A Champagnole........... rue des Planchettes et du pont de l

Panorama culturel en Franche-Comté
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Le riolu
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A Champagnole........... rue des Planchettes et du pont de l

Message par Le riolu »

Rue de la baronne Delort.

Cette pauvre vieille était peu apréciée des champagnolais et champagnolettes.
Oh ! Bien sur, elle n'était pas gaupée comme la fille du diable, mais on voyait bien qu'elle ne roulait pas sur l'or. D'ailleurs la charette, ou poussette qu'elle trimbalait partout comme un vrai trésor, n'était pas aussi belle que les sacs à main des belles du canton. La mode ne l'attirait pas. D'ailleurs elle était habillée à la mode de sa grand mère au moins.
Le regard méprisant de ses concitoyens lui faisaient baisser la tète et raser les murs. Le surnom de "baronne" lui tomba avec dérision sur le dos. Elle avait le regard qui plongeait dans les poubelles, dans les déchets que les habitants jetaient au bord des trottoirs. Les gens la méprisaient aussi puisqu'elle n'avait d'autre ressource que d'y ponger la main pour espérer en retirer quelque victuaile que ce pays d'abondance rejettait sans complexe. On la croyait distante et ahutaine parce qu'elle était silencieuse.
Un jour elle y trouva une poupée. Oh un peu sale, bien sur. Elle la ramena dans le caillon froid où elle s'était réfugiée.
Sous ces mains crevassées, la poupée retrouva un peu de jeunesse, une robe dont les pans étaient collés avec le restant d'un tube de colle d'écolier, une perruque faite de vrais cheveux gris. Une vieille paire de ciseaux affutée sur la pierre du seuil avait découpé la dentelle qui garnissait la ceinture les manches et les volants du bas de robe. la poupée trouva place à l'avant de la poussette.
Dans la rue de la fontenette, la baronne rencontra une petite fille qui revenait en pleurs de l'école. Une mauvaise note était la cause de ses larmes. La grignette leva ses jolis beuillots humides et voyant la poupée, arrondit sa petite bouche et un "OH" presque silencieux en sortit.
Lou veil voyant le chagrin et l'intéret soudain de la gaichotte lui tendit le jouet. Et lui dit : Je ne te la donne pas, je te l'échange. Que peux tu me donner à la place. Aussitot la petite se mit à courrir et rentra chez elle. Elle monta en courant dans sa chambre et là immobile se mit à penser : Qu'est ce que .... qu'est ce que ... Elle attrapa quelquechose, et dévala l'escalier, pour sortir à toute vitesse.
À gauche, à droite, plus personne. La petite courut jusqu'au bout de la rue et la vit courbée sur une poubelle.
Vite, vite, elle ratrappa lou veil en tirant par saccades sur sa houppelande lui demanda. Ça va, ça ? Madame.
Elle offrait un petit cheval à bascule. La baronne retourna l'objet sous toutes les coutures, s'amusant de l'impatience de la petite qui ne quittait pas des yeux le nouveau trésor qu'elle espérait, et qu'elle se promettait de chérir. Bon ça va ! Et l'échange se fit.
La vieille avait repéré que le marchand de couleurs avait rejetté des invendus. Elle trouva ces merveilles dans l'arrière cour au pied de la benne déjà trop chargée. Quelques pots de peinture dont un petit pot de peinture dorée. Mettant le tout dans sa carriole, elle revint à son caillon. Bientot le petit cheval trona devant la voiture. Un petit gaichon la remarqua et le mème manège recommença.
La rumeur se répandit vite à l'école, et la poussette se remplit aisément de jouets. La peinture dorée faisait merveille. Les poupées reçurent des couronnes, les voitures des pare-chocs dorés etc... Tous les enfants ne parlaient plus que de la meignante, la réparatrice de jouets. D'aucuns disaient que c'était une cousine de Tante Arie.
Lorsqu'un jour de grand froid on ne vit plus la baronne errer par travers les rues, les enfants se mirent à la chercher, puis le parents osérent entrer dans son caillon. Là, ils la virent attablée, un pinceau doré entre les doigts, morte de froid devant la crèche qu'elle reconfectionnait.
Les enfants attristés ont désormais appelé cette rue la rue de la baronne de l'or. C'est l'une des principales rue de Champagole : La rue de LA BARONNE DELORT.

eul' riolu.
Modifié en dernier par Le riolu le ven. 05 mars 2010, 8:22, modifié 7 fois.
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Re: A Champagnole........... rue de la baronne Delort

