Riolettes-Racontottes

[Le riolu]

Oh ! j'ai perdu 30 ans d'un coup ! J'en suis vert de trouille.

Pour ce soir Je vais vous raconter :

Rue des tulipes

En ce temps, vivait dans cette rue, une jeune fille que tout le monde s'accordait à trouver comme la plus douce et la plus gentille de toutes. Elle entretenait avec tendresse des parterres de fleurs du plus bel effet, en particulier des tulipes.
Un jour, passa par là, une vieille roulière (routarde). En voyant Angélique biner dans ses plates-bandes, elle cueillit une tulipe encore en bouton et la lui offrit en disant "Ton bonheur durera aussi longtemps que cette fleur, le jour où elle fanera alors tu connaîtras le malheur". Très surprise, Angélique mit précautionneusement la fleur dans une petite cassotte (coffret), en pensant qu'ainsi elle sécherait et ne fanerait pas.
Or la fleur ne sécha pas et au printemps lorsque la jeune fille épousa un boueb (garçon) amoureux, riche et gentil, la tulipe s'ouvrit, puis s'épanouit à la naissance de ses jumeaux. Il est dit que le soleil n'a de grandeur que lorsqu'on le regrette.
Quand il fait du temps (du mauvais temps), vinrent les jours de vaches maigres : la fortune s'envola dans de mauvaises opérations, les scènes de ménage commencèrent, la cassine (maison) prit feu, les deux enfants pris de fortes fièvres déliraient dans leurs lits, la petite mourut, puis ce fut le tour de son frère, La misère fut encore plus noire. Le mari dut s'expatrier pour trouver du travail. Il n'en devenait (revenait) qu'une fois par mois.
Enfin la tulipe tomba en poussière. De ce jour Angélique ne revit plus son homme.

Le riolu.



le collège entre deux velles.

[Eustache]

Le riolu, à force de nous raconter des sornettes et de nous en faire voir de toutes les couleurs, voit la vie en vert... mais pas contre tout...

[Le riolu]

en vert... mais pas contre tout...

joli, joli !

[Le riolu]

rue Charles BONNEFOY

Pierre-Charles Bonnefoy du Plan (1732-1824) est le concierge du Petit Trianon et garde des meubles de la Reine. Il veille sur Son domaine et Lui rend des comptes. Chargé des relations avec les fournisseurs à Trianon et au hameau de la Reine, il s'occupe , les jours de spectacle dans le petit théâtre, de faire la liste des admis et de contrôler les entrées à l'aide des Suisses du Roi.
Il s'occupe du bien-être de Marie-Antoinette , par exemple en Lui faisant préparer des bains de pieds lorsqu'Elle souffre des jambes.

La bonne a la foi ; Un jour elle trouvera son Charles.

La petite était gentille,voire simplette, bonne disait-on alors. Sa mamn lui apprit à tenir la maison, c'est à dire la lessive la vaisselle, le ménage, le rangement et un peu de cuisine; Par ce que là c'était compliqué.
On finit par l'engager chez le bon docteur Charles.
Bien évidemment elle tomba amoureuse de cet homme qui ne voyait en elle qu'une employée, pas très fine. Son dévouement grandissait chaque jour un peu plus, en même temps que son amour. le docteur ne faisait pas attention à ces soupirs. Un après-midi Monsieur Charles ramena une dame pour boire le thè. La bonne fit son service impeccablement, fière de montrer à une étrangère ce qu'elle savait faire. La scène se répéta le lendemain, puis le surlendemain. La petite était fière de voir son Charles heureux.
Elle se disait, Charles attend le bon moment pour me voir. oui Charles attend ! Et je l'attend de bonne foi.
Quelques mois plus tard, La dame s'installa au cabinet. ; Ce n'était plus une visiteuse. Elle devenait de plus en plus exigeante, n'admettait aucune maladresse qui passait sans problème aux yeux de Charles. Les reproches plurent sans cesse, surtout au sujet de la nourriture. de plus en plus évincée la petite bonne fut expédiée au fond de la cuisine où elle se mit à se ratatiner. Pendant ce temps la petite attendait de bonne foi. De bonne foi, elle pensait que Charles la ramènerait à la lumière.
De bonne foi elle pensait que tout le monde était gentil. Lorsque Charles se maria, de bonne foi son coeur lacha. De bonne foi, elle attendit dans un autre monde Charles. Charles qui de bonne foi ne tarderait pas à la rejoindre.

le riolu

[Le riolu]

Ce soir c'est l'Moblot qui va vous conter
l'église de Mancenans.

