le crime démographique ?

« N’est-ce pas le seul espoir de la planète que les civilisations industrielles s’écroulent ? N’est-ce pas notre responsabilité d’y travailler ? », déclarait Maurice Strong, à la tête du Sommet de la Terre de Rio 1992 pavant la voie au Protocole de Kyoto. « La cause immédiate de la crise écologique est le capitalisme qui est un cancer dans la biosphère », ajoute Murray Bookchin, de l’Institut for Social Ecology (USA).

Derrière la bonne parole nataliste, à masque paternaliste, sont tapies d’immondes arrière-pensées économiques, militaires, nationalistes, racistes, handicapées d’une myopie écologique hypothéquant tout futur universel.
Avec ce que l’on sait maintenant, encourager la surpopulation, c’est cautionner un crime volontaire contre l’humanité. Les ressources n’étant pas élastiques, l’appropriation des plus forts ne peut qu’entraîner une famine des plus faibles.

« Travail-famille-patrie » et ses variantes du style « dieu-patrie-roi », telles sont les trilogiques recettes des peuples voués au lapinisme, corvéables à merci, disponibles sur un geste, pour le plus grand profit des marchands d’armes .


Quelques écogitations politiquement incorrectes

Nous feignons d’ignorer la finitude d’un monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche.

Il faut quelque chose de plus qu’un couple pour faire un enfant, il faut au moins une planète viable.

Le problème n’est pas tant d’engendrer un bébé que de faire subséquemment un adulte.
Posséder une famille nombreuse n’est-il pas un délit environnemental, une grave atteinte à la planète et à l’avenir commun ?

Pour un ami de la Terre, toute abstinence à la procréation humaine, toute pénurie des naissances sont reçues comme de bonnes nouvelles.

Sans peur ni reproche du métissage, le renouvellement des générations des pays développés devra se faire par les immigrants.

Contrairement à toute logique, la décroissance démographique reste un problème épineux, un énorme tabou qui n’ose pas dire son nom, un scandale qui provoque tous les courroux.

Suggérer de modérer la démographie d’un monde en proie à la surpopulation semble relever de l’outrage, de l’infamie, tant le thème appartient à la langue de bois.

Si vous estimez que nous n’avons aucune responsabilité ni vis-à-vis des 11 millions d’enfants qui meurent chaque année avant d’atteindre leur cinquième anniversaire, ni à l’endroit des 900 millions de personnes sous-alimentées, encore moins des espèces végétales et animales qui disparaissent à la vitesse grand V, que notre reproduction n’est pas excessive ou en tout cas acquittée de telles accusations, alors oui, faites encore et encore des enfants. Mais faites vite !

La fécondité humaine est une malédiction.

Quelques générations vouées à seulement un enfant par femme, voire assurer un soutien financier aux couples qui n’enfanteraient pas, serait cependant le programme d’une politique volontariste, courageuse et écoconsciente.

La survie de l’humanité dépend du possible, et non de l’impossible.

L’impossible, on l’a dit, c’est une meilleure gestion et une plus juste répartition des ressources. On a tout essayé depuis des lustres et même la morale égalitaire professée par les grands livres n’a pas donné les résultats escomptés.

Le possible pour cultiver les futurs, c’est d’encourager une mondialisation de la dénatalité.

Tout pacte écologique devrait sous-tendre l’idée d’un pacte antinataliste et le souci démographique devra être imbriqué à celui écologique, les deux thèmes étant incontestablement rétroactifs.