Message par g_painblanc »

C'est une histoire vraie ?

belle histoire
Mon prénom est Gilbert, Mon nouveau site : www.arcetsenans.com
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Le riolu
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Re: A Champagnole........... rue de la baronne Delort

Message par Le riolu »

g_painblanc a écrit :C'est une histoire vraie ?

belle histoire
Bien sur qu'elle est vraie. Il ferait beau voir qu'on mette ma parole en doute. :grr1: C'est un iouton qui me l'a racontée un jour de beuverie. Il avait abusé de cancoillotte. Ça l'a rendu complètement ::o Tant si qu'il m'a tout révélé des secrets que personne il ne les connaissait à Champagnole.
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Beuillot
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Re: A Champagnole........... rue de la baronne Delort

Message par Beuillot »

g_painblanc a écrit :C'est une histoire vraie ?
Ben oui, puisque tu l'as lue. :;)
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
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Le riolu
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Re: A Champagnole...........Place De Gaulle

Message par Le riolu »

En ce temps là, à Champagnole il y avait deux clubs de foot.

Bien entendu en frère ennemis la rivalité était grande. Les quolibets fusaient de partout lors des matchs.
Deux personnages étaient plus virulents que les autres. Les gardiens de buts. Déjà dans leurs propres clubs ils ne voulaient absolument pas laisser à quiconque laisser leurs cages. Mais ils étaient si mauvais que cela expliquait que les deux clubs se battaient tous les ans pour ètre à la dernière place du championnat.

Un jour, Un mot en entrainant un autre une rixe éclata. Pour départager le meilleur des deux goals, il fut décidé un affrontement dans leur spécialité : L'arrèt des penaltys.
Les deux gardiens se retrouvèrent sur une place. Dans la tenue chatoyante qui était la leur tous les dimanches.
Un des deux goals se mit en position au milieu des buts pour une série de cinqs tirs. Et l'autre se mit en place pour tirer le péno. Prèt ; feu ; dehors. Deuxième tir ; rebelotte. Tous les tirs finirent dans le champ dérrière. Résultat des frappes : Zéro. L'adversaire le remplaça, et le premier gardien prit son élan pour frapper le ballon. Encore raté. Tous les tirs finirent dehors ou n'atteignirent mème pas la ligne de fond.
En voyant le spectacle, les enfants avertirent toute la population qui accourut pour en rire comme des bossus.
Cette partie de rire resta dans la mémoire de tous.
Ces deux gardiens étaient aussi mauvais footbaleurs, qu'ils étaient mauvais goals. Tout le monde y allait de ses lazzis et de rire à chaque tentative. Au bout de deux heures d'essais infructueux la comédie cessa. Les combattants exténués n'en menaient pas large, sous les moqueries de toute la populace.
Une réunion des présidents de club eut lieu, quelque temps plus tard. Puis les deux clubs décidèrent de s'unir sous un seul nom.

En l'honneur de cette unification on appela cet endroit la PLACE DES DEUX GOALS. Mais à Champagnole, personne n'a oublié dans quelle condition on surnomma la place De Gaulle.

eul' riolu
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Re: A Champagnole...........rue des Dames

Message par Le riolu »

Rue des Dames.

Dans cette vie (chemin) on y faisait la vie. En particulier chez le Damien. Ce joyeux luron, veniat'il de Lure je ne saurais le dire, profita de sa renommée pour y établir un estaminet. Ce fut vite le lieu de rendez vous des travailleurs du coin. On appela donc ce chemin, la vie du Dam.
Dam puisqu'on le nommait ainsi agrandit son cani en y ajoutant des chambres. Des demoiselles s'y installèrent.
La mairie voyant que de plus en plus de gens fréquentaient l'établissement, que la décision fut prise de damer le chemin des demoiselles. Tiens la vie a changé de nom. Les dames de paveurs entrèrent en action. Le chemin devint une rue : la rue des dames. Ça faisait plus ditingué.
Les hommes continuèrent de troler par là, à la fin de leur travail.Les dames du lieu les retinrent de plus en plus longtemps loin du logis. Alors les épouses délaissées arrivèrent en cheveux et la rage au coeur pour tirer leurs maris hors de ce lieu de plaisirs. Leur façon d'agir ferme amena maintes disputes.

