Alésia...

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obelix
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Message par obelix »

hderogier a écrit :Avez vous lu l'ouvrage de M. Mulon "la question d'Alesia" 2015,57,p 91-101(G. Taverdet)?
Ça ne me dit rien ... C'est consultable en ligne ?
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Re: Alésia...

Message par hderogier »

obelix a écrit :
hderogier a écrit :Avez vous lu l'ouvrage de M. Mulon "la question d'Alesia" 2015,57,p 91-101(G. Taverdet)?
Ça ne me dit rien ... C'est consultable en ligne ?
Jawohl.Fait:"Marianne Mulon et la question d'Alesia-Persée".
Rien n'est moins sûr que l'incertain.
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Message par obelix »

municio a écrit :
obelix a écrit :Voilà ce que j'ai trouvé pour l'instant, à la page 506 de cet ouvrage :

Image
Comment interprètes tu ce texte ?
Clotarii (charta) et Lotharii (regis),une seule et même personne ?
A noter un "Hugonis Ducis" (duc) et un "Odo Comes" (comte) càd un duc Hugo ou Hugues et un comte Odon.
Donc, on y arrive après quelques égarements ... :;)

L'intérêt de ce texte, c'est qu'il produit un bon nombre de patronymes dont on devrait pouvoir en identifier quelques uns. Le problème principal, c'est que nous avons là un résumé d'une charte et non l'original. A priori, si l'on confronte l'année de règne donnée dans ce résumé à l'année d'indiction de Lothaire II ça ne correspond pas, on devrait donc éliminer ce dernier. Si l'auteur a des doutes entre Clotaire et Lothaire, c'est certainement dû à une orthographe Hlotar qui mal écrite peut se lire Clotar ou l'inverse. Il convient donc de dresser la liste des années de l'indiction qui correspondent à celle de cette charte et de trouver au sacrement de qui elle correspond.
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Message par obelix »

On rencontre une petite difficulté à utiliser l'indiction; On observe régulièrement des décalages dus à la méthode de calcul. Par exemple, la charte de Lothaire II est datée de 869 et la même année est donnée pour son décès par la plupart des auteurs, mais l'indiction donnée par certains auteurs ou sites modernes correspond à l'année 870. Une difficulté s'ajoute à cette dernière, c'est que les années de l'indiction commencent à différents moments de l'année suivant les époques. Prenons un exemple:

Le sacre de Charlemagne est daté du 25 décembre, indiction IX (800). En consultant Clendar Utility, on trouve indiction IX pour les indictions grecques, romaine A, et de Bede, mais indiction VIII pour l'indiction romaine B. Le site indiqué semble donc donner la bonne année d'indiction pour ce sacrement. Je suggère donc d'utiliser ce site pour trouver les années d'indiction tout en gardant à l'esprit qu'il peut y avoir un décalage d'1 an (voire 2) entre les résultats et les années données dans les divers textes.

Clotaire et Lothaire sont en fait le même prénom sous deux formes différentes souvent écrites Hlotar en latin. Clotaire serait la forme désuète de Lothaire. C'est à mon avis la raison de l'hésitation entre les deux dans la charte où figurent les deux comtes Odo (Otton), père et fils.

Voici donc les souverains que j'ai pu trouver qui portaient le prénom de Lothaire ou Clotaire:

Clotaire Ier (497–561). roi de Soissons en 511, roi d'Orléans en 524, roi des Burgondes en 534, roi de Metz en 555, roi de Paris en 558 ; entre 558 et 561, il est seul à la tête du royaume des Francs réunifié comme sous le règne de Clovis.

Clotaire II (584-629), roi de Neustrie (584-613), roi des Francs (613-629) après la conquête du royaume d'Austrasie et du royaume de Bourgogne.

Clotaire III (652 – 673), roi de Neustrie et de Bourgogne (657-673). roi de Neustrie et de Burgondie de 663 à 673.
Né vers 652, il est le fils ainé du roi Clovis II et de la reine Bathilde. Il accède au trône à l'âge de 5 ans, et sa mère exerce alors la régence. En 664, Bathilde se retire dans un monastère et laisse le pouvoir au maire du palais Ébroïn. Clotaire meurt en 673, à l'âge de 20 ans. Son frère Thierry lui succède1.

Clotaire IV (685-719), roi des francs d'Austrasie (717-719).

Lothaire Ier (795-855), roi d'Italie, de Lotharingie et empereur d'Occident (840-855).

