Billy a écrit :
J'ai 16 ans, et c'est lors de vacances en Bretagne que j'ai pris la résolution d'apprendre à parler le Patois car la survie de la langue Bretonnes ma donné le déclic de réagir face au déclin du patois.
Voilà maintenant quatre ans que j'écrivais ça, le temps passe vite, j'en ai 20 aujourd'hui !
Au départ, de simple vacances en Bretagne, l'étonnement de voir la vitalité d'une langue ! Certaines communes ont une signalisation bilingue, la musique, le chant, la poésie bretonne sont reconnus dans le monde entier, même les offices de tourisme proposent des innitations au Breton ! Et pourtant, encore à l'heure actuelle, la langue bretonne est en danger
Une résolution, apprendre la langue de mon pays, la Franche-Comté. Problème, elle comprend deux langues, comtois et arpitan. Le temps aussi de comprendre que je n'ai pas à faire à un patois, mais bien une langue avec des règles, un accent, une culture, un paysage.
Quatre années à rencontrer des anciens, souvent les mêmes, et certains sont morts entre temps ! A chercher des livres, des textes, des chansons, à comparer des mots, à chercher dans d'autres langues proches (espagnol, italien, occitan, catalan) des ressemblances, des bases linguistiques.
Aujourd'hui j'arrive à mener une conversation avec les anciens du village, et tant que possible, je me parle à moi même en arpitan, histoire de trouver une réèlle habitude avec la langue.
La diffèrence de l'apprentissage d'une langue dite "régionale" en comparasion d'une langue dite "internationale", c'est le contexte dans lequel elles sont apprises !
Dans sa majorité, une langue comme l'anglais est apprise dans une salle de classe, dans un atmosphère lourd et aseptisé de toute culture, loin de la réalité d'une langue. On apprend l'anglais aux jeunes parce que c'est "branché", on formate un avenir économique et politique ou seul l'anglais domine.
Dans sa majorité, une langue comme l'arpitan ou le comtois sont apprises au coeur même des villages, le paysage est autour de nous, l'accent est énergétique, la culture est présente, et surtout, la fierté de pouvoir transmettre un savoir pour les anciens et la même fierté d'être en possession d'un savoir presque unique pour les plus jeunes. Mais on apprend pas l'arpitan ou le comtois aux jeunes parce que c'est ringard, un vulgaire patois que les vieux apportent avec eux dans leurs tombes ! Mais on oublie trop souvent que porter un intérêt pour la culture que possèdait les générations d'avant, c'est aussi une solution sociale qui peut largement rompre l'isolement des personnes âgées, il y a là une solution en or ... combien d'entre vous y ont pensés ?
Si aujourd'hui, à partir de maintenant, une petite partie des comtois se mettent à réapprendre leurs langues, d'ici quatre ou cinq ans, nous aurons sauvés ces langues, elles sont une richesse qui va bien au delà de parler anglais courament dans sa vie ou je ne sais quelles autres langues que l'on trouve dans sa scolarité !
Les langues sont comme les animaux, il ne suffit pas de protèger les espèces emblématiques, il y a en dessous de leurs pieds des petites espèces, presque invisible aux yeux du monde, mais qui entraînent dans leurs disparitions, l'utilité de ce qu'elles apportaient à la terre et à l'être humain.
Net que menet, i su gros contât dè dèseva lo languo arpitanno odzedu, stet fié, s'es lo mino ! Dinse, lèt languot dè notrou mondou ni sant pâ pouèssit !
