Epomanduodurum
- Moblot
- Cancoillotte Addict
- Messages : 2766
- Enregistré le : lun. 15 déc. 2008, 12:48
- Localisation : Ben, comme mon pseudo l'indique
Re: Epomanduodurum
Merci d'avoir indiquer la règle de trois, je n'ai pas eu le temps de le faire.
Je me doute que ce mode de calcul est vaseux, mais comme cela fut dit plus loin, si cela peu ce vérifier sur plusieurs autres sites et cités...
Je me suis toujours demander pourquoi il y aurait un si gros théâtre, si la ville était petite. Ma connaissance de la vie gallo-romain est très limitée, ne me donnant que comme mode de dèplacement que le pédestre et la charrette hippomobile. A cause de cela, j'imagine mal un romain de "base", hâbitant Vesontio, dire à sa femme: " tiens, cherie, et si ce soir on allait se faire un théatre à Epomanduodurum". Certes, cela est faisable, mais il me semble qu'il faudrait au moins une bonne journée pour faire ce voyage à aller. Avec la nécéssité de dormir sur place alors au moins une nuit. Dans ce cas, l'infrastrucutre hôtelière devait être bonne.
je ne sais pas si nécéssairement le théâtre devait être rempli a chaque representation, pour rentrer dans les "frais", qu'il y avait nécéssité de rentabilité, mais si ce n'est pas l'oeuvre d'un mégalomane, je ne vois pas l'intéret de construire si grand si on n'est pas sur de le remplir en bonne partie. L'entendu montrée par l'article d'Obélix est très interessant, mais je viens de regarder le recensement actuelle de ces deux villes : Mandeure 5142 hab, Mathay 1 988 hab. Ce qui fait que l'on obtient à peine la moitié de la capacité du théatre. Et pourtant, ces deux villes occupent déjà au sol une belle superficie, tout de même.
Je me doute que ce mode de calcul est vaseux, mais comme cela fut dit plus loin, si cela peu ce vérifier sur plusieurs autres sites et cités...
Je me suis toujours demander pourquoi il y aurait un si gros théâtre, si la ville était petite. Ma connaissance de la vie gallo-romain est très limitée, ne me donnant que comme mode de dèplacement que le pédestre et la charrette hippomobile. A cause de cela, j'imagine mal un romain de "base", hâbitant Vesontio, dire à sa femme: " tiens, cherie, et si ce soir on allait se faire un théatre à Epomanduodurum". Certes, cela est faisable, mais il me semble qu'il faudrait au moins une bonne journée pour faire ce voyage à aller. Avec la nécéssité de dormir sur place alors au moins une nuit. Dans ce cas, l'infrastrucutre hôtelière devait être bonne.
je ne sais pas si nécéssairement le théâtre devait être rempli a chaque representation, pour rentrer dans les "frais", qu'il y avait nécéssité de rentabilité, mais si ce n'est pas l'oeuvre d'un mégalomane, je ne vois pas l'intéret de construire si grand si on n'est pas sur de le remplir en bonne partie. L'entendu montrée par l'article d'Obélix est très interessant, mais je viens de regarder le recensement actuelle de ces deux villes : Mandeure 5142 hab, Mathay 1 988 hab. Ce qui fait que l'on obtient à peine la moitié de la capacité du théatre. Et pourtant, ces deux villes occupent déjà au sol une belle superficie, tout de même.
- obelix
- Cancoillotte Addict
- Messages : 16862
- Enregistré le : lun. 04 juin 2007, 22:36
- Localisation : Dole en amaous ...
Re: Epomanduodurum
Les théâtres gallo-romains étaient publics, il n'avaient aucune contrainte de rentabilité . Mais il est évident que le théâtre, qui était aussi un élément du prestige d'une ville, était à peu près proportionnés à la puissance de la ville . Le fait que Mandeure possède le deuxième plus grand théâtre de France n'est certainement pas anodin, la ville d'Epomanduodurum était, on ne peut pas en douter une très belle et très grande ville . on pourrait même supposer qu'elle était la capitale d'une région Séquane, la Mandubie ... Mais là je risque ma tête!
En ce qui concerne Vesontio (Besançon), elle était la capitale de toute la Séquanie, et possèdait son théâtre de dimension moindre, mais elle possèdait aussi des arènes et si mes renseignements sont bons un autre petit théâtre comme il en existe aussi à Lyon et à Vienne . Je tâcherai de retrouver des renseignements là-dessus ...
Obé ...

En ce qui concerne Vesontio (Besançon), elle était la capitale de toute la Séquanie, et possèdait son théâtre de dimension moindre, mais elle possèdait aussi des arènes et si mes renseignements sont bons un autre petit théâtre comme il en existe aussi à Lyon et à Vienne . Je tâcherai de retrouver des renseignements là-dessus ...
Obé ...
Solem lucerna non ostenderent
- Yo-le-zygom
- Un pot par jour
- Messages : 393
- Enregistré le : dim. 13 juil. 2008, 20:52
- Localisation : Seloncourt
- Contact :
Re: Epomanduodurum
Une petite question à deux sesterces en guise d'aparté...quel était le découpage administratif de cette période? pour être plus précis: Que donnait le modèle: /état=> région=>département=>canton=> ville/ à l'époque gallo-romaine?obelix a écrit : la ville d'Epomanduodurum était, on ne peut pas en douter une très belle et très grande ville . on pourrait même supposer qu'elle était la capitale d'une région Séquane, la Mandubie ... Mais là je risque ma tête!![]()
Obé ...
- Thierry39
- Cancoillotte Addict
- Messages : 10702
- Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
- Localisation : Belfort, TdB
- Contact :
Re: Epomanduodurum
A l'époque de l'indépence gauloise, la Gaule était divisée en 3 : Belgique, Celtique, Aquitaine.Yo-le-zygom a écrit :Une petite question à deux sesterces en guise d'aparté...quel était le découpage administratif de cette période? pour être plus précis: Que donnait le modèle: /état=> région=>département=>canton=> ville/ à l'époque gallo-romaine?obelix a écrit : la ville d'Epomanduodurum était, on ne peut pas en douter une très belle et très grande ville . on pourrait même supposer qu'elle était la capitale d'une région Séquane, la Mandubie ... Mais là je risque ma tête!![]()
Obé ...
