FC Sochaux-Montbéliard Leur hommage à l’honneur
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La victoire sochalienne (2-0), dans ce match de la peur contre Valenciennes, est venue atténuer le cauchemar d’une semaine qui a coûté la place d’Eric Hély. Les joueurs, aussi valeureux que réalistes hier soir, auraient difficilement pu mieux répondre.
usqu’au bout, jusqu’à leur retour dans les vestiaires peu avant 22h, ils ont tenu à afficher l’image d’un groupe soudé, lié par cette volonté humaine de sauver une institution. Autour d’Omar Daf, les Sochaliens se sont retrouvés quelques instants, face au regard de la foule. Le moment se voulait solennel. Comme un point de départ. Le type de moment qui vous rappelle que le football a cette formidable caractéristique d’être irascible. En l’occurrence, la frontière a semblé si mince, en si peu de temps, entre le déshonneur, et cet honneur que le FCSM a retrouvé hier soir.
Ce tempérament-là, irréprochable, les partenaires de Cédric Kanté se le devaient. Avant tout. Ils le devaient également à Eric Hély, qui a largement préfacé, par sa droiture, la franche réaction d’orgueil sochalienne. Son vestiaire, de façon quasi-unanime en incluant également Omar Daf, a d’ailleurs tenu à lui dédier cette victoire. « Sa démission nous a beaucoup touchés. Aujourd’hui, j’ai une pensée pour lui » glissait, à chaud, Cédric Bakambu. Mécaniquement, cela renvoie à un double constat positif. Il infirme ce que quelques esprits persifleurs avaient commencé à monter en épingle. Non seulement les joueurs n’avaient pas lâché leur coach, mais ils ont en plus un sens assez évident du devoir.
Heureux de redonner le sourire à tout un club
On l’a par exemple vérifié quand, à côté d’Omar Daf, décrit comme « un grand frère » par Sébastien Roudet, les remplaçants doubistes se sont levés du banc pour appeler à la communion avec un public, poils hérissés. Après tant de souffrances, ce retour à la normale ne pouvait que se déguster avec un délice de fin gourmet. Que cela ait été effectué contre une équipe de Valenciennes au moins aussi malade n’est pas le plus important. Cela compte forcément, mais pas autant que l’application qu’ont bien voulu mettre les Sochaliens hier soir. « C’est certain que quand on est efficace comme ça, ça nous aide. Surtout offensivement » reconnaissait justement Cédric Bakambu.
Aligné seul en pointe, dans un 4-2-3-1 qui a condamné Mayuka, l’attaquant sochalien n’est pas le moins bien placé pour en parler. Sa reprise décisive, un peu du tibia avouons le, sur le centre d’un Contout décidément convaincant, avait commencé à enlever cette immense chape de plomb sur les épaules du FCSM (1-0, 12e). Bonal retrouvait un sentiment qu’il avait perdu depuis trop longtemps. Et son cri rugissait plus fort quand, sur la deuxième occasion locale, Carlao trouvait la faille sur corner (2-0, 18e). Relancé par Daf, Dias faisait au passage prévaloir une qualité difficilement attaquable sur coups de pied arrêtés.
Tout était bien sûr devenu beaucoup plus simple, face à une équipe de Valenciennes qui n’avait guère que le valeureux Dossevi à opposer, pour instaurer une résistance digne de ce nom. Pouplin s’était mis une première fois sur sa route (23e), avant d’en appeler, face à la frappe lointaine et puissante du Nordiste, au soutien de sa transversale (61e). Il était écrit, cette fois, que l’histoire tournerait bien. Au plus grand bonheur d’un Omar Daf à l’humilité intacte. « Je suis heureux que l’on redonne le sourire à tout un club. J’ai simplement rappelé aux joueurs que Sochaux avait une histoire. Il fallait juste que les joueurs retrouvent la confiance et prennent conscience de leur qualité ».
Le fameux électrochoc diront certains. Eric Hély, lui-même, avait estimé que ce qui s’identifie à un acte de courage de sa part pourrait provoquer un nouveau sauvetage miraculeux. Omar Daf a rappelé à la presse qu’il était croyant. Que le ou les dieux l’entendent.
Maxime Chevrier