Le niveau des océans monte… Mais jusqu’où ? (Ouest-France)
Pourquoi le niveau des océans s’élève-t-il ?
L’effet de serre est à l’origine du réchauffement climatique, avec deux conséquences sur le niveau des océans :
- l’eau se dilate : Plus une eau est chaude, plus elle occupe un volume important. Ce phénomène de dilatation thermique s’applique aux océans comme à tous les liquides et les gaz.
- les glaces fondent : Deux types de masses glaciaires sont à distinguer :
- d’une part les glaciers de montagne situés sur les continents. En France, par exemple, les glaciers du Mont-Blanc, autour de Chamonix (Mer de Glace, glacier des Bossons…), fondent à vue d’oeil. L’eau finit dans les mers et fait monter leur niveau.
- d’autre part, les deux calottes polaires que sont le Groenland et l’Antarctique (Pôle Sud). « Elles ne fondent pas sur place, nuance Anny Cazenave. Des glaciers côtiers drainent la glace depuis l’intérieur de la calotte polaire vers la mer, en s’écoulant à des vitesses vertigineuses, de 10 à 15 km par an. Ils la déversent par blocs énormes dans la mer. »
Même chose dans l’Antarctique de l’Ouest, qui a une partie de sa base sous le niveau de la mer. « Au cours des cinq dernières années, le sud du Groënland et l’Antarctique Ouest ont perdu chacun 130 milliards de tonnes de glace par an, en moyenne. Le phénomène s’accélère. »
A noter : les glaces du Pôle Nord ne participent pas à l’élévation du niveau des mers. Comme elles flottent, elles déplacent un volume d’eau égal au poids de la glace. Si cette glace fond, l’eau de fonte occupera exactement le volume d’eau de mer que la glace occupait, sans modifier le niveau marin.
Q
uelle est l’ampleur du phénomène,
à quoi s’attendre dans les 100 ans à venir ?
Le point avec une éminente spécialiste.
Anny Cazenave est chercheur au Cnes (Centre national d’études spaciales), au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales, à Toulouse. Son équipe travaille sur la hausse du niveau des mers et les eaux continentales, à partir des observations spatiales.Membre de l’Académie des Sciences depuis 2004, elle est considérée comme « la » spécialiste de ces questions en France.
Ça monte de combien ?
« Au cours des 3 000 dernières années, le niveau des mers est resté stable. Il commence à monter fin XIXe - début XXe, lentement, puis de plus en plus vite. Sur les 15 dernières années, la hausse est de 3,3 mm par an. En 15 ans, ça fait 50mm en moyenne. Ce n’est pas rien. Surtout, c’est deux fois plus rapide que ce qu’on avait mesuré dans les 50 dernières années, avec les marégraphes installés sur les côtes.On ne peut pas exclure qu’il s’agisse d’une simple oscillation, on serait alors sur la branche montante de la fluctuation, mais bon… ! ».
Fonte, dilatation… quelle est la part de chaque facteur ?
La « contribution» de chaque facteur semble varier dans le temps.
- Entre 1993 et 2003, période prise en compte par le Giec (1) pour établir ses prévisions, la dilatation est responsable de 50 % de la hausse, et la fonte des glaces de 50 %. Soit environ 1,6 mm chacun sur le total annuel moyen de 3,3 mm.
- Depuis 2003 : la hausse totale n’est plus que de +2,5mm (au lieu de + 3,3). Et surtout, la dilatation ne compte plus que pour + 0,4 mm. Soit 15 % au lieu de 50%. Pourquoi ? « Mystère, avoue Anny Cazenave. C’est ce qu’on observe, avec toutefois des réserves liées aux outils de mesure plus pointus dont nous disposons désormais. » Question : est-ce qu’on peut expliquer le reste de la hausse avec les glaces seules ? « Oui, répond Anny Cazenave. Les glaciers des montagnes fondent plus vite. Et, surtout, le Groenland et l’Antarctique Ouest perdent plus de masse et plus vite. Au final, nous sommes en totale cohérence, on boucle le bilan…»
(1) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Groenland et Antarctique, les deux incertitudes
Quel scénario pour les décennies à venir ? Anny Cazenave est très prudente. « Si la fonte continue à s’accélérer, et si la dilatation de l’océan « repart », le niveau va monter plus vite. Déjà, ça a l’air de remonter ces derniers mois, après le petit aplatissement constaté entre 2003 et 2008. Les projections du Giec ne prennent en compte que le réchauffement de l’océan et les glaciers de montagne, pas ce qu’on observe au Groenland et en Antarctique.
Les scientifiques pensent donc que les projections du Giec sont une limite inférieure. Par ailleurs, la fourchette du Giec (+ 35 à +60cm d’ici 2070), vient des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, difficiles à anticiper. Que va décider Obama, que fera la Chine? Comment va évoluer la société de consommation? Etc. »
Une élévation de 3 à 5 m ? « C’est à exclure d’ici la fin du siècle. On ne s’attend absolument pas à ce qu’il y ait une fonte totale du Groenland (+ 7 m d’eau) ni de l’Antarctique Ouest (+ 6m)… ni de tout l’Antarctique (+ 60 m !). Si ça devait arriver, ce ne serait pas à l’horizon 2100, mais à une échelle de temps millénaire, dans 1 000 ou 3 000 ans… Des gens font l’amalgame… »
Le scénario le plus valide ? « Je ne suis pas Mme Soleil ! Bon, disons entre + 50 cm et + 1 m d’ici à la fin du siècle, si l’on ne prend en compte que les phénomènes déjà engagés, irréversibles. Avec la quantité de chaleur déjà stockée dans l’océan, la hausse va continuer pendant plusieurs siècles. Les glaciers de montagne devraient avoir disparu vers 2050. La grande incertitude porte sur le Groenland et l’Antarctique Ouest. »
http://www.riac29.org/index.php?option= ... Itemid=106
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Montée des océans : erreur des médias ?
Bonsoir,
J'ai déjà entendu le chiffre de 7 mètres en ce qui concerne la hause des océans imputable à la fonte des calottes polaires (Groënland et Antarctique surtout) si celles-ci venaient à disparaitre totalement.
Après il y a la dilatation des océans avec la chaleur. Il y a eu dans le passé de la Terre des variations de plusieurs dizaines de mètres (voire centaine(s) de mètres ?)...
Sam
http://forums.futura-sciences.com/geolo ... edias.html
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Le problème n'est pas la fonte de la banquise (enfin si c'est un problème, mais pas pour le niveau des océans).
Le problème est la fonte des glaces qui se trouvent sur la terre (glaciers, neiges éternelles etc...)
Les glaces du pôle sud, continent antartique aussi appelé "continent gelé" ne sont pas "dans l'eau" comme le glaçon de ton exemple. Idem pour le Groenland. Il y a de la Terre en dessous !
La dernière étude sérieuse sur le sujet indique que si toute la glace du continent gelé fondait, le niveau des mers augmenterait de 60 mêtres. On n'en est pas là, mais si on ne fait rien pour réduire nos émissions de GES et contre la déforestation, ça veut dire qu'il faut envisager sérieusement cette hypothèse.
Et là, on n'a pas parlé de phéomènes d'emballement comme l'acidification des océans ou de la fonte des glaces sur la Toundra qui fait apparaître de la végétation en décomposition datant d'avant la dernière glaciation et dégageant du méthane (beaucoup plus à effet de serre que le CO2... 11 fois si ma mémoire est bonne).
Bref, c'est une série de problèmes qui ne sont pour la plupart que le résultat de notre gestion catastrophique des ressources. Et c'est tout sauf un glaçon dans un verre d'eau !
http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=