« Je suis un prédateur ! » Un chasseur ? Certes oui, mais Daniel Bouvot d’Amagney troque de plus en plus souvent son fusil contre un Canon. Depuis sept à huit ans, il occupe son temps à arpenter la nature pour repérer les endroits, découvrir des tanières, scénariser ses prises de vues puis patienter tranquillement, le temps qu’il faut pour tendre son piège lors d’un affût.
Ce goût immodéré pour la nature lui vient de son enfance. « Gamin, je me promenais en forêt avec un bouquin pour apprendre le nom des oiseaux. » Adulte, il passe tout naturellement son permis de chasser. Et part à la poursuite de la faune sauvage. « Mais à force de photographier des petits renardeaux, je n’ai plus trop envie de les tirer. Je me contente maintenant de chasser les pigeons. »
De fait, la collection de clichés prend une taille impressionnante. Le photographe animalier ne sait même pas s’il possède 6 000 ou 7 000 clichés. « Tout ce que je shoote n’est pas forcément de bonne qualité. » Si l’affût est long, le transfert vers le stock et le tri prennent aussi du temps. Sans compter le temps de travail avec un logiciel adapté.
Quelques réunions et des propos échangés font que la Fédération des chasseurs du Doubs s’est proposée de financer un premier livre uniquement consacré aux mammifères.
L'envie d'y retourner
"Mais attention, je n'ai pas publié un documentaire, ni un bestiaire, mais juste un témoignage de mes sorties photos".
Et le fruit du hasard. "Car la première photo peut être la bonne, ou alors on n'obtient rien".
Avant, le choix a pu se porter sur le portrait ou plutôt sur une envie de valoriser l'atmosphère de l'instant. "Une envie de préparer la photo en anticipant. Quand je sors, j'ai déjà l'image désirée dans ma tête". Il suffit alors de forcer le hasard. De décider de son terrain de chasse. "Je connais les coins où je peux imaginer un animal dans son élément". Et si le lieu est méconnu, l'aide de chasseurs croisés au hasard peut s'avérer être utile. "C'était le cas en Haute-Saône où l'on m'a indiqué un coin à cerfs".
Et risquer de vivre aussi dans le regret d'un instant fugitif. "J'ai encore en mémoire le moment où un chat sauvage était en chasse". Parfait pour la gestuelle. "Si ce n'est que je n'étais pas encore arrivé à mon affût et que mon matériel était bien rangé dans mon sac à dos". Daniel Bouvot fait bon coeur contre mauvaise fortune. "C'est aussi ce genre de ratage qui fait qu'on retourne en forêt".
L'ouvrage est disponible auprès de la Fédération des chasseurs du Doubs, mais aussi chez l'auteur - daniel. bouvot @ orange.fr - ainsi que dans quelques commerces du secteur de Roche-lez-Beaupré ou à la librairie Camponovo à Besançon.
Un deuxième livre Tendres plumes attends un mécène. Pour apprécier le travail de l'artiste, il ne reste plus qu'à patienter courant mars pour visiter l'exposition qu'il présentera à la mairie de Trépot.
Dominique Gouhenant, le 05/02/2011
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