L'IGP Morteau officialisée
L'arrêté d'application a été publié hier au journal officiel.
Pour tous les acteurs du dossier, c'est presque l'épilogue d'un très long feuilleton.
Par un arrêté du 20 décembre dernier publié par le Journal officiel d'hier, le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie vient en effet de reconnaître officiellement l'
IGP (
Indication
Géographique
Protégée) de la saucisse de Morteau.
Sur le fond, le texte qui vient de sortir ne fait que confirmer l'avis favorable qui avait été délivré en septembre 2005 par le comité national et l'
INAO (
Institut
National des
Appellations d'
Origine).
Sous réserve de la confirmation de Bruxelles qui validera la nouvelle réglementation au niveau européen, il est donc désormais clairement établi que ne pourront se prévaloir de l'appellation «
Morteau » que les saucisses ou jésus répondant au cahier des charges de fabrication (notamment en ce qui concerne le temps et les conditions de fumage). Et produites à partir de porcs élevés dans une zone délimitée par la Franche-Comté, une partie de l'Ain, de la Bresse et de la Saône-et-Loire.
La filière consacrée
Même si la cause est entendue depuis longtemps, cette officialisation n'a pas suscité des débordements d'enthousiasme du côté de l'association des véritables producteurs de la saucisse de Morteau qui a toujours milité pour un périmètre beaucoup plus resserré sur le Haut-Doubs.
Pis, pour son président, Noël Myotte qui a d'ailleurs mis en place un label rouge, l'IGP peut même avoir un effet dissuasif auprès des petits charcutiers en raison du coût des contrôles.
Cela étant, l'arrêté qui vient d'être publié consacre au niveau national l'accord (et l'équilibre) trouvé par l'interprofession régionale, des producteurs de porcs aux transformateurs.
En intégrant officiellement à la filière les fabricants du « bas », la saucisse de Morteau devrait donc disposer de nouveaux atouts pour conforter une production aujourd'hui évaluée à près de 4.000 tonnes par an tout en se préservant de la concurrence (pas toujours transparente) venue d'ailleurs.
Pour autant, les services de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ne devraient pas entrer immédiatement en action. Les produits portant actuellement la mention « Morteau » disposeront d'un délai de trois mois pour être commercialisés.
Source : http://www.estrepublicain.fr