Lothaire II (835-869), roi des Francs Lotharingie (855 ou 856-869)

Lothaire II d'Italie, parfois aussi appelé Lothaire d'Arles (926-950), roi d'Italie (947-950)

Lothaire (941-986), roi des Francs (954-986).


Lothaire II ou III du Saint Empire ou de Supplinbourg (1075-1137), duc de Saxe (1106-1137), roi des Romains le 24 mai (1125-1137) empereur du Saint-Empire romain germanique (1133–1137).

Nous avons donc une période qui s'étale de 497 à 1138 à étudier, ça fait pas mal ... :invis:

Voici donc les années qui correspondent à la date de cette charte (9 juillet, indiction X), d'après "Calendar Utility":

487,
502, 517, 532, 547, 562, 577, 592,
607, 622, 637, 652, 667, 682, 697,
712, 727, 742, 757, 772, 787,
802, 817, 832, 847, 862, 877, 892,
907, 922, 937, 952, 967, 982, 997,
1012, 1027, 1042, 1057, 1072,1087,
1102, 1117, 1132, 1147,
Modifié en dernier par obelix le dim. 15 déc. 2019, 22:09, modifié 1 fois.
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Message par municio »

Je me demande pourquoi tu as publié ce texte si au lieu d'éclairer le sujet il le complique au centuple...
C'était sensé au départ être un résumé de la charte de Lothaire II de 869 et ce ne semble maintenant plus être le cas,super!
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Message par obelix »

municio a écrit :Je me demande pourquoi tu as publié ce texte si au lieu d'éclairer le sujet il le complique au centuple...
C'était sensé au départ être un résumé de la charte de Lothaire II de 869 et ce ne semble maintenant plus être le cas,super!
Non, ce n'est pas du tout la même charte! :non:

Je suis arrivé à cette charte grâce à des renseignements sur un comte Odo (Otton). Et effectivement la présence des noms Lothaire et Odo peuvent faire penser qu'on est en présence de Lothaire II et du comte Otton de la charte, mais rien n'est sûr! C'est pourquoi je propose de vérifier si l'on a bien affaire au bon Lothaire et au bon Odo/Otton.
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Message par obelix »

Voilà comment je suis arrivé à ce résumé de charte. Chevalier et Gaspard affirment qu'Alisiacum est Alièze et donnent comme source une charte qu'ils situent aux pages 86 et 87 du tome II des annales de Saint Benoit de Mabillon. C'est en recherchant cette charte, que je suis tombé sur le résumé en question. Je ne suis même pas sûr qu'il s'agisse de la charte indiquée par ces deux historiens parce que l'ouvrage que j'ai consulté est une réédition et qu'apparemment, les pages ne correspondent pas.Ce résumé se situe en marge du texte.
obelix a écrit : Chevalier et Gaspard semblent se référer à la même source: "Annales ordinis Sancti Benedicti occidentalium monachorum patriarchae" de Jean Mabillon (1632-1707). Ce qui nous intéresse se situe aux pages 86 et 87 du tome II.
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Message par obelix »

Les explications concernant le résumé de cette charte et la relation avec la fondation de l'abbaye de Saint Maur près d'Alieze sont certainement à la page 506 de cet ouvrage dont le résumé est un renvoi (a).
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Message par obelix »

hderogier a écrit :Avez vous lu l'ouvrage de M. Mulon "la question d'Alesia" 2015,57,p 91-101(G. Taverdet)?
Je viens de lire cet article intéressant. Il y a un passage curieux qui montre que la psychologie joue un rôle important dans les attributions des étymologies à certains toponymes; Il s'agit du paragraphe consacré à Ardon commune proche de Champagnole (39). Gérard Taverdet, l'auteur dit que Dauzat (auteur du Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France) explique l'étymologie d'Ardon par le gaulois "are-dunum" (devant la citadelle). Dans la phrase suivante, le dijonnais Taverdet accuse Dauzat d'avoir fait le rapprochement avec Alésia, que d'autres lieux Ardon existent , ce qui devrait éliminer le suffixe "dunum" tout en précisant que cette étymologie ferait bien l'affaire des partisans d'Alésia dans le Jura, en l'occurrence ceux de la Chaux des Crotenay.

