Le vignoble jurassien profite-t-il du réchauffement climatiq

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Thierry39
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Le vignoble jurassien profite-t-il du réchauffement climatiq

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Article du lundi 16 juin 2008


Le vignoble jurassien profite-t-il du réchauffement climatique ?

La hausse sensible des températures semble avoir un impact positif sur le vignoble jurassien qui voit sa production s'améliorer. Mais à long terme, ce changement de climat pourrait poser des problèmes d'adaptation à nos cépages Comment va-t-on s'adapter pour maintenir une viticulture traditionnelle et concurrentielle ?


Hier, lors de l'inauguration de l'exposition consacrée à Paul-Émile Victor et au réchauffement climatique aux Deux Tonneaux à Arbois, Marie-Christine Tarby-Maire a dévoilé les résultats d'une étude sur l'impact de ce réchauffement sur le vignoble jurassien : la hausse de 1,2° de la moyenne annuelle des températures relevées sur les vingt dernières années a permis au vignoble jurassien de produire du vin de meilleure qualité.
Sensible à la question du réchauffement climatique et aux études menées à ce sujet aux pôles de notre globe, Marie-Christine Tarby-Maire s'est interrogée sur l'impact de ce réchauffement sur le vignoble jurassien. « J'avais entendu parlé de l'étude menée par Jean-Pierre Chabin sur les effets du réchauffement climatique sur le vignoble bourguignon, et je me suis demandée si ce qui existait en Bourgogne existait aussi dans le Jura » explique-t-elle.
La société Henri Maire possède au sein de son domaine deux stations météo dont les relevés sont communiqués depuis des années à Météo-France. Madame Tarby-Maire a donc pris contact avec Claude Lalès, directeur départemental de Météo-France, afin de mener une étude comparative avec les travaux menés au niveau de la Bourgogne. Il s'avère que les conclusions pour cette région se retrouvent au niveau jurassien.
Une meilleur maturation pour une qualité de vin supérieure
Cette élévation des températures constitue en effet une véritable aubaine pour les viticulteurs qui voient la qualité de leur vin s'améliorer : « dans l'ensemble, on constate une augmentation des bons crus » affirme Marie-Christine Tarby-Maire. Et de fait, selon le professeur Chabin, « La maturation se fait beaucoup mieux qu'avant et concrètement, avant on avait un millésime sur deux de bon, et depuis une vingtaine d'années, on compte environ 18 bons crus, soit quasiment la totalité ». Et ce sont les vignobles d'altitude qui bénéficient le plus de ce changement puisqu'il semble y avoir un déplacement des écosystèmes de 200km vers le nord et de 200m en altitude. En d'autres termes, c'est comme si le vignoble d'Arbois se retrouvait au sud de Lyon et 200m d'altitude plus bas.

Un changement dans la hiérarchie des AOC
Dans la région de Beaune, les hautes-côtes commencent à ressembler au vin produit à Beaune il y a une quarantaine d'années. « La typicité des vins changent avec l'accélération de la maturation » explique Jean-Pierre Chabin. Du coup, les viticulteurs veulent aussi retirer leur épingle du jeu : ils revendiquent des AOC et certains réclament même à être reconnus comme grand cru : « On monte dans la hiérarchie des appellations pour avoir une meilleure reconnaissance et pour pouvoir vendre plus cher », explique Jean-Pierre Chabin.

Un impact à relativiser
Mais ce changement dans la typicité des vins pose tout de même problème : « Si Arbois se met à produire du Pinot noir à goût méditerranéen, ça pose problème » affirme Jean-Pierre Chabin. Pour lui, les viticulteurs devront en effet penser à revoir leurs façons de produire : « Comment va-t-on s'adapter pour maintenir une viticulture traditionnelle et concurrentielle ? » En effet, il n'est pas garanti que nos cépages jurassiens s'adaptent à ce changement de climat sur le long terme.
En Bourgogne, par exemple, le Pinot noir, cépage que l'on cultive également dans le Jura, connaît quelques difficultés d'adaptation. « Globalement, aujourd'hui ce réchauffement est positif, avec tout de même ce bémol de la typicité des vins, mais à long terme, on aura des problèmes d'adaptation si le réchauffement se poursuit, et c'est bien ce que l'on prévoit. Il ne faut donc pas se réjouir trop ni trop longtemps ».

Une profession qui a du mal à mesurer l'ampleur du problème
Et au niveau des viticulteurs, il semble qu'il y ait encore une sorte d'incompréhension : « on a pas l'impression que l'interprofession ait conscience du problème, confit Jean-Pierre Chabin. J'entends souvent dire : on fait de la vigne depuis 2000 ans, on trouvera bien des solutions ». Et pour Marie-Christine Tarby-Maire, « il est encore trop tôt pour prendre de grandes décisions. On a encore des possibilités de réaction. En revanche, c'est aujourd'hui qu'il faut commencer à se pencher sur le problème ».

Aurélie Bidaut
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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