Desnes ou le projet maudit

[Thierry39]

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Article du jeudi 13 septembre 2007


Desnes ou le projet maudit


La société chargée de trouver les financeurs en liquidation, le projet de diffuseur autoroutier retoqué par la commune d'Arlay Les embûches pleuvent sur le projet de base nautique à Desnes. Vous avez dit malédiction ? Les élus s'attellent à trouver de nouveaux financeurs


Si les habitants du secteur de Desnes peuvent légitimement s'interroger sur la vitesse de sénateur à laquelle avance le projet de base nautique, les élus, eux, sont carrément dans l'embarras avec les deux tuiles qui leur sont tombées sur la tête en quelques semaines.
Pour bien comprendre ce qui se passe, il faut revenir en arrière. Desnes, ce sont d'anciennes carrières plus ou moins aménagées en plans d'eau. Un site au potentiel touristique énorme, mais à inventer complètement. Les élus du secteur ont bien compris l'intérêt du lieu, ils se lancent il y a presque vingt ans dans des ébauches d'aménagement, puis créent un syndicat intercommunal : Sicadesnes qui parvient, après moult embûches, à acheter les terrains.
La dernière étape, c'est le lancement du monumental projet de base nautique, mené par Sicasdesnes sur la base de fonds privés. La société Wakoa, implantée à Mulhouse -mais appartenant à Michel Magdeleine, gros investisseur dans le secteur- est chargée de trouver des financeurs. Pendant ce temps, Jean Raquin, conseiller général de Bletterans et Bernard Peyraud, président de Sicadesnes, se démènent pour associer le conseil général et obtenir l'engagement de financer un nouveau diffuseur autoroutier pour irriguer le secteur.

Wakoa SAS en liquidation
En cet été 2007, le projet semble avoir décollé. Sicadesnes a investi 1M d'euros dans l'aménagement d'une plate-forme, le site est prêt pour accueillir les financeurs, d'autant que Wakoa a obtenu une autorisation de la commission d'équipement commercial. Pas de chance, le 3 juillet, le conseil municipal d'Arlay prend une délibération qui rejette le tracé de diffuseur passant sur la commune (voir par ailleurs) au motif qu'il détruit une partie de la forêt. Premier coup de semonce. Ce n'est pas tout, le 5 septembre le tribunal de commerce de Mulhouse met la société Wakoa SAS en liquidation. Wakoa étant une nébuleuse de sociétés, d'autres jugements doivent être rendus par ce même tribunal le 26 septembre qui risquent d'aller dans le même sens. Bref, Wakoa est, de fait, out du projet.
Évidemment, les rumeurs vont bon train dans le Landerneau bletteranois. La base nautique de Desnes est-elle morte avant d'avoir vécu ? Non disent les élus qui s'attellent à trouver de nouveaux financeurs.
Aux dernières nouvelles, ils auraient trouvé un groupe de dimension nationale prêt à reprendre le projet, mais à condition que le diffuseur autoroutier se fasse Le dossier en est là, une réunion à la demande du préfet est prévue le 20 septembre prochain.



Armand Spicher



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Témoignage : « On ne dit pas non au diffuseur, on dit non à un tracé »

« On n'a fait que réagir à l'enquête publique. Notre conseil municipal s'est prononcé à l'unanimité contre le projet de variante C compte tenu de son impact irréversible sur la forêt communale. Il ne faut pas oublier que le passage de l'A39 a amputé notre forêt de 67,26 hectares. Autrement dit, on a déjà donné ! Aujourd'hui, il reste une colline de 30 hectares et le tracé passe au milieu. Par contre, on considère comme acceptable la variante B qui reste dans les limites actuelles de l'emprise de l'autoroute.
Qu'on ne nous dise pas qu'on bloque, on ne bloque rien, on a refusé un tracé qui ne nous convient pas et choisi un autre proposé dans l'enquête. C'est désormais au commissaire enquêteur de donner sa position ! »




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Témoignage :« Mon souci, c'est que le projet ne capote pas »