Suite à un incendie, une grosse partie de l’église, surtout en son centre, fut détruite. Le conseil municipal et la population se réunirent afin de savoir ce qu’il convenait de faire. Décision fut prise alors de reconstruire la partie manquante. Pour fêter cette décision, un vin d’honneur fut servi.
Une souscription locale, ainsi qu’un appel d’offre furent lancés. Après plusieurs réunions, l'entrepreneur fut choisi. Afin de marquer le coup, l’on but un coup…. Date fut prise pour le lancement des travaux. L’entrepreneur amena du matériel, il fallait fêter cela. On but encore. Puis il y eut la pose de la première pierre….. Le curé bénit cette pose, avec un peu de vin. Et la population devait participer à cela. C’était leur église, tout de même. Quelques gouttes sur la pierre, quelques verres pour les gorges. Les murs commencèrent à être montés. Alors, il fallut bientôt payer l’entrepreneur… Mais les caisses étaient maintenant presque vides, malgré la souscription. La jonction entre les deux parties du bâtiment ne put alors se faire….

Moralité : BOIRE OU CONSTRUIRE, IL FAUT CHOISIR

[Le riolu]

Rue du hameau

Quand le jeune moinillon qui venait de prononcer ses voeux arriva sur son pupitre, il commença son travail d'écriture. Comme vous le savez, les livres ne se faisaient qu'à la main, en recopiant fidèlement les lettres des ouvrages précédents.
Fort sérieusement le moinillon s'appliqua dans son travail de lettrage. Il admirait les anciens qui étaient devenus des artistes, leur technique pour enluminer les pages et les Initiales. Quel beau travail, il révait d'arriver à pareille prouesse.
Ah! les mots, ah, les mots, que c'est beau!
Voilà pourquoi cette abbaye s'appelait AH les MOTS. Et donna donc son nom à la rue du hameau.
Un jour pourtant il commit une petite erreur, et en la rectifiant il réfléchit., réfléchit, réfléchit. Le soir il alla voir le père abbé : « Mon père, que se passe-t'il si un moine se trompe en écrivant son texte ? » « Mais, mon jeune ami, c'est absolument impossible, nos moines sont bien trop sérieux et attentifs ! » « Cependant .... » « taisez vous ! Nous devrions instaurer la règle du silence ici »
Le soir le père abbé ne put s'endormir, la question du moinillon le perturbait. Avant matines, Il se leva passa devant la chapelle avec sa bougie allumée et s'enfonça dans les entrailles du batiment. Où donc allait-il ? Il arriva devant une porte fermée de nombreux cadenas qui enfermait les originaux. Pas d'incunables encore à cette époque. Il sortit les volumineux livres et les compulsa.
Aux prières des sept offices Vigile ou matine, Laude, Tierce, Sexte, None, Vèpres ne le virent pas paraître. Tout le monde le cherchait. Aux complies on le vit sortir bouillonnant des caves en marmonnant : Oh, les cons, oh les cons.
Dans nos voeux ils ont mis chasteté au lieu de charité, Oh, les cons! Oh,les cons!
Le riolu

[Beuillot]

C'est vrai qu'il est tout vert, not' riolu!
Et c'est amplement mérité!

[Le riolu]

C'est vrai qu'il est tout vert, not' riolu!
Et c'est amplement mérité!

Dire que je n'avais pas fait le rapprochement avec le fond de mon avatar impatient.

[Beuillot]

C'est de toute façon la couleur des rédacteurs.