Les peuples étaient constitués en "cités" (qui avaient à peu près la taille des régions actuelles) : Senons, Eduens, Lingons, Arvernes, Séquanes, Bituriges, etc.
Certains petits peuples plus ou moins autonomes étaient "clients" (c'est à dire vassauts) des peuples principaux.
Le découpage n'était bien sûr pas aussi administratif qu'actuellement. Et le principal à retenir est les peuples gaulois cités plus haut.
A l'époque gallo-romaine ce découpage à perdurer puisque vers le 3ème siècle, les premiers diocèses ont été créés à partir de ce découpage et le nom des peuples gaulois à généralement donné son nom à l'ancienne capitale devenue centre de diocèse :
Sénons -> diocèse de Sens
Eduens -> diocèse d'Autun
Lingons -> diocèse de Langres
Arvernes -> diocèse de Clermont-Ferrand
Séquanes -> diocèse de Besançon
Biturige -> diocèse de Bourges
etc.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
- Moblot
- Cancoillotte Addict
- Messages : 2766
- Enregistré le : lun. 15 déc. 2008, 12:48
- Localisation : Ben, comme mon pseudo l'indique
Re: Epomanduodurum
Je suis presque perdu, lorsque je vois que Vésontio était capital d'état, serait presque, en gros, plus petite qu'Epomanduodurum.
Euh, histoire de faire une sorte de diversion, pourrait-on alors comparer les théâtres romains aux cathédrales du moyen-âge en ce qui concerne la puissance, le préstige d'une cité?
Euh, histoire de faire une sorte de diversion, pourrait-on alors comparer les théâtres romains aux cathédrales du moyen-âge en ce qui concerne la puissance, le préstige d'une cité?
Re: Epomanduodurum
Il me semble surtout avoir su que Epomanduodurum était un lieu de culte .
Une trés grande collection d'objets de culte y a été retrouvée et tout montre que le théatre était construit dans ce but et non pas dans un but de distraction des populations .Il se trouve dans l'allignement parfait du temple ,éloigné du centre ville et sa scène est trop petite pour du "théatre" ( au sens actuel du mot ).Je ne pense pas qu'il faille se fier à ses dimentions pour estimer le nombre d'habitants . Nombreux de toutes évidence en voyant la taille de la "ville" , mais de là à voir Epomanduodurum comme une des plus grandes , je doute ....Les gens devaient s'y bousculer pour le culte ,peut-être à certaines périodes ou tout au long de l'année puisque c'était un lieu de passage important mais ils n'y résidaient pas forcément .
Une trés grande collection d'objets de culte y a été retrouvée et tout montre que le théatre était construit dans ce but et non pas dans un but de distraction des populations .Il se trouve dans l'allignement parfait du temple ,éloigné du centre ville et sa scène est trop petite pour du "théatre" ( au sens actuel du mot ).Je ne pense pas qu'il faille se fier à ses dimentions pour estimer le nombre d'habitants . Nombreux de toutes évidence en voyant la taille de la "ville" , mais de là à voir Epomanduodurum comme une des plus grandes , je doute ....Les gens devaient s'y bousculer pour le culte ,peut-être à certaines périodes ou tout au long de l'année puisque c'était un lieu de passage important mais ils n'y résidaient pas forcément .
- Moblot
- Cancoillotte Addict
- Messages : 2766
- Enregistré le : lun. 15 déc. 2008, 12:48
- Localisation : Ben, comme mon pseudo l'indique
Re: Epomanduodurum
Merci pour ses renseignements.
Ce qui me pose toujours cette question: pourquoi si grand ?
Que ce soit pour un culte ou du théâtre, je ne vois pas l'interet, même pour du prestige, de faire quelque chose d'aussi important, si ce n'est dans l'espoir de remplir entièrement les lieux, même si cela ne doit être que ponctuel.
Je ne sais ps qui payait la costruction d'édifice de ce genre. Etait-ce l'impôt ?
Ce qui me pose toujours cette question: pourquoi si grand ?
Que ce soit pour un culte ou du théâtre, je ne vois pas l'interet, même pour du prestige, de faire quelque chose d'aussi important, si ce n'est dans l'espoir de remplir entièrement les lieux, même si cela ne doit être que ponctuel.
Je ne sais ps qui payait la costruction d'édifice de ce genre. Etait-ce l'impôt ?
- obelix
- Cancoillotte Addict
- Messages : 16862
- Enregistré le : lun. 04 juin 2007, 22:36
- Localisation : Dole en amaous ...
Re: Epomanduodurum
Il me semble que c'est la conjugaison de plusieurs facteurs qui a fait d'Epomanduodurum une si grande ville . Elle était située au point de rencontre de plusieurs voies, dont la voie du Rhone au Rhin . En plus elle était au point de rupture de charge, c'est à dire l'endroit où les bateaux ne pouvaient plus aller plus en amont sur le Doubs, et de ce fait elle possèdait un port où les marchandises devaient être déchargées pour être acheminées par la route vers le Rhin entre autres ... Et enfin, les fouilles l'ont montré, elle est située à l'endroit d'un important sanctuaire gaulois sur lequel a été construit un temple romain en face du theâtre romain . Toutes les conditions étaient alors reunie pour que la richesse qu'elle produisait, lui permette d'élever des monuments à la hauteur de son prestige . Aussi, je pense que la ville antique était capitale du peuple qui occupait cette région dont la capitale régionale était Vésontio (Besançon) .
Obé ...
Obé ...
