Nucléaire !

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Domi
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Re: Nucléaire !

Message par Domi »

Le triomphe du nucléaire

Par Nicolas PRISSETTE
Le Journal du Dimanche

>> Bien sûr, ainsi posés au sol, ce ne sont que d'inoffensifs monstres d'acier. Lisses et ventrus, d'une géométrie pure comme les sculptures contemporaines des années 1970. Pourtant, un frisson parcourt l'échine du visiteur qui traverse les 39 000 m² de l'usine Areva à Chalon-sur-Saône. Dans quelques semaines ou quelques mois, ces métaux polis formeront le cocon abritant une réaction atomique.

evant chaque pièce, un petit panneau indique la destination des éléments: Japon, Etats-Unis, France... L'usine est pleine à craquer, les commandes décollent. Que l'on soit pour ou contre, le fait est là: le nucléaire a redémarré, et l'industrie française ne peut que s'en féliciter. Après un long hiver, qui remonte aux dramatiques accidents de Three

Miles Island (Etats-Unis, 1979) et Tchernobyl (Ukraine, 1986), la liste des pays candidats à l'atome civil ne cesse de s'allonger. Pour le plus grand bonheur, côté tricolore, d'Areva (réacteurs et uranium), d'EDF et GDF Suez (ingénierie), d'Alstom (turbines), de Bouygues et de Vinci (béton). Aux Etats-Unis et au Japon, ce sont Westinghouse-Toshiba ou General Electric qui s'enthousiasment.

Pas moins de 34 réacteurs sont en construction dans le monde et 222 sont en projet, sur un total de 439 en fonctionnement. Les clients sont partout. L'Inde a promis d'acheter des centrales à la France, aux Etats-Unis et à la Russie. L'Afrique du Sud est sur le point de signer ses commandes. La Chine est en train de s'équiper à nouveau. Le Brésil assure qu'il le fera. La Grande-Bretagne a ouvert ses portes à EDF et Areva. L'Italie s'était retirée du jeu après Tchernobyl, elle y rentre à nouveau. L'Allemagne, qui s'était promis d'éteindre toutes ses centrales, se reposera sans doute la question pendant la campagne des législatives d'octobre 2009. Sans oublier les promesses faites par Paris à certains pays arabes. "La plupart des projets se situent dans des pays déjà nucléarisés. Les nouveaux venus doivent mettre en place un cadre institutionnel adéquat, une autorité de sûreté, et s'assurer qu'ils disposeront des compétences pour les quarante années d'exploitation", rappelle Arthur de Montalembert, vice-président d'Areva en charge des affaires internationales.

Un mégawattheure moins cher que celui des hydrocarbures

En France, un réacteur de nouvelle génération (EPR), plus puissant et, dit-on, plus sûr encore que ses prédécesseurs, est en construction à Flamanville (Manche), tandis qu'un second a été annoncé par Nicolas Sarkozy. Il n'est pas encore attribué, mais GDF Suez semble avoir déjà la main sur le chéquier. Le groupe, associé à Total et à Areva, espère aussi décrocher un contrat dans les Emirats. "Et plusieurs dizaines de pays nous ont sollicités pour connaître nos intentions et notre expertise", précise Paul Rorive, directeur des activités nucléaires.

Pourquoi un tel engouement? Le nucléaire reste cher à construire. L'EPR est évalué à 3 milliards d'euros/pièce, mais la facture du prototype en construction en Finlande dérape et dépassera ce montant.
En outre, les déchets restent un sujet très sensible: même si l'on sait aujourd'hui recycler 95% du combustible usagé, les générations futures auront à surveiller des stocks radioactifs enfouis dans des cavités sous haute protection, telles les dangereuses épaves indiquées sur les cartes marines. Mais les inconvénients pèsent de moins en moins lourd face aux avantages.
Le nucléaire n'émet pas de CO2, contrairement au fioul, au gaz et au charbon qui, utilisés pour produire de l'électricité, pèsent pour 40% des émissions de carbone dans le monde. Il reste l'une des énergies les plus économiques et les plus stables à long terme, avec l'hydroélectricité.

Le prix de l'électron atomique ne dépend pas des cours du brut. Selon EDF, le mégawattheure sortant d'un EPR peut être estimé à 46 euros, contre 50 euros au minimum pour les hydrocarbures, avec des hypothèses très favorables (le baril entre 40 et 60 dollars). Enfin, l'atome assure l'indépendance énergétique des nations dont les sous-sols ne regorgent pas de fossiles. Autant d'arguments qui ont achevé de convaincre les grands dirigeants de la planète.
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Re: Nucléaire !

Message par peqa »

Bonsoir Domi,
C'est gentil de continuer à nous envoyer ta revue de presse.
J'espère donc que l'article précédent t'a convaincu. Le nucléaire c'est beau, c'est propre, c'est pas cher et ça permet d'éviter de se faire étrangler par les vendeurs d'huile!
Que demander de mieux ?
On te met combien de réacteurs pour SPM?
A bientôt
:;) Peqa
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kouste
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Message par kouste »

Désolé mais incroyable de voir de tels articles...
Je me permets d'en mettre également , pour donner un point de vue différent
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kouste
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Re: Nucléaire !

Message par kouste »

Nucléaire = indépendance : FAUX

*La récente ruée sur l’uranium subsaharien bouleverse les monopoles de jadis. Des sociétés canadiennes, américaines, chinoises, sud africaines, indiennes remettent en cause la répartition des gisements nigériens.*

Majoritairement concentrées au Niger (lire /Bataille pour l’uranium au Niger/, d’Anna Bednik, Le Monde Diplomatique, juin 2008) et en Namibie, respectivement troisième et sixième producteurs mondiaux, les réserves d’uranium d’Afrique subsaharienne se retrouvent aujourd’hui au centre du phénomène de /renaissance nucléaire/ et d’une spirale des prix qui a vu croître le coût de la livre d’oxyde d’uranium de près de 1000% durant ces sept dernières années (elle s’achète actuellement autour de 82 dollars la tonne contre un pic de 136 dollars l’année dernière).

Cette ruée sur l’uranium subsaharien (New Uranium Mining Projects) bouleverse les monopoles de jadis. La française Areva, dont les filiales Cominak et Somaïr gardaient depuis les années 1970 la mainmise sur les gisements nigériens, a vu débouler depuis 2007 sur ses plate-bande sahéliennes des sociétés canadiennes, américaines, chinoises, sud africaines, indiennes, auxquelles Niamey a octroyé plus de cent permis d’exploration.

Si l’on est encore loin d’une guerre de l’uranium, la demande croissante en combustible non fossile pour les 25 prochaines années pourrait bien voir s’intensifier les tensions entre l’Etat central et les populations autochtones, voire entre entreprises transnationales, autour de ces ressources. En somme, déboucher, à l’instar de la guerre de basse intensité livrée autour du brut du Delta du Niger, sur une potentielle nigérianisation des zones uranifères. /On peut difficilement citer un exemple ou la présence de ressources en Afrique n’a pas été une malédiction totale/, note Daniel Volman, directeur de l’African Security Research Project à Washington, dans l’article, remarquablement équilibré, publié en 2007 par le bureau pour la coordination des affaires humanitaires de l’Onu (/Niger : l’uranium - bénédiction ou malédiction ?/). / Je m’attends à ce que le Niger reproduise le même type de cycle constaté dans d’autres pays, car il est déjà en train de suivre la même trajectoire/, précise ce chercheur américain.