[Le riolu]

Rue Francis Bouton

Au temps des cavernes, On s’habillait de peaux de bètes. On devait faire un trou dans la peau et on les portait comme une chasuble, ou en les posant sur les épaules avec une liane à serrer à la ceinture.
Lors des hivers cette tenue laissait un peu à désirer. En effet les lianes ne courent pas les rues dans cette bonne ville de Saone, et de plus, il en fallait beaucoup, pour entourer les bras, les jambes, le tronc et le cou. Quand on serrait un peu fort pour avoir moins froid, c’était étrange on avait alors du mal à respirer.
Francis, vous vous souvenez bien de lui, c’était l’intrépide, partait au milieu des buissons et revenait avec ses peaux pleines d’estafilades. Il était obligé de tuer et dépecer beaucoup de mamouths pour se trouver de nouvelles tenues. C’est bien la preuve que ce que je dis est vrai : on n’en trouve plus des mamouths aujourd’hui ! Il lui devint nécessaire de mettre des os comme fibules pour racommoder les pans de ses vètements.
Un jour, faute d’os de mamouth, il dut prendre une branchette verte. Sur une estafilade il fit un noeud avec le bout de le branchette ; ca marche. Et passa l’autre bout qui portait un bouton par une autre estafilade et put ainsi joindre les deux bouts. En passant c’est depuis ce temps que l’on dit joindre les deux bouts pour finir comme on peut ses fins de mois. Pourtant se dit-il ‘’ce n’est pas ma fin à moi, ça ! Ce serait plutot le début. ‘’
En arrivant chez lui pour oter sa veste de poil de taupe, en effet, comme il ne trouvait plus de mamouth il s’était rabattu sur un animal un petit peu plus petit, il dégraffa sa veste et s’aperçut qu’il pouvait la remettre sans problème en la reboutonnant. Il la déboutonna, la reboutonna, émerveillé de sa découverte. Il fit le tour de la ville en se pavanant de sa découverte.
Pourquoi croyez-vous qu’on appelle cette rue du nom de Francis BOUTON.
Eh oui ! Eh oui, c’est ce que m’a rapporté sa couturière : Madame Eclair Scratch.

Le riolu.

[Moblot]

Me voila un peu rassuré, j'avais trouver tes deux dernières Riolettes un peu triste.

[Le riolu]

Impasse Vauzenin.

Dans cette rue n'existait qu'une maison. Vous ne pourrez pas la voir, en effet après avoir été longtemps une vauzenin (ruine) on a fini par l'abattre.
Le père Matthieu y habitait. C'était un homme bon qui aidait tout un chacun et donnait son argent aux plus pauvres, du moins le croyait-il. Il acceptait chez lui tout roulier (voyageur) perdu ou qui désirait simplement passer la nuit au chaud.
Un fouletot (mauvais génie) envieux et accariatre ne supportait pas sa gentillesse et son amabilité. Tous les hivers il profitait d'un coup de vent pour arracher quelques tuiles, A l'automne il bouchait la cheminée. un jour il réussit à y lancer un feu de cheminée, mais mal organisé celui-ci s'arrèta faute de combustible. Au printemps, il fit sauter les arrivées d'eau.. Son plus grand exploit fut en été: Il réussit à écarter tous les nuages, pourtant en Franche-Comté on a bien l'impression qu'il pleut au moins tous les jours et toutes les nuits. Regardez comme le paysage est vert. IL réussit à créer une sécheresse qui ruina tout le potager.
Le père Matthieu désespéré partit demander à ses voisins un lopin de terre pour y cultiver quelques planches. il finit par trouver un endroit dit Sur les Fosses qu'on appelle actuellement la rue des planches. Comme il devait absolument cultiver son jardinet pour survivre il quittait de pus en plus sa maison et de plus en plus longtemps. Le fouletot en profitait pour détruire petit à petit la maison. Il ne lui fallut que quelques années de labeur acharné pour décourager le père matthieu qui dut s'expatrier.
Ne trouvant plus de souffre douleur il partit chercher fortune ailleurs en laissant une vauzenin. Personne n'osa la remonter ni y habiter, elle finit par disparaître seul le nom est resté.

Le riolu.