Comment vaincre et convaincre les curés, les rabbins, les imams et tous les autres dictateurs religieux, aveuglément opposés à la contraception, préférant que les enfants meurent de faim ou sautent sur des mines antipersonnel, plutôt que d’empêcher leur naissance ?
où le dogme blesse, c’est qu’il interdit la réflexion. Les autorités religieuses forment une véritable association de malfaiteurs avec les nouveaux marchands du temple générés par un néolibéralisme en proie à un instinct forcené du profit.
À leur service, les pouvoirs publics se refuseront toujours à adopter une politique démographique restrictive. N’en déplaise à l’ignoble propagande des vertueux, il n’y a qu’une raison légitime et éco-malthusienne de ne pas avoir d’enfant, c’est de ne pas surpeupler davantage la seule planète dont nous disposions.
Les discours vertueux sont toujours acclamés, notamment par ceux qui n’y perçoivent pas l’irréalisme, voire le cynisme, bien que la mise en pratique de ces discours soit la cause de leur misère quotidienne. Si elles acceptent de régresser, les sociétés obèses détiennent la clé budgétaire pour assister celles faméliques.


Bernard Werber, auteur culte, est l’actuel communicant majeur en matière de limitation démographique. Il désigne la surpopulation comme la cause de nos malheurs dans la plupart de ses interviews sur le sujet écologique qui lui tient à cœur. Il interpella Nicolas Hulot lors de l’émission Riposte du 5 octobre 2008, mais ce dernier esquiva l’embarrassante question (embarrassante quand il s’agit de ne pas déplaire aux maîtres du monde, très douteux sponsors).

« L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. »
Arne Naess, 1973

.
« Nous périrons sous les berceaux. Nous sommes le Cancer de la Terre ; la pullulation de l’espèce humaine est responsable d’une pollution ingérable par la nature. Cela est tellement évident qu’on se demande de quel aveuglement sont frappés nos dirigeants. La nature, dans sa grande sagesse, essaie de nous aider ; les cas de stérilité sans cause apparente s’accroissent - comme d’ailleurs s’accroissent les orphelins et enfants abandonnés et maltraités ! »

Jacques-Yves Cousteau, citation extraite du livre Le réveil de la conscience de Jacqueline Bousquet et Sylvie Simon, 2003.

« Dans les bidonvilles, j’avais chargé un docteur de prescrire la pilule, afin que les femmes n’aient pas un bébé tous les dix mois. J’avais vu une femme enceinte allaiter deux bébés ; je ne pouvais laisser perdurer cette situation. J’ai envoyé une lettre directe au Pape pour lui expliquer. Je n’ai jamais eu de réponse... »

Sœur Emmanuelle, 2003


Eh bien, décroissez maintenant (que le mal est fait) !


Les mesures mondiales d’une politique volontariste qui n’adviendra jamais


La grande question est : par où commencer, et subsidiairement : comment imposer ce nouveau point de vue aux pays émergents.
Il faudrait d’abord faire voter cette nouvelle politique démographique et familiale par le Parlement européen, de façon à pouvoir l’appliquer dans tous les pays de l’Union. Au même titre que l’on devra envisager l’ingérence écologique, il faudra instituer l’ingérence démographique. Sachant qu’un Grenelle de la démographie serait aussi absurde que l’est le Grenelle de l’écologie, pour n’avoir qu’une trop exigüe grille d’application géographique, ce sont des organismes rompus à la mondialisation qui devront s’en charger (Unesco, FMI, OMS...).
Les pays industrialisés doivent sans plus tarder soutenir les pays pauvres dans le financement d’une politique contraceptive et anti-démographique imposée, car c’est le seul moyen de limiter cette démographie incontrôlée qui gangrène la Terre entière.




Vivre moins nombreux pour que tout le monde puisse tout simplement vivre.

Et acceptons notre nombrilisme, quand on dit enfant de l’amour, c’est davantage de l’amour du couple que de celui du futur terrien dont il s’agit.
Une preuve en est que l’accouchement sans douleur pour soulager la maman fut inventé bien avant celui sans violence pour préserver le nouveau-né. Charité bien ordonnée... C’est édifiant.