Une première étape a déjà été franchie : en renégociant l’année dernière le prix de l’uranium et en augmentant son taux de redevance au kilo, l’Etat nigérien est devenu moins dépendant des impôts. Il a donc moins besoin du soutien des populations rurales. Et moins besoin d’être attentif aux demandes des populations du Nord Niger. Ce qui n’a fait que gonfler les rangs des sympathisants du Mouvement Nigérien pour la Justice ( MJN) — aux prises avec l’armée sur fond de répartition plus équitable des revenus générés par l’exploitation de l’uranium — et durcir la répression contre tous ceux, journalistes et militants des droits humains en premier lieu, suspectés de sympathies avec le MJN. Le journaliste Moussa Kaka, correspondant de Radio France Internationale, en paie le prix en prison depuis un an ce vendredi 19 septembre.

Une seconde étape est en train d’être franchie : la militarisation accrue d’un pays parmi les plus pauvres du monde, et la sanctuarisation de ses /coffre-forts/ minéraux, avec le risque que ses /problèmes/ ne soient uniquement résolus par la manière forte. Dotées d’un nouvel armement chinois, les forces militaires de Niamey sont par ailleurs couvées par les Etats-Unis qui assurent l’entrainement militaire de leurs officiers.

Face à cette vision pessimiste, certains pourront rétorquer que la nouvelle course vers l’uranium nigérien a réveillé le ressentiment de la population touarègue à l’égard du pouvoir central et, plus globalement, des opérateurs étrangers impliqués dans la /zone de conflit/. En somme, que la crise vécue par Niamey dans son pourtour saharien est bien spécifique. A entendre le mécontentement grandissant des ONG namibiennes impliquées dans la protection de l’environnement, face au grand jeu international auxquelles se livrent actuellement une quarantaine d’entreprises extractives (dont Areva) dans le désert de Namibie, on peut commencer à en douter (Lire/ Increased Nuclear Energy Demand Boosts Namibia/).

Lorsque le défunt militant nigérian Ken Saro Wiwa s’attaqua au début des années 1990 à Shell, qui exploitait le territoire ogoni au cœur du Delta du Niger, sa lutte était pacifique. Et pour des raisons majoritairement liées à la détérioration de l’environnement. On connaît la suite…

http://www.infosdelaplanete.org/4710/ur ... ction.html
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Re: Nucléaire !

Message par kouste »

Ardéchois d'origine, cet article m'a particulièrement touché


19/11/08 - énergie <http://www.enviro2b.com/info/energie/index.html>

EDF mis en demeure pour un risque d'explosion dans ses centrales nucléaires

*L'ASN met EDF en demeure de mettre en conformité la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, dans l'Ardèche, vis à vis d'un risque d'explosion. L'électricien historique a désormais 3 mois pour se mettre en conformité.*

Lors de ses inspections des 25 et 26 septembre 2008 et du 24 octobre 2008, l'ASN a contrôlé l'application de la réglementation concernant la maîtrise des risques d'explosion sur la centrale nucléaire de Cruas-Meysse et, notamment, l'application des exigences de l'arrêté du 31 décembre 1999. Selon le communiqué de l'ASN, l'autorité a détecté des écarts à la réglementation concernant les canalisations de transport de fluides explosifs.

L'ASN a dressé un procès-verbal et par décision en date du 13 novembre 2008, l'ASN a mis en demeure EDF de mettre en conformité la centrale nucléaire de Cruas-Meysse avec les exigences de l'arrêté du 31 décembre 1999 précité. En cas de non-respect de cette mise en demeure, EDF s'expose aux sanctions pénales prévues par l'article 41 de la loi n°2006-686 du 13 juin 2006.

Par décision en date du 13 novembre 2008, l'ASN a donc mis en demeure EDF de mettre en conformité la centrale nucléaire de Cruas-Meysse avec les exigences de l'arrêté du 31 décembre 1999.

*Risque d'explosion*

La présence sur les installations nucléaires de canalisations véhiculant des fluides nécessite la prise en compte par les exploitants du risque d'explosion. En effet, l'explosion peut endommager des éléments essentiels au maintien de la sûreté ou conduire à une rupture du confinement et donc à la dispersion de matières radioactives dans l'installation voire dans l'environnement. Des dispositions doivent donc être mises en œuvre par les exploitants pour protéger les parties sensibles.

La réglementation en vigueur impose que les canalisations de transport de fluides explosifs soient convenablement entretenues, fassent l'objet d'examens périodiques appropriés permettant de s'assurer de leur bon état, soient consignées sur un plan tenu à jour et mis à la disposition des services d'incendie et de secours, et enfin soient signalées in situ conformément aux normes en vigueur.

Les inspecteurs de l'ASN ont constaté des écarts qui révèlent une carence dans l'application de ces règles. L'ASN a donc mis en demeure EDF de mettre en conformité, sous trois mois, la centrale nucléaire de Cruas-Meysse.

*Mise en cause plus générale*

Par ailleurs, des inspections réalisées depuis mi-2008, notamment sur les centrales nucléaires du Blayais, de Civaux et de Golfech, et des études génériques réalisées par l'IRSN, ont montré qu'il était nécessaire qu'EDF mette en œuvre un plan d'actions plus général sur ce sujet.

L'ASN a ainsi édicté des prescriptions définissant les actions à mettre en œuvre sous trois mois par EDF vis-à-vis de la maîtrise du risque d'explosion pour l'ensemble des centrales nucléaires. Ces actions concernent l'organisation et le pilotage renforcés permettant de garantir le respect de la réglementation relative au risque d'explosion, l'examen de conformité de l'ensemble des canalisations de fluides explosifs avec les exigences de la réglementation, et enfin la revue approfondie de la prise en compte des risques d'explosion.

*Aucun risque particulier*

« /EDF a bien sûr pris les mesures nécessaires pour mener à bien les actions demandées par l'Autorité de sûreté nucléaire/ », a répondu la direction du groupe français. Il précise que l'étanchéité des canalisations n'était « nullement remise en cause ». Pour EDF « /Il n'y a donc aucun risque particulier d'explosion et la sûreté des installations est assurée./ »
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Re: Nucléaire !

Message par kouste »

le nucléaire, pour etre justifier, appelle au chauffage électrique dans les ménages... seulement, en période de pointes, les réacteurs ne peuvent assurer la demande d'énergie. Ils ne peuvent en construire plus car ça voudrait dire que les réacteurs supplémentaires fonctionneraient quasi tout au long de l'année à puissance réduite, ce qui n'est pas possible techniquement et économiquement, DONC , le fonctionnement de centrale au gaz, charbon et fioul, comme le montre cet article. avec un rendement de 30% maxi, il faut brûler 3 tonnes de fioul pour faire l'équivalence énergétique d'une tonne en électricité.
RESULTAT : d'après RTE, le kWh électrique français contient plus de CO2 qu'un kWh ayant été réalisé par une chaudière fioul (hé oui, quand on a besoin d'une tonne dans sa maison avec du chauffage fioul ou gaz, on en brûle par trois tonnes avant!)

