En forêt de Chaux, deux ruisseaux retrouvent leur natu

[Thierry39]

LES DEPECHES LE PROGRES
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Article du mardi 20 novembre 2007


En forêt de Chaux, deux ruisseaux retrouvent leur nature


La forêt de Chaux accueille un chantier expérimental de reméandrement de deux petits ruisseaux, afin de corriger les erreurs du siècle dernier qui ont dégradé le milieu humide naturel


Tout juste large comme une bêche de jardin, la rigole serpente entre les taillis de la forêt de Chaux. Si tout va bien, d'ici quelques mois, coulera un ruisseau.
Car jusqu'à aujourd'hui, ce dernier filait en ligne droite sous les arbres, dans le chenal que les hommes lui avaient imposé au siècle dernier. Aujourd'hui, l'Office national des forêts rectifie le tir, et a lancé un chantier expérimental de reméandrement de deux petits cours d'eau du massif, pas très loin du CD 31 reliant Rans et Arc-et-Senans.
Sur les 22 000 ha du massif forestier, l'ONF a repéré 460 km de ruisseaux, dont seulement environ 80 sont alimentés de manière permanente.
« Nous sommes là dans une unité forestière originale, sur du cailloutis imperméable et isolée de tout apport extérieur. Tout ce qui coule dans la forêt provient seulement de l'eau de pluie.
On a une bonne qualité des eaux et des habitats aquatiques, des milieux originaux » commente Vincent Augé, coordinateur du projet à l'ONF.

La Clauge asséchée
« Jusqu'au milieu du 20e siècle, les forestiers avaient tendance à drainer pour améliorer le peuplement forestier » indique Vincent Augé. Ainsi, afin de favoriser certaines essences comme le hêtre, environ un tiers des cours d'eau ont été retravaillés, rectifiés et raccordés à des fossés de drainage. Résultat non prévu, la forêt a été trop asséchée. « Aujourd'hui, il y a un gros dépérissement en période estivale », note le coordinateur de l'ONF.
Avec ces transformations imposées à la nature, l'érosion s'est accélérée, la circulation souterraine de l'eau a été modifiée. « Dans les années soixante-dix, pas très loin d'ici, la Clauge avait un débit minimum de deux litres par seconde, elle n'était jamais à sec. Aujourd'hui, elle l'est plusieurs mois par an » indique Eric Lucot, du laboratoire de biologie environnementale de la faculté des sciences de Besançon.
Associée au projet, celle-ci a trouvé là un terrain d'expérimentation idéal. « Nous avons très peu de connaissances sur le fonctionnement de ces sols, qu'on ne retrouve qu'en quelques endroits de Franche-Comté, comme le plateau des Mille Etangs » commente Eric Lucot. Pendant deux ans, le laboratoire a effectué des mesures pour caractériser le fonctionnement des deux ruisseaux, qui totalisent aujourd'hui 3 km de cours. « Nous allons presqu'en doubler le linéaire » indique le chercheur. Le suivi des transformations réalisées permettra d'évaluer l'impact de cette renaturalisation. « Et si c'est concluant, on le refera ailleurs » souligne Vincent Augé.
L'un des ruisseaux a été obstrué par des bouchons d'argile prélevés sur place, pour en détourner le cours. « La rigole, c'est pour obliger le ruisseau à emprunter les méandres qu'on croit être les bons » explique Eric Lucot. Un peu plus loin, le lit rectiligne du ruisseau a été comblé pour l'obliger à passer ailleurs. Une partie des 150 ha couverts par le bassin versant des deux cours est située dans la réserve biologique intégrale.
Des espèces de sa population d'insectes, recensée dans les années 70, avaient disparu. « On devrait ainsi en voir revenir certaines » espère Vincent Augé. Mais ce chantier expérimental, pour l'instant, ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de verdure du massif de Chaux.

Jean-Claude Bonnot



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Sept chantiers en Franche-Comté
Les deux ruisseaux reméandrés de la forêt de Chaux figurent parmi les dix sites Natura 2000 de Bourgogne et Franche-Comté retenus dans le cadre du programme européen Life. La Franche-Comté bénéficie à elle seule de sept opérations, qui concernent entre autres les reculées de la haute Seille, la Petite Montagne et le plateau du Lizon. Le programme est cofinancé par l'Agence de l'eau, la direction régionale de l'environnement et le conseil régional. La thématique retenue est celle de la préservation et de la restauration de la qualité de l'eau et des habitats des ruisseaux de tête de bassin. C'est dans ce sens qu'a déjà été expérimenté en décembre 2005 en forêt de Chaux le débardage par câble aérien, une opération qui pour l'instant n'a pas été reproduite. L'objectif du programme Life est aussi de protéger, voire favoriser le retour dans leur milieu de certaines espèces, comme l'écrevisse à pattes blanches, qui a pratiquement disparu de la Clauge.

