Ca chauffe au CHU !

Economie et autres faits de société en Franche-Comté
doubiste
Une tartine à chaque repas
Une tartine à chaque repas
Messages : 167
Enregistré le : jeu. 23 août 2007, 18:30

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par doubiste »

Pour Strasbourg, je ne sais pas, mais sur la région, l'écart entre recettes et dépenses se creuse d'année en année.
Plusieurs CH sont en Plan de Retour à l'Equilibre (Dole, Lons, CHBM) et il avait même été question de placer le CHBM sous tutelle, je ne sais pas où en est ce dossier-là.
Avatar du membre
Perle39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 7359
Enregistré le : sam. 11 oct. 2003, 16:58

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Perle39 »

Les élus jurassiens disent NON à la fermeture du service de chirurgie de l’hôpital de Champagnole.
Mercredi soir, le conseil d’administration s’était opposé au transfert du service de chirurgie de Lons. Ce soir, 120 maires, de tout bord, organisent la résistance.

Source : http://www.radiopleinair.fr
Avatar du membre
Thierry39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 10702
Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
Localisation : Belfort, TdB
Contact :

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Thierry39 »

Sarkozy en visite au Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg
2009-01-09 08:02:06
STRASBOURG (AFP)

© AFP

Nicolas Sarkozy se rend à Strasbourg où il présentera ses voeux aux personnels de santé et évoquera le problème de l'hôpital, lors de l'inauguration du Nouvel hôpital civil (NHC), alors que les services d'urgence et les moyens accordés au secteur hospitalier ont nourri une vive polémique fin 2008.

Une manifestation des personnels hospitaliers est prévue dans la matinée près du NHC.

L'un des deux principaux syndicats de médecins des hôpitaux, l'INPH, a demandé jeudi "la suspension, voire le retrait" du projet de loi de "modernisation" du système de santé que le Parlement doit examiner dans quelques semaines, rejoignant d'autres syndicats hospitaliers.

Concernant la mort de plusieurs patients hospitalisés pendant la période des fêtes de fin d'année, parfois à la suite d'erreurs médicales, la présidente de ce syndicat, Rachel Bocher, a estimé que "ces drames ont placé sous les feux de l'actualité de graves problèmes de financement, mais aussi une absence de vision globale" de la part du gouvernement.

Le financement à l'activité, dont le président Nicolas Sarkozy a accéléré la mise en place, s'est avéré "inadapté aux missions de service public" car il "favorise la sélection des patients", au détriment des "moins rentables", notamment les malades les plus "lourds" ou socialement défavorisés, a-t-elle souligné en conférence de presse.

Parallèlement, "le secteur privé continue de prospérer en ne retenant que les patients les plus rentables".

Dans ce contexte, le projet de loi "Hôpital, patients, santé, territoires" (HPST) est de plus en plus contesté par les syndicats hospitaliers, surtout chez les salariés non médicaux (infirmiers, aides-soignants), les plus nombreux. Selon Mme Bocher, il faciliterait "une privatisation rampante de l'hôpital public répondant uniquement à une logique comptable".

"L'INPH demande premièrement la suspension, voire le retrait, du projet HPST, deuxièmement l'ouverture d'un vrai dialogue social. Troisièmement, l'apurement de la dette de plus d'un milliard en dehors de tout plan social de licenciements. Des marges de financement existent (...) On peut penser au +paquet fiscal+", a-t-elle estimé.

Le Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg (NHC), un immense complexe de verre et d'acier, a accueilli son premier patient fin mars après six ans de travaux colossaux. D?une capacité d?accueil de 715 lits, il représente une surface totale de 90.000 m2 répartis sur huit niveaux. 2.700 agents y travaillent, dont 200 médecins et 300 autres personnels médicaux.

A la pointe d?une nouvelle génération de centres hospitaliers favorisant l'humanisation de l'environnement des malades et l'efficacité des soins, c'est le plus grand centre hospitalier réalisé depuis l?Hôpital européen Georges Pompidou à Paris.

La facture des opérations s'est élevée à 300 millions d'euros dont 10% pour les équipements médicaux et mobiliers.

© AFP.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
doubiste
Une tartine à chaque repas
Une tartine à chaque repas
Messages : 167
Enregistré le : jeu. 23 août 2007, 18:30

Metz : une association familiale lance un appel à «témoignag

Message par doubiste »

L'Union des familles laïques (Ufal) a lancé vendredi un «appel» national à «témoignages» sur les «dysfonctionnements dans l'hôpital» après la mort, «faute de soins» selon cette association, d'une femme de 82 ans à Metz, a-t-on appris dans cette ville.

Sur son site internet (http://www.ufal.org), l'Ufal, association agréée par le ministère de la Santé, demande aux assurés sociaux de lui faire remonter ces dysfonctionnements présumés pour «permettre de montrer l'étendue du problème et inciter le ministère de la Santé à les écouter».

L'Ufal affirme avoir reçu depuis décembre «des dizaines de témoignages (sur) des décès» survenus dans des hôpitaux publics en raison d'une «désorganisation de la chaîne de prise en charge des urgences» consécutive, selon elle, à une «diminution du nombre de médecins et de personnels paramédicaux au chevet des malades».

L'Ufal de la Moselle a déposé lundi une plainte contre X pour «non-assistance à personne en danger» et «délaissement de personne vulnérable» après le décès dimanche d'Yvette Kremer qui serait restée samedi «pendant plusieurs heures sur un brancard, sans être vue par un médecin, dans un couloir» aux urgences du centre régional hospitalier (CHR) Bon Secours de Metz-Thionville.

La direction du CHR a démenti que la mort de Mme Kremer ait été liée à «un manque de soins», affirmant que la patiente, atteinte d'insuffisances cardiaque, rénale et respiratoire, avait été «examinée par un médecin qui a prescrit les examens biologiques et radiologiques nécessaires à sa prise en charge».