[Le riolu]

Rue des lots

Ce jour là, le club de handball de Saône avait organisé une loterie exceptionnelle. Tous les joueurs dirigeants arbitre et sympathisants avaient été réquisitionnés pour vendre les tickets. Le petit Michel avait pris deux carnets, avait sollicité ses parents, oncles et grands parents. Mais il lui restait quatre tickets impossible à vendre. Il avait pleuré en se demandant comment s’en débarrasser, car il était si timide qu’il n’osait pas rendre les carnets où il restait encore quatre tickets. Alors il dut vider sa tirelire et acheter lui même ces quatre tickets. Il inscrivit son prénom et son nom sur les quatre dernières souches, et put rendre les carnets vides avec l’argent récolté. Merci lui dit son président tu es un bon vendeur, l’an prochain je te confierai trois carnets. Oh non ! pensa petit Michel, pas trois ! les yeux agrandis d’effroi, ce que le président prit pour un signe de joie.
Enfin le grand jour était arrivé. La salle Guinemand était pleine, la foule bruyante, et le tirage au sort commença. Les lots partirent l’un après l’autre. et à la fin le gros lot fut adjugé. Tout le monde se levait pour partir sauf petit Michel très déçu, les mains vides qui reniflait dans son coin. Le président s’aperçut que derrière un carton il restait quatre tout petits lots qu’il remit en lice. Dix fois il annonça des numéros auxquels personne ne répondit. En désespoir de cause il décida de les donner au plus jeune joueur du club. Il consulta l’état de ses licences et trouva petit Michel. En remontant la rue il fit éclater sa joie, à tel point que tous crurent que c’était lui qui avait gagné le gros lot. Voilà pourquoi cette rue s’appelle la rue des lots.

Le riolu

[Le riolu]

Rue de la paix

A Saône la coutume de veiller le trépassés date du premier mort. En effet lorsque survint le premier décès, sa veuve l’enterra dans un petit champ face au soleil levant, et le veilla trois nuits en pleurant. Depuis cette coutume s’est perpétuée.
Or maintenant ce joli petit cimetière est plein de monde. Ils en ont assez d’attendre le paradis qui ne vient toujours pas. C’est pourquoi l’autre jour, quand la mère Mathilde a décidé de quitter ce monde après quatre vingt dix neuf ans de joies et de chagrins, le père Mathurin a du la veiller. Le premier soir tout à son chagrin, il n’a pas entendu les voix qui lui soufflaient à l’oreille, en croyant que c’était le vent. La seconde nuit, il pensa que la Mathilde avait bien rempli sa vie, et vit tout alentour des ombres s’agiter, aller et venir, chanter et danser. Cela le surprit quelque peu, car au village les gens lui avaient certifié que le quartier était calme. Pourtant on racontait d’étranges histoires sur le cimetière. Mais vous savez comme sont les gens, ils inventeraient n’importe quoi pour se rendre intèressants. Le troisième soir, Mathurin, réalisant qu’il était maintenant célibataire, pourrait enfin courir le guilledoux. Se sachant si seul s’en sentit soulagé et s’en ouvrit à sa femme. Malheur ! Que n’avait-il pas fait là ? Elle sortit de son caveau et de ses yeux vides elle lui jeta des regards incendiaires. De sa bouche édentée, les invectives jaillirent comme des éclairs. Le vieux promit tout ce que l’on voulut. Toute la nuit une sarabande tourna autour de lui.
Le jour allait poindre quand une étincelle de courage lui fit relever la tête. Mathurin cria au ciel : Coiste donc lou veil (tais-toi donc la vieille)! Et il eut la Paix. C’est grâce à Mathurin que les voisins dorment tranquilles, rue de la Paix.

Le riolu

[pieradam]