Solem lucerna non ostenderent
Re: Epomanduodurum
Je me permet de taper une partie d'un texte qui a dû m'étre remis lors d'une visite :
"Le théatre ne doit pas être considéré comme un lieu de spectacle mais de culte . Comme à Augst ou à Avenches , l'ensemble cultuel se composait d'un théâtre et d'un temple. Le sanctuaire était probablement dédié à MARS et à BELLONE déesse guérisseuse. Le théâtre pouvait accueuillir enre 12000 et 15000 personnes.(...)Il s'agissait donc certainement d'un lieu de pélerinage ."
J'ai retrouvé par ailleurs que ce type de théâtres seraient le point d'arrivée de manifestations (processions) plûtot que le lieu de véritables spectacles confinés dans leur enceinte
Pour le nombre de spectateurs , j'ai lu aussi un autre calcul évoquant jusquà 23000 personnes .( 20000 à Autun selon ce calcul )
C'est effectivement impressionnant pour un endroit si peu connu et mis en valeur .
"Le théatre ne doit pas être considéré comme un lieu de spectacle mais de culte . Comme à Augst ou à Avenches , l'ensemble cultuel se composait d'un théâtre et d'un temple. Le sanctuaire était probablement dédié à MARS et à BELLONE déesse guérisseuse. Le théâtre pouvait accueuillir enre 12000 et 15000 personnes.(...)Il s'agissait donc certainement d'un lieu de pélerinage ."
J'ai retrouvé par ailleurs que ce type de théâtres seraient le point d'arrivée de manifestations (processions) plûtot que le lieu de véritables spectacles confinés dans leur enceinte
Pour le nombre de spectateurs , j'ai lu aussi un autre calcul évoquant jusquà 23000 personnes .( 20000 à Autun selon ce calcul )
C'est effectivement impressionnant pour un endroit si peu connu et mis en valeur .
- obelix
- Cancoillotte Addict
- Messages : 16862
- Enregistré le : lun. 04 juin 2007, 22:36
- Localisation : Dole en amaous ...
Re: Epomanduodurum
Comme tu le dis La Marie, il y avait en face du théâtre un sanctuaire gaulois, de première importance . Il a été utilisé jusqu'à la conquête romaine de Jules César . Ensuite sur son emplacement, on a construit un des deux temples romains dédié à Mars et à Bellone . Un autre temple a été construit non loin plus près du centre de la ville . Le théâtre construit devant le temple de Mars avait une capacité d'au moins 15 000 spectateurs d'après les auteurs anciens, un peu moins d'aprés les auteurs plus récents . Il est le deuxième plus grand de la gaule antique, après Autun et devant Vienne . Mais apparement il n'existait pas à Mandeure d'arène ni d'odeon (théâtre plus petit et couvert) comme à Besançon et dans de nombreuses grandes villes de gaule romaine . Il existait aussi des thermes du côté de Courcelles, et un autre édifice important (un forum ?) ce qui implique que la ville n'égalait pas Besançon, mais était bien la seconde ville de Séquanie . D'après ce que j'ai lu, les théâtres avaient, en gaule une double vocation religieuse et de spectacles, c'est pourquoi, un temple se trouve souvent trés proche du théâtre .Voilà c'est a peu près tout ce que je connais sur la ville antique d'epomanduodurum . On peut ajouter qu'il existait des quartiers à vocation artisanale du côté de Mathay et de l'autre côté du Doubs et, toujours rive gauche, plus au sud, la nécropole . N'oublions pas le port dont on a retrouvé les traces il y a quelques années .
Obé ...
Obé ...
Solem lucerna non ostenderent
- obelix
- Cancoillotte Addict
- Messages : 16862
- Enregistré le : lun. 04 juin 2007, 22:36
- Localisation : Dole en amaous ...
Re: Epomanduodurum
L'endroit n'est effectivement pas assez mis en valeur, les fouilles n'avancent que grâce à une poignée de bénévoles, mais il me semble que des projets sont en route . Il est regrettable que toutes les fouilles effectuées jusqu'à maintenant n'aient été suivies d'une mise en valeur des ruines, comme on le voit ailleurs . C'est un peu comme si on avait honte de ces vestiges ... étant tailleur de pierre, et ayant fait ma formation à Montbéliard, je me suis renseigné sur la possibilité de participer à la mise en valeur du théâtre . Mais je n'ai pas dû rencontrer les bonnes personnes, je crois ...
Je suis aller me promener un peu dans les champs labourés des environs, et effectivement, on ne fait pas un pas sans voir un fragment de tuileau romain, de poterie, etc ... On voit même le relief des ruines dessiner des motifs géométriques ... J'y ai trouvé près du théâtre, une rouelle gauloise en potin, juste comme ça en regardant la surface du champ .
Obé ...

Je suis aller me promener un peu dans les champs labourés des environs, et effectivement, on ne fait pas un pas sans voir un fragment de tuileau romain, de poterie, etc ... On voit même le relief des ruines dessiner des motifs géométriques ... J'y ai trouvé près du théâtre, une rouelle gauloise en potin, juste comme ça en regardant la surface du champ .
Obé ...
Solem lucerna non ostenderent
- Moblot
- Cancoillotte Addict
- Messages : 2766
- Enregistré le : lun. 15 déc. 2008, 12:48
- Localisation : Ben, comme mon pseudo l'indique
Re: Epomanduodurum
Bon, même pour un lieu de culte, cela reste énorme. certes, on ne peut pas faire correspondre ce qu'il ce passe actuellement avec l'époque concernée, mais pour remplir cela, il fallait faire venir du monde, et de très loin. Je l'ai déjà dit, lorsque regarde la carte qui est dans le lien mis par Obélix, la ville moderne est presque calquée sur les fondations de la ville romaine, et en faisait une extrapolation de population d'avec celle actuelle des deux villes ( je sais, c'est "dangereux", ce n'est pas scientifique), cela ne fait même pas 10 000 habitants, même pas de quoi remplir le théatre dans son estimation la plus basse. Alors pour la plus haute fournie par LA MARIE.....
Si les gens venaient en pelerinage, l'offre hôtelière devait donc être impressionnante.