Pour moi, le nucléaire n'est qu'une affaire de lobby et de puissants groupes financiers qui mentent depuis plus de 40 ans à la population française pour faire tranquillement leur sale business.


http://www.enviro2b.com/environnement-a ... ticle.html

EDF renforce sa production de pointe en région parisienne

Par la mise en service à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) de deux nouvelles turbines à combustion au fioul d’une capacité totale de 370 MW, le groupe EDF a franchi une étape importante de son programme de renforcement de capacités de production en France, qui vise 6.000 MW supplémentaires pour 2012.

Loin d'être les plus "propres", ces installations ont pour objectif principal de satisfaire aux besoins de production de pointe, c’est-à-dire pendant les pics de consommation. Par conséquent, ces turbines ne devraient fonctionner que quelques centaines d’heures par an. Ces investissements s’inscrivent dans un grand programme de mise en service de 6.000 MW de capacités de production supplémentaires en 6 ans sur la période 2006-2012 (soit l’équivalent de la consommation de 6 millions d’habitants), dont plus de 2/3 de production « de pointe ».

1.000 MW supplémentaires en région parisienne

La région Ile-de-France voit ainsi sa capacité de production renforcée après la mise en service, début 2008, d’une turbine à combustion de 125 MW à Vitry-sur-Seine (Val de Marne) et la remise en service de deux unités de production au fioul de 600 MW, rénovées et modernisées, sur la centrale thermique de Porcheville (Yvelines) à l’automne 2006 et à l’automne 2008.

En outre, une unité de production au fioul de 700 MW vient d’être remise en service sur la centrale thermique d’Aramon (Gard) après celle de Cordemais (Loire-Atlantique) fin 2007. Au total, 3.100 MW de capacités supplémentaires de production de pointe sont maintenant disponibles pour assurer la sécurité d’approvisionnement électrique.

Renforcer et diversifier ses moyens de production

Pour Pierre Gadonneix, Président Directeur Général d’EDF, « Après 10 ans sans investissement dans de nouveaux moyens de production, EDF confirme aujourd’hui son engagement pris en octobre 2005 de diversifier ses moyens de production, tant thermique que nucléaire, avec la construction du nouveau réacteur EPR de 1.650 MW à Flamanville en Normandie, dont la mise en service est prévue en 2012. Les nouvelles capacités thermiques, particulièrement adaptées aux périodes de forte demande comme l’hiver vont contribuer à renforcer la sécurité d’approvisionnement. »
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Re: Nucléaire !

Message par kouste »

il y a également les beaux déchets que personne ne veut
c'est facile d'être pour le nucléaire quand on sait que sa région n'est pas concernée par l'appel de l'Andra...
Poqa, demain, ton maire te dis que ta commune est prête à être la poubelle des centrales nucléaires françaises auxquelles tu tiens tant, j'aimerais sincèrement savoir quelle serait ta réaction?

Pauvres riverains et citoyens des communes favorables aux déchets, je les plains vraiment.

http://www.enviro2b.com/environnement-a ... =2&catId=1
Déchets nucléaires : qui veut de mes FAVL ?

andra_dechets_radiferes.JPGL'Andra a lancé en juin dernier un appel à candidatures auprès de 3.115 communes de France susceptibles d'accueillir un centre d'enfouissement de déchets radioactifs à vie longue. Un peu plus d'une vingtaine de communes auraient répondu favorablement à l'appel de l'agence, qui s'est achevé le 31 octobre dernier.

A en croire, l'association antinucléaire Stop Transports - Halte au Nucléaire, l'Andra aurait reçu une vingtaine de réponses favorables à son appel à candidatures. Malgré le satisfécit de l'agence, qui s'est déclarée "tout à fait satisfaite" du nombre de retours, les communes françaises intéressées par l'offre de l'agence seraient donc peu nombreuses, sur les 3.115 sollicitées.

Il faut dire qu'accueillir un centre d'enfouissement de déchets radioactifs à vie longue (FAVL) représente une décision compliquée pour un maire. Si l'offre de l'Andra représente, pour beaucoup de petites communes, une opportunité inespérée de développement économique, la question est particulièrement sensible et divise population et élus sous la pression des antinucléaires toujours prompts à se mobiliser.

10 communes dans l'Aube

Selon les indiscrétions recueillies auprès de l'Andra qui devrait communiquer très prochainement sur le sujet, de 20 à 30 communes dans l'Est de la France (Champagne-Ardennes, Lorraine et Alsace) auraient répondu favorablement à la proposition de l'agence. Le quotidien régional L'est éclair croit savoir que le seul département de l'Aube compterait près de la moitié des communes candidates.

Seraient candidates dans l'Aube, les communes de Saint-Léger-sous-Brienne, Brienne-le-Château, Petit-Mesnil, Juzanvigny, Hampigny, Morvilliers, Pars-lès-Chavanges, Auxon, Radonvilliers et Epothémont. En Haute-Marne, il s'agirait des 7 communes de Saint-Blin-Sémilly, Roches-Bettaincourt, Rimancourt, Bricon, Doulaincourt-Saucourt, Semoutiers-Montsaon et Foulain.

Dans la Meuse, 4 communes seraient favorables à l'accueil d'un centre d'enfouissement, à savoir Gondrecourt-le-château, Chassey-Beaupré, Billy-sous-Mangiennes, Montigny-lès-Vaucouleurs). Enfin, Les Vosges compteraient également 4 communes candidates : Rouvres-en-Xaintois, Grand, Aouze, Soulosse-sous-Saint-Elophe.

Désormais, l'Andra devrait remettre prochainement au gouvernement le nom des communes candidates avec toutes les informations complémentaires permettant aux pouvoirs publics d'arrêter une liste rétrécie de seulement 2 à 3 sites potentiels. Pour ce faire, des études géologiques des sols seraient menées dès 2009.

Lancement en 2019

Où qu'il se trouve, ce n'est qu'en 2019 que le futur centre d'enfouissement n'accueillera ses premiers radioactifs. Pour certains écologistes, la procédure actuelle ne serait que de la poudre aux yeux. Selon certains antinucléaires, l'Andra aurait en effet déjà choisi son site.

L’ouverture d’un centre de stockage de déchets FAVL est l’un des objectifs fixés par la loi de programme du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs. Bien qu’ayant une faible activité radiologique, ces déchets doivent faire l’objet d’une gestion spécifique, adaptée à leur durée de vie. L’option technique privilégiée est un stockage de faible profondeur.

Nocifs pendant des millénaires

L'association Stop Transports rappelle que les déchets radioactifs (chlore-36, plutonium-239 et radium) qui seront enfouis dans le futur site de stockage seront nocifs pendant des millénaires et pollueront tôt ou tard l'air et l'eau, tel le radon-222 ou les déchets de graphites "fortement contaminés en plutonium-239".

Pour l'heure, le dispositif de gestion des déchets radioactifs français repose sur les 3 centres existants (dans l’Aube et dans la Manche) et le projet de stockage des déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue (en Meuse/Haute-Marne). Le futur centre de déchets FAVL devrait être moins important en superficie que les centres existants, mais avec une période de stockage beaucoup plus longue, entre 30 et 100.000 ans, car il concerne des déchets radioactifs à décroissance lente.
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Re: Nucléaire !