--------------------------------------------------------------------------------

P.S. : Les quelques heures utiles à rédiger ce texte ont vu la population mondiale passer de 6 776 518 532 (5 novembre 2008, 13h40) à 6 776 565 212 humains (18h58), soit un apport d’effectif de 46 680 personnes (Source : compteur de l’Ined).
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Re: Billet d'humeur vert

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Hubert Reeves

Être Terrien

Chaque être humain naît Terrien sur une planète bleue unique dans l’univers.
Peu importe qu’il soit d’ici ou d’ailleurs, blanc ou noir de peau, parle une langue ou une autre, il est enfant de la Terre.

Mais connaît-il l’histoire de sa planète? Son origine?


La science riche de tant de disciplines complémentaires dispose de résultats qui apportent des éclairages sur le passé. Et l’on connaît le début supposé de l’histoire: le Big Bang.
Les chapitres suivants parlent d’étoiles donc du Soleil, de planètes donc de la nôtre, ni trop loin, ni trop proche de son étoile. Sinon nous ne serions pas là!

Est-il informé de la naissance de la vie, résultat de cataclysmes initiaux qui favorisèrent l’eau à l’état liquide… A-t-il tenté de commencer l’inventaire de cette époustouflante diversification du vivant? Sait-il la succession des espèces dont la sienne, celle de l’homo sapiens, est issue?

L’ESPÈCE PEUT DISPARAÎTRE

A-t-il pris conscience de la complexité des relations de l’Homme aux autres espèces ? Sait-il par exemple qu’il abrite dans son propre corps un grand nombre de bactéries, jusqu’à 100 000 espèces dont l’ensemble est appelé « flore ».

Chacune des espèces étant représentée par un grand nombre d’individus, notre corps contient plus de bactéries que de cellules humaines. Aucun humain n’est seul et toute cette flore concourt à assurer la vie en bonne santé. Du moins quand c’est une flore dite normale… car certaines bactéries causent des maladies infectieuses.

A-t-il connaissance des problèmes actuels ? Alors que le nombre d’humains atteint plusieurs milliards, est-il conscient que son espèce peut disparaître? L’avenir de la Terre n’est pas le problème: le Soleil brillera encore longtemps et la Terre tournera autour de lui sans problème même si l’aventure humaine est interrompue.

C’est l’avenir de l’humanité qui est en cause.

Des chercheurs travaillent pour le futur. Il faut trouver des solutions pour enrayer le réchauffement climatique. Il faut en trouver pour préserver la biodiversité dont l’humanité fait partie et dépend.

DONNEURS D’ALERTE

En cette période cruciale, des citoyens de tous horizons choisissent de se rassembler en associations de protection de la nature. Des personnalités disposant de fonds créent des fondations.
Associations et fondations s’activent, les unes à faire découvrir nos liens avec toutes les autres espèces, les autres à éveiller les consciences, d’autres encore à proposer des pistes pour nous sortir des problèmes.

Des « passeurs de savoir », des « éveilleurs de conscience », des « donneurs d’alerte » réussissent à capter l’attention, à la retenir et à faire partager les connaissances, et/ou informer sur les périls.
Au bout du compte l’idée que, pour construire un avenir correct, il faut changer nos comportements, gagne les esprits.

ÉTOILES DISPARUES

Des noms viennent à l’esprit, toute une galaxie dont nous nous rappelons les étoiles maintenant disparues mais dont les noms procurent encore de la lumière.

Au Québec: il y a Fernand Seguin, pionnier de la vulgarisation scientifique, le Frère Marie-Victorin et le Père Louis- Marie.

En France: Jean Rostand, qui de biologiste est devenu moraliste, Jacques Cousteau, qui fit découvrir le monde de la mer, et René Dumont, premier écologiste à se présenter à la présidence de la République… sans oublier Théodore Monod à qui j’ai succédé en tant que président de la Ligue ROC.