On voit tout de suite que Taverdet est plus enclin à démonter les hypothèses jurassiennes qu'à étudier avec un minimum de rigueur la toponymie des lieux dont il parle ... Pour commencer, Gérard Taverdet est né à Dijon dans laquelle faculté il sera professeur de linguistique spécialisé en onomastique, dont fait partie la toponymie. Le fait qu'il soit spécialiste de la toponymie devrait lui ôter toute excuse de partialité dans ce domaine, même si côté coeur, il est naturel qu'il penche du côté d'Alise Sainte Reine ... Ce qui ne l'empêche pas de réfuter l'hypothèse de Dauzat "are-dunum" = "devant la citadelle" en prétextant qu'il existe d'autres "Ardon" qui situées en dehors de l'emprise géographique du Franco-provençal ne devrait pas provenir d'un suffixe "dunum". Or, un rapide coup d'oeil aux lieux en question semble indiquer que Dauzat possédait certainement des arguments topographiques pour appuyer son hypothèse; Il existe plusieurs lieux appelés Ardon qui se trouvent à proximité de hauteurs fortement susceptibles d'avoir accueilli un oppidum ou une citadelle gauloise, comme par exemple Ardon-Sous-Laon qui se situe sous la colline de Laon (Aisne 02). Pour l'Ardon en question, celui que Taverdet dit être en relation avec l'Alésia jurassienne de Chaux des Crotenay, il est évident que Dauzat qui est décédé en 1955, a difficilement pu être influencé par la thèse d'André Berthier qui a vu le jour en 1963 et il est tout aussi évident que c'est la localisation du village d'Ardon qui se situe au pied du Mont Rivel qui domine Champagnole (39) qui aurait pu influencer Dauzat et non le site de Chaux Des Crotenay qui est resté inconnu jusqu'à sa mort. Pour en revenir au Mont Rivel, il est attesté qu'il avait une grande importance à l'époque gauloise où il était un grand centre cultuel qui à perduré à la période gallo-romaine et au pied duquel s'est développée une agglomération gallo-romaine de première importance (Equevillon et Saint Germain en Montagne).

En résumé, le dijonnais Taverdet, professeur émérite de l'université de Dijon, pense participer au démontage de l'hypothèse de Chaux des Crotenay grâce à un procédé dans lequel il montre sa grande ignorance des faits. Il ignore que Dauzat est décédé bien avant l'apparition de la thèse d'André Berthier qui localise Alésia à Chaux des Crotenay, il ignore que des localités appelées Ardon sont situées devant de probables citadelles gauloises ailleurs que dans la zone franco-provençale, il ignore que notre Ardon du Jura se situe au pied du Mont Rivel ayant été occupé par les gaulois. En fait, il fait partie des très nombreux auteurs bourguignons qui usent de leur autorité universitaire pour défendre Alise sainte Reine, qui entre nous ne devrait pas avoir à se défendre, contre des hypothèses franc-comtoises qu'ils considèrent comme des foutaises. C'est honteux, pour des gens d'une si haute stature scientifique, de montrer qu'ils sont capables de publier le résultat de leur si grande ignorance, sinon d'une si grande méconnaissance de leur propre discipline ...

En conclusion, je ne sais pas si Dauzat a tort ou raison, mais ... :;)
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Re: Alésia...

Message par obelix »

Juste une petite précision en rapport avec le message ci-dessus où Taverdet précise que Dauzat ne donne pas d'informations sur l'antériorité du nom Ardon et met en doute le suffixe dunum dans une forme antérieure. Alphonse Rousset donne la précision que Dauzat omet; Ardon était nommé Arduns en latin. Taverdet n'a même pas consulté Rousset, auteur du dictionnaire géographique du Jura, avant de dire des âneries ... :;)
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Re: Alésia...

Message par Rémus Faber »

obelix a écrit :
hderogier a écrit :Avez vous lu l'ouvrage de M. Mulon "la question d'Alesia" 2015,57,p 91-101(G. Taverdet)?
Je viens de lire cet article intéressant. Il y a un passage curieux qui montre que la psychologie joue un rôle important dans les attributions des étymologies à certains toponymes; Il s'agit du paragraphe consacré à Ardon commune proche de Champagnole (39). Gérard Taverdet, l'auteur dit que Dauzat (auteur du Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France) explique l'étymologie d'Ardon par le gaulois "are-dunum" (devant la citadelle). Dans la phrase suivante, le dijonnais Taverdet accuse Dauzat d'avoir fait le rapprochement avec Alésia, que d'autres lieux Ardon existent , ce qui devrait éliminer le suffixe "dunum" tout en précisant que cette étymologie ferait bien l'affaire des partisans d'Alésia dans le Jura, en l'occurrence ceux de la Chaux des Crotenay.