Message par Domi »

kouste a écrit :Désolé mais incroyable de voir de tels articles...
Je me permets d'en mettre également , pour donner un point de vue différent
Merci de nourrir le débat qui à mon avis ne trouvera jamais de compromis, mais le faîte dans parler c'est déjà bien même si nous avons tous des points de vue différents! :oui:

Comme je sais que tu es particulièrement pour les énergies nouvelles peut être à tu aussi des articles intéressant !
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Re: Nucléaire !

Message par kouste »

Voilà, je mettrais d'autres articles bientôt, mais j'en profite pour vous signaler que l'on est en train d'organiser une demi journée de sensibilisation et de manifestions "ni nucléaire ni effet de serre" le samedi 29 novembre à Lons le Saunier.

Cette manifestation se passe dans le cadre du rassemblement du 1er au 12 décembre en Pologne des dirigeants mondiaux sur le dérèglement climatique.

Je vous tiendrais au courant pour ceux intéressés.
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Re: Nucléaire !

Message par kouste »

Domi a écrit :
kouste a écrit :Désolé mais incroyable de voir de tels articles...
Je me permets d'en mettre également , pour donner un point de vue différent
Merci de nourrir le débat qui à mon avis ne trouvera jamais de compromis, mais le faîte dans parler c'est déjà bien même si nous avons tous des points de vue différents! :oui:

Comme je sais que tu es particulièrement pour les énergies nouvelles peut être à tu aussi des articles intéressant !
Merci Domi, je n'y manquerais pas ::)
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Re: Nucléaire !

Message par peqa »

Deux mots rapides pour Kouste dont je salue l'arrivée et qui nourrit bien le débat.
Ma remarque pour Domi et SPM était évidemment humoristique...Domi le sait bien puisqu'il a en direct mes quelques premières lignes de réflexion pour l'énergie à SPM.
Pour le stockage des résidus radio-actifs il m'est impossible de faire une réponse neutre car j'ai été associé de très près à la naissance de l'ANDRA. Je dirai cependant que l'approche française de ce problème est extrêmement sérieuse et responsable.
Sur la question des conduites de fluides dans les centrales, le problème évoqué n'a rien à voir avec le nucléaire. Les précautions à prendre s'appliquent chaque fois que des fluides potentiellement dangereux doivent être transférés. S'il y a des défauts d'entretien il convient d'y remédier, dans le nucléaire comme partout ailleurs. Au demeurant la Commission de sureté, qui note cette situation, indique qu'elle ne présente aucun danger immédiat mais qu'un danger pourrait apparaître d'ici quelques années si rien n'est fait.
Ma maison est alimenté en gaz via des tuyaux en PEHD dont la durée de vie garantie est de 80 ans. Ils ont été posés il y a 5 ans. GdF est en droit de me dire - voire même de me notifier - que si je ne fais rien d'ici 75 ans je m'expose à des risques d'explosion. Cette notification serait parfaitement justifiée. Où est le problème?
Enfin sur le Niger je dirai que les ressources en Uranium sont abondantes partout dans le monde. Le Niger est une "province" géologique intéressante et il subit donc des luttes d'influence, chacun tentant d'en prendre sa part. Mais il y a abondance ailleurs: au Canada, en Australie, en Europe et, sans doute, en Amérique Latine. Il n'y aura pas pour l'uranium (à mon humble avis) de dérives comme celles que nous avons connu, et connaissons encore, pour le pétrole.
J'ajoute qu'à partir du moment où nous brûlons dans les centrales le plutonium (combustible français "Caramel"), alors la question de l'uranium naturel devient négligeable puisque les centrales produisent plus de combustible qu'elles n'en consomment.
Tous les débats sur le nucléaire sont utiles et même indispensables. Mais il faut les nourrir avec de l'information pointue et fondée et ne pas suivre aveuglément les propos approximatifs, et souvent a priori négatifs, de journalistes incompétents en mal de copie qui jouent sur la peur du public non informé.
A bientôt
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Re: Nucléaire !

Message par kouste »

Bonjour Peqa,
Quelques questions et précisions suite à ton dernier envoi
peqa a écrit : Enfin sur le Niger je dirai que les ressources en Uranium sont abondantes partout dans le monde. Le Niger est une "province" géologique intéressante et il subit donc des luttes d'influence, chacun tentant d'en prendre sa part. Mais il y a abondance ailleurs: au Canada, en Australie, en Europe et, sans doute, en Amérique Latine. Il n'y aura pas pour l'uranium (à mon humble avis) de dérives comme celles que nous avons connu, et connaissons encore, pour le pétrole.
Beaucoup d'études et de rapport démontrent que les ressources connus et estimées en Uranium extractables n'excéderont pas 40 à 70 ans de la consommation actuelle (ce chiffre n'a jamais été contesté par la SFEN ou le CEA).
L'arrivée de grands pays émergents comme la Chine et l'Inde, en forte croissance, n'auront tendance qu'à avancer cette échéance.
Certains diront que le coût d l'uranium ne représente que 5% du coût du kWh aujourd'hui.. on sait que ce chiffre de 5 % ne veut rien dire puisque l'on voit par exemple qu'en 10 ans le budget énergétique des ménages est passé de " c'est pas important" à "oulalala qu'est ce qu'on fait pour que ça change".
L'Uranium est comme le fioul : au début il est pas cher et abondant, facile à extraire, il vaut une cacahuète et est situé dans des pays à la géopolitique instable. Aujourd'hui, après avoir franchi le Pic de Hubert d'après de nombreux scientifiques, il est aujourd'hui cher car la ressource se raréfie et de plus en plus difficile à extraire : le coût de l'uranium suivra la même tendance : une augmentation faramineuse, comme on peut dailleurs actuellement le constater.
Je te dirais que du fioul aussi il y'en a de partout aussi; y'en même dans le Jura il paraît !
Les réserves d'uranium sont soit dans des pays à la géopolitique instable, avec bien souvent des conditions de travail déplorables (voir le scandale des enfants irradiés au Niger dans les mines de la COGEMA), soit dans des pays comme l'Australie , Russie etc qui, à mon humble avis également, ne nous lâcheront pas leurs ressources comme ça quand elles se raréfieront !
peqa a écrit : Sur la question des conduites de fluides dans les centrales, le problème évoqué n'a rien à voir avec le nucléaire. Les précautions à prendre s'appliquent chaque fois que des fluides potentiellement dangereux doivent être transférés. S'il y a des défauts d'entretien il convient d'y remédier, dans le nucléaire comme partout ailleurs. Au demeurant la Commission de sureté, qui note cette situation, indique qu'elle ne présente aucun danger immédiat mais qu'un danger pourrait apparaître d'ici quelques années si rien n'est fait.
Ma maison est alimenté en gaz via des tuyaux en PEHD dont la durée de vie garantie est de 80 ans. Ils ont été posés il y a 5 ans. GdF est en droit de me dire - voire même de me notifier - que si je ne fais rien d'ici 75 ans je m'expose à des risques d'explosion. Cette notification serait parfaitement justifiée. Où est le problème?
Heu, sincèrement, je ne pense pas qu'une explosion par exemple d'une conduite remplie de sodium liquide soit annodine mais bon. Je trouve que tu as tendance à banaliser le nucléaire et la dangerosité des matière qu'il met en œuvre.
Cet épisode et ceux de cet été ont le mérite de relancer le débat sur la sécurité dans et autours des centrales, qui, et je pense que tu seras d'accord avec moi, est un des seuls facteurs avec le prix du kWh aujourd'hui qui permet à ce que l'opinion public soit globalement favorable à cette énergie.
Cette opinion publique n'est d'ailleurs pas consultée : une question: le nucléaire est t'il démocratique?
Ta comparaison avec le gaz est , je pense, peu cohérente avec un sujet comme le nucléaire : une fuite de gaz chez toi et une fuite de matières toxiques et radio actives dans l'environnement ne font quand même pas partie de la même échelle. Après, je t'avoue que le gaz, ce n'est pas non plus mon énergie préférée mais bon, c'est bien de souligner le problème aussi.



