obelix a écrit : lun. 26 mai 2025, 14:30
Pour le savoir, il faudrait retrouver l'original de d'Anville, ce que j'ai essayé de faire en vain. Je vais insister, j'aurai peut-être plus de chance ...
Ce n'est pas une question de chance, il suffit de taper le bon titre et le bon auteur, pour retrouver un ouvrage en quelques secondes ...
C'est donc de "
Notice de l'Ancienne Gaule tirée des monumens romains de M. d'Anville (1760)" qu'est tiré l'article qui nous préoccupe. La partie qui parle d'Alise et de l'Auxois se trouve à la page 49. C'est trop long pour que je le publie ici en image, je laisse donc un lien via le titre ci-dessus. Par contre je peux donner ici le texte numérisé, le voici :
ALESIA. Le fiége d'Alefia par Céfar, & dont le fuccès affûra aux Romains la domination dans la Gaule, a rendu cette ville très-célèbre. Les opérations de ce fameux fiége, pendant lequel Céfar se vit investi par toute la Gaule confédérée contre le nom Romain, & animée du défir de recouvrer fa liberté, font décrites fort en détail dans les Eclairciffemens géographiques fur l'ancienne Gaule, qui ont paru en 1741. Cette defcription eft accompagnée d'un plan, qui eft la représentation pofitive, & non figurée d'imagination, comme on l'avoit hazardée auparavant, du local d'Alefia, & des environs; ce plan ayant été levé par D. Jourdain, Bénédictin, qui joint aux qualités effentielles à fon état, beaucoup de connoiffances, & du talent pour les arts. La correfpondance que l'on remarque entre la difpofition du local, & les circonftances du fiége, comme elles font rapportées dans le feptième livre des Commentaires, ne permet pas de douter, qu'Alife, ou plutôt le fommet du mont Auxois, n'ait été l'affiette & l'emplacement d'Alefia. Si l'opinion qu'Alife pouvoit être un veftige d'Alefia n'étoit abfolument nouvelle, cette opinion n'avoit pas acquis le degré d'évidence & de certitude, que la comparaifon la plus exacte du local avec les faits lui a procuré. Alefia appartenoit aux Mandubii, qui étoient dans la dépendance des Edui, & felon ce que rapporte Diodore de Sicile, Hercule, en revenant de l'Ibérie, avoit jetté les fondemens de cette ville. C'est une leçon fautive que celle d'Alexia dans quelques éditions des Commentaires. On lit Alefia dans les plus anciens manuscrits de Céfar, dans Strabon, Pline, Florus, Plutarque, Polianus, Dion-Caffius. Quoique Florus prétende que Céfar détruisit Alefia, cependant les veftiges de plufieurs voies romaines qui tendent à cette ville, font un témoignage qu'elle exiftoit dans un état Floriffant fous les empereurs; & Pline nous apprend qu'on y argentoit au feu les ornemens des harnois de chevaux. Mais, Alife étoit enfevelie dans fes ruines au neuvième fiècle, felon le moine Erric, qui a écrit en vers la vie de S. Germain d'Auxerre :
Nunc reftant veteris tantum veftigia caftri.
Les reliques de Ste Reine, qui étoient vénérées à Alife dès le tems de la première race de nos rois, y ont fait fubfifter un bourg fous le nom de cette fainte. Ce qui a perpétué l'ancienne dignité d'Alife, c'eft que le nom de pagus Alifienfis, comme on lit dans la vie de S. Germain de Paris, écrite à la fin du fixième siècle par Fortunat, ou Alfinfis, felon les actes poftérieurs, eft demeuré au canton de pays qui faifoit vraisemblablement le territoire des Mandubii, dont Alefia étoit la ville principale: & ce canton conferve le même nom dans celui d'Auxois, dérivé de la dénomination primitive, de même que la montagne fur laquelle Alefia étoit située, fe nomme le mont Auxois.