LE PAYS
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Article du lundi 15 décembre 2008
FC Sochaux : accusés, relevez-vous !
A l’image de Mevlut Erding, le FC Sochaux est plongé dans le doute. Photo Lionel Vadam
Les chefs d’accusation sont trop nombreux pour que les Sochaliens bénéficient de circonstances atténuantes après leur contre-performance samedi à Bonal (2-2).
Accusés, levez-vous. À la question de savoir si vous avez manifesté l’état d’esprit indispensable et digne d’une formation jouant son maintien face à Caen, les jurés ont répondu « non ». De ce fait, vous êtes condamnés à une semaine d’intense réflexion sur votre comportement et au nécessaire passage à l’acte, à Nantes samedi prochain. Si vous veniez à ne point respecter ce jugement, vous seriez alors condamnés à l’isolement de la Ligue 1 et ce qu’il induit : privation de vos droits au rêve pour Noël et travaux forcés jusqu’en mai sans certitude aucune de pouvoir être libérés. Au contraire, pèserait alors sur vous une forte présomption de vous retrouver au purgatoire pour au moins une saison.
Les experts qui ont apporté leur témoignage, samedi soir à Bonal, ont été unanimes à la barre. Le FC Sochaux est passé à côté de ce rendez-vous pour avoir oublié le principe de base des équipes en survie : la lutte.
Certes, ce onze sochalien a arraché le nul sous la patte devenue magique en cette soirée de Sloan Privat. Mais pourquoi avoir attendu autant de temps avant de prendre conscience de cette nécessité ? Tactiquement, il est vrai, ce FC Sochaux-là, a trop longtemps balbutié, ne trouvant jamais ses marques offensivement, ce qui peut expliquer une partie de son retard à s’investir.
Francis Gillot, avocat de la première heure, est venu plaider coupable sans réelles circonstances atténuantes, comme trahi par les faits de ceux qu’il n’hésite jamais à défendre habituellement. « On n’a pas senti la volonté de se faire violence, le souci d’une équipe qui a besoin de points. Je suis déçu du contenu mais de l’état d’esprit aussi. Nous ne sommes pas allés au bout de nous-mêmes ».
« 13 points, c’est super grave »
Jacques Faty, lucide devant la faute commise par les Sochaliens, a lui aussi reconnu les faits. Et tenté une explication. « C’est le psy qui joue dans notre situation. Le mental fait la différence, or je crois que notre équipe manque de caractère. Quand ça ne va pas, tout le monde se regarde. C’est bizarre, mais il y a urgence. Et on ne va pas s’appuyer sur les vingt dernières minutes. Elles ne peuvent être une référence. Il nous manque justement ce match référence. » Damien Perquis est également venu apporter son sentiment à la barre avec le visage de l’homme abattu et coupable. « C’est un état d’esprit que nous n’avons pas et que nous devons vite trouver. On est revenu au score seulement grâce à l’exploit de Privat. C’est un peu comme la saison dernière où l’on s’est dit à un moment : "tiens on a que seize points, il faut y aller". Là, devant Caen, on a attendu plus d’une heure pour se convaincre de jouer. Mais nous n’avons que 13 points, c’est super grave. »
Devant une telle attitude passive et tant de faits négatifs, plaider coupable était, il est vrai, la moindre des choses pour les Sochaliens. Le verdict tombé, ils ont désormais une semaine ponctuée d’un rendez-vous capital à Nantes pour pouvoir conserver une chance de faire appel. Francis Gillot, revenu à la barre, a cherché à convaincre pour laisser l’espoir d’une rédemption.
« Si je n’arrive pas à expliquer notre comportement, je soutiens qu’il ne faut pas brûler trop vite les joueurs, aujourd’hui. C’est un championnat compliqué. Je ne les lâche pas et ces joueurs conservent toute ma confiance car ils ne trichent pas. Mais j’attends plus de certains, c’est sûr. »
Gilles Santalucia