Les flèches en bleu clair symbolisent : les attaques gauloises, simultanées, à midi pétant...
- de l'oppidum
- de la colline extérieure avec l'armée de secours
- des 60 000 cachés sur les versants de la montagne du Poupet
"Accelerat Caesar, ut proelio intersit.
Eius adventu ex colore vestitus cognito, quo insigni in proeliis uti consuerat, turmisque equitum et cohortibus visis quas se sequi iusserat, ut de locis superioribus haec declivia et devexa cernebantur, hostes proelium committunt. 2Vtrimque clamore sublato excipit rursus ex vallo atque omnibus munitionibus clamor. "
Constant
"César se hâte pour prendre part au combat. Reconnaissant son approche à la couleur de son vêtement - le manteau de général qu’il avait l’habitude de porter dans l’action - et apercevant les escadrons et les cohortes dont il s’était fait suivre - car des hauteurs que les Gaulois occupaient on voyait les pentes que descendait César -, les ennemis engagent le combat. Une clameur s’élève des deux côtés, et aussitôt y répond de la palissade et de tous les retranchements une clameur. "
Louvain
"César hâte sa marche pour assister à l'action. A son arrivée, on le reconnaît à la couleur du vêtement qu'il avait coutume de porter dans les batailles; les ennemis, qui de la hauteur le voient sur la pente avec les escadrons et les cohortes dont il s'était fait suivre, engagent le combat. Un cri s'élève de part et d'autre, et est répété sur le rempart et dans tous les retranchements."
"Prolium, prolio" signifie combat, et pas action. Certains vont encore dire que c’est la même chose…
"Intersit" prendre part, entremêler et là, César descend les « declivia et devexia » pour se rendre au combat. C’est là son intention.
Il s’agit maintenant d’expliquer, de comprendre « les clameurs », les cris qui s’élèvent à l’approche du Généralissime. Elles nous aideront peut-être à comprendre le positionnement des belligérants.
La chronologie apparaît comme suit :
1- César à l’intention de prendre part au combat à la colline du Nord.
2- Pour ce faire il se dirige vers ces lieux.
3- Il emprunte, suivi de ses cohortes les pentes et dévers.
4- Les Gaulois, positionnés sur les pentes de la colline du Nord, autrement dit, les 60 000, l’aperçoivent.
5- Ils engagent le combat (proelium committunt). Contre qui ? Evidement contre les Romains qui se trouvent devant eux, ceux qui défendent l’accès par le Nord, et commandés par Labienus. « Committunt » de « committo, ere » ce verbe apporte une notion complémentaire à une simple traduction par « engager » : il préciser que les Gaulois, se regroupent, se réunissent, se reforment pour repartir de plus belle. En effet, le temps presse, César en personne arrive (ils ignorent encore ce qui les attends sous peu, sur leurs arrières…). Depuis midi, après avoir fait les travaux de « génie » au « fastigium » entre autres, et sérieusement malmené les Romains stationnés là, les 60 000 « commitunt », se regroupent, et passent à l’attaque.
6- Ce faisant « utrimque » de part et d’autre, des deux côtés « clamore sublato » un cri sur un ton très élevé « exipit » est recueilli, s’élève. Ce cri provient donc de l’engagement des 60 000 Gaulois et des Romains de la colline du Nord.
7- « Rursus », « en retour » y répond une clameur venant de la palissade (vallo) et de tous les retranchements (omnibus munitionibus). Cette clameur-là ne vient pas de la colline du Nord, « rursus » ne permet pas de l’envisager, elle monte bien de la palissade et de tous les retranchements de la contrevallation et de la circonvallation.
Le positionnement des lignes de poliorcétiques s’établit : la colline du Nord fait partie du système, et quand César descend les « declivia et devexia » tout le monde l’aperçoit, que se soit depuis la colline du Nord ou de la plaine.