Selon la présidente de l'Ufal de la Moselle, Me Nadia Weiler-Strasser, onze cas de «dysfonctionnements graves» lui ont été signalés aux urgences de Bon Secours. «Il faut maintenant fédérer ces cas», a-t-elle estimé.

Dans un communiqué publié mardi, le Parti communiste de Metz avait affirmé qu'il était «de notoriété publique que la prise en charge aux urgences à Bon Secours ne correspondait pas aux exigences d'un pays moderne», ajoutant que «les personnes âgées étaient les premières victimes de cette situation».

lepays.fr
Avatar du membre
Beuillot
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 22079
Enregistré le : mer. 27 déc. 2006, 23:52
Localisation : Pars collis ad orientem solem :invis: .

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Beuillot »

Thierry39 a écrit : Le Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg (NHC), un immense complexe de verre et d'acier
C'est pas un aéroport? ::o
Concernant le cas de cette dame de 82 ans décédée aux urgences de Bon Secours, je préciserai juste que cette affaire est mise en lumière parce que la famille de cette personne a jugé qu'il y avait eu insuffisance de prise en charge. C'est peut-être le cas, peut-être pas. Je mets juste ces bémols car lorsque l'on touche à la santé et, à l'extrême, à la vie, les esprits s'échauffent vite. Ce qui est parfaitement légitime.
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
Image Image
Avatar du membre
Perle39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 7359
Enregistré le : sam. 11 oct. 2003, 16:58

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Perle39 »

Selon la fédération hospitalière de France, le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » de Roselyne Bachelot prévoit la suppression de 640 emplois hospitaliers en Franche-Comté en 2009.
Dans le détail :
le CHU de Besançon devrait perdre 200 postes ;
Belfort Montbéliard 178 ;
84 postes seraient supprimés à Dole ;
76 à Lons le Saunier.
doubiste
Une tartine à chaque repas
Une tartine à chaque repas
Messages : 167
Enregistré le : jeu. 23 août 2007, 18:30

Grève régionale contre les suppressions de postes

Message par doubiste »

Un préavis de grève du mercredi 21 janvier à partir de 20 h au vendredi 23 janvier 2009 à 8 h, a été déposé par la CFDT, la CGT, FO, Sud et l’UNSA dans tous les établissements publics de santé de Franche-Comté, pour dénoncer des suppressions de postes massives.

Le préavis de grève a été adressé au préfet de Région, au directeur de l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH), aux parlementaires, au président du Conseil régional de Franche-Comté, ainsi qu’aux présidents des Conseils généraux.

640 emplois supprimés en Franche-Comté

Les motifs invoqués sont les suivants : « Suppression de 640 emplois hospitaliers en Franche-Comté ; dégradation des conditions de travail et remise en cause des RTT, idéologie et contenu du projet de loi Bachelot, égalité d’accès à des soins de qualité pour tous ».
Le 10 décembre dernier, Claude Évin, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) déclarait que « la seule variable » était celle de l’emploi, pour revenir à l’équilibre en 2012, conformément aux recommandations de Nicolas Sarkozy, président de la République.
Pour atteindre cet objectif, la FHF a « évalué que pour mettre les hôpitaux à l’équilibre, il faudrait supprimer entre 15 000 et 20 000 emplois, dont 640 en Franche-Comté ».
C’est sur la base de cette évaluation que l’intersyndicale en place dans le monde de l’hôpital public de Franche-Comté réagit en précisant ce que cela entraînera au plan local.
« Si l’on s’en tient aux déclarations de l’ARH, 179 postes seront supprimés au centre hospitalier de Belfort-Montbéliard, 84 à Dole, 76 à Lons-le-Saunier dans le Jura. Compte tenu du déficit de 8 millions du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Besançon, les pertes sont estimées à 202 postes de travail, soit plus de suppressions qu’il n’avait été créé de postes en 2002 pour absorber les RTT ».

Discussions encore en cours

En discussion pour s’associer ou non au mouvement, la Coordination nationale des Infirmières (CNI), et celle des aides-soignantes (CASAP) au centre hospitalier de Belfort-Montbéliard ne se prononcent pas sur les 178 suppressions envisagées, mais évoquent « des pertes en grand nombre et des conditions de travail de plus en plus difficiles ».
Rappelons que l’Intersyndicale du centre hospitalier de Belfort-Montbéliard s’était mobilisée pendant plusieurs mois et avait manifesté sur la place publique pour dénoncer les suppressions de postes et la dégradation des conditions de travail.

lepays.fr
doubiste
Une tartine à chaque repas
Une tartine à chaque repas
Messages : 167
Enregistré le : jeu. 23 août 2007, 18:30

La réa menacée à Montbé

Message par doubiste »

Malgré leurs efforts de recrutement, les médecins de réanimation polyvalente du site André-Boulloche de Montbéliard sont à ce jour en passe de demander la fermeture. Service qui fonctionne depuis 1981.
« C’est le seul congé de maladie de l’un d’entre eux, exceptionnellement dévoué, qui malheureusement confirme les mises en garde dont j’ai rabattu les oreilles des uns et des autres depuis trop longtemps », explique Pierre Hélias, chef du service. «
Après la pédiatrie, l’ophtalmologie, la diabétologie, la psychiatrie, une partie de la gynécologie, voici venu le tour de la réanimation d’être menacée, faute de médecins spécialistes peu attirés par une spécialité pénible dont les médecins comme les urgentistes se consacrent exclusivement au service public dans une région particulièrement peu attractive ».
Depuis mardi soir, 3,8 médecins doivent assurer une permanence 24 heures/24 et dont le temps de travail dépasse 60 heures/semaine. « Au même titre que les autres services de réanimation de Franche-Comté, nous sommes touchés dans l’Aire urbaine plus encore que dans la France entière. Toutes les autorités sont prévenues que notre service est plein, les médecins restant épuisés et le personnel inquiet. Dans ce contexte, le discours de Strasbourg du président est une maladresse ou une provocation délibérée, car l’accueil des patients, particulièrement en état de détresse, subit un retour de 30 ans en arrière qui a plus à voir avec un manque d’effectifs et de moyens qu’avec une désorganisation orchestrée depuis 2003 ».
lepays.fr
Avatar du membre
Beuillot
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 22079
Enregistré le : mer. 27 déc. 2006, 23:52
Localisation : Pars collis ad orientem solem :invis: .