D’autres noms leur ont succédé. N’est-ce pas, David Suzuki?
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Re: Billet d'humeur vert

Message par Domi »

vidéo de 11 minutes :

"Citoyens de la Terre" est une sélection d'images de notre planète vue du ciel, sous son angle le plus beau, mais aussi le plus sombre. Un voyage autour du monde qui nous renvoie les conséquences de l’activité humaine sur la nature.

http://www.mativi.fr/fiche-132-84947465 ... Terre.html

Visible aussi en tête de http://terresacree.org/etaplane.htm
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Re: Billet d'humeur vert

Message par Domi »

Avertissement : cet article n'engage que son auteur. Il vous est transmis pour que vous disposiez de toutes les informations nécessaires pour pouvoir agir en toute connaissance de cause dans votre entourage.

L'eau sera la première cause des guerres du 21è siècle

Les difficultés d'accès à l'eau génèrent des conflits qui vont se multiplier avec l'augmentation de la population et le réchauffement. La Coordination suisse «L'eau comme bien public» plante le décor en marge du Forum mondial qui s'ouvre ce 16 mars à Istanbul.

«L'eau a joué un rôle déterminant dans 37 guerres ces 60 dernières années. D'ici à 2025, les deux tiers de la population mondiale manqueront d'eau. Il y a donc fort à parier que les conflits du 21e siècle porteront sur les matières premières, à commencer par l'eau qui va se raréfier partout.»
Ce constat est dressé par Bruno Riesen, chef de campagne d'Amnesty International Suisse et membre de la Coordination «L'eau comme bien public», lors d'un récent symposium qui a réuni quelque 120 spécialistes à Berne.

La Suisse trop gâtée?

L'eau va provoquer des conflits locaux, régionaux et internationaux. Et la Suisse? Elle est parfois frappée par des accidents climatiques comme la sécheresse de 2003, mais c'est plutôt l'abondance d'eau qui fait souci.
«Depuis deux cents ans, on a construit des digues et on se retrouve avec un problème de biodiversité et de sécurité. Comme il faut redonner plus d'espace aux rivières pour les grandes crues, cela cause des conflits avec les agriculteurs», explique Bernhard Wehrli, professeur de chimie aquatique à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich.

Il y a ici le savoir-faire, les moyens et la volonté politique. Mais, pour réaliser les objectifs du Millénaire de l'ONU pour le développement, la discussion se heurte aux buts souvent contradictoires de la protection de l'environnement, de l'agriculture et des besoins en énergie de ce pays.
«En tant que château d'eau, la Suisse a des responsabilités face à ses voisins et doit formuler des visions d'avenir». Bernhard Wehrli déplore les lourdeurs du système consultatif et fédéraliste de la Confédération et de ses «26 philosophies cantonales».

De son côté, la représentante du Ministère des Affaires étrangères, Natalie Erard, rappelle que l'eau est un thème politique important et que «la Suisse s'attache à la promotion de la paix, notamment par le biais de crédits-cadre». Elle s'engage pour que le droit à l'eau potable et à l'assainissement de l'eau figure parmi les droits humains.

L'eau, un droit humain

La Confédération a du reste soutenu la proposition de l'Allemagne de créer un poste d'expert indépendant au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
Cet expert, c'est Catarina de Albuquerque. «Mon travail consiste à inscrire l'accès à l'eau potable et à l'assainissement sur l'agenda politique de l'ONU dans le but d'en faire un droit de l'homme. Il faut obliger les Etats à se préoccuper de ces questions», explique cette avocate portugaise.

Et pourtant, ce mandat d'expert a été durement négocié entre divers pays, au point que Catarina de Albuquerque n'est pas autorisée à plancher sur les conflits transfrontaliers, alors qu'on recense plus de 260 régions fluviales et maritimes transfrontalières sur cette planète...

«Mon mandat est limité, reconnaît-elle. Mais les Etats ont déjà certaines obligations en matière de droit à l'eau, c'est un premier pas. D'autre part, je vais m'attacher à relever les pratiques sur le terrain. Dans les pays où il y a des problèmes, il y a aussi des solutions.»

