L'EQUIPE
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Article du vendredi 3 octobre 2008
GILLOT FACE À LA RÉALITÉ
Par Alexis BILLEBAULT
Dernier de Ligue 1 après sept journées, Sochaux est la seule équipe du paysage à courir encore derrière une victoire. Francis Gillot, le coach, veut au moins 17 autres points d'ici la fin des matches aller. Etat des lieux, en quatre thèmes.
Francis Gillot fait le point sur la situation critique de Sochaux, dernier de Ligue 1. (L'Equipe)
Mevlut Erding, auteur de quatre buts cette saison, est le maillot fort de Sochaux. (L'Equipe)
Un recrutement inabouti
Pris à la gorge par la situation économique du club, les dirigeants sochaliens ont fait dans le rationnel. Trois joueurs sont arrivés pour compenser les principaux départs. Le FCSM a engagé Jacques Faty, Carlao et Santos pour remplacer Bréchet, N'Daw et Grax. Et pour l'instant, les nouveaux n'ont convaincu personne. Faty s'est blessé face à l'OM en Coupe de la Ligue et sera absent un mois, «au moment où il commençait à trouver ses marques», précise Gillot. Santos, qui a lui aussi fréquenté l'infirmerie, s'était montré discret jusqu'à sa blessure, et sa complémentarité avec Erding reste à prouver. Quant à Carlao, il paye la (difficile) transition entre Sao Paulo et Montbéliard. «Je ne l'accable pas. Il doit s'adapter et en ce moment, il n'est pas bien. Ce joueur a un potentiel certain». Un potentiel qu'il ira bientôt exprimer en CFA, «afin de retrouver de la confiance». Et Gillot n'en démord pas : il lui fallait quatre ou cinq recrues supplémentaires pour relever le niveau d'un groupe sorti rincé de la saison 2007-2008. «On m'a dit que ce n'était pas possible. J'ai pris acte.»
Des prestations inégales
Sochaux est la seule équipe de L1 à avoir toujours marqué. «Mais on ne score qu'une fois par match. Pourtant, tout n'est pas négatif». Contre Grenoble, à Saint-Etienne ou à Marseille, l'équipe franc-comtoise aurait de l'avis général mérité autre chose que la récurrente défaite (1-2). «Le problème, c'est qu'on ne parvient pas à tenir sur la durée». Sochaux est capable de bien jouer, mais aussi de connaître de véritables trous d'air, comme à Toulouse (1-2) et lors de la première mi-temps contre Lorient (1-1). «Il nous manque la réussite. Et j'aimerais aussi que quand il y a un penalty pour nous, les arbitres sifflent. Je pense à Lorient, par exemple. Mais je ne vais pas me réfugier derrière cela. Je le dis, c'est tout.»
Une cure de jeunisme
Francis Gillot ne s'attendait pas à devoir lancer aussi tôt autant de jeunes (Martin, Tulasne, Privat.) dans le bain bouillonnant de la L1. Plombé par les blessures, l'effectif sochalien subit aussi la mise en route poussive de certains joueurs expérimentés. Et puisque Gillot ne veut citer personne, on va le faire pour lui : Pichot, Birsa, Mézague et Isabey sont concernés. «Les jeunes insufflent une certaine énergie. C'est bien, mais c'est risqué de les mettre en avant dans une période aussi difficile, car ils n'ont pas de vécu. De toute façon, avec les blessés, je n'ai pas le choix». L'entraîneur doubien, en forçant sa nature, reconnaît aussi que son équipe est très dépendante offensivement de son international turc Mevlut Erding, auteur de 4 buts en L1. «Oui, ça me fait ch. de parler d'Erding-dépendance, mais c'est vrai. Il ne faut pas qu'il lui arrive quelque chose. Lui, dès qu'il tousse, on est au pied de son lit.»
Un changement de système ?
Un entraîneur est paraît-il prêt à mourir avec ses idées. Francis Gillot, grand utilisateur du 4-4-2 devant l'éternel pourrait bien mettre un mouchoir sur ses principes. En tout cas, il y pense. «Avec le staff, on réfléchit à changer de système. Le 3-4-3 et le 4-3-3, ça me semble impossible». Surtout pour cause d'effectif trop juste en nombre. Le premier système exige un quota suffisant de défenseurs centraux, que Gillot n'a pas. Et aussi d'avoir un vrai meneur de jeu, ce qui est également valable pour le 4-3-3. Dalmat pourrait avoir le profil. «Mais il n'aime pas jouer à ce poste. Et je n'ai pas non plus deux ailiers de débordement». Aux dernières nouvelles, Gillot plancherait sur le 4-3-2-1 ou le 4-2-3-1.