www.lepays.fr
Article du mardi 24 juin 2008
Urbanisme
À Lure, les bases d’un éco-quartier sont jetées
Le projet d’éco-quartier qui mêlera bâtiments locatifs et constructions individuelles, en respectant les nouvelles législations environnementales. Cette démarche est totalement novatrice en France. DR
Avant d’urbaniser la Zac des Prés-la-Côte, à Lure, la Ville a établi avec des partenaires un programme qui va permettre à ce quartier de dégager une haute qualité environnementale. Les travaux devraient commencer fin 2009.
Ces huit hectares étaient une « dent creuse à proximité du centre-ville », raconte Laetitia Voitot, chargée d’études à la Socad, la Société comtoise d’aménagement et de développement. La société d’économie mixte de Haute-Saône et du Jura a été choisie, après appel d’offres, pour mener, avec la Ville de Lure, l’étude de faisabilité d’un éco-quartier sur la Zac des Prés-la-Côte, un ensemble encore atypique en France.
« Pour aménager cet espace, on pointait d’emblée la haute qualité humaine, afin que les habitants se sentent bien dans leur milieu, raconte Raoul Juif, premier adjoint au maire de Lure. L’environnement a suivi logiquement ».
Un quartier ouvert sur la ville
Le service Environnement du Groupement d’intérêt économique (GIE) qui unit les sociétés d’économie mixte de Franche-Comté, la Sodeb (Territoire de Belfort), la Sedd (Doubs) et la Socad (Jura et Haute-Saône) a apporté son concours à la Socad pour établir un carnet de route très détaillé (lire ci-contre). Ce dernier est joint aux nombreuses candidatures de maîtrise d’œuvre dont le lauréat sera désigné à la rentrée.
L’éco-quartier est en effet un projet attirant pour les urbanistes qui seront associés à un paysagiste et un bureau d’études VRD (voies, réseaux et divers). « On travaille sur un concept global qui doit s’insérer dans la ville », précise Raoul Juif.
Ce quartier est axé sur le développement durable : la qualité de la vie sociale compte autant que la construction et la qualité environnementale, avec, dans le cahier des charges, une large place accordée à l’implication des habitants du quartier.
« L’aménagement, c’est une chose, mais la vraie question, c’est la vie qu’on va y mettre », indique le premier adjoint.
Pour bien cibler toutes ces données, Ville, GIE et Socad se sont donné le temps nécessaire. Les riverains des Prés-la-Côte, qui ont construit des maisons en périphérie, ou vivent dans le quartier du Mortard, proche, vont être étroitement associés au développement du quartier.
« L’objectif est d’intégrer le quartier dans la ville, en intégrant la population existante à la réflexion, souligne Emmanuel Bouillin, responsable Environnement au GIE. On n’invente rien, on agglomère des tas d’idées qui ont déjà été éparpillées sur diverses opérations en Franche-Comté ».
La Zac des Prés-la-Côte ne sera pas un quartier écolo au sens strict : « Nous ne voulons pas un quartier sans voiture, c’est difficile à mettre en place, ajoute Raoul Juif. Mais nous devrions être dans un quartier apaisé, avec des services proches, au Mortard ». Un quartier ouvert vers l’extérieur, et qui pense à l’avenir.
Karine Frelin
Le programme
Le programme environnemental du quartier a été élaboré en deux mois et demi. Il est conçu comme un carnet de route, avec une échelle de priorités qui accompagnent des objectifs très détaillés. Pour chacun, la Socad et le GIE ont également inscrit sur quels documents légaux ils doivent figurer.
Les critères les plus importants sont environnementaux : milieux naturels liés à l’aménagement et à la gestion de la zone d’habitat (parc urbain, essences d’arbres, cheminement piétonnier, hauteur des bâtiments, couleurs, clôtures…) Un objectif zéro déblais sera demandé durant la mise en place des infrastructures. Le maître d’œuvre devrait accompagner les projets, publics et privés, en mettant en place une charte de chantier vert, depuis le dépôt du permis de construire jusqu’à l’emménagement.
La gestion des eaux pluviales et des déchets seront également des priorités, de la même façon que la maîtrise de l’énergie.
Reste la notion d’éco-citoyenneté, primordiale, puisque les habitants des Prés-la-Côte seront considérés comme acteurs de leur environnement. Enfin, la Zac comportera 20 % de logements sociaux et 5 % de logements adaptés aux personnes à mobilité réduite.
Quelques expériences
En Franche-Comté, quelques expériences d’éco-quartier sont en cours, notamment sur du bâti, à Besançon et Baume-les-Dames. Mais dans le réseau des trois SEM de Franche-Comté, « Lure est en pointe », rappelle Emmanuel Bouillin.
L’élément de départ, c’est la Maison d’accueil spécialisée (MAS) que gérera la Fondation Arc-en-Ciel, dont la Socad est actuellement maître d’œuvre. « La construction est déjà en Haute qualité environnementale, explique Laetitia Voitot. On ne peut penser l’aménagement du quartier sans l’intégrer ». Autour d’elle,
200 maisons individuelles ou jumelées et petits collectifs doivent jouxter une zone de 2 ha, qui sera un parc urbain.