« Aujourd'hui, j'ai une approche favorable car le projet représente une réelle capacité d'accueil sur la zone de Desnes où il y a un déficit économique. Mon souci, c'est que le projet ne capote pas d'où l'importance de créer au préalable les conditions d'un investissement. Un partenaire (Wakoa : ndlr) s'est manifesté, il a déposé une demande à la commission départementale d'équipement commercial qui a accepté, ce qui permet de continuer de progresser dans la réflexion. Je suis alerté par certaines informations et j'ai voulu rencontrer le porteur du projet ainsi que les financeurs, les élus et les services de l'État. La réunion est prévue le 20 septembre. Il y a trois solutions : ou bien le financeur dit qu'il ne peut plus suivre et dans ce cas on continue avec d'autres financeurs, ou bien il dit qu'il ne peut pas mais qu'il a trouvé un partenaire et ce partenaire nous dira s'il est prêt à s'engager, ou bien il dit qu'il a bouclé le financement. Aujourd'hui, je ne connais officiellement qu'une société : Wakoa. De toute façon, si le financement ne marche pas sous sa forme actuelle, il marchera avec d'autres investisseurs. »

[Thierry39]

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Article du vendredi 21 septembre 2007


Projet de Desnes: mystérieux tour de table

« Nous nous sommes tous mis d'accord, nous ne communiquerons pas ». Hier soir, le conseiller général du canton de Bletterans, Jean Raquin, a été très clair, il ne dira pas un mot du tour de table qui s'était déroulé l'après-midi même en préfecture pour tenter de sauver le projet de base nautique à Desnes (notre édition du 13 septembre). Pour mémoire, la société Wakoa, qui était chargée de trouver les investisseurs pour réaliser ce projet sur les anciennes carrières du village aménagées en plans d'eau, a été mise en liquidation. Au dernières nouvelles, la base nautique n'aurait pas tout à fait sombré avec Wakoa. Un groupe de dimension internationale serait intéressé par le projet à condition que l'échangeur autoroutier initialement prévu sur le site se fasse.
J.F.B.

[Duploussarsinonrien]

Les projets touristiques sont pourtant si rares dans la région...

Ce projet semblait trop beau, ou plutôt trop démesuré, pour y croire vraiment et ceci malgré le boulot gigantesque abattu par les élus locaux.

Le site des anciennes carrières était un lieu de rendez-vous pour des fêtes mémorables. J'imagine que ça doit continuer.

La fruitière de Desnes, à côté de l'Eglise, est un endroit très fréquentable et le bistrot du coin, s'il est toujours ouvert, un haut lieu du levage de coudes en pays Bressan (Desnes se trouve à côté de Bletterans).

D.

[Thierry39]

Message original: Duploussarsinonrien

Ce projet semblait trop beau, ou plutôt trop démesuré

Personnellement, je le trouvais trop démesuré. Ceci dit il va peut-être ressurgir d'ici quelques années.





*** Message édité par Thierry39 le 26/09/2007 11:59 ***

[alainc]

L'Alsace du 3/10/2007

"la holding Wakoà et ses filiales ont été placées en liquidation judiciaire mercredi dernier par le tribunal de commerce de Mulhouse, entraînant le licenciement des 45 employés des sites de Mulhouse et Wittenheim...Dernièrement, Michel Magdelaine avait aussi en projet de construire un vaste parc de loisirs de 1500 lits dans le Jura. Le projet, estimé à 50 millions d'euros, devait être financé par des investisseurs de pays du Golfe._Si le P-dg était injoignable hier, l'administrateur judiciaire, Me Pierre Mulhaupt, confiait que l'ampleur des pertes du groupe, « abyssales », ne pouvait que mener au placement en liquidation judiciaire."

Attention au sirène économique

[Beuillot]

Bienvenuc, alainc.

[Thierry39]

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Article du vendredi 26 octobre 2007


Base de Desnes: une action à la hausse


CONSEIL GÉNÉRAL. Un candidat repreneur sérieux et identifié, de nouvelles perspectives : le baromètre remonte pour le projet de base de loisirs. Désormais, c'est la polémique autour du diffuseur d'Arlay qui préoccupe


A l'occasion du solde d'une subvention au syndicat Sicadesnes pour la réalisation des travaux de la plate-forme destinée à accueillir la base de loisirs de Desnes, Jean Raquin, le conseiller général de Bletterans, a souhaité mettre un certain nombre de choses au point « pour répondre, dit-il, aux rumeurs qui courent actuellement. »
Il a d'abord rappelé que l'ancien intermédiaire, Wakoa, n'est plus dans la course : « La société est en liquidation judiciaire, il ne faut plus rien en attendre. »
Avant de poursuivre sur ces fameux bruits de couloir : « Mais Sicadesnes n'a rien perdu dans cette affaire, contrairement à d'autres structures ou à d'autres collectivités dans des dossiers où les travaux avaient déjà commencé. » Selon Jean Raquin, « si le chantier s'est arrêté cet été, c'est que Sicadesnes ne voulait pas que les clôtures soient abîmées.

