Mourey a écrit :
colles les versants
OUI.
Un nom nominatif pluriel c’est le sujet de la phrase, chose qui fait l’action.
Mourey a écrit :
cingebant, ceinturaient
OUI.
Le verbe, au pluriel, il donne l’esprit à la phrase, l’action est déterminée.
Mourey a écrit :
oppidum l'oppidum
OUI.
Nom Accusatif le COD ici celui qui subit l’action
Le groupe Sujet/verbe/COD
Est clairement établi.
Je prends votre compréhension de « colles »
Les versants entouraient l’oppidum.
Puis viennent les compléments.
Vous avez clairement défini les syntagmes :
Mourey a écrit :
mediocri interiecto spatio
Mourey a écrit :
pari altitudinis fastigio
Que vous traduisez :
Mourey a écrit :
mediocri interiecto spatio à l'espace intervalle médiocre (les trois mots sont à l'ablatif)
OUI 3 mots à l’ablatif, le datif aurait été possible aux vues des finales, mais comme les collines ne font pas action pour une finalité, nous pouvons l’éliminer.
Un adjectif « mediocri »
Un nom « spatio »
Un participe « interjecto »
J’observe que vous passez le participe en nom. Pourquoi pas.
Analyse des mots composants le syntagme « mediocri interiecto spatio »
« interiecto »
Participe du verbe transitif « interjectio, ere » interposer, placer entre.
Vous traduisez « intervalle »
Je note qu’en latin « intervalle » se traduit par « intervallum ».
César ne l’a pas utilisé. Un intervalle est un espace, une distance ou un temps séparant deux objets, deux faits, deux sons.
Nous serions donc en présence d’une entité séparée par deux autres éléments ou deux autres tout,
« interjectio » est un participe « placé entre » dans la forme active, D’où une question : qui ou quoi est « placé entre » ?
Réponse :
« spatio »
ablatif de spatium que vous traduisez par « espace ».
Définition française :
- blanc séparant deux mots
- étendue indéfinie comprenant tous le objets
- étendue où se trouvent les astres
- durée séparant deux moments
- lieu, volume occupé
Nous pouvons retenir :
- étendue indéfinie comprenant tous le objets
- lieu, volume occupé
Dans le cas de notre phrase, l’espace ne comprend rien du tout, du moins, ce n’est pas de cela dont on parle, alors peu importe, les arbres, les habitations, ou toute autre chose qui s’y trouverait.
César ne semble évoquer que le lieu ou le volume occupé.
C’est cette définition là que l’on peut retenir : le lieu ou le volume occupé (spatio)
Ajouté de « interjectio »
Votre traduction : « un espace intervalle », ce qui par définition donne un lieu ou un volume intervalle.
Comme vous transformez un participe en nom commun, qui n’existe pas dans texte, « intervalle/interjectio » je ne peux avancer un genre et, cela devient délicat.
D’où question : lieu ou, volume médiocre ou intervalle médiocre ?
Car la finale « i » : de l’adjectif « médiocris » : moyen, faible, médiocre, petit,… Peut se décliner en :
datif masculin singulier
datif féminin singulier
datif neutre singulier
ablatif masculin singulier
ablatif neutre singulier
ablatif féminin singulier
Alors, mieux vaut maintenir « interjectio » en participe.
« Spatium » étant neutre, cela donne :
« spatio mediocri » ablatif neuter + « interjecto » ablatif neutre.
Un espace (lieu, volume) médiocre interposé
Vous traduisez
Mourey a écrit :
mediocri interiecto spatio à l'espace intervalle médiocre
« A » dans le sens de versants, dotés, d’un espace intervalle médiocre.
Parmi tous les ablatifs possibles, il s’agit pour moi de trouver celui que vous imposez.
J’ai le choix :
Tous les compléments des verbes passifs
complément d’origine,
complément de provenance,
complément de séparation et d’éloignement
complément de matière
Les ablatifs de moyen et d’accompagnement
Complément de prix.
Complément de châtiment
Complément de cause.
Complément de point de vue
Complément de différence.
Complément d’accompagnement
Complément de moyen, d’instrument
Complément circonstanciel de lieu.
Complément de manière
Ablatif avec le verbe utor.
Ablatif d’abondance et de privation
Les autres emplois de l’ablatif
Avec les compléments des comparatifs et des superlatifs
Apres les adjectifs exprimant l’abondance, la privation
Complément circonstanciel de temps.
Complément circonstanciel de lieu.
L’ablatif absolu.
Personnellement je ne vois que le complément de qualité
Complément de qualité
Il pourrait s’exprimer par le génitif.
Mais il est à l’ablatif lorsqu’il s’agit d’une qualité extérieure ou d’un état passager.
Il me semble donc, que vous attribuez aux versants (colles) la qualité, la spécificité, de posséder : un espace intervalle médiocre.
Ces dotations-là ne sont pas passagères, ni même extérieures, le GENITIF s’imposerait plutôt.
Personnellement j’opterais pour complément de moyen.
L’ablatif indique ici au moyen de quoi le sujet fait l’action.
L’ablatif, dans ce cas, est bien employé sans préposition dans le texte.
« Les collines ceinturaient l’oppidum d’un espace médiocre interposé »
A noter que cet espace est un volume, et comme il est interposé entre les collines et l’oppidum, il est contenu.
César est devient plus précis par le second syntagme :
Mourey a écrit :
pari altitudinis fastigio au sommet égal d'altitude (pari commande le génitif altitudinis; pari fastigio est à l'ablatif)
J’ai les mêmes conclusions pour les déclinaisons.
A propos de « fastigium »
Selon le Gaffiot 5 sens à ce mot
1- Toit à deux pentes
2- Pente
3- Le sommet en surface (avec pour exemple, en autres, « jugum aquae »
4- Signe d’accentuation
5- Sommet, point culminant
Vous optez pour le sens 3 ou le sens 5
- Le sommet en surface
- Sommet, point culminant
Vous constatez l’ablatif, et vous traduisez « AU sommet égal d'altitude »
Je ne peux qu’apporter les mêmes conclusions grammaticales que celles données plus haut pour « mediocri interiecto spatio »
Un GENITIF serait plus approprié pour les vocables « par » et à « fastigium ». Or César se sert de l’ablatif.
J’écrivais que l’espace, tel un véritable volume était contenu entre les collines et l’oppidum.
Je pense que César souhaite mieux définir l’espace médiocre interposé. Voilà pourquoi je retiens le sens 1 du Gaffiot : « un toit à deux pentes à pareille profondeur. », tout comme les « scrobes » « les puits » ou les trous profonds du 73.5 qui allaient en se rétrécissant peu à peu vers le bas. « … scrobes tres in altitudinem pedes fodiebantur paulatim angustiore ad infimum fastigio…” ,
Un toit inversé qui ferait le contenant de l’espace contenu.
En profil, l’image, serait celle d’une vallée en V.
Mais pas tout a fait…
Car l’espace profilé d’un angle se mesure en degrés. Depuis le sol, à horizontal, l’angle absolu est de 180° (angle plat), l’espace étant « médiocre » ou encore, moyen, les vallées auraient un écartement de 90 °.
Une conception du site qui rend l’oppidum ipsum imprenable et qui justifie en partie le siège.
Voilà mes conclusions, n’étant pas latiniste, elles peuvent être fausses, totalement ou partiellement. L’esprit du forum n’est-il pas d’échanger, de partager ?