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Beuillot »

Beuillot a écrit : Lundi dernier, aucun lit de soins intensifs (cardio et autres) n'était vacant dans le Barhein. Le service de réa de Saverne a admis 4 patients en 2 heures qui ne relevaient pas de la réa mais des soins intensifs. A part ça, l'ARH veut nous faire fermer deux lits de réa sur dix (tout en précisant qu'il faudrait en fermer plus) parce que nous affichions un taus d'occupation de 75% l'an dernier. Ces gens sont probablement trop bêtes pour comprendre que c'est une moyenne et qu'à certaines périodes, 10 lits sont insuffisants. :grr1:
Deux semaines après, les deux lits ont été réouverts devant des besoins massifs. Depuis, les dix sont pleins en permanence. Sans réembaucher les infirmières virées, bien sûr. :angry:
doubiste a écrit : le temps de travail dépasse 60 heures/semaine.
Bande de rigolos! ::D
Les urgences et les réas débordent partout en ce moment. Je suis entré dans le bureau de la surveillante des urgences avant-hier (j'ai toqué avant ::D ): à son bureau était assise une infirmière en pleurs. Il y a 4 lits d'UHCD (unité d'hospitalisation de courte durée) et il y avait 11 patients le WE dernier.
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
Image Image
Avatar du membre
Thierry39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 10702
Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
Localisation : Belfort, TdB
Contact :

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Thierry39 »

LE PAYS
www.lepays.fr

Article du jeudi 12 février 2009


Aire urbaine
Santé : le plus célèbre des urgentistes de France dénonce l’hôpital-entreprise

Image
Patrick Pelloux à Montbéliard : « Je vois des équipes motivées malgré le manque de moyens ». Photo Patricia Louis

L’hôpital va mal, affirme Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France. De passage à Montbéliard, il égratigne la ministre de la Santé : « Roselyne Bachelot vit dans un monde idéal de Bisounours ».

MONTBÉLIARD

« Il ne faut pas parler que des urgences. Il y a d’autres problèmes à l’hôpital », lui lance une assistante de soin hospitalier. Le plus célèbre des urgentistes de France sourit, heureux de se retrouver sur le terrain. Lui qui tape sur ceux qui pratiquent un syndicalisme médical de salon et qui « servent de tapis de sol aux ministres ».

« Inadmissible »

Grande gueule ? Patrick Pelloux assume. Il est en guerre contre le projet de loi de Roselyne Bachelot et le dit haut et fort. « Cette loi est nulle et non avenue. Roselyne Bachelot vit dans un monde idéal de Bisounours qui n’existe pas. Elle veut lutter contre l’alcoolisme et autorise la publicité sur internet et elle croit que les jeunes vont l’écouter ! ». Il souhaite une mobilisation des professionnels de la santé pour faire reculer le gouvernement car, selon lui, il y a urgence.
« L’hôpital va mal. On vit une période obscure. Aujourd’hui, le personnel sait quand il va à l’hôpital mais pas quand il rentre de garde à vue. C’est inadmissible. On arrête un médecin en train de réanimer un malade dans un commissariat ».
À Montbéliard, il est aussi question d’un médecin qui a été arrêté, il y a quelques années, dans un bloc opératoire, raconte Pierre Hélias, chef du service de réanimation, qui accueille Patrick Pelloux. Il est surtout question de ces FFI (faisant fonction d’interne) qui ont disparu des deux sites de l’Aire urbaine.
« Il y en avait soixante. On les a renvoyés et ils ont été recrutés ailleurs. Ils étaient efficaces et nous permettaient de fonctionner dans de bonnes conditions et d’assurer les gardes ». Et un agent d’évoquer le cas d’un médecin qui a assuré quinze gardes et qui n’a été payé que pour dix « parce que le logiciel se bloque à dix ».
Dans les couloirs, les doléances ne manquent pas. Au service de neurologie, on déplore qu’un projet de prise en charge d’accidentés vasculaires cérébraux, n’ait pu voir le jour. Aux Urgences, les services évoquent une pénurie de lits et de personnels.
« En janvier, nous avons eu deux équivalents plans blancs. Il y a une saturation. Faute de lits, nous mettons les patients en chirurgie, en gynécologie ou nous les renvoyons à domicile et ils reviennent aux urgences deux ou trois jours après. À cause de ce manque de lits, il y a des tensions entre médecins. C’est du jamais vu », soutient Smaïn Djellouli, médecin aux Urgences à Montbéliard.

« Hôpital mort » le 5 mars

« Ce qui se passe à Montbéliard se passe de la même façon, partout en France », réplique Patrick Pelloux. « Partout, je vois des équipes motivées et qui travaillent malgré le manque de moyens. On ne peut pas dire comme l’a fait Sarkozy à Strasbourg que ce n’est pas un manque de moyens mais d’organisation. J’ai le sentiment qu’il y a une organisation correcte. Malgré la crise, il faut des moyens à l’hôpital pour conquérir les champs des services publics et de la science. C’est le contraire de l’hôpital-entreprise ».
Contre le projet de loi Bachelot, une opération « hôpital mort » est programmée le 5 mars.