On voit tout de suite que Taverdet est plus enclin à démonter les hypothèses jurassiennes qu'à étudier avec un minimum de rigueur la toponymie des lieux dont il parle ... Pour commencer, Gérard Taverdet est né à Dijon dans laquelle faculté il sera professeur de linguistique spécialisé en onomastique, dont fait partie la toponymie. Le fait qu'il soit spécialiste de la toponymie devrait lui ôter toute excuse de partialité dans ce domaine, même si côté coeur, il est naturel qu'il penche du côté d'Alise Sainte Reine ... Ce qui ne l'empêche pas de réfuter l'hypothèse de Dauzat "are-dunum" = "devant la citadelle" en prétextant qu'il existe d'autres "Ardon" qui situées en dehors de l'emprise géographique du Franco-provençal ne devrait pas provenir d'un suffixe "dunum". Or, un rapide coup d'oeil aux lieux en question semble indiquer que Dauzat possédait certainement des arguments topographiques pour appuyer son hypothèse; Il existe plusieurs lieux appelés Ardon qui se trouvent à proximité de hauteurs fortement susceptibles d'avoir accueilli un oppidum ou une citadelle gauloise, comme par exemple Ardon-Sous-Laon qui se situe sous la colline de Laon (Aisne 02). Pour l'Ardon en question, celui que Taverdet dit être en relation avec l'Alésia jurassienne de Chaux des Crotenay, il est évident que Dauzat qui est décédé en 1955, a difficilement pu être influencé par la thèse d'André Berthier qui a vu le jour en 1963 et il est tout aussi évident que c'est la localisation du village d'Ardon qui se situe au pied du Mont Rivel qui domine Champagnole (39) qui aurait pu influencer Dauzat et non le site de Chaux Des Crotenay qui est resté inconnu jusqu'à sa mort. Pour en revenir au Mont Rivel, il est attesté qu'il avait une grande importance à l'époque gauloise où il était un grand centre cultuel qui à perduré à la période gallo-romaine et au pied duquel s'est développée une agglomération gallo-romaine de première importance (Equevillon et Saint Germain en Montagne).

En résumé, le dijonnais Taverdet, professeur émérite de l'université de Dijon, pense participer au démontage de l'hypothèse de Chaux des Crotenay grâce à un procédé dans lequel il montre sa grande ignorance des faits. Il ignore que Dauzat est décédé bien avant l'apparition de la thèse d'André Berthier qui localise Alésia à Chaux des Crotenay, il ignore que des localités appelées Ardon sont situées devant de probables citadelles gauloises ailleurs que dans la zone franco-provençale, il ignore que notre Ardon du Jura se situe au pied du Mont Rivel ayant été occupé par les gaulois. En fait, il fait partie des très nombreux auteurs bourguignons qui usent de leur autorité universitaire pour défendre Alise sainte Reine, qui entre nous ne devrait pas avoir à se défendre, contre des hypothèses franc-comtoises qu'ils considèrent comme des foutaises. C'est honteux, pour des gens d'une si haute stature scientifique, de montrer qu'ils sont capables de publier le résultat de leur si grande ignorance, sinon d'une si grande méconnaissance de leur propre discipline ...

En conclusion, je ne sais pas si Dauzat a tort ou raison, mais ... :;)
Le sujet Alesia rend agressif et intellectuellement malhonnête, et pas seulement les universitaires. :mdr:
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Message par hderogier »

:plussoie: Monsieur Remus Faber.
Et aussi ne pas oublier que la toponymie n'est pas une science exacte!!
Rien n'est moins sûr que l'incertain.
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Re: Alésia...

Message par Rémus Faber »

hderogier a écrit ::plussoie: Monsieur Remus Faber.
Et aussi ne pas oublier que la toponymie n'est pas une science exacte!!
Oui, seuls les indices observés sur le terrain comptent vraiment.
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Re: Alésia...

Message par obelix »

Rémus Faber a écrit :
hderogier a écrit ::plussoie: Monsieur Remus Faber.
Et aussi ne pas oublier que la toponymie n'est pas une science exacte!!
Oui, seuls les indices observés sur le terrain comptent vraiment.
Ben non ! Parce que là encore l'observateur verra ce qu'il voudra voir ! :oui:
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Re: Alésia...

