Baccalauréat : la notation montrée du doigt
Posté : mer. 12 mars 2008, 18:45


http://bourgogne-franche-comte.france3.fr/
une enquête réalisée par l'Institut de Recherche sur l'Education révèle les incohérences de la notation.
Le test est on ne peut plus simple : demander à une trentaine de professeurs de corriger un devoir identique. C'est l'expérience menée en 2006 et en 2007 dans les académies de Besançon et Dijon. A l'arrivée, les notes allaient du simple au quadruple. Assez inquiètant pour les futurs candidats...
Le sacro-saint bachot n'avait pas vraiment besoin de ça pour être décrédibilisé. Alors que l'examen fête son bicentenaire, sa légitimité est toujours plus contestée. Coût de l'organisation des épreuves (plus de quarante euros par élèves), calvaire de la correction estivale pour les enseignants, mais surtout, mauvaise évaluation du niveau réel d'un élève! La preuve...
La loi du correcteur
Ce n'est pas qu'une question de stress face aux épreuves. Le pression peut, en effet, considérablement amoindrir les capacités de certains candidats. C'est le système de notation "à la française" qui est plus que jamais mis à mal par cette étude de l'Institut de Recherche sur l'Education à Dijon.
En confiant une même copie de Sciences Economiques à des professeurs différents, on obtient des notes différentes. CQFD, pourrait-on dire. Qui n'a jamais craint de faire les frais d'un correcteur partial? Spécialement dans des matières comme la Philosophie, le Français, ou ici les Sciences Economiques. En fait, toutes les matières qui font appel à la mise en forme d'un raisonnement, à l'interprétation d'un propos. La où la conclusion n'est pas incontestable, à l'inverse d'un résultat de Maths ou de Physiques. Là où le correcteur "fait sa loi", diront certains.
Expérience
Dans le cas présent, on a demandé à une soixantaine de professeurs des académies de Dijon et Besançon d'évaluer des devoirs identiques. Plus fort écart constaté sur une même copie : 11 points. Notée 5 par l'un et 16 par son collègue : ça fait froid dans le dos!
D'autant que les enseignants étayent leur évaluation de commentaires : là ou l'un parle d'absence de plan, l'autre évoque un bon devoir. L'un estime encore : "Toutes les notions ne sont pas maîtrisées", l'autre parle de "connaissances maîtrisées". Bref, il y a de quoi y perdre son latin!
Changer le bachot?
Quand la note est multipliée par un fort coefficient pour calculer la moyenne du candidat, chaque point compte. En section ES par exemple, un coefficient 7 ou 9 est appliqué à la note de Sciences Economiques. On imagine les ravage d'une sous-notation.
Pour remédier au côté irrationnel de la note, l'Institut de Recherches sur l'Education imagine notamment l'arrivée de questionnaires à choix multiples dans l'examen (QCM). Un type d'épreuve où le candidat doit cocher une case correspondante à la réponse qu'il estime juste. Son choix est le bon ou non, et la note ne souffre alors aucune discussion. Le principe est très répandu aux Etats-Unis.
De leur côté, les syndicats enseignants jugent cette enquête tout à fait contestable. Dans certaines disciplines, ils rappellent que des commissions sont mises en place lors du Bac. Elles sont chargées "d'évaluer l'évaluation" et de nuancer la note si besoin. L'étude en question exclue de fait ce genre de dispositif modérateur. Pas de raison de "psychoter" donc.... Tous à vos révisions!