Rue Francis Bouton

Au temps des cavernes, On s’habillait de peaux de bètes. On devait faire un trou dans la peau et on les portait comme une chasuble, ou en les posant sur les épaules avec une liane à serrer à la ceinture.
Lors des hivers cette tenue laissait un peu à désirer. En effet les lianes ne courent pas les rues dans cette bonne ville de Saone, et de plus, il en fallait beaucoup, pour entourer les bras, les jambes, le tronc et le cou. Quand on serrait un peu fort pour avoir moins froid, c’était étrange on avait alors du mal à respirer.
Francis, vous vous souvenez bien de lui, c’était l’intrépide, partait au milieu des buissons et revenait avec ses peaux pleines d’estafilades. Il était obligé de tuer et dépecer beaucoup de mamouths pour se trouver de nouvelles tenues. C’est bien la preuve que ce que je dis est vrai : on n’en trouve plus des mamouths aujourd’hui ! Il lui devint nécessaire de mettre des os comme fibules pour racommoder les pans de ses vètements.
Un jour, faute d’os de mamouth, il dut prendre une branchette verte. Sur une estafilade il fit un noeud avec le bout de le branchette ; ca marche. Et passa l’autre bout qui portait un bouton par une autre estafilade et put ainsi joindre les deux bouts. En passant c’est depuis ce temps que l’on dit joindre les deux bouts pour finir comme on peut ses fins de mois. Pourtant se dit-il ‘’ce n’est pas ma fin à moi, ça ! Ce serait plutot le début. ‘’
En arrivant chez lui pour oter sa veste de poil de taupe, en effet, comme il ne trouvait plus de mamouth il s’était rabattu sur un animal un petit peu plus petit, il dégraffa sa veste et s’aperçut qu’il pouvait la remettre sans problème en la reboutonnant. Il la déboutonna, la reboutonna, émerveillé de sa découverte. Il fit le tour de la ville en se pavanant de sa découverte.
Pourquoi croyez-vous qu’on appelle cette rue du nom de Francis BOUTON.
Eh oui ! Eh oui, c’est ce que m’a rapporté sa couturière : Madame Eclair Scratch.

Le riolu.
Je suis beaucoup moins prolixe que le Riolu,et sans imagination débordante,je vous dirai simplement,que Mr Francis Bouton,est certainement le dernier mort Franc-Comtois de la 2eme guerre mondiale.
Il a en effet été abattu le 8 septembre 1944,sur le pont de la gibelotte.
Résistant actif,il fut reconnu "mort pour la France " laissant une veuve et 5 enfants,dont le dernier avait 2 ans.
Je connais très bien cette famille.
ah j'oubliais,mes petits en enfants s'appelent Bouton,et Francis était leur arrière grand-père.
Pieradam

[Le riolu]

Alors Pieradam, j'espère que tu vas leur parler de leur ancètre.

C'est sympa ce que tu nous écrit. Tu remets les choses en place. S'il y a d'autres évènements que tu peux nous rapporte, n'hésite pas.
Tu embrasseras tes petits enfants de notre part à tous.

[pieradam]

Bien que ce soit de jeunes enfants,ils ont été informés depuis longtemps,de ce fait,et savent qu'en passant dans cette rue,c'est leur arrière grand-père,qui s'y trouve.

J'ajouterai encore deux choses,c'est que c'est certainement dur de mourrir,mais le jour de la libération,encore plus.
Il s'est aventuré sans le savoir,dans un endroit particulièrement sensible,car c'est le stade de la gibelotte ( aujourd'hui Léo Lagrange )qui servait de parc,aux derniers panzers de la wermacht.

[Le riolu]

Rue des Roseaux

Rimell, cette djorimelle (pimbèche) de saonoise, au volant de sa superbe voiture de sport rouge bien entendu, avise dans cette petite rue un petit vieux aux yeux globuleux, et qui avait l'air de sautiller. Oh ! On dirait un crapaud, dit elle à ses copines qui ricanaient dans la voiture.
Pour se moquer de lui, elles décident de s'arrèter pour lui demander leur chemin. -Pardon mon brave où se trouve la rue des fleurs ?
Ici il ,n'y a pas de rue des fleurs par contre il y a la rue des anémones, la rue des tulipes, la rue des trois pastels, la rue de l'étoile, la rue des bleuets, la rue des campenottes, la rue de chardonnet, la rue bouton, la rue des genévriers, la rue des grands vergers, la rue rameau, la rue des lilas, la rue du petit frène, la rue des champs, la rue des prairies, la rue des pommiers,la rue des thuyas, la rue des tilleuls, et la rue du vert pré. C'est vous dire si des fleurs il y en a beaucoup. Mais il n'y a pas de rue des fleurs, bien que vous soyez la plus jolie d'entre toutes.
Et mes copines? Ce sont des thons ?
Non! Vous faites un joli bouquet toutes les trois. D'ailleurs en voici un que je viens de cueillir tout spécialement pour vous. Il y a un assortiment de toutes celles dont je vous ai parlé. Regardez comme il est beau !
Tu te fous de nous ? Des fleurs des champs seulement, c'est digne des bouseux !
Rimell jette le bouquet derrière elle sur le siège arrière. Elle met le contact et enfonce l'accélérateur. Le moteur rugit
Mettez vos ceintures !
Tu rigoles vieux schnok
Rimell enclenche la première, et la voiture bondit sur la route. ELLe vire sur les chapeaux de roues, dans un crissement de pneus terrible. Arrivées sur la place, les trois filles hilares se moquent du petit vieux dans de grands éclats de rires et se retournent vers le bouquet qui, ...
Oh ! les fleurs ! Le salaud il nous a refilé des roseaux. Demi tour, il va voir de quel bois on se chauffe.
La voiture repart avec les trois furies à bord et refont le chemin inverse mais dans la rue elles ont beau chercher : Pas de petit bonhomme. Seulement une sorte de crapaud qui leur fait peur avec ses gros yeux globuleux.
De peur que ce soit une R'noglie elles s'enfuient en hurlant.
Depuis, elles ont raconté partout que dans cette rue il n'y avait pas de fleurs mais uniquement des roseaux.
La seule manière de le savoir est d'aller vérifier, mais si vous y voyez un crapaud, sauvez-vous. Ca pourrait ètre une R'noglie.

