Rugby - CM - FRA
Beauxis : «Oser à fond»Lionel Beauxis compte seulement huit sélections mais la neuvième, dimanche contre la Géorgie, risque de le marquer à vie. Titulaire pour la première fois en Coupe du monde, le joueur du Stade Français aura un rôle très important dans ce match où les Bleus doivent s'imposer avec le point de bonus. Mais le jeune Tarbais, 21 ans, n'a pas peur, pense avoir «un bon coup à jouer» dans l'optique des quarts de finale et appelle ses coéquipiers à ne surtout pas calculer.
«Lionel Beauxis, vous débutez pour la première fois dans un match de Coupe du monde. Quel a été votre sentiment quand vous avez appris que vous débutiez face aux Géorgiens ?
D'abord de la joie, et puis je me suis rapidement projeté sur le match et sur le rôle que j'aurais à tenir sur le terrain.
Comment avez-vous vécu ce début de Coupe du monde ?
C'est un conte de fées et cette titularisation, c'est la cerise sur le gâteau. Au-delà de ça, le groupe m'a très bien intégré, comme pendant le Tournoi, il y a une super ambiance. Après, il y a trente joueurs et 22 places sur le terrain.
Pensez-vous pouvoir perturber la hiérarchie ?
S'il y avait une hiérarchie, je ne débuterais pas le match de dimanche. Après, l'important, c'est que l'équipe soit performante. Je pense avoir un coup à jouer en vue du quart de finale. Mais pour cela, il faudra mettre les choses dans l'ordre.
Pourtant, au début de la préparation, on nous vendait la charnière toulousaine et la charnière du Tournoi, vous laissant un peu sur le bord de la route...
Je ne me suis pas attardé là-dessus sinon je n'aurais aucune chance d'être titulaire. L'important, c'est de répondre présent quand on est sur le terrain et surtout de sentir qu'on a confiance en nous.
Vous avez passé la fin de saison écarté de l'équipe du Stade Français. Pensiez-vous avoir raté le train pour la Coupe du monde ?
C'est vrai que la fin de saison a été difficile. J'ai passé les phases finales dans la tribune. Il a fallu que je me remette en cause. Il faut dire aussi que la concurrence était rude avec David (Skrela) et Juan (Hernandez). Je n'ai pas vraiment compris cette situation parce que je sortais d'un bon Tournoi. Après, le coach a fait son choix. A un moment, je suis devenu sceptique par rapport aux trente et quand j'ai été appelé, ce fut une grande joie.
Comment abordez-vous ce match face à la Géorgie où il faudra marquer quatre essais coûte que coûte ?
Les Géorgiens sont solides, notamment en défense. Ils ont un très bon pack. Mais c'est à nous de faire le jeu, d'imprimer notre patte. Il faut jouer comme on sait le faire. Il va falloir oser à fond.
On vous cantonne souvent dans un rôle de buteur et botteur, mais vous avez aussi un goût prononcé pour l'attaque ?
J'aime bien porter le ballon aussi, mais il faut le faire à bon escient. Au pays de Galles, ça s'était plutôt bien passé pour moi, on avait beaucoup joué à la main.»
Propos recueillis par Renaud BOUREL, à Marcoussis