L'une de ces dames eut l'idée de venir chercher l'époux volage, en chapeau et toue apprétée. L'effet fut immédiat et l'inconstant suivit sur le champ son épousée. On les vit ainsi aller à bras en rentrant à la maison. Dès le lendemain, la rumeur de cet exploit envahit champgnole. Aussitot, une fièvre de fanfreluches & de chapeaux envahit la ville. Le soir on vit le défilé de dames toutes plus apprétées les unes que les autres défiler dans la rue des Dames. Elles s'en revenaient avec chacune l'époux fier comme un bar-tabac, pardon, comme Artaban. Pour se faire remarquer tous les hommes fréquentèrent d'avantage encore le cani du Dam. Cette mode envahit la ville et dure encore. Champagnole est toujours la capitale des femmes les plus belles et à la mode de France. C'est ici, et patrticulièrement dans la rue des Dames que les créateurs viennent puiser leur inspiration.
Par contre les hommes passent les trois quart de leur temps aux bistrots. Et leurs Dames font maintenant trois fois le tour de la ville avant de revenir les chercher. Il faut bien qu'on admire leur tenue, n'est ce pas ?
Vous verrez aussi des dames qui font ça en courant. On se demande bien pourquoi, personne ne peut prendre le temps de les admirer, de voir leur taille fluette et leur silhouette harmonieuse.

Chaque champagnolais maintenant dit en voyant une élégante dans la rue, : Bonjour Ma-Dame en espérant avoir un regard de la belle. En vain: leur regard hautain passe au dessus. Il faut aller se faire admirer un peu plus loin.

Toutes les rues ont une origine. Il suffit de savoir d'où leur vient ce nom, l'histoire nous enseigne bien de choses sur les habitudes et le caractère des habitants.

eul'riolu :toufou:
Modifié en dernier par Le riolu le mar. 23 févr. 2010, 18:55, modifié 3 fois.
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Le riolu
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Re: A Champagnole........... rue des boucheries

Message par Le riolu »

La rue des boucheries.

Cette maman était toute gentillette, tous les soirs elle faisait un bisou à ses enfants avant que le sommeil ne les gagne. Et tous les matins le rituel reprennait. Elle chantait : "Debout mes ptits bouts chéris".
À l'entrée de l'école, c'était encore un bisou avec un : Travaillez bien, mes bouts chéris !

Etonnez vous que tout le monde surnomme cette famille "bouts chéris". Comme souvent une famille finit par donner son nom aux lieux qu'ils habitent.
Cela n'étonnait pas les enfants de se faire appeler les ptits bouts chéris. En effet lorsque les enfants entendaient du bruit provenant de la chambre des parents, ils étaient prévenus que les parents s'aimaient fort.
Alors, une voix qu'ils connaissaient bien pour leur dire de gentils mots de consolation et d'éspérance, se faisait entendre, et montait dans les suraigus en criant : les bouts, Chéri ; les bouts ! Les enfants comprenaient ainsi que le surnom affectueux dont elle les affublait souvent dans les moments de réunion ou de séparation étaient des mots d'amour.
Ce que ces enfants ne soupçonnaient pas, c'est que cette voix criait au beau milieu de l'après-midi aussi. C'était lorsque le mari était à son travail de boucher : Je bouts Chéri, je bouts Chéri ! Et ça tous les champagnolais le savaient, sauf un, bien entendu.

Vous comprendrez mieux pourquoi tout Champagnole appelle cette rue, non pas la rue des bouchers, mais la rue des bouts chéris boucheries.

eul' riolu :toufou:
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Pivoine
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Re: A Champagnole........... rue des boucheries

Message par Pivoine »

Le riolu a écrit :La rue des boucheries.

Cette maman était toute gentillette, tous les soirs elle faisait un bisou à ses enfants avant que le sommeil ne les gagne. Et tous les matins le rituel reprennait. Elle chantait : "Debout mes ptits bouts chéris".
À l'entrée de l'école, c'était encore un bisou avec un : Travaillez bien, mes bouts chéris !

Etonnez vous que tout le monde surnomme cette famille "bouts chéris". Comme souvent une famille finit par donner son nom aux lieux qu'ils habitent.
Cela n'étonnait pas les enfants de se faire appeler les ptits bouts chéris. En effet lorsque les enfants entendaient du bruit provenant de la chambre des parents, ils étaient prévenus que les parents s'aimaient fort.
Alors, une voix qu'ils connaissaient bien pour leur dire de gentils mots de consolation et d'éspérance, se faisait entendre, et montait dans les suraigus en criant : les bouts, Chéri ; les bouts ! Les enfants comprenaient ainsi que le surnom affectueux dont elle les affublait souvent dans les moments de réunion ou de séparation étaient des mots d'amour.
Ce que ces enfants ne soupçonnaient pas, c'est que cette voix criait au beau milieu de l'après-midi aussi. C'était lorsque le mari était à son travail de boucher : Je bouts Chéri, je bouts Chéri ! Et ça tous les champagnolais le savaient, sauf un, bien entendu.