peqa a écrit : J'ajoute qu'à partir du moment où nous brûlons dans les centrales le plutonium (combustible français "Caramel"), alors la question de l'uranium naturel devient négligeable puisque les centrales produisent plus de combustible qu'elles n'en consomment.
une petite remarque sur le plutonium :
1 mg de plutonium = 1 cancer (désolé de résumé ça aussi simplement)
il perd la moitié de sa radio activité au bout de 24000 ans selon son isotope (il y en a de durée moins importante mais plus la durée de vie est courte , plus le combustible est dangereux et radioactif)

Voulons nous continuer à jouer les apprentis sorciers pour une énergie qui correspond à 2,5% de la consommation mondiale d'énergie ?

Ta dernière phrase me chagrine énormément car elle a tendance à contredire les principes solides de la thermodynamique

A bientôt

"Les arguments politiques et économiques ont remplacé les arguments scientifiques " confiait Alain Beltran, directeur de recherche au CNRS
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peqa
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Re: Nucléaire !

Message par peqa »

Bonsoir Kouste,

Je vais essayer d'alimenter le débat sur les points que tu soulèves, pas minces et difficiles à traiter en quelques mots.

La géologie de l'uranium n'est pas simple et il y a peu de spécialistes sur cette planète. Nous commençons, depuis 20 ou 30 ans, à mieux connaître les conditions dans lesquelles l'uranium va s'accumuler dans une zone. Avec ce jeu d'hypothèses nous avons fait de grandes découvertes. Il est vrai que ces gisements, découverts depuis 20 ou 30 ans, seront sans doute consommés dans les 40 à 70 ans qui viennent. Entre temps la science géologique va progresser et des zones actuellement considérées comme stériles vont se révéler prometteuses et productives. Les techniques d'extraction changent elles aussi et les taux de défruitement des gisements sont constamment améliorés. Ma conviction, et celle de beaucoup de géologues est que, non seulement nous ne manqueront pas d'uranium, mais que les réserves restant à exploiter s'accroîteront. Mais il faut travailler encore et beaucoup pour y parvenir...

Il est un point que je voudrais souligner une fois de plus ici: la radioactivité est un phénomène naturel. La Terre est radioactive, partout! Les centrales nucléaires ne sont qu'une amélioration, avec une sécurité violemment renforcée, de phénomènes constatés dans la nature. Oui cette planète a vu fonctionner des réacteurs nucléaires naturels. Des restes en ont été préservés au Gabon, à Oklo pour être précis. Ces découvertes ont fait l'objet d'une abondante littérature scientifique.

Un réacteur n'est qu'un vulgaire chauffe eau, utilisant la chaleur naturelle des réactions de fission spontanée des atomes d'uranium, pour porter de l'eau à une température convenue et exploitable: dans le cas des réacteurs à eau préssurisée environ 490°C (je parle de mémoire). Cette eau chaude libère son énergie par échangeur sur un circuit secondaire qui fait tourner les turbines produisant l'électricité. L'ensemble est refroidi par un circuit d'évaporation (les tours réfrigérantes des centrales).
A la différence de ce qui se passe dans la nature, l'homme s'est donné les moyens de contrôler ces réactions de fission en absorbant plus ou moins les protons qui les provoquent. Ceux-ci sont absorbés par des barres de graphites. La réaction peut d'ailleurs être totalement arrêtée si nécessaire.
Ces manoeuvres sont évidemment lourdement sécurisées. C'est comme dans une voiture avec les freins: il y a le frein moteur, le frein à pied et le frein à main. Si les trois freins lâchent ensemble il y a un problème! Dans une centrale ces sécurités sont multipliées...

Mais pour être clair: lorsque l'on se promène sur une plage de Bretagne ont est beaucoup plus exposé à des radiations que le long d'une centrale nucléaire. La nature laisse filer ses radiations, la centrale nucléaire les retient.

Sur la question des conduites, il faut cesser d'effrayer les gens avec de fausses informations. Le sodium liquide - qui est en effet un métal dangereux car il explose au contact de l'air - n'est actuellement utilisé dans aucune centrale française. Ce métal devait être utilisé dans les surgénérateurs (Phénix et Superphénix), filière pour l'instant abandonnée. Les conduites dont nous parlons actuellement transportent de l'hydrogène. C'est aussi un gaz dangereux car explosif au contact de l'air. Mais il y a de telles conduites partout dans l'industrie. Des camions en transportent en bonbonnes des milliers de tonnes chaque année sur nos autoroutes. Ceci n'est pas une spécificité nucléaire et c'est la raison pour laquelle je dis qu'il s'agit d'un incident banal. Ceci ne signifie pas qu'il ne faut pas s'en préoccuper...

Ce qui est pénible c'est justement cette façon curieuse de relater ce genre d'incident. Si un passant glisse sur une peau de banane à 500 mètres de l'entrée d'une centrale nucléaire la presse s'exclame: " Un malheureux passant brutalement terrassé par un flot de radiations près de la centrale...", suit en général un article d'un indigence intellectuelle crasse, article repris ensuite, sans aucune vérification par des myriades d'associations, histoire de créer et d'entretenir une peur collective à partir de rien! Les exemples abondent.

Sur le plutonium. Ce métal est issu de l'U238 après irradiation par l'U235. Un combustible usagé contient donc de l'U235 (car on en a brûlé que deux tiers environ), de l'U238, du plutonium (radioactif comme l'U235) et divers autres résidus. Il y a alors deux solutions:
* la solution américaine consiste à tout mettre à la décharge. Rappelons que l'uranium naturel contient 0,721% d'U235. Le combustible usagé en contient entre 1 et 1,2% (sa teneur au départ était en général de 3,5%). C'est un assez beau gâchis et c'est en effet une façon de gaspiller rapidement les réserves mondiales d'uranium naturel
* la solution française consiste à retraiter ce combustible pour récupérer l'U235 et le plutonium de façon à pouvoir refaire du combustible en mélangeant ces deux produits, de façon aussi à limiter considérablement le volume des déchets non récupérables. C'est ce que j'appelle une voie responsable et économe des ressources de la planète.
Au total nous produisons ainsi plus de combustible que ce qui avait été introduit.

S'il est vrai que plutonium = cancer, le mieux n'est-il pas de le faire disparaître en produisant de l'energie.

Je reviendrai dans un autre message sur la question de l'énergie "heures de pointe" qui est une autre problématique

A bientôt
Peqa
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Re: Nucléaire !

