Charles, le Charles dont nous parlons ici, gardait les vaches de son patron dans les communaux. Il était secrètement amoureux de la fille du Roi, du seigneur, du bourgmestre ,euh… d’un bourgeois ou plutôt du paysan. Bref, c’était la fille du Roi. Il soupirait après elle, en lui chantant le soir quelques refrains enfantins, car il n’en connaissait pas d’autres de toute façon. En effet il n’avait pas été très longtemps aux écoles.
Un jour le Roi le surprit en train de roucouler et l’enferma dans la plus haute tour du château, euh… le grenier. Comme ce paysan, euh… ce Roi, était facétieux, il lui promit la main de sa belle et la moitié de son royaume, c’est à dire un arpent du pré d’à côté, s’il parvenait lui qui était bête comme un âne à manger du chardon en se perchant dessus. Il reprit la garde de ses vaches et longtemps chercha un moyen sous les quolibets de son maître, euh… de son seigneur.
La bonne fée, euh... sa marraine, vint à passer par là en sabots. Non qu’elle vint de Lorraine, où l’on sait que toutes les filles s’y promènent en sabot, eh oui ! elles trouvent ça beau. Mais pour marcher dans la bouse, il n’y a pas mieux. Alors mon petit Chardon (Depuis quinze jours, il ne s’était pas rasé), qu’est ce qui te rend si malheureux ? Il lui expliqua son affaire. Mais c’est tout simple, mon petit chardon, en lui passant la main dans les cheveux hirsutes, tu offriras au paysan, euh… au Roi, un bouquet de chardons et tu me laisseras faire. Ainsi fut fait dès le lendemain. Et quand le père de la fillette, euh… de la princesse, eut le bouquet en mains, la marraine transforma son filleul en chardonneret qui en voletant se posa sur une tige pour picorer les graines de chardons. Devant ce prodige, le père dut céder sa fille et un arpent, disons un demi-arpent, ça suffira pour commencer.
Vous n’y croyez pas au chardonneret ? Et pourtant il y a bien une rue qui se nomme : la rue du Chardonneret Roi, euh… de Chardonnet
Le riolu