Et de citer le Costa Rica, qui tente de pallier le problème de la pollution des eaux par les pesticides en créant des plantations d'ananas écologiques. Ou l'Afrique du Sud, où la Cour suprême a interdit un système d'accès à l'eau à prépaiement.

Le conflit du Proche-Orient

Fadia Daibes Murad, responsable du programme de DanChurchAid au Proche-Orient (Jérusalem), est venue rappeler à quel point l'eau est problématique dans cette région meurtrie.

«Depuis l'occupation de 1967, Israël a pris le contrôle du Jourdain et de la nappe phréatique, de sorte que les Palestiniens se sont retrouvés sur un territoire fragmenté sans accès libre à l'eau, avec des moyens très faibles», explique cette experte palestinienne.

Ajoutée à l'absence de volonté politique, cette violation contribue à alimenter une crise sans fin. Certes l'Accord d'Oslo II reconnaît le droit des Palestiniens à l'eau, mais impossible de l'appliquer, puisque l'eau est contrôlée par un autre Etat!

«Israël propose la désalinisation, l'assainissement ou l'importation. Mais tout cela coûte trop cher», poursuit Fadia Murad. Laquelle travaille plutôt à ce qu'elle appelle «une marche en avant»: l'élaboration d'une plate-forme palestino-israélienne pour élaborer une vision commune et des moyens alternatifs pour, par exemple, échanger des expertises et des moyens contre de l'eau potable.

La priorité, c'est les banques, pas les pauvres

De manière générale, les perspectives sont minces et le problème est global, conclut Bruno Riesen. «En 2025, on n'atteindra que la moitié des Objectifs de l'ONU. Et la crise financière fait que la priorité, c'est de sauver les banques, pas les pauvres. Ou alors, comme en Suisse, le débat est monopolisé par la pénurie énergétique qui s'annonce.»

De son côté, Bernhard Wehrli est réaliste. «Notre institut essaie de trouver des solutions concrètes. Nous avons inventé un système de purification d'eau avec des bouteilles en plastique. C'est une innovation bon marché et qui fonctionne. Mais c'est vrai que, pour appliquer un tel projet, il faut des millions de dollars.»

swissinfo, Isabelle Eichenberger

Source : http://www.swissinfo.ch/fre/infos/suiss ... 6000&ty=st
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un de mes rêves :oui: :oui: :love:

Mathieu Dumond, l'homme qui vit au pays des Inuits

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Protégé par un manteau et un pantalon en peau de caribou confectionnés par sa femme inuite, Mathieu Dumond présente la truite qu'il a pêchée dans les eaux glacées d'un lac du Nunavut

Ce biologiste français voulait vivre au plus près de la nature. Il y a huit ans, il a choisi le Nunavut, au nord du 60e parallèle. Près de la rivière, il a construit sa cabane et affronte sans sourciller les 35 °C.

Il l'a lu dans un vieux manuel de qaujimajatuqangit, le savoir traditionnel inuit : «Si vous savez survivre, vous n'êtes jamais perdu.» Alors le froid, le blizzard ou les ours polaires, Mathieu Dumond n'en a pas peur. Ce biologiste de 37 ans, amoureux de la nature et des grands espaces, vit depuis huit ans parmi les loups, les bœufs musqués et les grizzlis. Il est l'un des deux seuls Français résidant au Nunavut, le plus récent des territoires canadiens, au nord du 60e parallèle.

Son histoire avait pourtant commencé bien communément. Naissance à Paris d'un père oto-rhino et d'une mère médecin dans un laboratoire. Petite enfance à Brie-Comte-Robert, en Seine-et-Marne, puis en Poitou-Charentes, «là où sont mes racines et mes amis», souligne-t-il. Mathieu n'a que sept ans, et son petit frère Julien tout juste une semaine, lorsque leurs parents les embarquent pour une grande aventure, sur un voilier construit de leurs propres mains. L'adolescent est extatique : «J'ai toujours ressenti l'appel de la nature !» Pendant sept ans, les récits de Jack London berceront de longs périples entre Méditerranée et Caraïbes.

