vieux sage a écrit :obelix a écrit :
J'ai été un peu schématique sur mon plan, le but étant de prouver qu'une plaine au sud ou au nord est tout à fait possible, ce que vous vous obstinez à nier .
Obé ...
Mais là il y a une plaine au sud et au nord !
Et pourquoi pas ?
A propos du chapitre 69, Livre VII du B.G.
Les troisièmes et quatrièmes phrases sont très délicates à traduire, en fait, il s'agit d'une seule phrase à deux propositions ou de deux phrases liées très étroitement ensemble . En voici la version latine ; " Ante id oppidum planities circiter milia passuum tria in longitudinem patebat, reliquis ex omnibus partibus colles mediocri interiecto spatio pari altitudinis fastigio oppidum cingebant " . La première partie est généralement bien traduite par ; " Devant cet oppidum, s'étend une plaine d'environ trois mille pas en longueur . Trois mille pas correspondent à environ quatre kilomètres et demi . C'est justement la longueur de la colline qui supporte notre oppidum . La longueur de la plaine du Doubs étant infinie, César donne la longueur de la plaine qui se trouve devant l'oppidum . La seconde proposition est assez ambigüe et demande une analyse plus poussée . Le groupe sujet-verbe-complément d'objet direct est " colles oppidum cingebant " (des collines entourent l'oppidum) . Concernant les autres compléments, un groupe de mots est au pluriel, il s'agit de " reliquis ex omnibus partibus " (De tous les autres côtés, qui fait opposition à " devant la plaine " ), ce groupe de mots est décliné à l'ablatif, il est le complément circonstanciel de lieu . Donc on a ; Devant cet oppidum, s'étend une plaine d'environ trois mille pas en longueur, de tous les autres côtés, des collines entourent l'oppidum . La difficulté concerne les deux groupes de mots restants, à savoir, " mediocri interiecto spatio " et " pari altitudinis fastigio " . Tous ces mots sont déclinés de la même façon au datif et à l'ablatif, de ce fait, il forment soit un complément indirect du verbe ou un complément circonstanciel de moyen, de lieu, de temps, etc ... seul un mot est décliné au génitif, il s'agit d'altitudinis . Il est par conséquent complément du nom fastigio . La difficulté réside surtout dans la traduction de fastigio . Ce mot a les significations suivantes ; faîte, frontispice, pignon, fronton, comble, terrasse, point culminant, pointe, tête, sommet, sommité, haut, crête (en parl. d'un lieu), pente, inclinaison, profondeur, cavité, superficie, surface, faîte, sommet, comble, le plus haut point, élévation, rang élevé, grandeur, le point principal, l'essentiel, accent (écrit ou prononcé),espèce, genre.Dans le cas qui nous interresse, on peut en éliminer la plupart pour ne garder que ceux qui pourraient qualifier un espace moyen entre les collines et l'oppidum, à savoir ; sommet, pente, profondeur, surface, élévation, Possedant un complément de nom
qui est altitudinis (hauteur), on évitera les répétitions hauteur et élévation . Les traductions sommet et pente n'ayant aucun intérêt dans cette description, il ne reste plus que surface . Quinte-Curce, par exemple, dans son Histoire d'Alexandre Le Grand (Livre IV; Chapitre 2), utilise " aquae fastigium " pour désigner la surface de l'eau . Ce groupe de mots répond à la question " de quoi ? ", il est donc complément d'objet indirect du verbe cingebant, et peut se traduire par " d'un espace intercalé (entre l'oppidum et les collines) d'une surface de même hauteur (que la plaine devant l'oppidum, puisque pari est un comparatif et ne peut s'appliquer ni à l'oppidum, ni aux collines) .
Nous avons maintenant la phrase complète :
Devant cet oppidum, s'étend une plaine d'environ trois mille pas en longueur, De tous les autres côtés, des collines entourent l'oppidum, laissant un espace moyen de même niveau que la plaine devant .
Obé ...
