Le Négus était un clochard étonnant qui fut dans les années 1960, un personnage légendaire de Besançon. Il est décrit dans le conte de Noël « Le Molière » publié dans la rubrique racontotes. Ayant lu ce conte, beaucoup de bisontins s’en sont souvenu et m’ont fait part d’anecdotes à son sujet. Pourquoi l’appelait-on ainsi ? On le disait très riche ou fils naturel et héritier d'un milliardaire. On racontait plein d'autres choses à son sujet : il aurait été légionnaire, sous officier à Djibouti, officier supérieur en rupture de bans avec l’Armée, certains ont même imaginé qu’il était un noble éthiopien exilé ! Personnage haut en couleurs, il était tout à la fois le Père Fouettard qui faisait peur aux enfants et le Fou du Roi provocateur et ironique de la société bisontine. Propre à stimuler l’imaginaire, il sera le personnage central d’un roman policier (voir ci-dessous), mais la vérité est plus prosaïque :
Jean-Louis Bridelance, dit Le Négus, est né à Douai en 1901. Il serait arrivé à Besançon dans les années 30. Il bénéficiait d'une pension d'ancien combattant et d'invalide de guerre. Son mode de vie était la cloche, été comme hiver, et refusait obstinément d’être logé en centre d’accueil ou à l’hospice. Battant était son quartier de prédilection. Il participait à la vie publique à sa façon : il n'était pas rare de le voir interpeler les notables dans les cérémonies officielles et chanter à tue-tête dans les manifestations. Après son séjour bousbot, il s'expatria du côté de Rougemont, chez une bienfaitrice. Il décède en 1990, suite à une fracture du fémur à Quingey où l'avait conduit son extrême vieillesse. Il avait auparavant réglé toutes les formalités de ses obsèques.
Les Clochards d'Asmodée - Collection Libretto - 152 pages - 6,90 €
Ce roman policier réédité a pour cadre le Besançon des années 60 que l'auteur, Roland Pidoux, commissaire de police décédé en 2005, connaissait sur le bout des doigts. Son premier livre, "On y va patron ?" avait obtenu le prix du Quai des Orfèvres en 1963.
"Les clochards d'Asmodée" évoque un clochard, le Négus, qui a réellement existé. Dans le roman, il est retrouvé noyé dans le Doubs. Pas de psychopathe, ni de sévices. Une histoire qui tourne mal ? Un problème d'argent ? D'amour, peut-être ? De silence nécessaire pour sauver un honneur ? L'enquête suit son cours. Une ville se révèle, faite d'impasses et de grilles rouillées, une ville que la masse sombre de la citadelle de Vauban surplombe comme un gardien des mauvaises consciences...
La vérité sur le Négus
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Re: La vérité sur le Négus
Merci et pour cet éclairage,qui correspond en tout points,à ce que j'ai pu entendre ou observer,sur ce personnage hors du commun.
J'te veux faire voir,si l'coucou c'est une mère
Re: La vérité sur le Négus
C'est bien intéressant tout ça. Un personnage pour sûr ce Négus. Merci de nous l'avoir décrit.Jean-Louis JOLIOT a écrit :Le Négus était un clochard étonnant qui fut dans les années 1960, un personnage légendaire de Besançon. Il est décrit dans le conte de Noël « Le Molière » publié dans la rubrique racontotes.
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Re: La vérité sur le Négus
Je l'ai cherché pendant un bon moment,et je l'ai enfin retrouvé cet article de presse locale,Est Républicain du 6 avril 1990,concernant ce fascinant personnage.
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Re: La vérité sur le Négus
Merci Pieradam de nous avoir communiqué cet article et cette photo où l'on reconnait son oeil malicieux et son sourire gouailleur
Re: La vérité sur le Négus
Découvrez sur notre site le dernier texte de Jean-Louis : la légende du Négus.
Je suis certain que vous allez, comme moi, adorer cette histoire.
Merci Jean-Louis (et bonnes vacances ).
Je suis certain que vous allez, comme moi, adorer cette histoire.
Merci Jean-Louis (et bonnes vacances ).
Re: La vérité sur le Négus
Je suis partagé... Ai-je gagné quelque chose a avoir perdu un roi d'Ethiopie? Pas sûr. Il est des légendes qui priment l'histoire, non?
Ce qui est fascinant avec ce genre de personnage (en général) est qu'ils sont de grands menteurs, donc de bons conteurs. Voir la vérité surgir d'un coup, dans un domaine où elle n'a rien à faire, est presque impudique.
Le Négus a bien mérité la couronne d'Ethiopie, qu'il la garde donc.
Ce qui est fascinant avec ce genre de personnage (en général) est qu'ils sont de grands menteurs, donc de bons conteurs. Voir la vérité surgir d'un coup, dans un domaine où elle n'a rien à faire, est presque impudique.
Le Négus a bien mérité la couronne d'Ethiopie, qu'il la garde donc.
"Il est droit comme un bras quand on s'mouche, c't'âââbruti-là!"