Patricia Louis



Aire urbaine
« On est submergé par une activité qui va croissant »

Image
Le manque de médecins de ville et le système encore mal adapté à la prise en charge des patients âgés ont causé une explosion de l’activité des urgences. Photo François Torelli

La saturation des urgences de l’hôpital de Belfort-Montbéliard a encore empiré en 2008 avec une hausse de 12 % de l’activité. Une explosion liée à la pénurie de médecins dans l’Aire urbaine, et à l’affluence des personnes âgées.

Des brancards dans les couloirs à Montbéliard, des lits rajoutés dans les chambres à Belfort… Au CHBM comme dans la plupart des hôpitaux français, les services d’urgence sont saturés. Et la situation n’est pas partie pour s’améliorer.
« On est submergé par une activité qui va croissant, constate le Dr Adel Kara, responsable du pôle des admissions non programmées au CHBM. J’ai reçu ce matin une étude du service gestion qui montre une augmentation de l’activité de 12 % en 2008. »
Cette explosion du nombre de patients s’explique par l’apparition simultanée de deux tendances lourdes : la baisse de la démographie médicale, qui pousse les patients à venir aux urgences pour des visites ou des examens qu’ils n’ont pas pu effectuer chez des médecins de ville, et l’afflux de personnes âgées, auquel le système était mal préparé.
Les statistiques indiquent que les plus de 75 ans qui se présentent aux urgences doivent être hospitalisés dans 54 % des cas. Une fois leur pathologie aiguë traitée, ils devraient logiquement être transférés en médecine… mais les lits y sont souvent occupés par des personnes âgées en attente d’une place dans des établissements de rééducation ou d’adaptation.
« Dans un service de 30 lits, vous pouvez en avoir cinq ou six occupés par des patients en attente de soins de suite », estime le Dr Jean-Bernard Braun, responsable du service des urgences de Belfort. Résultat : toute la chaîne de soins est encombrée.
Face à ces deux phénomènes, le Dr Kara voit deux solutions : une augmentation des moyens, ou une réorganisation via le site médian, qui permettra une mutualisation des moyens et une meilleure attractivité du CHBM auprès des praticiens (lire ci-contre). Une question de survie, selon lui. « Sans site médian, c’est la mort des deux sites. »

François Torelli



Aire urbaine
Site médian : réponse en mars selon la direction

Image
Jean Schmid, directeur du CHBM, présent hier à Montbéliard, n’a pas croisé Patrick Pelloux. Photo Patricia Louis

La venue de Patrick Pelloux à Montbéliard a sans doute fait grimacer la direction du centre hospitalier de Montbéliard qui est dans l’attente du feu vert de Roselyne Bachelot concernant la création du site médian. Or, le médecin urgentiste ne rate jamais l’occasion de critiquer le ministre de la Santé.
Toutefois, la direction de l’hôpital a choisi de faire contre mauvaise fortune bon cœur et à jouer la transparence.
Jean Schmid, directeur, n’a pas croisé Patrick Pelloux et dit avoir appris sa venue dans la presse. Il lui aurait volontiers fourni la note sur la situation des Urgences dans l’Aire urbaine. « Cela ne veut pas dire que les choses sont parfaites », admet le directeur qui est le premier à admettre que les locaux de Montbéliard sont vétustes, tout en s’empressant d’ajouter que depuis mi-2006, six tranches de travaux ont été réalisées. Deux bureaux de médecins ont été créés dans l’ancienne salle de réunion ainsi qu’un troisième dans le service radio qui a été climatisé. Cinq chambres ont été rénovées. Enfin, une salle de « déchoquage » a vu le jour. L’accueil a été sécurisé.
Montant total de ces travaux : 296 245 € TTC.
En 2009, il est prévu de transformer la salle de médecine et la salle de plâtres pour un coût de l’ordre de 40 000 €.
Le Smur aura deux véhicules : l’un à Montbéliard en 2009 et l’autre à Belfort l’année suivante.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
Avatar du membre
Beuillot
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 22079
Enregistré le : mer. 27 déc. 2006, 23:52
Localisation : Pars collis ad orientem solem :invis: .

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Beuillot »

Une fois de plus, ça ne se passe pas en FC, mais comme la gabegie est généralisée... :angry:


http://strastv.com//actuequotidienne/sa ... bourg.html


Il est à préciser que Sarko n'a pas visité les urgences, en état de siège permanent, mais le service de chirurgie digestive du Pr Marescaux, grand communicateur (et accessoirement ami du président :siffle: ) et créateur de l'IRCAD (institut de recherche sur les cancers de l'appareil digestif). Comme il passe souvent et bien (parce qu'il est toujours bronzé) à la télé et qu'il est le pape de la téléchirurgie (je n'ai toujours pas compris l'intérêt de faire une appendicectomie depuis Strasbourg à un patient situé à New-York :euh: ), son service "souffre" de sur-effectif. Je connais quelqu'un qui s'est récemment fait opérer dans son service: 4 personnes le matin dans la chambre pour faire son lit et des infirmières et aide-soignantes qui traînent dans les couloirs, désoeuvrées parce que trop nombreuses. A l'étage en-dessous, aux urgences, c'est Gaza. :mur:
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
Image Image
Avatar du membre
Thierry39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 10702
Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
Localisation : Belfort, TdB
Contact :

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Thierry39 »

LE PAYS
http://www.lepays.fr

Article du vendredi 27 février 2009



Aire urbaine
Hôpital : le déficit ramené à 8,1 millions d’euros


Image
Si la situation financière du centre hospitalier de Belfort-Montbéliard cesse de se détériorer, bien des questions demeurent. Photo Patricia Louis

Une note de la Chambre régionale de la Cour des comptes fait état en 2007 d’un déficit financier « alarmant » du Centre hospitalier de Belfort-Montbéliard. Jean Schmid, directeur, précise que « Le déficit a été ramené à 8,1 millions d’euros en 2008 ».