Message par kouste »

bonsoir Peqa,
Je n'ai hélas que quelques minutes donc je reviendrais un peu plus tard compléter ces premières remarques

Si, en supposant que l'uranium puisse être, après de multiples hypothèses et de potentiels gâchis financiers et temporels, "mieux" exploiter et "mieux" recherché, quand est t-il de ton avis sur la géo politique associée à son extraction (voir mon précédent post), des conditions de travail et du néo colonialisme auquel on assiste derrière tout ça.

Ta banalisation du process de la création nucléaire est assez effrayante. Je te rassure, je travaille dans le secteur de la thermique, je connais certainement moins précisément que toi mais assez bien ces différentes étapes d'un réacteur nucléaire et pour moi, le réacteur nucléaires ne peut être considéré comme un vulgaire chauffe eau. Mais chacun sa vision des choses comme on dit.
La dangerosité de Plutonium réside également dans tout ce qu'il y a autour, entres autres le transport de la matière brute, des déchets des centrales vers la Hague, de la Hague vers les usines à Mox et ensuite des usines à MOx vers de nouveau les centrales. Sans parler des résidus et déchets du plutonium retraité vers les centres d'enfouissement.
=> un peu embêtant toute cette circulation sur le territoire français pour une matière censée être rapidement éliminée pour ne pas nuire...

Quand tu dis que le plutonium est en effet dangereux donc il faut le faire disparaître. Pour moi, le plutonium, comme les déchets nucléaires , c'est comme l'énergie : la moins polluante , c'est celle que l'on ne consomme pas. Le déchet nucléaire le moins dangereux et indésirables, c'est celui que l'on ne produit pas.

Pour ta comparaison radioactivité naturelle plus néfaste que les centrales, sans vouloir partir dans un débat fait et refait, j'aurais tendance à te dire que les évenements récents de cet été au Tricastion (a 50km de mon village d'origine) et plus anciennement de Tchernobyl, m'ont prouvé le contraire.

L'info est telle qu'elle est : les journalistes relatent des accidents nucléaires, ce qui auparavant était un sujet tabou et très contrôlé. Les anti nucléaires regroupent les différentes informations et diffusent ensuite largement par le biais des réseaux.

Quel est l'intérêt des anti nucléaires dans ces débats d'être contre le nucléaire si ce n'est de soulever ce problème de santé public et d'aberration environnementale?
Quels sont les intérets des lobby nucléaires et des grands groupes affiliés dont je ne citerais pas les noms sur le forum? Sauver la planète? Allons soyons sérieux voyons...
Les gentils acteurs du nucléaire victimes des méchants écologistes voulant coûte que coûte leur faire mettre la clef sous la porte? non, excuse moi Peqa mais non sérieusement, on parle du nucléaire, pas de la remise en cause d'un article sur un quotidien local qui a dit que les braqueurs de la banque étaient 5 alors qu'ils n'étaient que 2.
On sait très bien également que si un journaliste commence à raconter des cracks sur de telles affaires, il sera ensuite exposé à de sacrés problèmes.

je reviens bientôt, je n'ai hélas pas pu terminé mais je devais déjà être parti il y a 10 minutes, désolé pour les fautes d'ortographe, je ne me suis pas relu,

Bon week end
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Re: Nucléaire !

Message par Domi »

Un envoi de LHOTE Francoise (COGEMA Deutschland)

En réponse aux réacteurs nucléaires miniaturisés proposés par TOSHIBA, je vous envoie une traduction d'un article du journal allemand (Die Welt) sur une toute autre technologie nucléaire, celle du réacteur à haute température.


Centrales nucléaires vertes?

Die Welt du 15.11.08 - La technique des réacteurs à boulets a été empêchée en Allemagne mais est utilisée en Chine. Elle comporte un risque minimal qui pourrait même être assuré.
L'entrepreneur Hermann Josef Werhahn, beau-fils d'Adenauer en est convaincu.

Voici des extraits d'une interview de Werhahn avec le journal Welt:

Werhahn : Les systèmes actuels de l'industrie nucléaire ne sont que des étapes intermédiaires et ne sont pas prévues pour l'éternité. Les règlements doivent être beaucoup plus sévères que ceux qui sont appliqués actuellement. Je suis d'accord sur ce point avec les anti-nucléaires. Mais si on utilisait la technique des réacteurs à haute température (HTR) mise au point par le docteur Schulten dans le centre de recherche de Jülich, il n'y aurait pas aujourd'hui le problème de la gestion des déchets.

Welt : Pourquoi ?

Werhahn : Cette technique n'utilise pas des crayons de combustibles mais des grains blindés aussi petits que des grains de sable. Ces petits grains se retrouvent - de même que des raisins secs dans le pain - dans une boule de graphite qui tiendrait dans la paume d'une main. La solidité de cette enveloppe de céramique qui entoure le combustible - et plus tard le résidu nucléaire - est garantie par les experts pendant au moins un milliard d'années.
Le problème du stockage définitif serait ainsi résolu. L'exploitation des centrales nucléaires serait également exempte de ses risques actuels.

Welt : Pourtant, le développement de la technologie dont vous parlez a été interrompu il y a des années en Allemagne : Pourquoi, si cette technique est tellement supérieure à la technique traditionnelle ?

Werhahn : Ceci a été une erreur dramatique, une décision prise en 1986 en Rhénanie-Westphalie par l'ancien Ministre-Président Johannes Rau sous l'impression de la catastrophe de Tchernobyl et sous la pression d'une population inquiète.

Welt : Du point de vue actuel, c'est peu compréhensible. Les réacteurs de la deuxième génération, qui comportent un risque résiduel élevé, sont en service jusqu'à ce jour, alors qu'une nouvelle technologie plus sure a été stoppée ?

Werhahn : Une erreur motivée par la politique. Manifestement, on pensait ne pas pouvoir faire comprendre à la population la différence entre une technique nucléaire désuète et une autre d'avant-garde. Rau avait l'intention de présenter la nouvelle technologie à l'ancien secrétaire général russe, Gorbatchev. Mais quelques jours plus tard à Düsseldorf, on ne parlait plus que de sortir du nucléaire.

Welt : Ainsi, le know-how de cette technologie n'a pas émigré vers la Russie mais plus tard vers la Chine et l'Afrique du sud.
On développe en France des réacteurs de la quatrième génération (EPR) qui sont supposés être plus sûrs que ceux qui sont actuellement en service. Sont-ils une alternative au HTR du point de vue de la sûreté ?

Werhahn : La technologie des réacteurs à boulets est beaucoup plus sure que la technique des réacteurs traditionnels, même améliorée. Dès le départ, le HTR a été développé pour être utilisé dans les agglomérations urbaines car cette technologie est intrinsèquement sure. Pour des raisons naturelles, le réacteur ne peut pas exploser. Plus la température s'élève dans le réacteur et plus le taux de réaction s'affaiblit. Dans le jargon des experts, c'est le coefficient de température négatif. Ce réacteur pourrait être assuré comme n'importe quelle autre installation industrielle, contrairement aux centrales traditionnelles qu'aucune compagnie d'assurance n'accepte de couvrir, à cause du risque résiduel trop élevé.