La ville devait s'enrichir énormément, alors, car si il s'agissait d'une plaque tournante pour le commerce, doubler d'un lieu cultuel et peut-être aussi culturel.....
Et l'armée dans tout cela. Y avait-il beaucoup de garnisons ? Je viens de voir sur une carte que la frontière n'était pas loin d'avec la Rhénanie (sur celle que j'ai vu, cela donnait la même impression qu'actuellement). Et même si il y avait du commerce, une frontière si proche des "barbares" devaient tout de même nécéssité une certaines surveillance.
Maintenant que je parle de cela, il m'avait sembler comprendre qu'une base d'un fortin avai été trouvée près du théâtre, dans la direction de Mathay, ou, sur le lien envoyer par Obé, il y a noter "Mur". Mais maintenant, ce serait des temples, à la place. Alors ? Est-ce ma mémoire qui me joue des tours, ou est-ce que suite à des recherches plus poussées, il y eut changement de destination de ces vestiges ?
Si les gens venaient en pelerinage, l'offre hôtelière devait donc être impressionnante.
La ville devait s'enrichir énormément, alors, car si il s'agissait d'une plaque tournante pour le commerce, doubler d'un lieu cultuel et peut-être aussi culturel.....
Et l'armée dans tout cela. Y avait-il beaucoup de garnisons ? Je viens de voir sur une carte que la frontière n'était pas loin d'avec la Rhénanie (sur celle que j'ai vu, cela donnait la même impression qu'actuellement). Et même si il y avait du commerce, une frontière si proche des "barbares" devaient tout de même nécéssité une certaines surveillance.
Maintenant que je parle de cela, il m'avait sembler comprendre qu'une base d'un fortin avai été trouvée près du théâtre, dans la direction de Mathay, ou, sur le lien envoyer par Obé, il y a noter "Mur". Mais maintenant, ce serait des temples, à la place. Alors ? Est-ce ma mémoire qui me joue des tours, ou est-ce que suite à des recherches plus poussées, il y eut changement de destination de ces vestiges ?
- obelix
- Cancoillotte Addict
- Messages : 16862
- Enregistré le : lun. 04 juin 2007, 22:36
- Localisation : Dole en amaous ...
Re: Epomanduodurum
Il existait bien un castrum rive gauche du Doubs à Mandeure, il est du IV° ou V° siècle après J.C. . Ce qui correspond à l'époque des invasions . Ses murs ont été batis avec les pierres des grands édifices d'Epomanduodurum . Par contre, rive droite en face le théâtre, le temple était entouré d'un mur (une enceinte) . C'est peut-être ce que tu as lu .
Obé ...
Obé ...
Solem lucerna non ostenderent
- Moblot
- Cancoillotte Addict
- Messages : 2766
- Enregistré le : lun. 15 déc. 2008, 12:48
- Localisation : Ben, comme mon pseudo l'indique
Re: Epomanduodurum
Si je comprends bien ce que tu me dis, il ne devait donc pas y avoir beaucoup de troupe dans le coin, au tout début, du moins.
Re: Epomanduodurum
Pour la "masse" des habitants , il faut aussi se souvenir qu'à l' époque la ville de Montbéliard n'existait pas et donc que Epomanduodurum était la vraie ville " capitale" de toute cette région qui en regroupait une grosse partie de la population certainement . Et si j'ai bien compris (et ai bon souvenir car je n'ai rien relu récemment à ce sujet ) , c'est justement parce que sa situation en bord de riviére etait sans grand moyen de défence que Montbéliard , plus adapté a vu le jour et que la plus grande partie de la population jugea utile de s'y replier au début du Moyen Age. Non ?
Tes trouvailles sont géniales , Obélix. Quand j'y retournerai , j'essaierai de regarder le sol de plus prés désormais ...J'imagine que les habitants en bêchant leur jardin doivent y faire en permanence des découvertes ....
Ce site mériterait beaucoup d'^etre mis en valeur . Il pourrait attirer davantage les visiteurs car pour le moment il n'est guére aménagé , c'est tout juste si les gens du coin savent qu'il existe et les enfants de la zone Montbéliardaise n'en entendent guére parler à l'école .C'est un site interessant et c'est bien dommage . ( mais on n'y construisait pas de voitures aux périodes romaines et gauloises....) . Mais je ne veux pas être mauvaise langue car le musée de Montbéliard met bien en valeur cette période , me semble-t-il .
Tes trouvailles sont géniales , Obélix. Quand j'y retournerai , j'essaierai de regarder le sol de plus prés désormais ...J'imagine que les habitants en bêchant leur jardin doivent y faire en permanence des découvertes ....
Ce site mériterait beaucoup d'^etre mis en valeur . Il pourrait attirer davantage les visiteurs car pour le moment il n'est guére aménagé , c'est tout juste si les gens du coin savent qu'il existe et les enfants de la zone Montbéliardaise n'en entendent guére parler à l'école .C'est un site interessant et c'est bien dommage . ( mais on n'y construisait pas de voitures aux périodes romaines et gauloises....) . Mais je ne veux pas être mauvaise langue car le musée de Montbéliard met bien en valeur cette période , me semble-t-il .
Re: Epomanduodurum
Post scriptum : la communauté d'aglomération vient de vôter un centre d'accueil pour les visiteurs et l 'accés au théâtre sera payant me dit-on .
- obelix
- Cancoillotte Addict
- Messages : 16862
- Enregistré le : lun. 04 juin 2007, 22:36
- Localisation : Dole en amaous ...
Re: Epomanduodurum
Quel dommage de faire payer l'accès d'un monument qui fait partie du patrimoine de chacun d'entre nous! Il serait plus intelligent de créer un musée, pourquoi pas payant, à proximité et de laisser libre accès au théâtre .La Marie a écrit :Post scriptum : la communauté d'aglomération vient de vôter un centre d'accueil pour les visiteurs et l 'accés au théâtre sera payant me dit-on .