La lecture, le 13 février dernier, lors d’une réunion du conseil d’administration du Centre hospitalier de Belfort-Montbéliard (CHBM) d’une synthèse d’une note d’évaluation de la situation financière du CHBM rédigée par la Chambre régionale des comptes de Franche-Comté a fait quelques vagues.

Réactualisation des chiffres par la direction

D’autant plus fortes que le document fait état depuis la création en 2000 de la fusion des hôpitaux de Belfort-Montbéliard « d’une situation financière qui n’a cessé de s’aggraver […], avec une progression des dépenses régulièrement supérieure à celles des recettes. À compter de la mise en place de la tarification à l’acte, le déficit du centre hospitalier de Belfort-Montbéliard a très rapidement augmenté, passant de -3,4 millions d’euros en 2004 à -16,9 millions d’euros en 2007 ». Une situation qualifiée par la Chambre régionale de « particulièrement alarmante ».
Pour faire face à cette situation, il est recommandé de mettre en œuvre un « contrat de retour à l’équilibre financier » pour la période 2008-2010 « permettant la réalisation d’économies pour un montant de 8 millions d’euros ainsi que la création de recettes supplémentaires pour un montant de 3,73 millions, soit une diminution du déficit de près de 12 millions d’euros à la fin de l’exercice 2010 ».
Sollicité, Jean Schmid, directeur du Centre hospitalier de Belfort-Montbéliard, réactualise ledit document de la Chambre régionale.
« Nous allons clore l’exercice 2008, avec un déficit de 8,1 millions d’euros. Nous avons perçu en 2008 une aide supplémentaire de 2 millions d’euros de l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH) de Franche-Comté de sorte que le déficit, qui était de 10,1 millions, a été ramené à 8,1 millions d’euros en 2008. Nous nous engageons de réduire ce déficit encore de deux millions pour le ramener, sans aide, à 8 millions d’euros en 2010. Cela confirme ce que nous avions annoncé à l’issue du conseil d’administration du 22 décembre dernier, à savoir une inversion de la tendance au plan financier sachant que nous n’arriverons à l’équilibre total que lorsque le site médian sera opérationnel ».

« Des économies sur le dos du personnel »

Ces éléments ne rassurent pas tout à fait les organisations syndicales au rang desquelles la Confédération nationale des infirmières (CNI), qui fait valoir que « 70 % des économies réalisées l’ont été sur les dépenses de personnel. En 2008, l’effectif soignant a diminué de 22 postes, dont 17 d’infirmières ».
Jean Schmid répond pour sa part : « Je ne supprime pas de postes. Les évolutions vers une médecine plus moderne, avec une durée de séjour de plus en plus courte, dont tout le monde se réjouit, permettent éventuellement des non remplacements et non pas des suppressions de postes. Il faut se méfier des discours réducteurs ».


Patricia Louis et Jacques Balthazard



Pierre Moscovici: « Un retour vers l’équilibre »

Interrogé, Pierre Moscovici, nouveau président du conseil d’administration du Centre hospitalier de Belfort-Montbéliard (CHBM), souligne pour sa part « la vision trop pessimiste », qui ressort de la note de la Chambre régionale des Comptes de Franche-Comté.
Pierre Moscovici fait, en effet, valoir que « la situation du Centre hospitalier de Belfort-Montbéliard (CHBM) est celle de beaucoup d’hôpitaux en France. La Chambre régionale n’a, du reste, pas pris en compte les efforts réalisés récemment dans cet établissement. Aujourd’hui, on peut même parler de retour dans les clous, de retour progressif vers l’équilibre pour ce qui concerne la situation financière du CHBM ».
Cela dit, le président du conseil d’administration a demandé que soit apportée « une réponse argumentée » à la note de la Chambre régionale des comptes.
Pierre Moscovici, qui rappelle au demeurant n’avoir pas voté en 2008 l’état prévisionnel des recettes et dépenses (EPRD), que ce retour progressif à l’équilibre ne se fasse pas au détriment des personnels du CHBM, mais « par une meilleure gestion ».




Comité de défense : la crainte d’une forte baisse d’effectif

Le comité de défense de l’hôpital de Belfort-Montbéliard s’inquiète, suite à la publication du rapport de la cour régionale des comptes concernant les finances du CHBM de «la réduction drastique des effectifs de personnel de l’hôpital, pour dans un premier temps réduire le déficit, puis permettre l’ouverture du site médian. Ainsi près de 400 équivalents temps plein seraient supprimés».

Hôpital en danger: manif le 5 mars

Le comité de défense dénonce une fois encore le projet de site médian. «Il nous semble très dangereux. Il provoquera une baisse de l’offre de soins, contrairement à ce qui a été promis auparavant. Il préfigure et illustre les effets de la loi Bachelot actuellement en discussion au parlement qui sous couvert de regroupement des établissements vise en fait à réduire de façon draconienne le financement de l’hôpital public. Deux élus, Jacques Hélias, maire de Montbéliard et Pierre Hélias, conseiller général se sont publiquement et clairement élevés contre cette politique».
Le comité de défense appelle les autres élus à se positionner.
L’intersyndicale du Centre hospitaliuer de Belfort-Montbéliard appelle à manifester le 5 mars prochain sur les deux sites du CHBM.«Le projet de Loi "Hôpital, patients, santé, territoires" poursuit la métamorphose de l’hôpital public en entreprise. Cette réforme est basée sur des objectifs économiques de productivité. Ce texte prétend sans moyens réorganiser l’hôpital. Les directeurs de demain auront les pleins pouvoirs sans avoir à justifier un cursus en école de santé publique».
«Le PDG d’une grande chaine automobile pourrait demain manager l’hôpital… Le conseil d’administration disparaît au bénéfice d’un conseil de surveillance. En clair, le maire, représentant élu de la population, n’aura plus voix au chapitre !
Nous devons nous mobiliser pour exiger le retrait de la Loi Bachelot le jeudi 5 mars».
Un rassemblement est organisé ce jour-là devant l’entrée de l’hôpital, à Belfort à 10 h, à Montbéliard à 17h
Un café-débat sera par ailleurs organisé à partir de 19 h à Montbéliard.»