Si à l'avenir, les gouvernements n'autorisaient que les centrales nucléaires qui peuvent être assurées selon le droit privé, ce serait une percée pour la technologie des HTR.

Welt : Comment se comporterait ce réacteur en cas d'attaque terroriste ?

Werhahn : Il résisterait. Que se passerait-il si on lançait une ogive dans un milliard de petites boules ? Elles se disperseraient et esquiveraient les pressions. Certaines boules seraient endommagées, mais les grains blindés durs comme du diamant resteraient intacts. Cette sécurité ne peut pas être surpassée.

Welt : Ce n'est pas l'uranium mais le thorium qui est utilisé dans les HTR

Werhahn : Pour faire démarrer le réacteur, il faut de l'uranium enrichi. Puis il fonctionne effectivement au thorium, qui a l'avantage de ne pas produire de plutonium, ce qui a une importance considérable en terme de non-prolifération.

Welt : Quelles sont les réserves mondiales de thorium par rapport à l'uranium ?

Werhahn : On trouve du thorium dans les gisements de monazite. Les réserves suffiraient pour exploiter toutes les centrales du monde pendant plusieurs centaines d'années.

Welt : Pourriez vous convaincre les Verts avec cette technologie ?

Werhahn : Pourquoi pas ? Pour moi, ce sont des réacteurs verts. Ils doivent être évalués tout autrement que les centrales nucléaires actuelles.


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Re: Nucléaire !

Message par Domi »

Le mini réacteur atomique de TOSHIBA : Bientôt le nucléaire dans nos maisons


Toshiba annonce la mise sur le marché du nucléaire civil d'un réacteur nucléaire miniaturisé. En pensant nucléaire civil miniaturisé, la firme japonaise penserait « nucléaire domestique ».


Toshiba, un des leaders mondiaux dans le domaine des hautes technologies vient de mettre au point un réacteur nucléaire à usage civil d'une taille 100 fois inférieure à la taille standard. Ce mini réacteur nucléaire de 200 kilowatts mesurant 20 mètres sur 6 est présenté sous le nom de « Micro Nuclear ».

Issu des recherches rendues publiques en 2001 par le Central Research Institute of Electrical Power Industry (CRIEPI), ce réacteur, connu alors sous le nom de « Rapid L », était tout d'abord destiné à équiper « les zones géographiques accidentées ou trop petites pour accueillir un réacteur conventionnel, les centres urbains des grandes capitales et/ou comme alternative à l'équipement des pays en voie de développement » (interview de Mitsuru Kambe du CRIEPI au magazine New Scientist en Mai 2001).

Ce mini réacteur est aujourd'hui clairement proposé par Toshiba pour une utilisation domestique (Home nuclear fusion reactor), capable d'équiper « des immeubles d'habitations, immeubles d'entreprise ou bâtiments institutionnels ». Présenté comme parfaitement sûr, grâce à sa technologie de refroidissement et de contrôle du processus fissile au lithium-6, ce réacteur fonctionnera automatiquement pendant 40 ans en produisant une électricité autour de 0,5 dollar du kilowatt (la moitié du prix actuel). Les ingénieurs de la firme japonaise planchent encore sur les problèmes de transport, d'installation... et de désinstallation (en fin de vie) du mini réacteur, qui restent sensiblement les mêmes que ceux rencontrés dans le cas d'un réacteur conventionnel. Toshiba annonce toutefois être en mesure de commercialiser ce type de réacteur dans le courant de l'année 2008 au Japon et en 2009 pour l'Europe et les Etats-Unis. On ne fournit plus de dates pour les pays en voie de développement...

Source : Enerzine

http://www.investir-en-tunisie.net/news/actu.php?id=674
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kouste
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Re: Nucléaire !

Message par kouste »

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient d’informer les médias de la mise en demeure qu’elle a adressée le 13 novembre 2008 au directeur de la centrale EDF de Cruas-Meysse.
La CRIIRAD a pris connaissance des documents de l’ASN et publie ci-dessous un premier niveau de réaction. Une analyse en profondeur nécessite plus de temps pour obtenir les documents et informations nécessaires auprès de l’exploitant et des autorités.
Les dysfonctionnements mis en évidence à Cruas-Meysse sont présentés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire – autorité en charge du contrôle des installations nucléaires – comme particulièrement graves.
Selon l’ASN, ils concernent en effet un « risque d’explosion » susceptible, en outre, « d’endommager des éléments essentiels au maintien de la sûreté ou de conduire à une rupture du confinement ». La mise en demeure publiée par l’ASN signale des canalisations mal entretenues, oxydées et corrodées alors qu’elles servent au transport des fluides explosifs, dénonce l’absence de contrôles périodiques permettant de vérifier leur état et d’identifier les défauts d’étanchéité, précise que ces canalisations ne figurent pas sur les plans mis à disposition des services d’incendie (1) … Tout ceci en violation d’une réglementation datant de 1999 (2).
Dans ces conditions,
1. Comment se fait-il que l’ASN ait accordé, en 1999, un délai de 6 ans ( !?) à EDF pour se mettre en conformité avec les prescriptions de cet arrêté ?
2. Comment se fait-il qu’à l’issue d’un délai aussi long, l’ASN se soit apparemment contentée d’un courrier d’EDF indiquant qu’à une exception près (mais qui ne concernait pas le risque d’explosion) l’ensemble des actions de mise en conformité étaient réalisées et qu’elle ait encore attendu 2 ans et 7 mois pour effectuer une inspection destinée à vérifier si les déclarations d’EDF étaient étayées et la mise en conformité effective ?
3. Comment se fait-il que l’inspection des 25 et 26 septembre n’ait pas donné lieu à injonction, qu’il ait fallu une seconde inspection le 24 octobre, puis encore 3 semaines pour qu’une mise en demeure soit adressée à l’exploitant, soit au total un délai supplémentaire d’un mois et demi ?
4. Et comment se fait-il que la mise en demeure du 13 novembre accorde encore à EDF un délai de 3 mois pour se mettre en conformité… avec des prescriptions qui datent de 1999 ?
5. Et comment se fait-il que l’obligation de veiller à l’étanchéité de canalisations transportant des matières radioactives, corrosives, inflammables ou explosives ne date que de 1999 ? Est-ce que cette obligation n’existait pas dès la mise en service des 4 réacteurs de Cruas-Meysse en 1984 – 1985 ? Si elle existait, cela veut dire qu’EDF fonctionne depuis plus de 23 ans sans contrôler correctement ce paramètre clef et sans que les autorités de contrôle ne s’en émeuvent. Si ce n’est pas le cas et qu’il a fallu attendre 1999, soit 15 ans après le démarrage, pour que ces contrôles basiques mais essentiels soient obligatoires, c’est véritablement scandaleux. On ne sait laquelle de ces 2 options est la plus préoccupante.
Une fois encore, les constats de terrain laissent entrevoir un fonctionnement du parc électronucléaire français très éloigné des discours publicitaires des exploitants et d’une technologie « high tech » soumise à des contrôles draconiens : des canalisations corrodées, des défauts de surveillance et de signalisation… on ne peut que s’interroger sur le sens qu’a l’exploitant de ses responsabilités. Comment se fait-il qu’il néglige des contrôles aussi déterminants pour la sûreté de son installation ?
De toute évidence, au moins 3 autres centrales nucléaires sont concernées : Le Blayais en Gironde, Civaux dans la Vienne et Golfech en Tarn-et-Garonne. Pour les autres installations nucléaires, on est dans l’expectative : sont-elles absentes de la liste car le risque « explosion » y est correctement géré … ou parce que leur conformité aux prescriptions de 1999 n’a pas encore été contrôlée ?
Compte tenu des conséquences majeures d’un accident nucléaire, avant tout sur le plan sanitaire mais également environnemental, agricole, touristique et économique, des dysfonctionnements aussi graves devraient faire l’objet d’une enquête approfondie portant sur la gestion de l’exploitant mais également sur la fiabilité de l’encadrement réglementaire. Il faudrait s’interroger sur la place centrale accordée à l’auto-surveillance, sur les passerelles aménagées entre exploitants d’activités à risques et contrôleurs, sur les arbitrages entre rentabilité et sûreté ... Malheureusement, la loi du 13 juin 2006 a organisé la quasi impunité de l’ASN. Quant à l’exploitant, les délais successifs de mise en conformité en disent long sur la « rigueur » des contrôles auxquels il est soumis. La loi a par ailleurs strictement limité, et depuis longtemps, sa responsabilité en cas d’accident. C’est la population qui en supportera, et sur tous les plans, les conséquences. Elle a donc intérêt à être exigeante et à demander des comptes sur la façon dont les activités nucléaires sont gérées et contrôlées.
(1) Des incendies se produisent régulièrement sur les sites nucléaires. Le fait que les services de secours ignorent la localisation de canalisations susceptibles d’exploser et d’aggraver considérablement la situation, laisse présager le pire en cas de problème. Il s’agit pourtant là du B. A. BA de la gestion des sites à risque.
(2) Arrêté du 31 décembre 1999 fixant la réglementation technique générale destinée à prévenir et limiter les nuisances et les risques externes de l’exploitation des installations nucléaires de base.