D'autre part, j'ai toujours trouvé dommage, que pour des sites importants des musées ne soient pas crées sur place . Les vestiges étant souvent amassés dans les réserves des grand musées nationaux ou régionaux, sans être exposés .
Pour faire payer une entrée au théâtre il va falloir grillager le site, je suppose! Ca va être beau!

Obé ...
Solem lucerna non ostenderent
- Moblot
- Cancoillotte Addict
- Messages : 2766
- Enregistré le : lun. 15 déc. 2008, 12:48
- Localisation : Ben, comme mon pseudo l'indique
Re: Epomanduodurum
Un petit conseil pour chercher sur site: faire semblant de ne pas chercher.
Quelqu'un m'a dit qu'encore maintenant, autour du théâtre, il lui arrivait de trouver des piéces....
Sinon, est-ce que quelqu'un aurait entendu parler de la présence d'un camp romain sur le "Châtillon" ou "Châtaillon"?
Quelqu'un m'a dit qu'encore maintenant, autour du théâtre, il lui arrivait de trouver des piéces....
Sinon, est-ce que quelqu'un aurait entendu parler de la présence d'un camp romain sur le "Châtillon" ou "Châtaillon"?
Re: Epomanduodurum
Le site de Mandeure-Mathay (Epomanduodurum)
Les fouilles ont permis de mettre à jour un ensemble gallo-romain impressionnant (implanté sur un important site gaulois).
Il est composé :
- d’une ville
- d’un castrum
- d’un sanctuaire
- d’un théâtre
La ville
Un sanctuaire séquane, une nécropole, des pôles d’artisanat et d’habitat témoignent d’une occupation ancienne remontant à la tène moyenne (IVe siècle av J-C). Cet ensemble vaste, typique de l’organisation gauloise, a constitué la base primitive sur laquelle s’est organisé une ville gallo-romaine. Sa romanisation semble avoir été lente et progressive et bien que considérée comme un chef lieu de pagus sous la juridiction de Besançon (capitale de cité séquane), elle possède une taille comparable voire supérieure à bien des villes cités de la Gaule. Seuls 180 ha ont été répertoriés à l’heure actuelle, ce qui en fait la ville la plus étendue de la région Bourgogne Franche-Comté et le chiffre pourrait être réévalué à la hausse. Elle dispose d’un quadrillage urbain, et d’un équipement monumental complet : c'est-à-dire tous les édifices témoignant d’une grande métropole.
Peut être du genre « Muraille Bourg » elle se situe dans la boucle du Doubs. Organisée en grands îlots rectangulaires on y a retrouvé des thermes publiques et un mystérieux portique monumental (forum, ou arc de triomphe commémorant la victoire de César sur les barbares gaulois dans le style de celui de Carpentras ?). Contrairement aux autres cités qui n’ont que des boulangeries à l’intérieur des murs, Epomanuodurum possède pour ses besoins propres un atelier de tabletterie, deux de verrerie, un de taille de pierre, un de fabrication de mosaïque (cas unique connu en France) un de travail du fer et un autre du bronze.
Elle dispose d’un faubourg de pont disposé à Mathay le long de la voie de Besançon. Celui-ci se développa dans la deuxième moitié du Ier siècle après J-C spécialisé dans la fabrication de céramiques (neuf ateliers et seize fours y compris ceux du quartier de l’Essarté au sud de Mathay). Quelques fumoirs et ateliers de petite métallurgie, verrerie, tabletterie, taille de pierre, mosaïque complètent les activités.
Par la suite elle deviendra sous les Francs capitale de l’Alségau, ancien nom donné au pays de Montbéliard.
Le castrum
Un castrum qui contrôlait le pont du faubourg vient d’être fouillé (en 2007). Construit sous le bas empire (La Légio marito a signé des briques du site)(1), les archéologues ont constaté que de nouveaux murs ont été ajoutés sur les plus anciens au environ du milieu du IVe siècle après J-C. Il fut détruit au environ de l’an 380.
(1) Les agglomérations secondaires en Franche-Comté romaine Les belles lettres Paris 1986.
Le sanctuaire gallo-romain
C’est un temple rectangulaire de 53 m sur 65 dans une enceinte sacrée formant un cercle composé de deux portes et 36 colonnes. Il a été découvert en 1893. Supposé dédié au dieu de la guerre Mars (dont une statue monumentale à été retrouvée à proximité cf. page 68), il a été construit sur un ancien sanctuaire sans doute consacré à son équivalent gaulois, Ogmios le plus guerrier des dieux celtes (La Mythologie Celte Y-Brekilien p126) que les Grecs identifiaient à Héraclès fondateur d’Alésia.
Dans un premier temps le sanctuaire fut-il utilisé à la manière de ce qui a été trouvé à Ribemont-sur-Ancre (1) ou le champ de bataille fut traité rituellement ? Ce sanctuaire à proximité immédiat du lieu supposé de la bataille d’Alésia a pu servir à cela, d’autant que la colonisation liait désormais les deux peuples à une destinée commune. Fut il adapté ensuite au nouveau mode gallo-romain, avec le culte impérial ? (La religion « druidique » ayant été interdite sous l’Empereur Claude au milieu du Ier siècle de notre ère).
De nombreuses monnaies de TOGIRIX ont été découvertes dans le temple. (On suppose que le numéraire de ce chef de Séquanie septentrionale a servi à solder les dépenses de l’armée romaine ou de ses auxilliaires durant la guerre des Gaules).
Le Théâtre
(Renseignements recueillis auprès de l’archéologue Jean-Yves Marc au cours d’une visite guidée en août 2007)
200m séparent temple et théâtre, associés dans la fonction cultuelle. Leur construction est estimée entre le Ier et IIe siècle de notre ère. Cette disposition est comparable à Aventicum (Avenche) et Augusta Raurica (Augst).
Avec ses 142 m de façade diamétrale, ses 25 m de hauteur, sa capacité de 18000 places (1/4 du stade de France) cet hémicycle est le deuxième en Gaule après celui d’Autun (Augustodunum). On a retrouvé les traces d’un petit mur de scène (sans doute était-il complété d’une autre construction). Cette possibilité d’accueil permet d’affirmer que le lieu était l’objet d’un pèlerinage important.