Message par obelix »

municio a écrit :
municio a écrit :
obelix a écrit :Il serait peut-être temps de revenir au point de départ de cette recherche et de vérifier l'hypothèse d'Alièze émise par François-Félix Chevalier (1705-1801) historien de Poligny (39), suivi par M. Gaspard historien de Gigny (39). Les deux points forts de cette hypothèses sont la quasi-homonymie entre Alièze et Alisiacum et la présence d'un comte Audon. En effet, ce comte Audon pourrait être ce comte Atton dont parle la charte de Lothaire II, sachant que ces deux prénoms font partie d'une même famille, celle du prénom Eudes. Dans les chartes, on trouve fréquemment pour une même personne les graphies Eudes, Otto, Otton, Othon, Odon, Audon, etc ...

Chevalier et Gaspard semblent se référer à la même source: "Annales ordinis Sancti Benedicti occidentalium monachorum patriarchae" de Jean Mabillon (1632-1707). Ce qui nous intéresse se situe aux pages 86 et 87 du tome II. Pour l'instant, je n'ai retrouvé que le tome I et c'est ici !
Oui,d'autant plus que Jean Mabillon était un moine bénédictin de la congrégation de Saint Maur et qu'il y avait une commune nommée Saint Maur tout près d'Alièze (contigue même) au sud de la région lédonienne constituant la petite montagne et que dans cette région aux très nombreuses collines aurait très bien pu se tapir Alesia.
A étudier et surveiller de près donc!
Pas ininteressant d'apprendre que ce village de Saint Maur fut créé au IXe siècle par des moines dont le saint patron était Saint Maur fuyant la persécution normande et qui,après un parcourt de l'ouest à l'est de la France pour essayer de trouver un abri sûr,se retrouvèrent en haute Bourgogne et se virent offrir par le comte de Scodingue,un certain Odon,des terres dans un lieu désert qui se révélera être le territoire de Saint Maur.
Les moines s'y installèrent en créant un monastère puis une église et le village du même nom se développera plus tard.
Sources historiques fournies par Alphonse Rousset.
Voilà enfin une piste sérieuse à propos du comte Odon ou Otton qui aurait été comte de Scodingue un des pagi de Franche-Comté qui recouvre grosso modo le département du Jura, moins le pagus d'Amaou (basse vallée de la Loue, basse vallée du Doubs, jusqu'à l'Ognon). les autres pagi sont le Portois (grosso modo la haute Saône), le Varais grosso modo le Doubs moins l'Alsgau) et l'Alsgau (Territoire de Belfort et région de Montbéliard).

On peut suivre cette piste dans cet ouvrage;Le clergé de France, ou tableau historique et chronologique des archevêques, évêques, etc ... (tome 4, 1775). On y trouve le nom du comte Odon de Scodingue et de son fils Bernon, à l'occasion du don fait par Bernon de biens de Gigny (à 17 km d'Alièze) en faveur de l'Abbaye de Cluny. On y trouve aussi un extrait de la chronique d'Albéric à l'an 895:

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Re: Alésia...

Message par obelix »

obelix a écrit : dim. 22 déc. 2019, 13:15 Image
Bien que l'identification de l'Alisiacum de la charte de Lothaire avec Alièze semble avérée selon plusieurs auteurs, j'aurais souhaité en savoir plus sur le comte Othon. Aussi j'ai cherché dans la chronique d'Albéric, si il existait d'autres renseignements à son sujet. A vrai dire, Othon comte de Scodingue n'est pas cité dans ce que j'ai pu déchiffrer, mais j'ai pu retrouver le passage cité sur la copie ci-dessus, ainsi qu'un passage sur la fondation de Cluny qui me paraît intéressant bien que sans rapport avec le sujet "Alésia". :;)

La chronique d'Alberic (ou d'Aubry) est une suite chronologique d'événements historiques survenus entre la création du monde et et le XIII° siècle. L'auteur en est Alberic (ou Aubry) des Trois Fontaines, abbé de l'Abbaye des trois fontaines dans la Marne. Cette chronique est le seul ouvrage connu de lui. En voici le lien!

Voici le premier passage qui concerne Bernon (fils du comte Odon) qui était comte, puis abbé de Gigny et qui deviendra le premier abbé de Cluny par la suite :

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Et voici le passage qui relate la fondation de l'abbaye de Cluny par Guillaume duc d'Aquitaine et comte de Mâcon:

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Re: Alésia...