[Domi]

Pour en s'avoir plus ..................

http://natura2000.environnement.gouv.fr ... 01317.html

[chauvin]

Quelques nouvelles
je travaille sur ces ruisseaux. En fait nous faisons des recherches sur la variabilité des nappes et de l'hygrométrie des sol en forêt de chaux en relation avec la végétation. Ce qui est interessant à voir en cette période à laquelle les arbres viennent de recommencer à pomper l'eau, c'est la rapidité de baisse des nappes(de manière naturelle mais non par suite de manque d'eau).
Les sols de la forêt de Chaux avaient une grande tendance à l'assèchement du fait des draînages effectués et de la rectification des cours d'eau. Le but de ces travaux est d'essayer de recreuser les méandres encore visibles pour certains, ce qui a été fait l'année dernière mais les pluies importantes après les travaux en ont beaucoup diminué l'efficacité. Ces travaux doivent reprendre en juin si la météo le permet. Il est même prévu de reméandrer 2 autres ruisseaux car il y a un peu de sous en rab (eh oui ça existe encore).
Une autre partie des travaux consistera à boucher une partie des anciens drains qui contribuent à l'assèchement de la forêt.
Quand on pense qu'aux siècles précédents la Clauge, cette petite rivière de la forêt de Chaux, était utilisés pour le flottage des bois début d'un long voyage jusqu'aux arsenaux de Toulon via la Loue, le Doubs, le Rhône, pour la construction de navires
Si quelqu'un est interessé je peux organiser une petite visite sur l'écologie et le patrimoine humain de la forêt de Chaux

[lionel]

Si quelqu'un est interessé je peux organiser une petite visite sur l'écologie et le patrimoine humain de la forêt de Chaux

Personnellement, je suis un peu loin, mais ça paraît très intéressant, Jean Claude, et à l'occasion... Tu peux nous en dire plus sur ton job, ou ça t'ennuie ?
Et si tu pouvais nous refiler une autre recette de gaudes... Je sais, je suis chiant, mais une tous les deux ans, y vont pas te faire un procès.

[chauvin]

Je suis technicien à la fac (ufr) de sciences et je travaille en biologie de l'environnement, entre autre avec l'équipe qui bosse sur la forêt de Chaux.
Pour ce qui est de la recette de gaudes, je vais voir ce que je peux faire

[Thierry39]

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Article du vendredi 26 septembre 2008


Le ruisseau suit son cours dans la forêt de Chaux

Démonstration grandeur nature que la protection des cours d’eau et de leur faune, jusqu’à présent négligée lors des chantiers forestiers, peut être compatible avec la production de bois.


« Si on se met à la place de l’écrevisse à pattes blanches, les résineux de la forêt de Chaux en bordure du cours d’eau, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de mieux. » Pas génial non plus lorsqu’on se met à la place de cette petite écrevisse de voir débarouler dans son eau tranquille, les roues crasseuses d’un porteur ou d’un débusqueur venus sortir de la forêt des troncs d’arbres destinés à devenir papier…

Tel est en substance, le discours qui a été délivré hier par l’ONF du Jura et le parc naturel du Morvans, en pleine forêt de Chaux, près d’un cours d’eau (asséché ce jour-là, il est vrai) choisi pour permettre aux acteurs de la forêt et des milieux aquatiques (propriétaires, entrepreneurs de travaux forestiers, gestionnaires, collectivités locales, et associations…) d’assister à un chantier de démonstration grandeur nature de techniques alternatives d’exploitation des bois, respectueuses des cours d’eau.

Une rencontre orchestrée dans le cadre du programme européen « Life » (l’instrument financier pour l’environnement) dont «l’objectif est d’expérimenter et de diffuser les techniques de préservation et de restauration de la qualité de l’eau et des habitats liés aux ruisseaux en Bourgogne et Franche-Comté».

Démonstration. Au fond du lit du ruisseau sont installés deux énormes tubes en polyéthylène haute densité disposés en long, de front, afin de faciliter l’écoulement de l’eau. Ils sont ensuite recouverts de billons issus de l’exploitation en cours.

Résultat, un pont éphémère par lequel transitent les engins le temps du chantier. Les tubes, eux, pourront être réutilisés. La technique qui a déjà porté ses fruits dans le Parc naturel du Morvans, site pilote pour ce type d’expérimentation tend à se répandre de plus en plus. « Il y a quelques années, il y a eu une prise de conscience de l’importance des cours d’eau dans la forêt.

Evidemment, le mieux c’est de les contourner chaque fois que c’est possible », confie l’un des forestiers de la forêt de Chaux.

Prise de conscience aussi que les résineux qui avaient été replantés par l’homme aux abords des cours d’eau dans les années soixante-dix en lieu et place des naturels feuillus, eux-mêmes abattus pour être exploités, n’étaient pas forcément les plus adaptés à la protection et la mise en valeur de ces cours d’eau.

«Aujourd’hui, on retourne progressivement vers du feuillu qui maintient les berges, lutte contre l’érosion et profite à la faune aquatique », continue le forestier en évoquant la gestion de la forêt de Chaux par l’ONF.

« On le fait progressivement en repeuplant les exploitations avec des feuillus dont les essences se trouvent déjà sur place. Pour le reste, on laisse faire Dame Nature qui sait mieux que nous ce qui doit pousser où. Le forestier n’est qu’un trait d’union, un accompagnateur. »

Tatiana Vazquez

[Eustache]

Voilà des nouvelles qu'elles sont plutôt bonnes !
Si tous les exploitants forestiers pouvaient avoir la même conscience, cet autre site aurait peut-être été épargné...