le riolu

[Le riolu]

Rue de la Croix de mission

Une croix de mission est érigée à l’occasion de pèlerinages.
Celle de Saone l’a été en
Quelle croix cette mission !

En cette année 1348 la peste Noire faisait des ravages en Franche-Comté.
La population de Saone fut invitée par les autorités ecclésiastiques à faire pénitence & à donner non plus la dime mais un maximum de ses ressources à l’église afin de faire fuir le malin qui amenait cette terrible maladie. Les habitants, croyant bien faire, accrochaient sur leur porte d’entrée ou les portes de grange les animaux de la nuit. Ainsi les chouettes qui font peur par leur hululements, les chats qui se déplacent sans bruit furent cloués en croix. Cette barrière superstitieuse fut au contraire un grand avantage pour la transmission de cette maladie inoculée par les puces, parasites des rats. Ces rats qui n’étaient plus chassés par les hiboux ou les chats.
Une mission fut alors confiée au croque-mort : Il lui fallait mettre sur le toit de chaque maison une croix pour y faire venir le salut du ciel. Il s’acquitta de sa tache avec toute la conscience que chacun lui connait. A la fin de son travail il s’écria : » quelle croix cette mission ! « 
Depuis ce temps on voit au sommet des maisons des croix en fer qui tentent de capter les messages venus du ciel. On y a adjoint dans l’outo (pièce principale) de petits autels où les images s’animent. Ces images sont religieusement & quotidiennement observées par tous les membres de la famille.


Le riolu.

[Le riolu]

Rue du vert pré

Un boeuf en béquilles avait pour mission de tondre l'herbe de ce vert pré.

Plein de courage,
il se mit à l'ouvrage.
Et cric et mache,
et croque et remache.
Tout le vert pré
doit y passer.
Mais comment faire,
mon ami, mon frère,
quand d'une prairie
tu dois ainsi
faire disparaître
la belle verdure,
Tu dois tout paitre
sans fin, c'est dur.

Alors qu'il continuait sa tache, un criquet perché au bout d'un brin de graminée lui dit : - Pourquoi pleures-tu ?
- Me voilà obligé de raser ce clousey (planche), alors que j'ai tant de mal à me pencher, béquillard ( ) que je suis.
- Ne t'en fais pas ! Avec quelques amis je vais t'arranger le coup.
D'une longue et lancinante stridulation il appela ses amis à la rescousse, leur promettant un festin. Tous se mirent à broyer la tendre verdure. Au soir un nuage de pèlerins s'envola de la prairie, obscurcissant le ciel.
Toute la population reconnut à cet instant, la Vouivre, sous un nouvel habit. Cette murie (saleté) a fini par disparaître de la région, et a fini par s'envoler vers l'Asie ou l'Afrique.
On dit que les africains ont hérité de cette peute bète (sale bète ) et nous ont laissé le vert pré.


le riolu