Pivoine a écrit :La quantité fera peut-être baisser les prix à condition que la qualité soit toujours au RV.
Tu poses là deux problèmes :
• celui de la qualité : si le nombre d'exploitations bios augmente, l'offre sera effectivement plus grande et normalement toujours de qualité.
Le problème de qualité serait plutôt lié à une exploitation qui veut trop s'agrandir pour produire plus, en usant de stratagèmes un peu douteux pour une vraie démarche bio. Localement j'en connais des comme ça, vers qui je ne vais pas me fournir.
La dérive, c'est le bio industriel. Avec accaparement de terres dans les pays les plus pauvres, en monoculture et avec exploitation lamentable de la main d’œuvre. Pas d'éthique. Pas de ronde des saisons (des tomates bios en décembre ?

) La qualité pas au rendez-vous. Le bio bizness c'est pas bien beau.
• celui des prix : par définition, une exploitation bio n'utilise pas tous les artifices chimiques de l'agriculture conventionnelle, et donc passe plus de temps dans les champs et a besoin de plus de main d’œuvre. Je ne suis pas sûre que ce soit possible de faire baisser les prix.
Il faut garder à l'esprit que les exploitants conventionnels ne peuvent pas s'en sortir avec les tarifs honteusement bas que les grosses boîtes leur imposent (tout en revendant eux-mêmes avec des marges considérables pour leur pomme). Que ces exploitants sont artificiellement maintenus la tête hors de l'eau (et encore...) par le jeu des subventions de la PAC (nos impôts). Que les agriculteurs bios, eux, ne sont quasiment pas aidés.
Le problème (à propos de prix uniquement) est que les produits issus du conventionnel sont beaucoup trop bas pour que les exploitants s'en sortent tous seuls. C'est leur drame quotidien, mais ils n’arrivent même pas à se sortir de l'impasse parce qu'ils sont criblés de dettes (pour acheter des machines de plus en plus grosses et des produits chimiques qui les tuent...)
Et on a fini par croire que c'était normal d'avoir des prix toujours plus bas dans les supermarchés...