De retour sur la terre ferme, Mathieu choisit le Canada, «l'un des rares pays où l'on peut vivre dans la nature, parmi les autochtones, tout en ayant la Sécurité sociale !», rigole-t-il. Il obtient une bourse d'études pour le Nouveau-Brunswick (côte est), se passionne pour les carnivores, écrit sa thèse sur le coyote. Avec la tribu des Micmacs, il s'initie à la spiritualité amérindienne. Au cours de cérémonies rituelles dans des tentes à sudation, sortes de saunas de fortune, le jeune homme entre en transe et trouve ses animaux totems : «Pour intensifier l'effet de la chaleur, on s'enduisait le corps de graisse d'ours, raconte-t-il. Les Amérindiens chantaient le chant du coyote et de l'ours grizzli. Cela a confirmé que ces deux animaux étaient importants pour moi.»

Le Nouveau-Brunswick n'est pourtant pas assez exotique, pas assez sauvage, aux yeux de Mathieu. «En 2001, j'ai mis tout mon argent dans un billet d'avion pour le Nunavut, se souvient-il. Je suis arrivé à Iqaluit, la capitale, avec 800 dollars canadiens (moins de 600 euros) en poche.» Il décroche bientôt un poste de biologiste, spécialiste des carnivores, pour le gouvernement du Nunavut. Puis est envoyé, comme biologiste régional, à Kugluktuk, «le lieu des eaux mouvantes», au-delà du cercle polaire. «Notre rôle n'est pas vraiment de protéger les espèces, explique-t-il, mais de veiller à ce qu'elles soient utilisées d'une manière durable. Pour ces communautés, la chasse est une question de survie. Par exemple, pour la seule région de Kivalliq, qui compte sept communautés, on a calculé que si les habitants n'avaient plus de caribous à chasser, ils devraient dépenser 14 millions de dollars par an pour acheter leur viande au supermarché !» Dans cette petite commune isolée de 1 300 habitants, il s'intègre peu à peu à la population autochtone. Construit sa «cabane» en bois, à dix kilomètres du village, près de la rivière. «Bien que les Inuits soient extrêmement accueillants, précise-t-il, il faut du temps pour passer d'un sourire poli à une acceptation totale.» Après avoir dûment gagné ses galons de chasseur, de bâtisseur d'igloos et de meneur de traîneaux à chiens, il conquiert le cœur d'Amanda, son épouse depuis septembre dernier.

Mathieu doit aussi composer avec les susceptibilités locales. «Pour les Inuits, un animal sauvage, ça doit être chassé ou bien laissé tranquille, indique-t-il. Mais nous avons des responsabilités vis-à-vis de la communauté internationale ! Alors, pour continuer nos recherches sur les ours polaires, par exemple, pour les équiper d'émetteurs ou pour prélever des échantillons, il faut trouver un compromis : en général nous nous faisons accompagner d'un chasseur local qui s'assure que l'animal est respecté.»

Et quand il se résout à tuer un prédateur, c'est, selon les coutumes inuites, après avoir demandé la permission à la communauté. «Au printemps dernier, trois grizzlis sont venus rôder tout près de ma cabane , raconte-t-il. Après quelques jours, malgré les coups de feu tirés en l'air, ils devenaient menaçants. Selon les conseils des anciens, j'ai tué le jeune mâle. En un quart d'heure, tous les villageois étaient là pour se partager la viande. Quant à la peau, elle me sert de matelas de couchage pour le camping : huileuses, les peaux d'ours sont parfaites pour protéger de l'humidité.»