Vous comprendrez mieux pourquoi tout Champagnole appelle cette rue, non pas la rue des bouchers, mais la rue des bouts chéris boucheries.

eul' riolu :toufou:
:lol: Un rien coquin .
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Le riolu
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Re: A Champagnole........... rue des boucheries

Message par Le riolu »

Pivoine a écrit : :lol: Un rien coquin .
:toufou:
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Re: A Champagnole........... rue en gratteloup

Message par Le riolu »

rue En Gratteloup.

En ce matin de février petit Jean & sa soeur Jeannette se promenaient à l'orée du bois. Parce qu'à cette époque le lycée n'y était pas encore construit. Ils cherchaient les premières fleurs, les perceneiges.

Entendant des gémissements, ils se précipitèrent en croyant aux pleurs d'un bouebe, pour trouver un loup. Oui, un loup. Mais complètement hors de lui, rageant écumant. La petite Jeannette ne connaissait que les chiens et n'avait pas reconnu le loup dont son papa lui avait tant fait peur, le soir quand elle s'enfouissait dans la couette, et qu'elle n'en bougeait plus. Elle se précipita sur lui, en voyant la patte de l'animal prise dans un piège de fer.
Martin lui cria : "N'y vas pas. C'est un ..." Trop tard. La petite soeur était déjà sur la patte sanguinolente, face aux dents redoutables et à la gueule béante du carnassier.
"Viens m'aider Jeannot ! Tu vois bien que je n'y arrive pas." Jean s'approcha en remarquant que le piège était accroché par une chaine à un arbre, et donc que le fauve ne pouvait pas s'enfuir. Mais surtout parce que malgré sa douleur, le loup n'avait pas touché sa petite soeur. Elle le caressait tendrement en lui gratouillant le cou pour l'apaiser. Jean pesa de toutes se forces sur le ressort et la machoire dentée de fer s'ouvrit. Le loup put sortir sa patte, la lécha longuement, et se mit debout. Il s'enfuit le plus vite possible sur ses trois pattes valides. Arrivé hors de portée, l'animal se retourna, et tout en reléchant son membre endolori, observa longtemps ces deux gamins qui l'avaient sauvé. Il ne comprenait pas pourquoi ces humains pouvaient faire tant de bien et tant de mal à la fois.

Au sortir de l'année suivante jean et Jeannette avaient grandi en sagesse, mais avaient toujours ce besoin d'explorer le monde, Ils allèrent joyeusement regarder l'Ain qui coulait encore tranquilement avec de la glace sur les rives. C'était tellement drole de monter sur cette vitre pour voir l'eau couler dessus.
Bien sur, lorsque l'on va trop près du bord c'est encore plus joli, parce que la glace est plus fine. bien entendu la glace si peu épaisse craqua et jean tomba dans l'eau glacée. Jeannette se précipita et glissa sur la glace et chut aussi dans l'Ain. Ne pouvant pas s'accrocher au bord glissant ils se débattaient tous deux quand une machoire saisit une manche et tira de toutes ses forces. Le loup qui les regardait depuis un moment et les avait reconnus s'était discrètement approché, car il prévoyait le drame. Une fois sur la rive, le loup repartit chercher la fillette. Ne la voyant plus, il plongea dans l'eau l'attrapa par le col et se hissa sur un rocher en plantant ses griffes profondément dans toutes les aspérités possibles. l'animal s'ébrouant sa fourrure se libéra d'un maximum de cette eau dangereuse. Les enfants étaient allongés, respirant à peine. La bète comprit que le froid leur serait mortel et que ces petits ne pouvaient pas s'en sortir seuls. Il souffla sur les visages sans leur donner plus de vie.
Alors, il saisit Jean par le col, le souleva de terre, et le poussa, poussa et poussa pour l'obliger à marcher, ce qui lui donna un peu d'énergie, le poussa en grondant, le poussa en ahanant. Et le garçon agita ses jambes. il le traina ainsi jusqu'à la porte de sa maison, où il hurla à la mort.
A ce cri les parents sortirent. La maman se précipita pour enlacer son enfant. le père saisit un baton et se mit à poursuivre l'animal, en essayant de le frapper. A ce jeu de poursuite, où la fureur aveuglait le père, ils desccendirent au bord de la rivière. Là voyant la petite forme allongée, le papa laissa tomber son arme, arracha sa petite fille du sol et en courant la ramena à la maison.
Le loup curieux des coutumes des hommes le suivit et en voyant claquer la porte, allait s'en retourner à la foret, lorsqu'il entendit un long cri derrière lui. Plutot un appel. Les parents étaient sur le seuil et posaient sur le sol leur petite fille.
Ne comprenant plus rien à l'attitude des humains, il s'approcha et observa longuement ce qu'il avait pris pour la grignette. Il huma ce que c'était et lécha. En fait c'était un demi-cochon. Le loup y planta les dents. Oh c'était bien salé mais qu'importe, c'était si bon. Et la faim était là.
Jean sortit de la maison, alors que les parents et la petite toute emmitouflée regardaient par la fenètre. Il s'approcha doucement du fauve et lui gratouilla le cou, comme sa soeur avait fait, l'année précédente. L'animal se laissait faire.