Reste le problème du bail
Aujourd'hui, ces travaux vont reprendre. » Il en veut pour preuve que le comité syndical réuni mercredi soir a confirmé les ordres de travaux « qui seront terminés avant le 30 novembre. » Ce jour-là, a-t-il annoncé, le syndicat « disposera d'une plate-forme touristique à mettre sur le marché. »
Sans attendre cette date, plusieurs candidats repreneurs se sont fait connaître dont un groupe d'investisseurs suisses allié à des professionnels de l'hôtellerie de loisirs. Cette candidature n'a pas été privilégiée, au contraire de celle présentée par Catherine Chambaud administrateur de la société Rapp, spécialisée dans la distribution de biens d'équipement pour la maison. Derrière elle, on retrouve la famille Crozatier dont la réputation de professionnel du meuble (Fly, Atlas) se double de compétences dans le domaine de l'hôtellerie par l'intermédiaire d'enseignes Holiday Inn. Présidente de la société industrielle de Mulhouse, elle siège à la CCI Sud Alsace, elle présente donc toutes les garanties attendues dans un dossier où le flou a longtemps présidé.
Intéressée, oui mais pas à la dimension du projet précédent souvent qualifié de pharaonique. « Ce sera sans doute un projet plus réaliste, confirme Jean Raquin qui souligne que la représentante de la société Rapp ne souhaitait pas prendre la partie camping, camping-cars, bar et guinguette « qui ne sont pas dans son coeur de métier. Nous devons donc lui trouver des associés, ce qui devrait être bientôt chose faite. » Reste à franchir, au préalable, un dernier obstacle avec le bail emphytéotique qui se trouve dans le dossier de la liquidation. « Nous avons rendez-vous avec le liquidateur le 7 novembre pour examiner les conditions de transfert de ce bail, a informé le conseiller général. Nous lui avons demandé que tout soit réglé avant le 10 décembre. » Les nouveaux investisseurs présumés seront reçus d'ici là. « Le Sicadesnes a donc de nouvelles cartes pour travailler », a conclu Jean Raquin, tout heureux de pouvoir montrer « des vertus de rebond ».

Benoît Chevrier

> NOTE
L'assemblée a donc voté une subvention complémentaire de 90 125 euros pour l'achèvement des travaux de plateformage



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Arlay : le diffuseur qui sent l'impasse

Robert Tournier, le conseiller PS de Sellières ne manque jamais l'occasion de poser la question qui gratte. Dernier sujet en date, le diffuseur d'Arlay : « Il semblerait que la commune d'Arlay a refusé le tracé proposé, où en sommes-nous avec ce projet avec un parking poids lourds dont la capacité aurait été revue à la baisse ? »
Gérard Bailly a répondu qu'un projet de parking en deux étapes est « plus raisonnable », avec cent vingt places pour débuter et une possibilité d'extension.
Quant au tracé c'est une autre paire de manches.
L'enquête publique terminée, « chacun a pu s'exprimer sur le tracé ». La contre-proposition du maire d'Arlay avec un diffuseur passant plus loin de la forêt et plus près de l'autoroute ne ravit pas le conseil général et son président s'en est expliqué. « Cette solution a plusieurs désavantages sérieux dont une déclivité supérieure à 6 % à certains endroits ce qui pose problème pour les caravanes notamment, un coût supérieur de 75 % et une augmentation des déblais et remblais. » Le commissaire enquêteur doit maintenant se prononcer sur l'un ou l'autre des deux tracés, celui préconisé par le conseil général ou celui proposé par la commune d'Arlay. « Si je comprends bien, il n'y aura pas de sortie si le maire d'Arlay n'est pas d'accord », a résumé Robert Tournier. Pour l'instant, c'est bien une sortie de conflit que l'on cherche.