Désormais, chemise de trappeur, gilet en peau de phoque et kamiks (bottes traditionnelles) aux pieds, il est Supuuqtuutilik, «l'homme qui fume la pipe», selon le surnom affectueux que ses collègues lui ont donné. Du Qallunaat («Blanc» en inuktitut, littéralement «gros sourcils, gros ventre»), il a toujours les épais sourcils broussailleux, mais pas la bedaine ! Même si parfois, justement, il rêve de «vrai pain», de «vrai fromage», et de «vraie charcuterie»…

L'hiver, à Kugluktuk, «on ne voit pas le soleil pendant un mois, et il peut faire jusqu'à - 45 °C». Sans compter le «facteur vent» ! «On s'habitue !, lance Mathieu, fataliste malgré un annulaire gelé. Les Inuits disent que le sang s'épaissit. Maintenant, même à - 35 °C, je ne me protège plus le visage. Et si de temps en temps la peau gèle un peu, il suffit de la réchauffer en la frottant avec de la neige : après ça pèle, comme un coup de soleil !» Un petit coup de fatigue pendant une chasse ? «Mangez le foie de l'animal - sauf celui de l'ours, toxique -, ça vous réchauffe en deux minutes.» Quant aux intestins, considérés comme un mets délicat, on les garde pour les anciens.

Le plus dur, c'est le brouillard. «Quand tout est blanc et que l'on n'y voit pas à trois mètres, il est très difficile de s'orienter !, indique-t-il. Là aussi, un truc d'Inuit : il faut suivre la direction du vent, en le gardant toujours sur la même joue.» Ou bien faire confiance aux chiens de traîneau…

Comme de nombreux Inuits, Mathieu se déplace le plus souvent en motoneige. Mais il possède aussi onze chiens, un attelage «bien utile pour pister les animaux» et «qui ne tombe jamais en panne».

«Quand j'ai accompli tous mes devoirs de mari inuit, dit-il drôlement avec un léger accent québécois, c'est-à-dire lorsque le congélateur est plein et que les chiens ont mangé, je pars en ballade avec eux. Parfois je trappe un peu pour les anciens ou l'école de couture. Je capture entre vingt et vingt-cinq renards l'hiver. Pour tanner les peaux, on utilise la cervelle de l'animal, dont les enzymes détruisent les bactéries et la rendent souple.»

Adoubé par son beau-père, l'un des meilleurs chasseurs de la région, le Français pourrait-il pour autant vivre en complète autarcie dans sa cabane ? «Plus de poêle à fuel, plus de motoneige ni d'armes à feu ? Ce serait trop dur… Plus j'en apprends sur les conditions dans lesquelles ils ont survécu, plus j'ai du respect pour les anciens », conclut-il. Attablé devant un énorme steak saignant, il en applique en tout cas les préceptes : pas d'alcool ou presque - «la communauté en a tellement souffert !» - et de la viande à chaque repas, pas trop cuite pour préserver les vitamines. «Vous savez ce que ça veut dire, végétarien ? C'est un vieux mot inuit qui signifie “mauvais chasseur”.»

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Re: Billet d'humeur vert

Message par lionel »

[quote="Domi] «Si vous savez survivre, vous n'êtes jamais perdu.» [/quote]
La Palice était inuit ? ::o
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
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Message par Domi »

lionel] a écrit :[quote="Domi «Si vous savez survivre, vous n'êtes jamais perdu.»
La Palice était inuit ? ::o
je vois pas se qui à de malice la dedans :invis: ::D

Tu peut être perdu et ne pas survivre !!! :invis: c'est vrai que pour toi la garrigue n'a plus de secret !! :invis:
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Message par lionel »

Domi a écrit : c'est vrai que pour toi la garrigue n'a plus de secret !! :invis:
Y a pas d'inuits dans la garrigue : on les a tous bouffés. :corne:
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
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Re: Billet d'humeur vert

