L'automne en Haute-Saône

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pieradam
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L'automne en Haute-Saône

Message par pieradam »

Ce soir
La lune se drape dans un manteau de brume légère
Et disparaît,
de temps à autre,dans un halo de mystère
D’infini indéfinissable
Une poussière d’étoiles irradie la nuit grise
Et pleure sa lumière bleutée sur la terre endormie
On entend dans le silence ouaté crisser les insectes
Dans la forêt profonde veille le lapin peureux
Blotti dans la bruyère
Toujours prêt à s’enfuir devant son ombre dansante
Le renardeau s’aventure dans la lande déserte
Et s’évertue à vouloir chasser
Sans son père
Imprudent ;le poulailler que tu convoites
Est bien clos ce soir et Médor veille
Les glands c’est plus sûr, apaiseront ta fringale
Cette nuit
Et le soleil brillera demain. Dans l’ombre propice
Des coudriers, l’oisillon dort, au chaud
Blotti dans le doux nid que, pour lui,
Ses parents ont garni de douce mousse et de duvet
En prévision des frimas
Rentre bien sagement sous la grosse pierre
Hospitalière
Jeune goupil !attends ton heure, présomptueux !
La forêt est un havre de paix. On s’y tapit.
Tu es né rusé, mais de plus puissants que toi tremblent de peur
Le crapaud lance son solo de flûte, nostalgique,dans son antre
Une noisette se détache et tombe dans les feuilles mortes
Qui, déjà, tapissent l’humus humide
Le vif écureuil la trouvera demain
Et la stockera au creux du vieux chêne
Qui lui sert de garde-manger, l’hiver
La forêt dort, la forêt veille,la forêt guette
Le village semble dormir profondément
Mais ne vous y trompez pas.
Une adolescente rêve, dans son insomnie,à des enlacements futurs
Et l’aube, blême, point
Pour les insectes
Pour les oiseaux
Pour le sanglier solitaire
Qui s’ébroue et traverse les halliers, tel un bull-dozer
Pour atteindre le champ voisin où dorment sous la glaise
Les dernières pommes de terre
Un coq matinal chante, pour saluer l’astre naissant
Dans le matin froid
Tout s’éveille soudain dans la ferme
Il faut se lever et reprendre la tâche quotidienne
Les yeux encore bouffis de sommeil
La vie continue et l’hiver est proche
C’est l’automne roux, le temps des labours et des semailles
Et des longues veillées sous l’abat-jour
En grignotant des noix et en buvant le cidre doux qui pétille
*Oh ! que j’aime l’automne chez nous.

René HAAS
J'te veux faire voir,si l'coucou c'est une mère
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