Des fibules ont été trouvées, groupées par corps de métier, à divers endroits des gradins. Certains secteurs étaient donc réservés à des corporations.
Récemment, autour du demi-cercle formé par le théâtre, ont été dégagées des boutiques ainsi qu’un puits contenant des restes de côtes de bœufs. Or le bœuf est réservé au culte impérial.
(1)Les Druides J-L Brunaux p247 ; 248
(2) Les agglomérations secondaires en Franche-Comté romaine Les belles lettres Paris 1986
Pour l’archéologue, l’ensemble théâtre-sanctuaire était destiné au culte de l’empereur.
Sur une peinture murale retrouvée vers Bâle (Villa de Meikirch), le nom d’Epomanduodorum (Mandeure) figure avec la représentation de trois enseignes militaires dont l’une est surmontée du buste d’un Empereur et au premier plan il y a le dessin d’un superbe petit cheval. Jules César étant le premier a réunir tous les pouvoirs (dictateur, consul à vie, grand pontife et imperator) faut-il voir dans cette peinture la commémoration de son triomphe (par Ocravien son fils adoptif et premier empereur) en liaison avec la victoire d’Alésia-Epomanduodurum ?
Il avait réussit là où l’Hercule mythique avait échoué dans sa tentative de civiliser le pays autour d’Alésia. Il pouvait désormais entrer dans la légende à l’égal d’un demi-dieu. Après tout sa famille les Julii ne prétendait-elle pas descendre de la déesse Vénus et du prince troyen Anchise !
Le sanctuaire de Mandeure « Clos du Château »
Sa découverte remonte à 1880 environ par des notables locaux amateurs d’archéologie (CL Duvernoy et H L’Epée) qui commencèrent à dégager le site et établirent un plan en 1893.
Livré au pillage de petits propriétaires en 1914, les découvertes sont dispersées, mais le lot le plus important se retrouve au musée de Saint Germain en Laye. Il fut identifié à tort comme un marché aux chevaux, et enfin correctement comme un grand temple gallo-romain (par un archéologue allemand H.Koethe)
L’existence du sanctuaire gaulois est déduite des objets mis à jour en 1880: 314 monnaies, dont 44 en argent, 163 bracelets, 363 anneaux en verre coloré, 9 têtes d’épingles et un fragment de vase à parfum de facture exceptionnelle, emblématique des offrandes des grands sanctuaires celtiques.
Les dépôts d’objets s’étendent du IVe siècle av J-C jusqu’à la conquête romaine puis diminuent. Ils sont remplacés par des monnaies attestées par leur faciès numismatique.
D’autres objets de valeur inégale détruits ou intacts, et de différentes catégories fonctionnelles sont recensés (parure, vaisselle céramique, armement et harnachement, outillage, monnayage). Il existe des séries de fibules, anneaux en bronze, perles en verre, monnaies, plusieurs exemplaires de pots, céramiques,talons de lances, agrafes de ceinturon, carnyx(trompe de guerre)… une hache à douille en fer et un poucier de passoire.
Les objets en verre, de provenance certainement locale, sont d’un type rare proche de ceux de Bâle-Gasfabrik ou de Besançon ; mais ils s’en distinguent, ils sont intermédiaires entre les productions rauraques et séquanes).
Le site Mandeure-Mathay est unique en Europe celtique tant par la qualité que par la quantité des pièces découvertes.
Les monnaies de Mandeure
Les 314 monnaies citées plus haut ne tiennent pas compte de celles, nombreuses, qui ont été dispersées dans des collections particulières, ni des monnaies d’un alliage argent bronze trouvées dans un caveau, fondues en huit lingots (pesant au total près de 1000 kg), à la surface desquelles on voyait encore le relief de quelques pièces gauloises à légende Q DOCI SAM F.
On distingue quatre groupes de monnaies: 1% en or, 20% en argent, 5% en alliage cuivreux (Toutes frappées) et 74% en potin (Coulées, et de moindre valeur destinées aux échanges quotidiens).
Les monnaies ont des provenances très variées mais principalement séquanes (248).
Voici le détail de l’origine des autres monnaies provenant de toute la France et des pays frontaliers :
- Zone du denier (Eduo-Séquanes) 37 - Lingons 5
- Véliocasses 1 - Eduens 6
- Senons 1 - Médiomatriques Leuques 8
- Rèmes 4 - Bituriges Cubi 3
- Parisii 1 - Pictons 1
- Helvètes 1 (Suisse) - Suèves 1(Allemagne du sud)
- Ambarres 1 - Allobroges 1
- Cavares 1 - Volcae Arecomiques 2
- Volques 1 (Nimes) - Phocéennes 3 (Marseille)
- Celtes Ibères 1 (Espagne)
Citons encore quelques objets :
-De parure, d’habillement et de toilette : anneaux, ceintures, fibules en argent, bronze, fer, os, schiste, trois miroirs en tôle de bronze étamé.
- De céramique : petits pots tournés ovoïdes, caractéristiques des dépôts de sanctuaire au IIe s av J-C.
-D’armement et équipement de guerrier, IIe et Ie s av J-C : une épée dans son fourreau, trois fers de javelot, trois talons de lance (objet qui permet de la ficher en terre), 14 agrafes de ceinturons, 12 anneaux de suspension d’épée en fer.
- D’éléments de char : un anneau passe guide, deux tiges moulurées et un élément de joug en bronze à tête émaillée de verre rouge.
- De fragments de trois carnyx, (trompes guerrières voir page suivante) pièces exceptionnelles dont on ne connaît en tout que six exemplaires.
- De fragments d’un arbre cultuel, à rapprocher de celui trouvé dans un temple à Manching (Bavière) en bois, bronze, et feuilles d’or.(en réalité il s’agit d’oreilles de carnyx, et d’enseignes Nouvelles données sur l’agglomération antique d’Epomanduodurum 2005).