Message par Domi »

lionel a écrit :
Domi a écrit : c'est vrai que pour toi la garrigue n'a plus de secret !! :invis:
Y a pas d'inuits dans la garrigue : on les a tous bouffés. :corne:
d' habitude c'est le contraire fait gaffe à toi !! :invis: :invis:
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Message par Domi »

Hubert Reeves : « L'Homme est menacé d'extinction »

« Tu as mauvaise mine. Que se passe-t-il ? »

- « Je ne me sens pas très bien, répond la planète blanche. J'ai attrapé une maladie : l'humanité. »

- « L'humanité ? Oh, ne t'inquiète pas. Je l'ai déjà eue, ça part tout seul... »

Cette histoire, Hubert Reeves la raconte de plus en plus souvent. Moins pour faire sourire que pour nous inciter à réfléchir sur les conséquences de nos actes. L'astrophysicien franco-canadien (marié à une Niçoise) prévient : « Si nous ne faisons rien, notre espèce est menacée de disparition. » L'Homme sera peut-êtrela victime de la sixième extinction. Succédant aux dinosaures, évincés de la planète il y a 65 millions d'années par une météorite de la taille du Mont-Blanc.Cette lugubre prophétie doit être prise au sérieux. « Selon les biologistes, les grands arbres et tous les mammifères de plus de trois kilos sont dans le collimateur », insiste Hubert Reeves. « La vie continuera probablement sur la Terre. Mais sans nous. »

Vous dites qu'au XXIe siècle, la température s'élèvera de 2 à 3 degrés. Est-ce si grave ?

Dans le pire des scénarios, le réchauffement pourrait atteindre six degrés. Or, la limite à ne pas dépasser serait de deux degrés. Même dans ce cas, l'eau de la mer continuera de monter d'un mètre au moins, et la dérégulation climatique se poursuivra. Augmentation de la puissance des cyclones et de la fréquence des canicules, succession de périodes de sécheresse et de grand froid : ces manifestations ont déjà commencé.

Quelles en seront les conséquences ?

La désertification s'accentuera dans les zones tropicales et équatoriales. Tandis que les régions du nord recevront de plus en plus de pluie. On voit déjà que des maladies associées aux tropiques, comme la malaria ou le paludisme, s'étendent sur des territoires plus vastes. Le virus du Nil, par exemple, se retrouve désormais dans plusieurs régions des États-Unis.

La géographie peut-elle s'en trouver modifiée ?

Les Maldives, ou Vanuatu, seront de moins en moins habitables en raison de la montée de l'eau, de la force des tempêtes et de la tendance des nappes phréatiques à devenir de plus en plus salées. Les migrations ont d'ailleurs commencé dans plusieurs îles du Pacifique.

En quoi l'humanité est-elle menacée d'extinction ?

C'est la leçon que l'on peut tirer de l'apparition et de la disparition d'innombrables espèces, tout au long de l'histoire de la vie. Celles qui s'éteignent sont celles qui ne savent pas s'adapter à des conditions nouvelles, souvent extrêmes.

Pourquoi l'Homme aurait-il plus de difficulté à s'adapter ?

Les êtres humains sont beaucoup moins robustes que les fourmis ou que les bactéries, par exemple. Et de nouveaux dangers se dessinent. Comme le bioterrorisme, beaucoup plus dangereux que le nucléaire parce qu'il réclame infiniment moins de moyens. Des épidémies fracassantes font partie des menaces.

Quelle est l'échéance ?


Du point de vue de la détérioration de l'environnement, elle est de l'ordre de quelques décennies. La Terre n'est pas infinie, on est en train de manger notre capital. Un exemple : on pêche davantage de poissons qu'il ne s'en reproduit. Ce n'est pas vivable.

Partout, des signes positifs se multiplient, que ce soit aux États-Unis, en Europe, au Japon ou en Chine. Est-ce assez rapide ? C'est toute la question.
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Re: Billet d'humeur vert

Message par lionel »

Domi a écrit : Image
Ça mange du saumon, les sasquatchs ? :euh:
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
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