[Thierry39]

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Article du vendredi 27 mars 2009


Base de Desnes : on ressort le serpent de mer


C'est reparti. Le Sicadesnes, syndicat intercommunal créé en 1985 pour soutenir un projet de base de loisirs pour Desnes a « enfin » quelque chose de concret à annoncer : un nouveau projet mené par un nouvel investisseur (Cap Réal) est sorti de l'eau. Les deux parties se sont rencontrées lundi et un courrier officiel a été rédigé. Envoyé mardi, il a été lu aux élus concernés réunis mercredi soir lors du comité syndical du Sicadesnes. La SARL Cap Réal (basée à Mulhouse) y confirme son engagement aux côtés du syndicat mixte pour la réalisation du parc de loisirs de Desnes et détaille le découpage du projet : cinq tranches de travaux (au lieu de quatre comme envisagé préalablement) sont prévues de septembre 2009 à l'année 2016. La première tranche (un complexe hôtelier 3 étoiles et 40 chalets) devrait démarrer en septembre prochain pour une ouverture en 2011 ; le permis de construire devrait être déposé fin avril et la première pierre posée en septembre, en même temps que l'inauguration de la sortie d'autoroute. Devraient ensuite suivre une deuxième tranche (quarante chalets), une troisième (encore quarante chalets) et une quatrième (vingt pavillons de luxe). Enfin, une cinquième tranche est envisagée : un hôtel quatre étoiles.

Les premières ébauches de projets datent de vingt ans, si ce n'est plus sur le site des anciennes carrières de Desnes. Les divers projets lancés dans un futur proche toujours reporté ont poussé les riverains et plus largement les Jurassiens à se demander si on verra vraiment un jour quelque chose sortir de terre… et surtout qui y viendra. D'autant que de l'argent public a été engagé et que suite à une énième péripétie (la liquidation du promoteur), le projet de départ a été modifié. Par rapport à ce que prévoyait la société Wakoa en 2007, beaucoup de choses ont changé : le projet est peut-être moins pharaonique (en tout cas échelonné dans le temps) et n'inclut plus de piscine ni de camping. « Le camping n'est pas exclu, on verra ultérieurement » réagit Bernard Peyraud, un président du Sicadesnes qui souffle un peu de voir les choses se concrétiser (à nouveau). Autre nouveauté : Cap Réal réclame désormais une modification du bail qu'elle a déjà signé, la rendant propriétaire d'une partie des terrains et des constructions, pour être suivie par les banques, alors que les engagements précédents prévoyaient une location. Si liquidation il y avait, le Sicadesnes pourrait perdre toute emprise sur l'avenir des lieux. Ce point, soumis au vote, a pourtant été adopté par le syndicat mixte. Ce qui n'empêche pas le Sicadesnes d'avancer sur des œufs : « « Pour nous et le président Raquin, ça se fera, nous avait confié Bernard Peyraud il y a quelques semaines. Mais la question, c'est "quand ?". On est rassurés de ces avancées, mais sans oublier que le projet d'avant était allé jusqu'au permis de construire ! » Jointe par téléphone, la société Cap Réal ne cachait pas son enthousiasme.

Le grand absent, pourtant très attendu sur ce dossier, c'est Jean Raquin. Le président du conseil général et pourrait-on dire « papa » du projet, plutôt loquace sur le sujet depuis 1963, préfère s'abstenir de commentaires « pour l'instant », depuis que les négociations ont repris en septembre dernier. Présent mercredi au comité syndical, il ne s'est pas assis aux côtés du bureau du Sicadesnes mais dans l'assistance… Prochain rendez-vous le mercredi 29 avril pour la signature de l'avenant au bail dit emphytéotique (longue durée de 99 ans maximum) et de la promesse de vente.

Outre les projets hôteliers, plusieurs plans existent pour la base de Desnes : le Guidon, Bletteranois envisage d'y créer une boucle d'entraînement à vélo et un parcours VTT et le site écologique va être préservé. Reste aussi une interrogation à l'horizon 2016 : Holstim, qui gère les carrières pour encore sept ans, va rétrocéder le site à la famille Chalumeau, les premiers propriétaires. Mais qu'en feront-ils ? Les garder, les monnayer ou les rétrocéder à son tour à la commune de Vincent et donc au Sicadesnes ?


Delphine Givord
(avec Bernard Girard)




Bernard Peyraud, président du Sicadesnes sur le site qui n'a été que grillagé pour l'instant / Photo Delphine Givord


Comme depuis quelques mois sur le sujet, Jean Raquin (à droite) est resté en retrait / Photo Bernard Girard