Tout le monde surnomma jean du sobriquet de jean Lou, ainsi que de gratteloup. Cela vous explique pourquoi on n'a jamais oublié ce garçon en Gratteloup.

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Re: A Champagnole........... rue des planchettes.

Message par Le riolu »

Rue des Planchettes.

Joseph, le petit Joseph adorait à troler dans la menuiserie de son papa.

Il savait se faire tout petiot, car son papa qui chantait souvent à l'atelier, ne chantait jamais lorsquil traçait ses plans, ni quand une machine tournait. D'instinct il savait que lorsqu'une machine commençait à chanter ou à hurler, l'heure était grave. Alors il se faisait tout petit et devenait invisible il adorait se réfugier près de la caisse de chutes et jouait avec les morceaux de bois, près de la scie à ruban. Enivré par cette odeur de résine qui se dégageait de la dégauchisseuse.
la raboteuse faisait gicler des copeaux odorants emmenant ses effluves jusque dans la rue.
Le petit Joseph entassait les cubes de toutes les formes et de toutes les essences. Il en faisait des chateaux, des tours, des ponts.
Un jour son père ayant besoin d'une chute prit le morceau qu'il convoitait au beau milieu d'une pile,sans que celle-ci ne tombe. Fasciné le gamin contempla sa tour qui ne vacillait mème pas. Il imita son père et en enleva une planchette. La tour tenait encore debout. Whhaaaa ! Il répéta l'opération et encore, jusqu'à ce qu'un frottement des planchettes fut trop fort et fit tomber l'édifice.

Le lendemain il amenait ses planchettes en classe et a initié tous ces copains à ce jeu. La maitresse d'école se demandait ce que faisaient ces gamins autour de ce tas de buches. Ils veulent allumer un feu, ils sont trop tranquilles ces loupiots. Eh bien non, Ils avaient simplement inventé un jeu d'aresse : le jeu des planchettes.

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Re: A Champagnole........... rue des Planchettes.

Message par Le riolu »

Rue du pont de l'épée

Il y a longtemps vivait à cet endroit le plus paresseux du monde. Il n'avait qu'à se pencher un petit peu pour boire un coup et il rançonnait les voyageurs. Il ne faisait rien de sa journée qu'à embéter les gens. C'est comme si actuellement on arrètait les gens dans leur voiture et qu'il fallait payer dans une petite cabane pour pouvoir continuer sa route. Vous en connaissez des endroits comme ça vous ? Non hein!

Ce fouletot, parce que c'était un fouletot, était un cousin des trolls de Finlande. Aussi sale et plein de poussière parce que se laver c'est trop fatigant. Avec des cheveux partout mème dans les yeux, hirsute et la morve qui coulait du nez, jusque sur ses poignets par ce qu'il arrètait pas de se lécher le nez et de s'essuyer avec sa grande main qui ressemblait à un vieux balai de paille.