Message par obelix »

Dans la chronique d'Alberic, on trouve aussi deux passages relatifs au voyage que faisait Lothaire vers l'Italie où il a rencontré le pape Adrien II, avant de mourir la même année. C'est lors de ce voyage que Lothaire écrira la charte où figure Alisiacum. Or, c'est à l'année 870 que se trouvent ces deux passages, et non à l'année 869 comme l'indiquent la plupart des auteurs. L'année 870 est confirmée par l'année d'indiction (indictionne III) indiquée sur la charte en question. En voici le calcul:

313 (première année d'indiction) + 555 (multiple de 15) = 868 pour l'année 1 de l'indiction, 869 pour l'année 2 de l'indiction, 870 pour l'année 3 de l'indiction. Cette erreur est assez fréquente chez les auteurs récents parce que l'indiction a été rendue obligatoire en 312 à partir du premier septembre et la première année a donc durée jusqu'au 31 Août 313. Par la suite on a décidé que l'année d'indiction commencerait le premier Janvier. Par conséquent, il faut baser son calcul sur l'année 313 au lieu de 312.

En conclusion, je pense qu'il faut rectifier l'année de la charte, qui est aussi l'année de son voyage vers le pape Adrien II et de la mort de Lothaire II en 870 donc!

Je sais, je chipote ... :;)

Anno 70 ... Lotharius Romam veniens ab Adriano pontifice qui Nicholao iam successerat ... (Lothaire II venu voir le pape Adrien II qui succédait au pape Nicolas I°...)

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Message par obelix »

Pour revenir à la charte de Lothaire II où sont nommés Cavennacum, Campaniae, et Alisiacum, j'ai trouvé un lieu-dit "en Chevenay" sur le cadastre de Champagnat (71). Il se situe le long de la route qui mène à Montagna le reconduit.

Mais, il y a encore plus intéressant, on sait que Gigny appartenait à Bernon qui n'était autre que le fils du comte odon de la charte de Lothaire II, puisque l'abbaye de Gigny fut fondée par lui sur ses terres familiales. Or il existe une commune qui touche à Gigny qui s'appelle Loisia. Ce nom de Loisia me paraît pouvoir provenir d'un Alisia par voisement (à vérifier). Loisia s'est écrit Loisiacum dans les chartes (Rousset). Sur la commune de Loisia, on trouve un hameau nommé Champagne à 1 km seulement. A 1 km au sud de Loisia se situe Charnay (commune de Graye et Charnay) qui pourrait provenir d'un Carennacum (au lieu de Cavennacum). Cette hypothèse qui pose la question de la correspondance entre Loisiacum et Alisiacum, ainsi que de celle de Charnay/Carenniacum avec Cavenniacum se trouve confortée par la présence de trois lieux proches les uns des autres dont le territoire touche à celui de Gigny qu'on sait appartenir à la famille du comte Adon/Atton de la charte de Lothaire.

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Re: Alésia...

Message par obelix »

A propos de la généalogie du comte Adon de la charte de Lothaire ...

La filiation Adon/Bernon me paraissant obscure autant que la consanguinité Lothaire II/Adon, j'ai voulu approfondir le sujet. Voilà ce que j'ai pu trouver jusqu'à présent:

Partant des indications trouvées dans Les Mémoires historiques de la république Séquanoise, etc ... de Louis Gollut, j'ai trouvé une branche de la famille des carolingiens dont Lothaire II est le descendant (Il est le fils du roi Lothaire I°, avant-dernier roi carolingien, par conséquent descendant de Charles Martel et Charlemagne). Cette branche est dite d'Arduin. On en voit une partie sur ce site consacré à la généalogie des carolingiens . Nous aurions donc:

Arduin mort entre 854 et 857 qui fait une donation pour son âme à l'Abbaye de Saint-Maur des Fossés. Il aura deux enfants:

- Eudes (Odo, Odon, Otto, othon, etc ...) comte de Mâcon (mort après Mars 862) qui fondera l'Abbaye de Saint Maur (Jura)

- Ansgardis mariée à Louis II le Bègue (roi de Francie occidentale.

- Eudes (Odo, Odon, Otto, othon, etc ...) aura au moins un enfant:

Bernon comte fondateur de l'abbaye de Gigny (Jura) située sur ses terres familiales puis Abbé de cette même abbaye.

On peut donc estimer que les terres appartenant à cette famille s'étendent donc au minimum de Saint Maur à Gigny entre lesquelles se situent Alièze et Loisia, ainsi que Champagne située sur la commune de Loisia.

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Re: Alésia...

Message par obelix »

Sur ce site, on trouve un arbre généalogique où on trouve Arduin 1° et son fils Eudes 1° (odon/othon), mais aucune trace de Bernon ...
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