- De fragments de tôle de bronze décorés, l’un à tête de grotesque, restes de récipient.
Les fouilles ont permis de mettre à jour un ensemble gallo-romain impressionnant (implanté sur un important site gaulois).
Il est composé :
- d’une ville
- d’un castrum
- d’un sanctuaire
- d’un théâtre
La ville
Un sanctuaire séquane, une nécropole, des pôles d’artisanat et d’habitat témoignent d’une occupation ancienne remontant à la tène moyenne (IVe siècle av J-C). Cet ensemble vaste, typique de l’organisation gauloise, a constitué la base primitive sur laquelle s’est organisé une ville gallo-romaine. Sa romanisation semble avoir été lente et progressive et bien que considérée comme un chef lieu de pagus sous la juridiction de Besançon (capitale de cité séquane), elle possède une taille comparable voire supérieure à bien des villes cités de la Gaule. Seuls 180 ha ont été répertoriés à l’heure actuelle, ce qui en fait la ville la plus étendue de la région Bourgogne Franche-Comté et le chiffre pourrait être réévalué à la hausse. Elle dispose d’un quadrillage urbain, et d’un équipement monumental complet : c'est-à-dire tous les édifices témoignant d’une grande métropole.
Peut être du genre « Muraille Bourg » elle se situe dans la boucle du Doubs. Organisée en grands îlots rectangulaires on y a retrouvé des thermes publiques et un mystérieux portique monumental (forum, ou arc de triomphe commémorant la victoire de César sur les barbares gaulois dans le style de celui de Carpentras ?). Contrairement aux autres cités qui n’ont que des boulangeries à l’intérieur des murs, Epomanuodurum possède pour ses besoins propres un atelier de tabletterie, deux de verrerie, un de taille de pierre, un de fabrication de mosaïque (cas unique connu en France) un de travail du fer et un autre du bronze.
Elle dispose d’un faubourg de pont disposé à Mathay le long de la voie de Besançon. Celui-ci se développa dans la deuxième moitié du Ier siècle après J-C spécialisé dans la fabrication de céramiques (neuf ateliers et seize fours y compris ceux du quartier de l’Essarté au sud de Mathay). Quelques fumoirs et ateliers de petite métallurgie, verrerie, tabletterie, taille de pierre, mosaïque complètent les activités.
Par la suite elle deviendra sous les Francs capitale de l’Alségau, ancien nom donné au pays de Montbéliard.
Le castrum
Un castrum qui contrôlait le pont du faubourg vient d’être fouillé (en 2007). Construit sous le bas empire (La Légio marito a signé des briques du site)(1), les archéologues ont constaté que de nouveaux murs ont été ajoutés sur les plus anciens au environ du milieu du IVe siècle après J-C. Il fut détruit au environ de l’an 380.
(1) Les agglomérations secondaires en Franche-Comté romaine Les belles lettres Paris 1986.
Le sanctuaire gallo-romain
C’est un temple rectangulaire de 53 m sur 65 dans une enceinte sacrée formant un cercle composé de deux portes et 36 colonnes. Il a été découvert en 1893. Supposé dédié au dieu de la guerre Mars (dont une statue monumentale à été retrouvée à proximité cf. page 68), il a été construit sur un ancien sanctuaire sans doute consacré à son équivalent gaulois, Ogmios le plus guerrier des dieux celtes (La Mythologie Celte Y-Brekilien p126) que les Grecs identifiaient à Héraclès fondateur d’Alésia.
Dans un premier temps le sanctuaire fut-il utilisé à la manière de ce qui a été trouvé à Ribemont-sur-Ancre (1) ou le champ de bataille fut traité rituellement ? Ce sanctuaire à proximité immédiat du lieu supposé de la bataille d’Alésia a pu servir à cela, d’autant que la colonisation liait désormais les deux peuples à une destinée commune. Fut il adapté ensuite au nouveau mode gallo-romain, avec le culte impérial ? (La religion « druidique » ayant été interdite sous l’Empereur Claude au milieu du Ier siècle de notre ère).
De nombreuses monnaies de TOGIRIX ont été découvertes dans le temple. (On suppose que le numéraire de ce chef de Séquanie septentrionale a servi à solder les dépenses de l’armée romaine ou de ses auxilliaires durant la guerre des Gaules).
Le Théâtre
(Renseignements recueillis auprès de l’archéologue Jean-Yves Marc au cours d’une visite guidée en août 2007)
200m séparent temple et théâtre, associés dans la fonction cultuelle. Leur construction est estimée entre le Ier et IIe siècle de notre ère. Cette disposition est comparable à Aventicum (Avenche) et Augusta Raurica (Augst).
Avec ses 142 m de façade diamétrale, ses 25 m de hauteur, sa capacité de 18000 places (1/4 du stade de France) cet hémicycle est le deuxième en Gaule après celui d’Autun (Augustodunum). On a retrouvé les traces d’un petit mur de scène (sans doute était-il complété d’une autre construction). Cette possibilité d’accueil permet d’affirmer que le lieu était l’objet d’un pèlerinage important.
Des fibules ont été trouvées, groupées par corps de métier, à divers endroits des gradins. Certains secteurs étaient donc réservés à des corporations.
Récemment, autour du demi-cercle formé par le théâtre, ont été dégagées des boutiques ainsi qu’un puits contenant des restes de côtes de bœufs. Or le bœuf est réservé au culte impérial.
(1)Les Druides J-L Brunaux p247 ; 248
(2) Les agglomérations secondaires en Franche-Comté romaine Les belles lettres Paris 1986
Pour l’archéologue, l’ensemble théâtre-sanctuaire était destiné au culte de l’empereur.