Ce fouletot dormait transquilement bercé par le joli bruit de la cascade de l'Ain. Il faisait sa sieste comme un bon et honnète travailleur qu'il est. Quand tout à à coup, il entend tip,tip,tip. Quoi qui se perme t de troubler la siste d'un honnète fouletot ? Il se retourne sur l'autre coté, et le bruit continue tip,tip,tip. Mais, mais ça passe sur mon pont. Il se réveille vraiment, sort un oeil par dessus le parapet et là : Oh un joli,joli petit biquet dressé sur ses toutes petites pattes qui passe le pont.
ALORS ! Hop, le fouletot saute sur le pont et crie : RRRAHHH ! Le biquet tremble de peur et de tous ses membres à la fois.
Alors On se permet de franchir mon pont. Hein! Qui est ce qui va finir sous ma dent, et qui va mème me fournir le cure dent par ce qu'il n'y a pas grand chose à manger, là dedans. Il va vers le petit qui claque des genoux , il lui tate le poil, lui pince les cotes en disant : Y'a pas grand chose à manger, tu aurais fu faire un effort quand mème. Quand je vais chez les gens je me présente bien moi, regardes. Et au besoin je me déguise, je mets une cravate.

Mais, mais, mais je suis tout petit.
Ah ça je le vois bien, mais ça va me boucher une carrie au moins.
Mais, mais, mais (vous comprenez pourquoi les cabris font mé,mé,mé maintenant.)
Mais, mais, mais y'a mon grand frère qui va venir bientot !
Quoi c'est seulement maintenant qu'il arrive ton grand frère. Tu ne pouvais pas me le dire plus tot.
Mais mais mais ...
l'est comment d'abord ton grand frère?
Mais, mais, mais...
Il est plus gros? -Mais,mais,mais Oui !
Il est plus gras? -Mais,mais,mais Oui !
Il est plus fort? -Mais,mais,mais Oui !

Et d'un formidable soup de pied il l'envoie valser de l'autre coté de la rivière.
Puis le fouletot va se cacher sous sa pile préférée.Et il se met aux aguets. toutes ses oreilles levées dans le vent. toutes ses oreilles pleines de poils,des poils un peu comme ma barbe.

Puis, il attend, attend, attend.
Zut j'aurais du le croquer je me suis fait avoir. c'est malin ces petites betes. Ça dit que ça n'a pas de sous pour ne pas payer, mais y'en a quand mème. Quelques centimes, mais y'en a quand mème.

Et le voilà qui s'endort de fatigue de n'avoir rien fait.
Quand ....tap,tap,tap.
Les yeux s'ouvrent complètement au travers des poils, mais, couché sur le dos, au travers des poils, il se dit mais c'est la nuit, on n'y voit rien dans cettte foret. il sort la tète du parapet avec un petit sourire, et voit le grand frère arriver tout pimpant sur ses pattes déjà costaudes. Tap,tap,tap.
Il bondit sur le pont et les bras grands ouverts, il crie : RRRRAHHHHHH ! Viens dans mes bras mon déjeuner. Mon petit déjeuner m'a échappé. Toi,tu vas au moins boucher deux grandes carries que j'ai au fond de la bouche. Et le fouletot fait courrir une langue verte et rapeuses sur ses lèvres boursoufflées de boutons purulents.

Alors mon petit monsieur le cabri, ça va aujourd'hui, tu as bien mangé l'herbe ?
Mais,mais,mais oui !
Mais,mais,mais....
Quoi encore ?
Y'a mon grand frère qui arrive bientot.
Et il est comment ton grand frère ?
Il est plus gros? -Mais,mais,mais Oui !
Il est plus gras? -Mais,mais,mais Oui
Il est plus fort? -Mais,mais,mais Oui !

Et d'un fantastique coup de pied. On voit qu'il a fait partie de l'équipe de footbal de Champagnole hein?
il l'envoie bouler de l'autre coté de la rivière.
Puis il se remet contre sa pile préférée. et il attend, il attend, il attend. Au bout de deux heures il s'assoupit en se se disant : Je suis un benèt, je me suis encore fait avoir.


Quand tout à coup il entend Tap,tap,tap.
Ça y est, le grand frère arrive, il est là, Je vais le manger, hummmmm , c'est bon ça, et il saute sur le pont en criant : HHHAAAAAAAaaaaa... ! devant lui, il y a une énorme bouc. Et là,... il pète. Peut-étre que c'est pour ça qu'on l'appelle le pont de les pets.
Mais, mais, mais ...
Et pour faire peur, il crie quand mème : J'ai faim, je vais te manger !
Et le fouletot saute sur le dos du bouc. Mais il tombe sur les cornes acérées. Et pif et paf et pif,et paf, le bouc lui met une raclée terrible. et d'un dernier formidable coup de corne il l'envoie bouler au loin. Le fouletot tout cassé, prit se jambes à son cou.

Depuis on ne l'a jamais revu et on appelle ce pont le pont de la paix.


Volià, voilà !


eul'riolu :mdr:

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