Social

La CGT du centre hospitalier de Belfort-Montbéliard ainsi que l’union locale du pays de Montbéliard et l’union départementale du Territoire de Belfort prévoient des rassemblements jeudi 5 mars devant les hôpitaux, à 10 h à Belfort à 17 h à Montbéliard. Cette action s’inscrit dans le cadre de l’appel national unitaire contre la loi Bachelot et la réforme du centre hospitalier et le projet de site unique.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
Avatar du membre
Thierry39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 10702
Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
Localisation : Belfort, TdB
Contact :

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Thierry39 »

LE PAYS
www.lepays.fr

Article du mardi 3 mars 2009


Aire urbaine
Hôpital L’intersyndicale enterre la loi Bachelot jeudi

Image
L’intersyndicale appelle les personnels et les usagers à se mobiliser. Photo Patricia Louis

L’intersyndicale du centre hospitalier de Belfort-Montbéliard se mobilise dans le cadre de l’opération nationale, « Hôpital mort », programmée jeudi. Elle demande le retrait de la loi Bachelot.

« Le p.-dg d’une grande chaîne automobile pourrait demain manager l’hôpital ». Une boutade qui n’en est pas une puisque demain les directeurs d’hôpitaux pourraient ne plus avoir de cursus en école de santé publique. « Ils auront une formation mais on ne sait pas de combien de temps », plaisante le représentant de FO.
C’est une des craintes des syndicats CGT, CNI (coordination nationale infirmière), FO, CASAP (Coordination aides-soignantes et auxiliaires de puéricultrice) et de l’AMUF (association des médecins urgentistes de France) mobilisés contre la réforme Bachelot. Et d’expliquer, pêle-mêle, les motifs du mouvement de grogne de jeudi : « Le conseil d’administration disparaît au bénéfice d’un conseil de surveillance. Le maire, représentant élu de la nation, n’aura plus voix au chapitre ! Ce projet mutualise les moyens public/privé au sein d’un territoire de santé. L’hôpital public sera torpillé ». Autre sujet d’inquiétude « Les caisses régionales d’assurance maladie sont menacées de disparition, une partie du service médical devrait être transférée à l’Agence régionale d’hospitalisation. Là encore l’objectif est de supprimer un poste sur deux au détriment de l’accès et de la qualité de nos services pour les assurés sociaux ».
Pour l’intersyndicale, cette réforme aggrave les conditions de travail et a des conséquences sur la prise en charge des patients. La CNI demande au gouvernement de traduire ses paroles en actes. « Le président de la République nous a dit que nous étions des héros du quotidien. Les héros sont fatigués. Ils n’ont pas besoin de médailles en chocolat ».
L’intersyndicale rejette ce qu’elle qualifie de transformation de l’hôpital public en entreprise. « Cette réforme est basée sur des objectifs économiques de productivité. Ce texte prétend sans moyens réorganiser l’hôpital ».
La CFDT ne participe pas à la mobilisation de jeudi.

A NOTER

Opération « Hôpital mort » ce jeudi : rassemblement devant l’entrée de l’hôpital à Belfort à 10 h, à Montbéliard à 17 h.
Un café débat, ouvert à tous, est organisé à partir de 19 h sur le thème : quel avenir la réforme Bachelot offre-t-elle à l’hôpital public ?

Patricia Louis



Toute une nuit pour trouver un lit… à Dole

Selon l’intersyndicale, il devient de plus en plus difficile de trouver un lit, notamment à l’approche du week-end. Ainsi, vendredi dernier, les services ont cherché de 1 h à 8 h pour un patient qui a été finalement transporté par le SMUR à Dole. « C’est du bricolage dangereux que l’on fait car il y a un problème de lits d’hospitalisation. Ce soir-là, on n’a rien trouvé à Belfort, Mulhouse ou Besançon ».
Un problème qui risque de s’aggraver avec le site médian, toujours selon l’intersyndicale. « Sur le site médian il y aura 1154 lits contre 1600 au moment de la fusion et 1224 aujourd’hui. Actuellement, il y a douze patients en gynécologie faute de places. Ce n’est pas un problème ponctuel. C’est tout le temps ».
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
Avatar du membre
Beuillot
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 22079
Enregistré le : mer. 27 déc. 2006, 23:52
Localisation : Pars collis ad orientem solem :invis: .

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Beuillot »

Hier soir, aux urgences du NHC de Strasbourg, 48 patients couchés qui auraient dus être hospitalisés (dans un service, s'entend, dans la journée). L'UHCD (unité d'hospitalisation de courte durée, qui doit être vide en fin de journée, afin d'y admettre des patients dans la nuit avant de leur trouver une place le lendemain) débordait. Une patiente qui devait être hospitalisée en cardio a du rentrer à domicile avec rendez-vous deux jours plus tard... s'il y a de la place. Les urgentistes sont vraiment mal organisés. :angry:
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
Image Image
Avatar du membre
Perle39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 7359
Enregistré le : sam. 11 oct. 2003, 16:58

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Perle39 »

L'appel des 25 pontes contre la mort de l'hôpital public

Le Nouvel Observateur publie cette semaine un texte signé par 25 grands professeurs des hôpitaux publics dénonçant le projet de réforme de Roselyne Bachelot, dont "le maître-mot", selon eux, "n’est plus la santé mais la rentabilité".