Sur une peinture murale retrouvée vers Bâle (Villa de Meikirch), le nom d’Epomanduodorum (Mandeure) figure avec la représentation de trois enseignes militaires dont l’une est surmontée du buste d’un Empereur et au premier plan il y a le dessin d’un superbe petit cheval. Jules César étant le premier a réunir tous les pouvoirs (dictateur, consul à vie, grand pontife et imperator) faut-il voir dans cette peinture la commémoration de son triomphe (par Ocravien son fils adoptif et premier empereur) en liaison avec la victoire d’Alésia-Epomanduodurum ?
Il avait réussit là où l’Hercule mythique avait échoué dans sa tentative de civiliser le pays autour d’Alésia. Il pouvait désormais entrer dans la légende à l’égal d’un demi-dieu. Après tout sa famille les Julii ne prétendait-elle pas descendre de la déesse Vénus et du prince troyen Anchise !
Le sanctuaire de Mandeure « Clos du Château »
Sa découverte remonte à 1880 environ par des notables locaux amateurs d’archéologie (CL Duvernoy et H L’Epée) qui commencèrent à dégager le site et établirent un plan en 1893.
Livré au pillage de petits propriétaires en 1914, les découvertes sont dispersées, mais le lot le plus important se retrouve au musée de Saint Germain en Laye. Il fut identifié à tort comme un marché aux chevaux, et enfin correctement comme un grand temple gallo-romain (par un archéologue allemand H.Koethe)
L’existence du sanctuaire gaulois est déduite des objets mis à jour en 1880: 314 monnaies, dont 44 en argent, 163 bracelets, 363 anneaux en verre coloré, 9 têtes d’épingles et un fragment de vase à parfum de facture exceptionnelle, emblématique des offrandes des grands sanctuaires celtiques.
Les dépôts d’objets s’étendent du IVe siècle av J-C jusqu’à la conquête romaine puis diminuent. Ils sont remplacés par des monnaies attestées par leur faciès numismatique.
D’autres objets de valeur inégale détruits ou intacts, et de différentes catégories fonctionnelles sont recensés (parure, vaisselle céramique, armement et harnachement, outillage, monnayage). Il existe des séries de fibules, anneaux en bronze, perles en verre, monnaies, plusieurs exemplaires de pots, céramiques,talons de lances, agrafes de ceinturon, carnyx(trompe de guerre)… une hache à douille en fer et un poucier de passoire.
Les objets en verre, de provenance certainement locale, sont d’un type rare proche de ceux de Bâle-Gasfabrik ou de Besançon ; mais ils s’en distinguent, ils sont intermédiaires entre les productions rauraques et séquanes).
Le site Mandeure-Mathay est unique en Europe celtique tant par la qualité que par la quantité des pièces découvertes.
Les monnaies de Mandeure
Les 314 monnaies citées plus haut ne tiennent pas compte de celles, nombreuses, qui ont été dispersées dans des collections particulières, ni des monnaies d’un alliage argent bronze trouvées dans un caveau, fondues en huit lingots (pesant au total près de 1000 kg), à la surface desquelles on voyait encore le relief de quelques pièces gauloises à légende Q DOCI SAM F.
On distingue quatre groupes de monnaies: 1% en or, 20% en argent, 5% en alliage cuivreux (Toutes frappées) et 74% en potin (Coulées, et de moindre valeur destinées aux échanges quotidiens).
Les monnaies ont des provenances très variées mais principalement séquanes (248).
Voici le détail de l’origine des autres monnaies provenant de toute la France et des pays frontaliers :
- Zone du denier (Eduo-Séquanes) 37 - Lingons 5
- Véliocasses 1 - Eduens 6
- Senons 1 - Médiomatriques Leuques 8
- Rèmes 4 - Bituriges Cubi 3
- Parisii 1 - Pictons 1
- Helvètes 1 (Suisse) - Suèves 1(Allemagne du sud)
- Ambarres 1 - Allobroges 1
- Cavares 1 - Volcae Arecomiques 2
- Volques 1 (Nimes) - Phocéennes 3 (Marseille)
- Celtes Ibères 1 (Espagne)
Citons encore quelques objets :
-De parure, d’habillement et de toilette : anneaux, ceintures, fibules en argent, bronze, fer, os, schiste, trois miroirs en tôle de bronze étamé.
- De céramique : petits pots tournés ovoïdes, caractéristiques des dépôts de sanctuaire au IIe s av J-C.
-D’armement et équipement de guerrier, IIe et Ie s av J-C : une épée dans son fourreau, trois fers de javelot, trois talons de lance (objet qui permet de la ficher en terre), 14 agrafes de ceinturons, 12 anneaux de suspension d’épée en fer.
- D’éléments de char : un anneau passe guide, deux tiges moulurées et un élément de joug en bronze à tête émaillée de verre rouge.
- De fragments de trois carnyx, (trompes guerrières voir page suivante) pièces exceptionnelles dont on ne connaît en tout que six exemplaires.
- De fragments d’un arbre cultuel, à rapprocher de celui trouvé dans un temple à Manching (Bavière) en bois, bronze, et feuilles d’or.(en réalité il s’agit d’oreilles de carnyx, et d’enseignes Nouvelles données sur l’agglomération antique d’Epomanduodurum 2005).
- De fragments de tôle de bronze décorés, l’un à tête de grotesque, restes de récipient.
Re: Epomanduodurum
Qui c'est qui dit ça ?B loiseau a écrit :Sur une peinture murale retrouvée vers Bâle (Villa de Meikirch), le nom d’Epomanduodorum (Mandeure) figure avec la représentation de trois enseignes militaires dont l’une est surmontée du buste d’un Empereur et au premier plan il y a le dessin d’un superbe petit cheval. Jules César étant le premier a réunir tous les pouvoirs (dictateur, consul à vie, grand pontife et imperator) faut-il voir dans cette peinture la commémoration de son triomphe (par Ocravien son fils adoptif et premier empereur) en liaison avec la victoire d’Alésia-Epomanduodurum ?

J'ai un doute sur le côté militaire des enseignes.
Et de l'hommage, en général, que cette fresque devrait rendre.

"La vérité est une ligne tracée entre les erreurs."