En savoir plus : http://www.asn.fr/sections/dernieres_ac ... -mettre-en
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Re: Nucléaire !

Message par Beuillot »

Quelle que soit votre opinion, vos argumentations sont d'une telle qualité que je suis complètement largué...


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:invis:
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
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Re: Nucléaire !

Message par obelix »

Pour ceux qui ne l'auraient jamais vu, voici le site de tchernobil . On y distingue très bien le réacteur recouvert de son sarcophage ...

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Solem lucerna non ostenderent
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Re: Nucléaire !

Message par Domi »

DE Stéphane Lhomme
Porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" :

A propos du réacteur nucléaire "miraculeux" à haute température


Depuis quelques jours, il circule sur le net la traduction d'une interview publiée par le quotidien allemand Die Welt. L'interviewé fait l'apologie d'un réacteur - dit "à boulets", et fonctionnant à haute température (HTR) - supposé être véritablement "miraculeux" : pratiquement ni risques ni déchets, etc... Il est donc nécessaire d'apporter quelque commentaires avant que cette "information" n'ait abusée trop de monde.

Avant tout, il faut bien comprendre que s'il existait (qui plus est, depuis des décennies !) un type de réacteur sûr et ne posant pas de problèmes de déchets radioactifs, il y a longtemps que de nombreux pays l'auraient mis en service ! Les explications données dans l'interview à ce mystère sont proprement ridicules. (Cf l'argument de Tchernobyl, voir ci-dessous). Il est exact que l'allemand Siemens a essayé de mettre au point un HTR, mais il n'est jamais parvenu. Sinon ça se saurait et les autres pays nucléarisés auraient suivi.

Il est d'ailleurs assez amusant de voir que cette "information" est diffusée par une certaine Françoise Lhote, salariée d'Areva, alors que cette multinationale tente de vendre des réacteurs EPR, conçus avec Siemens, et qui n'ont rien à voir avec le fameux HTR. Mieux : Areva et Mitsubishi viennent juste de s'associer (cf dépêche reuters ci-dessous) pour essayer de mettre au point un nouveau réacteur (baptisé Atméa), qui est une nouvelle fois un simple réacteur à eau pressurisée. Pourquoi donc ne pas mettre en oeuvre ce fameux HTR aux performances si extraordinaires ? Areva n'est donc pas au courant qu'elle a en son sein une salariée visionnaire en la personne de Mme Lhote...

Notons aussi que l'interviewé aligne une suite d'affirmations... pratiquement impossibles à contester. En effet, que répondre à des choses comme : "La solidité de cette enveloppe (...) est garantie pendant au moins un milliard d'années", ou "cette technologie est intrinsèquement sûre", ou "Cette sécurité ne peut pas être surpassée", ou "Le problème du stockage des déchets nucléaires serait ainsi résolu", etc. ?

N'importe quel marchand d'aspirateur peut faire autant de belle déclarations. Au moins peut-on brancher l'aspirateur pour vérifier la réalité des "miracles" annoncés. Mais là il s'agit de réacteurs nucléaires et, curieusement, ni les français, ni les américains, ni les russes, ni les japonais, etc n'ont pensé à fabriquer ce type de réacteur magique, préférant... des réacteurs dangereux et qui posent des problèmes insolubles de déchets !

L'explication avancée pour ce choix, en Allemagne, est d'ailleurs ridicule : "une décision prise en 1986 en Rhénanie-Westphalie par l'ancien Ministre-Président Johannes Rau sous l'impression de la catastrophe de Tchernobyl et sous la pression d'une population inquiète" et "on pensait ne pas pouvoir faire comprendre à la population la différence entre une technique nucléaire désuète et une autre d'avant-garde".

Or, dès le début des années 90, l'allemand Siemens a commencé à travailler avec le français Framatome (aujourd'hui Areva) pour concevoir le réacteur EPR. La catastrophe de Tchernobyl n'a pas donc pas arrêté longtemps les travaux de Siemens. En quoi était-il donc plus difficile de mettre en oeuvre à ce moment là le "merveilleux" HTR ? Comment a-t-il pu être possible de mettre en oeuvre un réacteur dangereux (car l'EPR est dangereux) mais pas un réacteur "intrinsèquement sûr" ??? Tchernobyl aurait contaminé à ce point les cerveaux ?

L'interviewé ajoute "on pensait ne pas pouvoir faire comprendre à la population la différence entre une technique nucléaire désuète et une autre d'avant-garde". Depuis quand l'avis de la population est-il pris en compte concernant le nucléaire ? Et pourquoi aurait-il été pris en compte cette fois-là ? D'ailleurs, malgré Tchernobyl, le nucléaire a continué à fonctionner en Allemagne (la sortie du nucléaire n'y a été décidée qu'en 2000, et 17 réacteurs y fonctionnent toujours à ce jour !)

Et puis, à nouveau, on ne voit pas en quoi il était plus facile après Tchernobyl de faire accepter à la population des réacteurs dangereux par rapport à des réacteurs "intrinsèquement sûrs".

Il est grand temps de conclure ce mail, beaucoup de temps perdu pour quelques annonces gratuites et absurdes. Mais, nous faire perdre du temps, n'est ce pas justement le but de ce genre de brûlots ?


Bien cordialement

Stéphane Lhomme
Porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire"
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