En 1958, la grande réforme menée par le Professeur Robert Debré allait permettre à la médecine française de devenir en 30 ans "la meilleure du monde".
Cinquante ans plus tard, le Parlement va-t-il voter la loi "Bachelot" qui porte en elle la disparition de cette médecine hospitalière au profit d’une médecine mercantile ? Le maître-mot n’est plus la santé mais la rentabilité. La préoccupation centrale n’est plus le malade mais le compte d’exploitation de l’hôpital. Et les premières victimes en seront les patients et les soignants.


Cette loi cale l’hôpital sur l’entreprise. Elle donne tous les pouvoirs au Directeur de l’Hôpital, nommé et révoqué par le Directeur de l’Agence Régionale de Santé, lui-même nommé et révoqué par le Conseil des Ministres. Ce directeur pourra n’avoir aucune compétence médicale ou en santé.C’est pourtant lui qui arrêtera le projet médical de l’hôpital. Lui aussi qui nommera et révoquera les médecins responsable des structures de soins (pôles, départements, services…). Sur quels critères ?
La tarification des actes est semblable dans les secteurs privé et public – comme si les pathologies et la continuité des soins y étaient comparables ! La pensée marchande dont se prévaut cette loi réduit le qualitatif au quantitatif, le malade au tarif de sa maladie.


Dans le même temps on organise des suppressions massives et injustifiées d’emplois d’infirmières et d’aides-soignants.

Bien sûr, l’hôpital public doit être réformé. Mais certainement pas de cette manière.

Il faut repenser l’organisation hospitalière pour répartir de manière harmonieuse sur le territoire, sans redondance, les stuctures de soins et les spécialités en prenant en compte aussi leur niveau de technicité et l’accueil des urgences ; organiser la continuité des prises en charge au fur et à mesure de l’évolution du type de soins que demandent les malades.
Il faut réfléchir aux nouveaux métiers de la médecine ; prendre en compte la nécessaire pluridisciplinarité ; reconnaître et valoriser les actes des infirmières et des personnels paramédicaux (psychologues, diététiciennes, orthophonistes, etc.) ; promouvoir la prévention, le dépistage, l’éducation thérapeutique.


Il faut impliquer toutes les unités de soins hospitalières dans des activités de recherche structurées et adosser les orientations cliniques à un projet médical qui ne soit pas fondé sur la rentabilité mais d’abord sur les besoins de la population, l’évolution prévisible des grandes questions de santé publique, l’avancée des connaissances et des progrès technologiques.
Il faut un financement, propre à l’hôpital, qui tienne compte de l’innovation, de la lourdeur des pathologies, de la précarité, des handicaps de la vie.


A cet effort-là, source de progrès et de solidarité, tous les médecins et personnels hospitaliers sont prêts à souscrire. Mais pas à cette loi destructrice et injuste.
Soyons clairs. Si cette loi n’est pas amendée, elle s’appliquera sans nous, médecins et chirurgiens de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris. Demain, côte à côte, et pour la première fois, infirmières, agents hospitaliers et administratifs, médecins seront dans la rue. Preuve que les mentalités ont changé, que l’union est faite pour que soit supprimé le volet hospitalier de la loi "Bachelot" et pour que s’ouvre enfin un débat à la hauteur de l’enjeu : il est encore temps et il est urgent d’organiser les Etats Généraux de l’hôpital public.



Les 25 signataires

Pr. Basdevant, endocrinologue, Pitié Salpetrière
Pr. Bourgeois, rhumatologue, Pitié Salpetrière
Pr. Bousser, neurologue, Lariboisière
Pr. Brochard, anesthésiste réanimateur, Henri Mondor
Pr. Dubourg, cardiologue, Ambroise Paré
Pr. Fischer, pédiatre, Necker Enfants Malades
Pr. Franco, chirurgien digestif, Antoine Béclère
Pr. Frydman, gynécologue obstétricien, Antoine Béclère
Pr. Gaudric, ophtalmologue, Lariboisière
Pr. Gluckman, hématologue, Saint Louis
Pr. Godeau, médecin interniste, Henri Mondor
Pr. Grimaldi, diabétologue, Pitié Salpetrière
Pr. Guillevin, médecin interniste, Cochin
Pr. Kieffer, chirurgien vasculaire, Pitié Salpetrière
Pr. Kuttenn, gynécologue médicale, Pitié Salpetrière
Pr. Lyon-Caen, neurologue, Pitié Salpetrière
Pr. Mariette, rhumatologue, Bicêtre
Pr. Menasche, chirurgien cardiaque, Georges Pompidou
Pr. Musset, radiologue, Antoine Béclère
Pr. Niaudet, pédiatre, Necker Enfants Malades
Pr. Sahel, ophtalmologue, Hôpital des Quinze-Vingts
Pr. Sedel, chirurgien orthopédiste, Lariboisière
Pr. Valla, hépatologue, Beaujon
Pr. Varet, hématologue, Necker
Pr. Vernant, hématologue, Pitié Salpetrière

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com
Avatar du membre
Beuillot
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 22079
Enregistré le : mer. 27 déc. 2006, 23:52
Localisation : Pars collis ad orientem solem :invis: .

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Beuillot »

Pourquoi que des parisiens? :euh:
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
Image Image
Avatar du membre
lionel
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 24029
Enregistré le : ven. 08 déc. 2006, 14:09
Localisation : A l'ouest, toujours plus à l'ouest...

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par lionel »

Beuillot a écrit :Pourquoi que des parisiens? :euh:
T'as pas d'éléments de réponse ? :euh:
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
Avatar du membre
Beuillot
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 22079
Enregistré le : mer. 27 déc. 2006, 23:52
Localisation : Pars collis ad orientem solem :invis: .

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Beuillot »

Pas pour l'instant, mais il me semble qu'une pétition signée aux qatre coins de l'hexagone aurait eu plus d'impact.
Facile de crier au C... parisianiste pour réfuter sa valeur. Sans parler du nombre total de pétitionnaires.
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
Image Image
Avatar du membre
Thierry39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 10702
Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
Localisation : Belfort, TdB
Contact :

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Thierry39 »

LES DEPECHES LE PROGRES
http://www.leprogres.fr

Article du lundi 20 avril 2009


Offre de soins: riche sur le papier, pauvre dans la réalité?

Image
Le Jura dispose de services qui jouissent d’une belle réputation. Ici le centre hospitalier de Saint Claude et ses 224 lits / Photo Philippe Trias

Image
Infographie Patrick Villard

Dans le Jura, les usagers se déclarent très critiques quant aux capacités du système de santé actuel de répondre aux besoins. Soumise aux affres de la pénurie de médecins, l'offre de soins se déliterait-elle ?

Deux problématiques : le nombre des médecins en baisse et les côuts en hausse
De l'avis des représentants de l'association Action santé Solidarité, l'offre de soins glisse actuellement sur une très mauvaise pente. Et ils voient à ce dérapage dangereux deux raisons principales. La première relève de la problématique de la démographie médicale.La seconde de l'aspect économique et du poids de l'argent, toujours plus important dans le fonctionnement des établissements de soins.

Les patients jurassiens ont suivi leur cancérologue
Parmi les symptômes d'une santé déclinante, le départ non remplacé de praticiens. C'est ainsi par exemple que le départ du docteur Duvert, en charge notamment de la cancérologie à l'hôpital de Lons-le-Saunier, a laissé un vide considéré comme abyssal. Et ce ne sont pas les explications du directeur du centre hospitalier évoquant un travail en collaboration avec le CHU qui suffisent à rassurer Jacques Lebeau et ses amis. Pour le président d'Action Santé Solidarité, « C'est une catastrophe ». Il en veut pour preuve la longue liste des patients qui vont, semble-t-il, en consultation à Montélimar, ville où le médecin est désormais installé. « Tous ces gens qui prennent leur voiture, qui vont et qui reviennent, c'est scandaleux » estime-t-il.

Des contraintes de déplacement trop fortes
Les trajets justement, les patients sont contraints d'en faire de plus en plus. Fermeture ou réduction de moyens aux petites structures obligent. D'ailleurs, l'association s'est farouchement opposée au projet de fermeture de la chirurgie de Champagnole. Que de déplacements en perspective liés à la fermeture de ce service intervenue en début d'année. L'observation de la carte de l'offre de soins leur inspire d'ailleurs un commentaire : « Combien de kilomètres, les femmes doivent-elles faire pour aller accoucher ? » Sur un territoire aux voies de communication parfois difficile, « il y a un manque » estime Jacques Lebeau.

Militants depuis sept ans
Il y a 7 ans, l'association s'était fondée autour de Jean Lamy-Charrier pour s'opposer aux dépassements d'honoraires. Depuis, Action Santé Solidarité a étoffé ses rangs jusqu'à compter aujourd'hui plus de trois cents adhérents dans tout le Jura et même au delà. Mais force est de constater que sa tâche en la matière ne s'est pas réduite. Loin s'en faut.

Les spécialistes difficiles à recruter
Peu attractif, le département ne suscite guère l'intérêt des jeunes médecins. Et certains établissements éprouvent toutes les peines du monde à recruter. Si bien que « le problème porte davantage sur les praticiens spécialisés que sur les structures » commente le président d'Action santé solidarité. Ce dernier reçoit de nombreux témoignages d'usagers hérissés de constater que la médecine à deux vitesses est une réalité.

Quelques services hyper-spécialisés et bien cotés
Alors bien sûr, tout n'est pas si sombre qu'on veut bien le dire. Le Jura peut s'enorgueillir de disposer de lits dans des services hyper-spécialisés qui jouissent d'une belle réputation. On retiendra le centre de rééducation cardio-pneumologique de la Grange sur le Mont à Pont-d'Héry qui vient de faire peau neuve. Entre autres. La centralisation des moyens a cet effet positif que les gros établissements se voient dotés d'équipements de pointe. Avec tout ce que l'on peut en déduire en matière de sécurité pour le patient.

La crainte d'un appauvrissement accru en cas de fusion des Régions
Pour autant le très grand hôpital dont on évoque la construction à l'horizon 2012 probablement sur le plateau de Crançot suscite d'autres craintes encore. « Cette méga structure archi-moderne verra-t-elle le jour avant la fusion politique entre la Franche-Comté et la Bourgogne ? » se demandent les usagers militants. Car cette union « ne devrait pas épargner la santé. « Et quand on sait que la Côte-d'Or est déjà mieux équipée, on peut craindre une forme de cannibalisation » estiment-ils.

Karine Jourdant
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
Avatar du membre
Beuillot
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 22079
Enregistré le : mer. 27 déc. 2006, 23:52
Localisation : Pars collis ad orientem solem :invis: .

Re: Ca chauffe au CHU !

Message par Beuillot »

Je n'aime pas du tout la notion de "réputation". Dans le milieu hospitalier comme partout ailleurs, la mauvaise se crée sur un claquement de doigts et la bonne sur la durée. Et quand la mauvaise est faite...
Le public tend à voir un hôpital comme un tout : "j'ai poireauté trois heures aux urgences pour une entorse de la cheville (comme si ce genre d'urgence devait avoir priorité sur les urgences vitales) dans cet hôpital, donc le service de cardio du même hôpital est pourri".
Quand on touche à la santé, donc à la vie, l'émotionnel l'emporte largement sur le rationnel. C'est légitime, mais gaffe... :;)
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
Image Image
Répondre